L’Aide médico-psychologique

AIDE MEDICO-PSYCHOLOGIQUE : prendre en SOIN plutôt que prendre en charge, savoir ETRE plutôt que savoir-FAIRE… Pour la personne, que l’on se situe au niveau individuel, familial, institutionnel, ou sur un plan sociologique dans un registre universel (à l’échelle d’une nation, d’un continent, de la planète), tout ce qui touche à la personne, est une question de place Concernant l’amp (aide médico-psychologique), il a fallu que celui- ci se fraye une voie dans le champ du travail social. « Elle court, elle court la maladie d’amour D, chantait Michel Sardou, en 1973. ? Il a couru, il a couru I’ dû se positionner au as comme un pere, registre du professio sa place, à côté des a n’ic or 10 son « identité Il a omme un sauveur, ment, mais dans le uver, puis occuper , au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Dans son « champ d’action », il a planté « des arbres » : arbres de patience, arbres garde-fou… Dans ses instants d’égarement, voire d’épuisement (burn-out), il convenait d’accepter bon gré, mal gré, la frustration, face aux exigences d’efficacité et d’utilité, frustrations causées par les limites de la réalité.

Mais tous les chemins mènent-ils à l’homme ? Pour parvenir à renco Swipe to vlew next page encontrer « l’Autre D, dans la richesse de sa différence, l’amps’est doté de « la capacité de se mettre dans les souliers de l’Autre » (Carl Rogers). C’est au cours de son voyage empathique, que l’amp a effectué l’apprentissage fondamental de sa mission une observation fine, une écoute active et une reconnaissance de ce que la personne déficiente est.

Tel est le résumé d’une relation de confiance, mais surtout d’une relation aidante. Ainsi va l’accompagnement de la personne handicapée dans sa quête d’épanouissement et d’expression. Toujours situé à une distance idoine dans la prise en charge de ‘individu, l’amp sait se montrer bienveillant et souhaite vivement mener son action avec compasslon et humanité. On entend souvent que l’amp est à la frontière du soin et de l’éducatif : mais où le situer vraiment ?

Entre les deux, un sentiment de flottement le meut parfois… « Non, dit-il, je ne suis pas un soignant » au sens premier du terme, au même titre que l’entend le personnel paramédical. « L’acte » de l’aide-soignant revêt la dénomination de soin, de bien-être, de confort… Dans le cadre d’une toilette par exemple, ce dernier dispense un soin d’hygiène à la personne. Alors que l’amp se situe dans une autre dynamique, celle de « prendre soin de » la personne.

Sur le terrain, pas de réelle différence perceptible, une efficacité confondue par une même finalité ; toute la subtilité réside dans 10 perceptible, une efficacité confondue par une même finalité ; toute la subtilité réside dans le ressenti de ce que je suis pour la personne que je prends en charge et dans le sens que je donne ? mon actlon. Prendre soin de qui ? Selon l’amp, il s’agit avant tout de porter une attention toute particulière et singulière à la personne qui présente un handicap, ne déficience, une défaillance, une carence ou une quelconque fragilité ou tout à la fois.

Dans le secteur médico-social, l’amp a compris qu’il devait interagir avec des indlvidus pour qui la vie n’a pas été forcément généreuse et qui ne sont pas dotés des mêmes possibilités dévoluer du fait d’un manque La tâche de ce professionnel est donc d’accompagner la personne avec son manque et de faire en sorte que ce désavantage ne nuise pas à son développement et à son éducation, de façon à ce que la personne handicapee puisse s’épanoulr tout au long de sa Prendre soin de quoi ?

Tout comme le policier a besoin de connaître les « circonstances » pour faire avancer son enquête, l’amp se penche nécessairement sur le « contexte » de la personne déficiente pour mener efficacement son action auprès d’elle et avec elle. Il prend bien soin de recueillir tout ce qui fait qu’un individu est ce qu’il est : il met dans son « balluchon » tous les éléments ayant trait à la personne handicapée, ses origines, sa famille, sa culture, son pas éléments ayant trait à la personne handicapée, ses origines, sa famille, sa culture, son passé, bref son histoire si personnelle ? out un chacun.

Il lui tient bien à cœur aussi de tenir compte des goûts de la personne handicapée pour lui proposer ce qui est adapté à elle et toujours être en adéquation avec ses aspirations. Prendre soin et comment ? La communication verbale est bien souvent inexistante. C’est alors que l’amp accepte de travailler dans Phypothèse.

