Macroéconomie et organisation industrielle stratégies, Institutions, politiques jean–Luc Gaffard OFCE, université Business de Nice Sophia Antipolis, SKEMA School Notes 2 La révolte Mais son milieu du ce qui fuit cours naît élan or 133 Sni* to View du spectacle de la déraison aveugle revendique l’ordre au chaos et l’unité au cœur même de et disparait Albert Camus L’Homme révolté pour qui nen de penser que la mondialisation ne serait incertain. es échanges pourrait lui arrive permettre l’avènement d’une économie globale composée d’individus devenus enfin autonomes qui n’auraient plus à se plier à quelque églementation venant entraver le bon fonctionnement du marché curieusement devenu semblable au planificateur prétendument omniscient des économies administrées de l’ère communiste. La situation présumée optimale est celle caractérisée par la neutralité monétaire et budgétaire des gouvernements et libéralisation la des marchés leur assurant la plus grande flexibilité possible.
A ces conditions, les entreprises sont censées faire les choix d’investissement les plus utiles pour elles et pour la collectivité. L’optimalité individuelle rencontre l’optimalité sociale. Les inégalités sont e reflet de d’écarts de performance indlviduelle dont le maintien ou l’aggravation ne peut résulter que de dysfonctionnement des marchés ou de institutionnelles. Il existerait ainsi une variété optimale de capitalisme ? tous les pays devraient se conformer.
Seules des interventions discrétionnaires inappropriées des gouvernements et défaillances laquelle et donc des défaillances institutionnelles au premier rang desquelles le maintien de rlgidités sur ce monde virtuel, l’entreprise disparait derrière devenant une simple collection d’actifs échangeables. La mondialisation est, pourtant loin les marchés, e sonner la fin de l’histoire, ce dont l’économiste devrait convenir en ne croyant ni au calme perpétuel ni au chaos définitif.
L’O rdre nécessaire est toujours fragile. Ce sont les événements économiques majeurs et parfois en mettant les sociétés en grande paroxystiques, difficulté, qui révèlent la vraie nature des problèmes qu’elles doivent résoudre pour ‘instabilité, le continuer d’exister. chômage de internationaux vaincus. Ces les déséquilibres masse, jamais définitivement ne sont maux ne constituent pas une malédiction divine pas plus qu’ils ne sont un cygne noir. individuels
Ils sont le fruit de comportements collectifs dont la coordination est mise en défaut simplement par l’irruption de la nouveauté, quand cette défaillance, re ayée par les errements de la fait sortir l’économie de son corridor de stabilité. Les conditions de la création de richesses raccroissement du bien—être individuel comme collectif sont encore et toujours mettre en œuvre, tout simplement parce qu’elles traduisent des choix de société et finance, et de ? des arbitrages politiques.
Il n’y a pas de boite ? outils prête à l’usage qui serait entre les des experts en économie qui n’auraient u’à désigner aux politiques le meilleur possible, fruit de règles intan ibles concernant le taux d’i niveau de mains état déficit le respect des droits de propriété, une monnaie solide et des finances publiques saines sont des prlncipes établis sans référence aux institutions. Ils ne sont, cependant, opérationnels que par l’intermédiaire d’institutions.
O l’expérience montre qu’il existe de multiples voies pour traduire efficacement ces principes, plusieurs variétés de 6 capitalisme que la mondialisation remet, en cause mais sans impliquer leur effacement au profit d’une variété optimale. ertes, La conviction devrait dès lors prévaloir Pinévitabilité du conflit et de la necessité du débat politique pour trouver, à travers l’arbitrage des intérêts et la préservation de la diversité, la voie de la création de richesses.
C’est l? libéralisme autant l’essence d’un politique qu’économique qul reconnaît au marché comme à l’Etat leur place dans ce projet toujours remis sur le métier de constitution des individus en société. I appartient alors à réconomiste d’éclairer les termes du débat et les conditions de l’arbitrage, mais certainement pas d’en fixer les conclusions au otif d’une connaissance présumée complète du monde, figée en quelques dogmes. Il existe, cependant, un repère fondamental.
