Littérature

Littérature Giuseppe Arcimboldo, Le Bibliothécaire. Le mot littérature, issu du latin litteratura, apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres avant d’atteindre aux xviie -xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : une autre histoire de la littérature française, Jean d’Ormesson) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature p). o page La littérature se défin en or 10 communicatlon verb to View nextÇEge exploitation des ress sur le destinataire, q pect particulier de la ui met en jeu une multiplier les effets ur- La littérature dont les frontières sont n cessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, nan par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

Aujourd’hui, la littérature est ssociée à la clvilisation des livres par lesquels nous parlent ? distance les auteurs, mais elle concerne aussi les formes diverses de l’expression orale comme le conte (en plein renouveau depuis une trentaine d’années dans les pays occidentaux), la poésie traditionnelle des peuples sans écriture — dont nos chanson chansons sont les lointaines cousines — ou le théâtre, destiné à être reçu à travers la voix et le corps des comédiens.

La technologie numérique est cependant peut-être en train de transformer le support tradltionnel de la llttérature et sa nature. Le concept de littérature a été régulièrement remis en question par les écrivains comme par les critiques et les théoriciens : c’est particulièrement vrai depuis la fin du xixe siècle où l’on a cherché à redéfinir – comme pour l’art – les fonctions de la littérature (par exemple avec la notion d’engagement pour Sartre, Qu’est-ce que la littérature ? et sa nature (réflexion sur l’écriture et la lecture de Roland Barthes ou études des linguistes comme Roman Jakobson) et à renouveler les critères esthétiques (du « Il faut être absolument moderne » de Rimbaud au nouveau roman en assant par le surréalisme, par exemple). Fragonard, La Liseuse. Il reste que, riche de sa diversité formelle sans limite autant que de ses sujets sans cesse revivifiés qui disent « humaine condition, la llttérature est d’abord la rencontre entre celui qui, par ses mots, dit lui-même et son monde, et celui qui reçoit et partage ce dévoilement.

La littérature apparaît donc comme une profération nécessaire, une mise en mots où se perçoit l’exigence profonde de l’auteur qui le conduit à dire et se direl. Sommaire [masquer] 1 Étymologie latine 2 Premières attestations en français Évolution du sens aux XVIIe -XVIIIe siècles 4 Sens moderne 5 La littérarité : questions à la littérature 6 Statut de la littérature et de l’écrivain 7 Sens, annexes et famille de 10 littérature 7 Sens, annexes et famille de mots 8 Notes et références 9 Voir aussi 9. 1 Bibliographie 9. Articles connexes 9. 3 Liens externes Étymologie latine[modifier modifier le code] Cicéron Le mot français « littérature » provient d’un mot latin litteratura dérivé de littera, « lettre au sens de signe graphique servant ? transcrire une langue. Le dictionnaire Gaffiot2 repère une évolution du sens du mot atin : il désigne d’abord (exemple de Cicéron, ier siècle av. J. -C. ) un ensemble de lettres constituant le fait d’écrire ou un ensemble de lettres constituées en alphabet (Tacite) ; le sens s’élargit ensuite au ier siècle ap.

J. -C. (ex. de Quintilien et Sénèque) à celui de grammaire, de philologie, c’est-à-dlre à l’étude technique et érudite des textes écrits, pour aboutir avec Tertullien au début du iiie siècle au sens de savoir, d’érudition dans le domaine des textes écrits. Premières attestations en français[modifier modifier le code] Selon le Tl_F3, le mot est attesté au début du xiie siècle (en 1121) avec le sens premier latin de « chose écrite »4.

Le mot « littérature » ne retrouve le sens du latin tardif « érudition, savoir acquis par les livres » qu’à la fin du xve siècle » : le TLF cite en exemple J. de Vignay et Philippe de Commynes. Évolution du sens aux xviie -xviiie siècles[modifier modifier le code] générale de « connaissance obtenue par les livres » jusqu’au xviie siècle : on dit alors « avoir de la littérature » comme on dit aujourd’hui « avoir de la culture celle-ci recouvrant tous les omaines du savoir général ; ainsi en 1699, Fontenelle présente les mathématiques comme « un genre de littérature ».

Mais dans la deuxième moitié du siècle, parallèlement ? l’acception généraliste, le mat s’applique de plus en plus à un savoir restreint, celui des « belles-lettres » liées au beau langage. Ce glissement s’explique par l’évolution sociale des élites sous Louis XIV où s’instaure la notion de l’honnête homme, apte ? une vie sociale raffinée faite de pratiques culturelles valorisées comme la connaissance des œuvres littéraires, particulièrement elles de ‘Antiquité qui nourrissent le théâtre classique tandis que les poètes exploitent les genres définis par Aristote comme la poésie épique.