Partant de là, ce dernier va observer la personne déficiente dans son fonctionnement propre et dans ses différents codes et il va essayer, avec l’équipe pluridisciplinaire, de décrypter les messages reçus : il va ainsi tenter de comprendre les enjeux une colère exprimée, de manifestations de joie ou de tristesse de la part d’une population démunie. L’amp va se donner les mayens de mieux connaître le résident accueilli pour ajuster son intervention et le guider dans une voie qui lui est profitable.

Prendre soin pourquoi ? Au sein de l’institution, l’amp œuvre en collaboratlon étroite avec les autres disciplines pour le rétablissement de l’équilibre physique et/ou moral de la personne nécessiteuse. Il adopte la même ligne de conduite que ses collègues pour faire le projet individualisé, l’évaluer et le réajuster. Il s’inscrit implicitement ussi dans le projet d’établissement au même titre que l’ensemble du personnel.

Av 0 implicitement aussi dans le projet d’établissement au même titre que rensemble du personnel. Avec sa touche spécifique, l’amp essaie de faire émerger la personne handicapée pour qu’elle se sente citoyenne du monde et pour la faire exister socialement. Force est de constater que la fonction d’amp relève plus d’un savoir-être que d’un savoir-faire. Ce métier s’apprend encore aujourd’hui sur le terrain, au fil du temps, avec souplesse.

En définitive, les origines de la profession pèsent encore lourd ur la mentalité du xxie siècle : en effet, dans les prémices du métier, le recrutement se faisait localement, sur la base de « comportements et de traditions maternelles du temps de nos grands-mères De nos jours, après l’obtention du diplôme, l’amp continue d’être informé, formé voire façonné par l’institution qui se veut « contenante On ne peut s’empêcher toutefois de souligner que l’amp a toujours été un « technicien du bon sens » qui a su faire preuve d’une grande adaptabilité dans l’univers medico-social où le maître mot est qualité.

Cette filière professionnelle a su mettre l’individu au cœUr de ses réoccupations et le faire devenir acteur. Comment maintenir de la vie dans l’existence d’adultes en nécessité de soins ? La personne déficiente mentale vieillissante « réclame » la présence éducative face au désarroi que suscite le passage du secteur occupationnel au secteu PAGF s 0 éducative face au désarroi que suscite le passage du secteur occupationnel au secteur de soin, car cette étape de la vie peut réactiver une souffrance liée au handicap lui-même. L’accompagnement éducatif va être ainsi complémentaire de la prise en charge de soin.

L’amp, de par sa vision éducative, va réer de la vie, afin que la personne handicapée, n’ait pas, comme seule réponse à son handicap, à devenir un « être à soigner », mais une personne « sujet » de sa propre vie. Sujet de désir, sujet de pensée. «Je pense, donc j’existe disait Pablo Neruda. L’Organisation mondiale de la santé (oms) définit la notion de santé comme « un état de bien-être physique, psychique et moral comme la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes.

La qualité de vie est dès lors « associée de manière complexe, avec la santé physique, l’état psychologique, le niveau d’indépendance, les relations sociales, la relation avec l’environnement, la culture et la politique C’est dans ce champ-là que l’amp, dans sa fonction éducative, intervient, contribuant ainsi à faire évoluer la qualité de la vie de la personne déficiente.

Un exemple de la vie quotidienne Le temps des toilettes La personne handicapée a généralement des difficultés ? exprimer sa souf 6 0 temps des toilettes exprimer sa souffrance physique car la parole lui fait bien souvent éfaut. D. Rocquefort souligne, à ce propos, dans son ouvrage Le rôle de l’éducateur : « Qu’il importe tout d’abord de bien déterminer, si pour chaque enfant ou adulte, la toilette relève de l’éducatif ou du soin Le corps de l’autre (l’enfant, l’adulte), en tant que corps sexué, peut être érotisé et produire des effets.

