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Mise en perspective théorique des concepts de « relance » et de « rigueur » Introduction Toujours d’actualité, pourtant rarement comprises par tous, les politiques de relance ou de rigueur sont à la base de l’intervention gouvernementale en matière économique. Cette analyse théorique a pour objectif de mettre en perspective les principes initiaux de ces différentes politiques afin de mieux appréhender ce qui est mis en place par nos représentants politiques en matière budgétaire.

Introduction aux politiques économiques et budgétaires classiques On peut le voir chaq Belgique comme pa ailleurs dans les pays ycles se succedent or 13 Sni* to View es économiques, en développés », les de croissance (modér e) et p riodes de r cession. Pendant ces périodes économiques particulières, plusieurs types de politiques sont traditionnellement mises en place, elles-mêmes assorties de différents outils développés par les autorités publiques.

Définitions : Période de croissance économique : période au cours de laquelle la quantité de biens et sewices produits et consommés dans la région visée est en augmentation continue. L’indicateur de cette augmentation est le PIB (produit intérieur brut). Lors d’une période de roissance, on constate généralement une inflation (augmentation des prix des biens et services) qui ménagèrel ou la variation du pouvoir d’achat des ménages.

Les politiques de rigueur : lors d’une période de croissance notamment, nos dirigeants ont pour objectifs principaux de limiter l’inflation des prix2 afin de le pouvoir d’achat des ménages et la valeur de la monnaie ; de limiter la quantité de monnaie en circulation afin d’éviter une inflation des prix par excès de monnaie ; ainsi que de veiller ? l’équilibrage des marchés et des budgets publics pour viser la soutenabilité sur le long terme. Les utils à la disposition de cette polltique sont . a hausse des taux de crédit via la Banque centrale afin de limiter l’émission de nouveaux emprunts ; l’incitation à l’épargne plutôt qu’à la dépense pour engranger des réserves ; le blocage des salaires ; et la hausse des impôts afin de donner ? l’État les moyens de rembourser sa dette publique et de maîtriser sa consommation interne. Période de récession économique : période au cours de laquelle la croissance économique est plus faible que prévu, et où la production nationale est donc revue à la baisse (le PIB augmente peu). ? distinguer d’une période de dépression qui ésigne le moment où la récession s’est durablement implantée dans le système (le PIB stagne longtemps). Cette période Panier des produits de consommation courante des ménages belges mis en place par le CRIOC : évolution et méthodologie : http://www. oivo-crioc. org/show_doc. php? doc= 13 économique européen depuis le traité de Maastricht http://europa. eu/legisIation_summarles/other/125014_fr. htm peut amener à une déflation lorsque les prix des biens et seraices diminuent (le PIB diminue et la monnaie prend de la valeur).

Les politiques de relance : lors d’une période de crise économique otamment, les objectifs politiques mis en avant sont la relance du PIB et l’augmentation de la consommation, grâce à l’endettement (public et privé) afin de relancer la production. Les outils à la disposition de cette polltique sont : la baisse des taux d’intérêt via la Banque centrale afin de favoriser les nouveaux crédits et diminuer la propension à épargner ; l’ingestion de nouvelles monnaies par l’emprunt public afin de financer les investissements de l’État ; l’augmentation des salaires minimaux…

Chacun de ces outils vise à relancer la consommation et donc la production et, par là, la croissance ! Tout en n’oubliant pas que ces mesures politiques vont accentuer l’endettement public et privé. Origines et fondements de ces théories L ‘idée de la politique de croissance et de l’augmentation continue de la consommation nous vient de l’économiste John Maynard Keynes (1883-1946), pour qu une conjoncture économique négative (une récession) ne peut être infléchie qu’avec une ingestion massive d’argent dans l’économie via l’endettement public3.

L’État dépense ce nouvel argent dans les entreprises, dans les salaires des fonctionnaires… qui le dépenseront dans d’autres produits, services, salaires… Plus ‘argent circule à l’intérieur d’une zone géographique, plus il y a de conso salaires… Plus consommation et mieux se développe l’économie (et plus les prix montent à terme). La place de l’État dans la théorie keynésienne est prépondérante. La régulation des marchés, le fait de leur donner des règles, un cadre à respecter, des limites, a toute son importance.