Réaliser conflits monde des arbitrages, résoudre des n’est réellement assible que dans un où prévaut égalité 133 que celle seulement efforts. qu’il aurait cherchant à vivre grâce à ses propres y a conflit d’intérêts pas indifférents à la sont répartis les fruits de leur arbitrages qui rendus ne conduisent pas nécessairement ? mutuels immédiats, mais ils ne personne à vouloir abandonner car les hommes façon dont collaboration. des gains conduisent les règles oopération en société. onstitutives de la D’ailleurs, les sociétés dans lesquelles les pauvres sont moins pauvres sont aussi celles où existe une importante classe moyenne supposant une relative égalisation des revenus et des richesses. Aussi son absence ou sa disparition qui résulterait du démantèlement partiel de l’Etat–providence produit un morcellement de la société en catégories qui ont pris chacune conscience de spécificité, avec la conséquence d’une assurance privée classique qui prend le pas sur l’assurance soclale.
Ce qui explique le refus de la solidarité et rend l’économie plus nstable au risque de casser la croissance. La nouvelle mondialisation, tout comme d’ailleurs l’expérience européenne qui en est une sorte de modèle réduit, n’est autre que le dernier épisode en date de ce qui fait l’essence du capitalisme, Firruption de la nouveauté avec son cortège de déséquilibres. de coordinatlon ne sont pas Les exigences moindres que par le passé. Bien au contraire, 7 est vraisemblablement le moyen d’y territoires, échapper.
Les différences ne sont pas, éllminées. Les frontières continuent pour autant, d’exister et, pourvues d’être correctement situées, elles apparaissent comme écessaires à la résolution des conflits et à la coordination des activités. Au regard de cet enjeu, le politique, loin d’avoir la prétention de contraindre le réel en partant de l’absolu de la pensée, a le devoir de s’appuyer sur lui pour comprendre comment l’on s’achemne vers un ordre toujours fragile dans un combat permanent.
Au lieu de répondre à la quête trop facile et finalement dangereuse de l’uniformité de règles célébrant l’autorégulation des marchés, qu’aurait identifiées l’économiste en quête d’idéal, il doit s’attacher à faire prévaloir des institutions garantes de l’esprit de mesure t de compromis qui devrait prévaloir dans les relatlons internationales comme dans l’organisation interne. 8 2. ETAT E MARCHES idées surgissent des crises.
Les nouvelles vieilles idées resurgissent souvent par temps calme sous de nouveaux atours, de rendre les crises, non seulement, Les au point difficiles à prévoir, mais même à imaginer. La relation ambiguë ainsi entretenue entre idées et les f iques tient à ce épreuve les idées installées trop souvent ancrées dans l’illusion de Poptimalité ou simplement du bien—fondé des règles et comportements en vigueur.
Pis les vieilles idées, rraisonnées sous des devenues des croyances apparences de raisonnement scientifique, en étant appliquées sans discernement, ont pu mettre à mal l’économie elle—même. Les différents épisodes, qui Olthment l’économie depuis presque un siècle, témoignent de cette réalité. Dans 1920, si les Etats—Unis connaissent explosion de rinvestissement et une les pays européens ne parviennent l’évolution de les années une croissance forte, pas à solder les conséquences économiques de la Grande Guerre et de la paix.
C’est, aux Etats—Unis que l’euphorie va laisser pourtant, la place à la Grande Dépression des nnees 30 qui a mis à mal I a croyance en refficacité de l’économie de marché, alors que l’Union Soviétique semblait engranger les bénéfices de la planification centralisée. La l’espoir s’est répandu de voir cette crainte ou économie de marché disparaître pour laisser la place ? une économie administrée. Cette issue fatale n’est pas advenue. une nouvelle économie de marché, régulée par l’Etat, est nee de la crise et de la guerre qui l’a suivie.