Tel est précisément, ce qu’une intimité minimum reconnue et accordée à chacun lui permettra peu à peu d’intégrer. La pudeur est ici un outil éducatif important, à la différence du champ de soin, où par définition, elle doit être mise entre parenthèses D. Rocquefort, Le rôle de l’éducateur, paris, L’Ha… » Les différents aspects liés à l’accompagnement des soins corporels sont avec les personnes déficientes mentales, une médiation qui prend son sens dans cette posture « de faire avec ». ? Le quotidien est tramé de ces petits riens qui occupent chaque jour : dormir, se lever, se laver, manger, rigoler, bailler autant d’infinitifs qui désignent autant de territoires où les travailleurs sociaux croisent et rencontrent des gens, petits et grands, qui vont mal dans leur corps, leur tête, qui sont mal dans leur quotidien J. Rouzel, Le quotidien dans les pratiques sociales,. « Pour moi, quand je pense à mon métier, je le défi 7 0 quotidien dans les pratiques sociales…. « Pour moi, quand je pense à mon métier, je le définis ainsi • un(e) amp soigne et prend soin dit Corinne. ? Ily a un film qui résume bien notre fonction et l’engagement auprès des résident(e)s : Un bout de chemin ensemble. » Je définis mon travail au travers de ma fonction, à partir des éléments suivants : Travail de dialogue, d’échange, de transmission, dans le cadre d’une équipe pluridisciplinaire, avec comme objectifs pour la ersonne handicapée partager avec lui et l’accompagner dans tous les actes de la vie quotidienne ; l’aider à conserver son autonomie le plus longtemps possible ; l’aider à conserver ses acquis.

Cette démarche doit savoir définir les limites de son action. Sogner et prendre soin : physique : respect de la personne, soins du corps.. moral : un passé, une pathologie très lourde, une grande souffrance, sensibilité, besoin de protection (souvent la personne handicapée absorbe tout)… ; matériel : médical, prothèses diverses.. Attention aux objets personnels avec leur valeur affective et ‘ancrage dans l’histoire. Le monde relationnel et la médiation affective La famille, le tuteur… pour : apporter un sentiment de sécurité ; rompre l’isolement ; créer du lien social. de retrouver chez l’amp : – sens de l’observation , disponibilité (être à Pécoute et répondre aux demandes) ; échange ; tolérance ; patience, souplesse ; respect créativité ; douceur ; équilibre personnel, compréhension. « Quelque chose est dû à l’être humain du seul fait qu’il est human Paul Ricœur. Avec la mise en place de la nouvelle gouvernance (loi du 2 janvier 002), les années 2000 sont pour le milieu social et médico- social des années charnières qui remettent en avant le principe de l’égale dignité de tout être humain.

Tenant compte de cette dernière donne, la démarche de l’amp tend à contractualiser et construire avec l’usager, considéré alors comme sujet de droit. De cum tract are, ou traiter ensemble, le contrat est fondé sur les prlncipes de libre choix et d’égalité des parties et sous-entend un engagement réciproque. Ce dispositif formalise, par là même, la relation de ce professionnel et du résident, de l’institution et de la personne ccueillie, de la société et de l’usager, société qui se veut d’autant plus « incluante « Ce qui fait l’homme, c’est sa grande faculté d’adaptation », disait Socrate.

Ansl, dans la continulté d’un comportement altruiste, l’amp s’est progressivement ancré dans cette logique de prestation de service, auprès de la personne déficiente. Il voit en cela un outil supplémentaire, voire une stratégie, pour améliorer son utilité sociale PAGF 10 déficiente. Il voit en cela un outil supplémentaire, voire une stratégie, pour améliorer son utilité sociale et trouver un juste ?quilibre dans sa tête et dans son rapport à l’autre, sans jamais y perdre son âme.

Dans la lueur des temps modernes, une Voie Éclairée. Notes Foyer d’accueil médicalisé. Association les jeunes handicapés D. Rocquefart, Le rôle de l’éducateur, Paris, L’Harmattan. J. Rouzel, Le quotidien dans les pratiques sociales, Éd. Théétète & Champ Social, 1998, p. 5. Résumé L’amp a su tisser un lien de proximité avec la dépendance, bâti sur de solides fondations de confiance et d’humanité, afin d’accompagner attentivement les personnes les plus démunies.

On relève chez ce professionnel une lente évolution allant de la « maternance » de l’après-guerre, vers une réelle institutionnalisation, toujours avec le même leitmotiv de prendre soin de l’usager et de lui dispenser des services de qualité. Un regard sur le champ d’action de l’amp qui nous fait découvrir une réalité de ses tâches quotidiennes et de ses affects. Plan de l’article 1. Prendre soin de qui ? 2. Prendre soin de quoi ? 3. Prendre soin et comment ? 4. prendre soin pourquoi ? 5. Comment maintenir de la vie dans l’existence d’adultes en 6. Un exemple de la vie quotidienne Le temps des toilettes