Au xviiie siècle le mot « littérature » est tout à fait devenu synonyme de « belles-lettres D, c’est-à-dire d’œuvres reconnues par les gens de goût et constituant la culture mondaine de l’époque formée par une meilleure éducation et par le monde des salons littéraires et des académies ; ainsi pour Voltaire • La littérature désigne dans toute l’Europe une connaissance des ouvrages de goût Un autre exemple montre que le mot « ittérature » avec son sens commun d’aujourd’hui est désormais bien installé au milieu du siècle des Lumières : en 1 753 Charles Batteux titre son ouvrage « Cours de belles-lettres, ou Principes de la littérature » et le réédite en 1764 en ne gardant que « Principes de la littératu 0 Principes de la littérature » et le réédite en 1764 en ne gardant que « Principes de la littérature La même année parait « L’école de littérature » de l’abbé Laporte dont le sous-titre de la 2e partie est sans ambigu-lté : « Des règles particulières de chaque genre de Littérature en Prose et en Vers »6.

Caricature du poète maudit Le mot évolue encore lentement à partir de 1750 vers le sens plus large de « création langagière écrite » laissant une place grandissante au jugement subjectif libéré de critères esthétiques contraignants : telle sera plus tard la conception romantique du poète créateur libre même s’il doit être un poète maudit, conception que préfigurait déjà dans son Discours préliminaire de « Encyclopédie d’Alembert affirmant que les œuvres d’art relèvent principalement « de l’invention qui ne prend guère ses Lois que u génie ». Paul-Louis Courier7 définit de la même façon dans les années 1820 une œuvre littéraire comme « produite par l’instinct et le sentiment du beau » donc par le sentiment de l’auteur et pas nécessairement celui de l’establishment. Sens moderne[modifier modifier le code] Poètes français du xixe siècle.

Vers 1800 le sens moderne est devenu le sens commun : le mot « littérature » s’applique à des textes auxquels « on » accorde une qualité esthétique que l’on peut discuter, qu’il s’agisse du jugement d’une institution de doctes exprimant le goût commun ais aussi de l’auteur ou du lecteur indlviduel : c’est l’emploi qu’en fait Madame de Staël dans son ouvrage emblématique « De la littérature » en 1799. Au milieu du xixe siècle le grammairien Berna PAGF s 0 ouvrage emblématique « De la littérature » en 1799. Au milieu du xixe siècle le grammairien Bernard Jullien distingue encore « littérature » et « grammaire » : pour lui, la pointe ultime de la « haute grammaire » dépasse depuis l’Antiquité8 la description des mécanismes de la langue pour aborder les critères du beau dans l’aspect formel et stylistique des textes.

La littérature qui « classe et étudie les ouvrages (présentant un intérêt de style) »9 va au-delà : elle prend en charge l’étude et le questionnement sur le fond, sur le contenu des œuvres, par exemple les thèmes abordés et les points de vue choisis par les auteurs, ce qui n’exclut évidemment jamais les interférences avec la morale comme le démontrent les procès falts à la même époque à Baudelaire et Flaubert pour atteinte aux bonnes mœurs en 1857. Bientôt la « grammaire » se limitera à la description de la langue, devenant un outil pour la littérature qui s’occupera e l’obsepu’ation et à l’appréciation des aspects formels comme des contenus des œuvres. On peut noter que des sciences » nouvelles comme la stylistique ou la linguistique reprendront dans la deuxième moitié du xxe siècle ce rôle de la haute grammaire dans l’étude des textes.

La fille de Louis XV lisant La femme au livre est devenue un topos du portrait en peinture Finalement, le champ de la « littérature » s’élargit au xxe siècle à toutes les productions écrites, non sans débats sur les canons littéraires : on discute aussi bien les contenus (sentimentalisme es romans de gare, pornographie et érotisme) que la forme (roman sans ponctuation, vers libre, écritur 6 0 romans de gare, pornographie et érotisme) que la forme (roman sans ponctuation, vers libre, écriture automatique). On utilise donc de plus en plus des catégories affinées comme roman historique, littérature de science-fiction ou paralittérature, sans faire disparaître les désaccords sur la qualification littéraire de certains types d’œuvres comme le roman de gare, le roman photo ou la bande dessinée. On remet également en cause la notion de genre littéraire et de types de texte ainsi que eur hiérarchisation comme on réévalue les œuvres du passé (exemple récent : Charles Dantzig Dictionnaire égoi’te de la littérature française, 2005).

La littérarité : questions à la littérature[modlfier I modifier le Les débats esthétiques et moraux ne seront d’ailleurs jamais clos d’autant que les ambitions des auteurs ne correspondent pas nécessairement avec les attentes des lecteurs, posant ainsi la question des avant-gardes qui apparaissent à chaque génération ou presque depuis 1830 et que reflètent les mouvements littéraires qui se sont succédé comme le romantisme, le aturalisme, le décadentisme, le dadaïsme… Le découpage en périodes historiques ou en aires linguistiques fait aussi débat et se conjugue avec d’autres éclairages : distinction des auteurs selon le sexe (littérature féminine), l’orientation sexuelle (littérature « gay des approches politiques (littérature communiste), etc. La littérature s’interroge également régulièrement sur sa nature et sur son rôle depuis la fin du xixe siècle dans la pratique (ex. Lautréamont, Mallarmé, Camus) comme dans la théorisation (ex. Paul Valéry, 7 0 la pratique (ex. Lautréamont, Mallarmé, Camus) comme dans la héorisation (ex. Paul Valéry, Sartre).

