Lycée franco-éthiopien Guebre Mariam / Année scolaire 2002-2003 Première ES http://vmw. weblettres. net/pedagogie/contributions ‘commentetudierversification22. doc COMMENT ETUDIER LA VERSIFICATION Il convient d’analyser cinq éléments : I -LA FORME : sonnet ode, pantoum, etc. Il – L’ORGANISATION L’unité strophique – La formule de l’unit or 16 trique (12 -12. vers hétérométriques (IO 8 Ill – LE MÉTRE : alexandrin, décasyllabe, etc. IV -LA RIME La disposition : plate croisee embrassée Le genre : masculine féminine – La qualité : consonnes qui la suivent, ont le même timbre : espoir / soir arbu / pointu Il s’agit donc ( entre deux ou plusieurs mots ) d’une homophonie de leur dernière voyelle tonique ainsi que de tous les phonèmes qui, éventuellement la suivent.
REMARQUES – Bien qu’un « e » muet en fin de vers ne compte pas pour une syllabe, on n’admet pas qu’un mot de terminaison sonore (rime masculine) rime avec un mot de terminaison muette. « clerc » ne peut rimer avec « claire » « chair » ne peut rimer avec « chère » Les partisans du vers libre ont protesté contre cette règle arguant du fait que le « e » muet final ne se prononçant pas, « clerc » et « claire » ont exactement le même son. Mais on sait qu’une prononciation artificielle du « e » muet est maintenue en vers.
De plus, les finales muettes, quand les vers sont mis en musique, comptent pour un temps : » J’ai du bon tabac dans ma tabatiè-re’ 2 – On estime que la rime féminine a un effet « suspensif » alors que la rime masculine (surtout vocalique) a un effet « conclusif » « J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas » Ces valeurs sont exploitées dans la célèbre chanson : Plaisir d’amour ne dure qu’un moment Chagrin d’amour dure toute la vi-i-e » 3 – Les rimes sont la mémoire interne du poème. par leur position privilégiée, en fin de ers, elles soulignent le rythme, rapprochent ou opposent des mots-clés.
RIMES FÉMININES / RIMES MASCULINES RIMES FEM ININES considérer le genre grammatical des mots intéressés. LA DISPOSITION DES RIMES I – RIMES PLATES Appelées aussi rimes « suivies » ou « jumelles ». Schéma : AA BB Il RIMES CROISEES Appelées aussi rimes « alternées ». schéma : ABAB Ill – RIMES EMBRASSÉES schéma : ABBA IV – RIMES REDOUBLEES Quand le même son est reproduit plus de deux fois, la rlme est dite « redoublée ». Schéma : AAAB CCCB CCCD V – RIMES MELEES Quand les poètes recourent successivement aux différentes ispositions sans autre règle que leur fantaisie, ou leur sens de l’effet à produire.
Les meilleurs exemples se trouvent dans les Fables de la Fontaine. QUELQUES RIMES PLUS RARES 1 – Rime annexée : elle reprend la syllabe de rime au début du vers suivant. « Par trop aimer mon pauvre coeur lamente Mente qui veut, touchant moi je dis voir (vrai). » Marot 2 – Rime fratrisée : elle reprend non seulement la syllabe de rime mais le mot entier. « Cretin n’entend en combats ou tournois Tournois gagner pour Molin empêcher. » G. Cretin (‘tournois’ : ancienne monnaie frappée à Tours) – Rime enchaînée : elle reprend la base lexicale du mot de rime ou d’un mot voisin pour l »‘enchaîner » à la suite. Dieu des amans, de mort me arde- Me gardant donne moy b PAGF « Chacun doit regarder / / selon droit de nature Son bien propre garder / / ou trop se dénature. » G. Cretin 6 – Rime couronnée : répétition d’une ou plusieurs syllabes de la rime. « Dieu tout puissant, prince d’honneur donneur, Vrai rédempteur, homme seul parfait fait. » Destrées 7 – Rime à double couronne : répétition d’une ou plusieurs syllabes de la rime et de la césure. « Molinet net / / ne rend son canon, non Trop de vent vend, / / et met nos ébats bas » G. Cretin 8 – Rime emperière (impériale) : elle triple la syllabe de rime. Qu’es-tu qu’une immonde, Monde, onde 9 – Rime équivoquée : une même rime est réalisée par des mots différents. « J’ai tel regret de mon adversité Que jà mon coeur se rend à vers cité. » G. Cretin 10 – Rime senée : tous les mots d’un vers commencent par le même phonème que le mot à la rime (cette figure ne repose pas sur la syllabe). « Fausse Fortune, fragile, fantastique, Folle, fumeuse, folliant, follatique. » J. Bouchet. LA QUALITE DE LA RIME Il s’agit d’étudier la qualité phonique de la rime. Pour l’analyse, on fondera la hiérarchie des rimes sur le nombre seul des homophonies.