A la question posée par Keynes qui était si nous étions prêts à quitter de savoir l’état de laisser–faire du XIXème siècle pour ntrer dans une époque de socialisme libéral, dans un système nous permettant d’agir en tant que communauté organisée avec des buts communs, et disposés à promouvoir la lus le capitalisme pouvait bénéficier d’une forte et régulière, mais à la condition que l’Etat pour en amortir les fluctuations et veiller à la cohésion sociale. roissance intervienne La croissance, forte et régulière, des années 1950 1 960, a fini par laisser croire en posslbillté d’un réglage fin de la conjoncture par les moyens du budget autour d’une tendance longue largement inexpliquée. Cette croyance s’est brisée sur ‘augmentation simultanée de l’inflation et du chômage dans années 1970. L’idée trop simple, mise en pratique, qu’il suffisait de stimuler ou de freiner la demande pour tout résoudre n’a fait qu’aggraver les choses.
L’échec des tentatives de réglage conjoncturel en réponse ? la crise des années 1970 et, en contrepoint, les performances réalisées, sur fond de révolution des idées, dans les années 1990 par les Etats—Unis, la Grande Bretagne ou l’Irlande ont suscité une nouvelle il suffirait, pour avoir la croissance croyance maximale, de contrôler l’inflation par moyen d’une portique monétaire entièrement édiée à cet objectif et de procéder à une libéralisation des marchés pour retrouver croissance un temps l’expérience des pays retenu que le choix la croissance sur l’ex perturbée.
De émergents, il n’a été udicieux de faire reposer s que l’on toute intervention publique intempestive, suivrait le chemin d’une croissance forte et régulière, indiqué par des marchés financiers efficients. La Grande Modération, invoquée à l’appui de la nouvelle doctrine, a, cependant, été de très courte durée. La crise la plus importante connue depuis la Grande Dépression est venue y mettre un terme. Loin d’être un simple accident de l’histoire, elle pourrait bien être le point d’orgue d’enchainements qu’il à la théorie économique appartient d’expliquer et à la polltique économique de contrôler.
Les idées développées après la Grande Dépression, souvent perverties ou tronquées, redeviennent d’actualité. Elles avaient et conservent cet avantage de ne pas conduire ? concevoir un monde uniformisé, un monde plat, dont tout conflit aurait disparu et dans lequel plus aucune frontière n’existerait. Un tel monde est, bien sûr, parfaitement imaginaire, mais imaginer qu’il puisse exister et hercher ? moyen de susciter 10 le faire exister est le plus sûr créer des frontières inappropriées des conflits inattendus. t L’Etat régulateur La Grande Dépression caractérisée par un excédent généralisé de l’offre sur la demande de biens dont le corollaire est un chômage de à l’origine d’un rofand masse est renouvellement des iques et des capacités de production disponibles et d’embaucher, les revenus versés devraient alimenter la demande pour les biens nouvellement produits. Le problème posé est un problème de communication qui tient ? l’ampleur des déséquilibres, à la ultiplicité des marchés et à la dispersion des acteurs.
Aussi seule une intervention publique, généralement par le canal de la dépense publique, est susceptible de rétablir la communication. Celle—ci n’a pas d’autre objectif que d’envoyer signal de l’existence d’une demande solvable. C’est qu’une chute des prix et des salaires ne peut qu’aggraver la situation. En effet, dans une économie dont les agents privés sont fortement endettés, la déflation a pour effet d’alourdir les dettes, d’augmenter les risques de faillite sinon de les concrétiser, avec comme conséquence de diminuer encore Pinvestissement, la production et l’emploi.
L’Etat acquiert un rôle nouveau qul d’assurer une régu ation de l’activité Il ne s’agit pas de se substituer economlque. au marché, mais d’en faciliter le fonctionnement. La politique budgétaire y pourvoit conjointement avec des dispositions visant à enrayer la déflation impliquant à la fois de freiner des formes de Leur rigidité les prix. par moyen d’enrayer la crise. pris en considération dans concurrence est, en effet, le bien cest Ce qui le cadre du New Deal, quand l’instauration de salaires minima a été échangée contre l’acceptation d’ententes pour ne pas se ID 33