D’abord surtout centrée sur la poésie par les « modernes » (Surréalistes, Lettristes, Oulipo), la réflexion s’est portée sur le Roman avec le Nouveau Roman dans les années 1950-1970 et « l’ère du soupçon » qui remet en cause la notion de personnage, la chronologie, ou sur des genres nouveaux comme l’autofiction aujourd’hui, et également dans le théâtre (Antonin Artaud – théâtre éclaté de Beckett au Ionesco). Des débats se sont ainsi ouverts portés par les créateurs comme par les universitaires et les critiques, par exemple à propos du lien ntre l’œuvre et l’auteur récusé par Proust contre Sainte-Beuve, ou de la « mort de l’auteur » que proclame Roland Barthes pour qui la place majeure revient au lecteur qui réécrit le texte pour lui- même.

En fait la « littérarité d’un texte c’est-à-dire ce qui fait qu’un texte est littéraire, appartient à la littérature, est toujours la question centrale : des approches comme le structuralisme avec Roland Barthes, la narratologie de Gérard Genette, la stylistique, définie comme une « linguistique des effets du message par Michael Riffaterre ou l’analyse du schéma de la communication t des fonctions du langage de Roman Jakobson cherchent à bâtir une approche technique et plus objective des textes qui se heurte néanmoins à des oppositions fortes, par exemple celle d’Henri Meschonnic10. Statut de la littérature et de l’écrivain[modifier I modifier le code] La mort de la littérature ? La littérature se questionne aussi face à la concurrence du cinéma, et 0 mort de la littérature ?

La littérature se questionne aussi face à la concurrence du cinéma, et de la télévision et face à l’usage récent des Technologies de l’informatlon et de la communication et de ‘informatique dans la production et la diffusion des textes qui posent la question plus générale de la place de l’écrit dans le monde post-moderne. Cependant, nul doute envers l’avenir de la littérature: elle dérive de l’écriture. Et on ne peut effacer le rôle de l’Écriture, elle remplace ce qui est dit, parlé, de voie orale. Enfin, les littérateurs (mis à part les dramaturges ou les auteurs de chansons qui affrontent le monde de la scène et de la diffusion musicale) n’existent traditionnellement qu’à travers l’édition de leurs textes en ouvrage ou dans les journaux.

Les rapports vec le monde de l’édition sont donc cruciaux pour la littérature et les écrivains qui ont eu à imposer la notion d’auteur garant de l’œuvre et l’existence de droits d’auteur (droits financiers et moraux) à la suite de Beaumarchais, à l’initiative de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, en 1777, et d’Honoré de Balzac avec sa « Lettre aux écrivains du xixe siècle » parue dans la Revue de Paris en 183411 qui a abouti en 1838 à la création de Société des gens de lettres. Cependant seul un nombre très limité de créateurs de littérature peut vivre de sa plume, ce qui continue ? poser la question du statut de l’écrivain.

Sens, annexes et famille de mots[modifier modifier le code] le sens premier de « savoir contenu dans les livres » perdure d’une certaine façon quand le mot désigne l’ensemble des écrits se r PAGF 10 contenu dans les livres perdure d’une certaine façon quand le mot désigne l’ensemble des écrits se rapportant à un sujet (ex; il existe une abondante littérature sur l’école – littérature médicale). le sens métonymique du xviie siècle demeure : le fait de produire des œuvres littéraires ou carrière dans l’écriture (ex; la littérature e nourrit pas son homme – entrer en littérature). Il peut aussi désigner: « Tout le corps des gens de lettres » (déjà dans le dictionnaire Richelet en 1680) mais on utilise plutôt l’expression « la République des Lettres ». le mot a parfois un sens péjoratif, soulignant le caractère artificiel et vain d’un écrit comme dans le vers fameux de Verlaine « Et tout le reste est littérature » . Gustave Flaubert mit 5 ans à écrire Madame Bovary.

Mots de la famille : l’adjectif « littéraire » existe depuis le xvie siècle s mais ne trouve son emploi qu’au début du xviiie siècle pour désigner « e qui appartient au savoir tiré des livres, aux Lettres comme aux Sciences ». Très vite il renvoie aux belles-lettres vers 1760 (comme le mot littérature), par exemple dans des emplois comme « société littéraire » ou « journal littéraire le nom « littérateur » apparait au début xviiie pour désigner quelqu’un qui s’occupe de littérature. le verbe « Littératurer » au sens de faire de la littérature, plutôt péjoratif ou moqueur (exemple du TLF : Flaubert afin que nous ayons nos aises pour littératurer à loisir » – Cendrars « Sartre et tous ces jeunes littérateurs littératurants »).