Il est bien entendu qu’il s’agit des homophonies réelles et que ne doivent compter, en Français moderne, ni les consonnes purement graphiques, ni dans les rimes féminines, les « e » finals muets : doux / cailloux usage / partage génie / monotonie 1 homophonie 6 consonne . moi / roi ma mie / la scie Il – La rlme suffisante On note deux homophonies ie une voyelle identique suivie d’une consonne identique voyelle tonique + consonne suivante : rêve / achève mer / fer – consonne d’appui + voyelle tonique finale : incendie / hardie va / trouva
Ill – La rime riche A partir de 3 phonèmes identiques le 3 homophonies : – consonne + voyelle + consonne vers / divers échine / machine – consonne + consonne + voyelle partie / ortie ardu / perdu pré / diapré – voyelle + consonne + consonne arc / parc Remarque Les voyelles étant plus audibles que les consonnes, la rime est également riche si la voyelle tonique est précédée d’une « voyelle d’appui » identique : inouï / réjoui Dans la suite « voyelle + consonne + voyelle », nous avons 3 phonèmes identiques dont deux voyelles : c’est une rime plus que riche.
On appelle cette rime, rime « double » ou « léonine » vendu / pendu Cette rime double ou léon e rime « dissyllabique » d’oser des mots roses. » (exercices chers aux poètes parnassiens) SAVOIR COMPTER LES SYLLABES DANS UN VERS I – COMMENT PROCEDER ? un vers comporte un certain nombre de syllabes. la syllabe est un groupe formé de consonnes et de voyelles qui se prononcent d’une seule émission de voix : « Paris » a deux syllabes : « Pa » + « ris ».
Pour repérer et comptabiliser les syllabes, on les sépare graphiquement à l’aide d’une barre vertlcale; cette opératlon se nomme « scander un vers ‘ : « Trem / blant t, pi / quant / des / deux l, du / cô / té / qui / des / cend » Hugo 2 4 6 789101112 Pour scander un vers, il faut tenir compte des liaisons.
La consonne finale d’un mot qui sert de liaison avec le mot suivant fait partie de la syllabe du mot suivant « Les pas / lent / s et/ tar / difs / de / l’hu / mai / ne / Rai / son’ Vigny 67 8 9101112 6 6 prononcer un « e » lorsqu’il est placé entre 2 consonnes ? l’intérieur d’un mot « Je / veux / d’a / mour / fran / che / ment/ de / vi / ser » Du Bellay 7 910 C – En revanche, on ne prononce pas le « e’ dans les autres cas, je – en fin de mot lorsque le mot suivant débute par une voyelle ou un « h » muet : « Et/ ce / tt (e) ho / nnê / te/ fla / mm (e) au / peu / ple / non / co / mune » Du Bellay 12 456 91011 à l’intérieur d’un mot lorsqu’il est placé : * entre voyelle et consonne « Apollon et son fils, deux grands maitres ensemble, Ne / me / sau / rai (e) nt / gué / rir t, leur / mé / tier / m’a / trom / pé » Ronsard 7 6 singulier ni liaison avec le mot suivant dans le cas de l’article défini pluriel « le héros » « les / hé / ros » (les héros). IV – TABLEAU RECAPITULATIF PRONONCE NON PRONONCE Consonne + E + consonne les autres cas En fin de mot pourpre du E + voyelle : fla / mm (e) au / . E 4 H muet : ce / tt (e) ho / nnê / te Dans un mot fran / che / ment voyelle + E + consonne . urai (e) nt consonne + E + voyelle : ass (e) oir Cas particulier : en fin de vers le « e » muet n’est jamais pr diphtongue, est de procéder par comparaison en se référant au décompte syllabique des vers voisins. Soient les vers suivants : « La fillette aux violettes Equivoque à l’œil cerné, Reste seule après la fête Et baise ses vieux bouquets » Francis Carco Les vers 1 et 4 comportent chacun une diphtongue et font donc difficulté. Faut-il prononcer « vio / lettes » ou ‘Vi / o / lettes » ? Faut-il prononcer « vieux » ou « vi / eux » ? Pour résoudre ces problèmes, scandons d’abord les vers 2 et 3 ui ne présentent pas de difficulté « E / qui / vo / que à/ l’oeil / cer / né » 23 « Res / te / seu / le a/ près / la / fête » 34 Leur décompte syllabique nous apprend qu’ils comportent chacun 7 syllabes.
Nous savons donc par déduction et par comparaison que les vers 1 et 4 comportent également 7 syllabes : vers 1 : si nous comptons la diphtongue ‘Viol’ en synérèse, nous arrivons à 6 syllabes, il nous manque donc une syllabe et nous savons ainsi que la diphtongue « via » doit se prononcer en diérèse « La / fi / IIe /tte aux /vi/o – d’une voyelle latine unique / pied / PEDES NOCTEM / nuit / e deux voyelles latines initialement séparées mais rapprochées au cours de l’évolution de la langue / lier / LIGARE B – En principe, on traite en diérèse une diphtongue dans laquelle les deux voyelles proviennent – de deux voyelles latines successives : na / ti / on NATIO FURIOSUS fu / ri / eux Si l’on ne connaît pas le latin, on peut toujours se référer au dictionnaire qui donne la racine latine du mot français. En dépit de l’existence de ces règles, la fréquence de l’usage tend à faire prononcer en synerese – les mots familiers / Oui / je viens en son temple adorer l’Eternel Racine 16