Mais sont aussi concernées par sa théorie les interventions ? l’intérieur même des marches, comme le soutien financier aux secteurs en crise, la politique de subventions des agriculteurs… Pour Keynes, l’État doit être présent partout où le marché se trouve fin de surseoir aux faillites, aux crises, et ce, dans un objectif de maintien de l’emploi en tout temps et du pouvoir d’achat général. D’un autre côté, nous avons la pensée économique de la rigueur budgétaire qui est l’une des théories de l’économiste Friedrich August von Hayek (1899-1992).

Pour ce dernier, une augmentation continue de la consommation n’a aucun sens sur le long terme, surtout lorsqu’elle se fait aux dépens de l’alourdissement d’une dette publique4. Ce qui retarderait le moment de la crise, en accentuant d’autant son intensité et ses effets destructeurs. Selon lui, dans les années 60, les banques privées et centrales avaient une politique d’octroi de crédit trop accessible (taux d’intérêt et taux de réserve des banques bien trop bas, pas de vérification du passé financier de la personne avant de lui octroyer un prêt… ).

Il en a résulté une augmentation croissante de l’endettement, tant du côté des ménages, que du côté des entreprises et des États. Capport 3 tant du côté des ménages, que du côté des entreprises et des États. L’apport massif d’argent créé par ces nouveaux prêts a conduit à une croissance non régulée et non supportable à long terme. La solution que von Hayek préconise est de remettre en avant les bienfaits de l’épargne et du marché libre autorégulé de manière à court-circuiter les inévitables bulles et crises systémiques liées au surendettement croissant des acteurs de l’économie.

Pour lui, injecter de l’argent dans un secteur en crise reviendrait ? pervertir la loi de la concurrence et du libre marché, en raison du biais que ces aides apportent sur les prix. Ces deux économistes, déjà en conflit de leur vivant5, dans le contexte de l’après-crise financière de 1929, ont développé des idéologies qui allaient ‘opposer de façon radicale au fil des années. Il y a, d’un côté, les défenseurs de la pensée d’Hayek, qui ont donne naissance aux 4 John Maynard Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936.

Friedrich August von Hayek, La Route de la servitude, 1944. Conflit qui a été illustré par ces deux vidéos ludiques et très instructives sur le site Econstories. tv et sous-titrée en français ici : http://vvww. youtube. com/watch? v=ol EtFZ1 AYU et http://wvm. youtube. com/watch? v=j9dAohzTQ7s libertariens6. Ils sont les tenants d’un type de pensée libérale qui prône la liberté individuelle et, urtout, la liberté économique maximale par le retrait de l’État de tous les secteurs où il est présent.

De l’autre côté, se trouven nésiens, qui estiment que PAGF 13 se trouvent les (néo)keynésiens, qui estiment que le libre marché ne contentera jamais tout le monde et que l’État a un rôle à jouer pour réguler et intervenir dans tous les secteurs où cela s’avère nécessaire. Le keynésianisme (appelé aussi « fordisme » lors des Trente Glorieuses7) est la pensée dominante actuelle. Cependant, le clivage entre les conceptions d’Hayek et de Keynes ne peut se réduire à une différentiation traditionnelle gauche/ roite en termes d’approche idéologique8.

Si l’on s’en tient aux théories de base et aux deux types de polltiques qui en découlent, aucune des deux ne semble être mauvaise en soi, tant qu’elles sont utilisées à bon escient. Contrôler les dépenses (politique de rigueur) quand l’économie est prospère pour engranger des résepu’es ; et mettre en place des politiques de relance de la consommation pour réactiver l’économie quand il y a un risque de dépression : rien de contestable ! Les fondements idéologiques qui sous-tendent ces polltiques peuvent par contre être rems en question.

Les théories économiques face aux réalités économiques L ‘équation semblait simple. Mais la donne a totalement changé entretemps. Nous avons abusé du paradigme de croissance continue, en basant tout notre système sur le postulat que la croissance et la consommation inflationniste étaient infinies. « La question du rôle de Keynes dans l’histoire concerne essentiellement la manière dont son enseignement a réussi à rouvrir les vannes de l’inflation à une époque où tout le monde avait déjà reconnu que le progrès temporaire de l’emploi que lion obtient de l’expansion du crédit doit nec 6 3