I – La prévention : définitions et objectifs 1) Définition de la prévention La prévention est l’ensemble des mesures à prendre pour éviter un événement que l’on peut prévoir et dont on pense qu’il entraînerait un dommage pour l’individu ou la collectivité.
On la définit aussi par l’ensemble des mesures à prendre pour éviter qu’une situation (sociale, environnementale, économique) ne se dégrade, ou qu’un accident, une épidémie ou une maladie ne survienne. Elle consiste à limiter le risque. La prévention passe par l’élaboration de campagnes d’information t de formation véhiculée par les médias (spots télévisés, revues, intervention dans les collèges ou lycées, brochures… ).
Avec le retour des d’épidémi avec l’apparition viol or 15 la vie quotidienne (co me to nextÇEge travail, à la cigarette cesse de se dévelop ns (comme Hl NI), teurs de risque de à l’alimentation, au la prévention ne 2) Les différentes campagnes de pr vention De nombreux thèmes sont habituellement abordés par les campagnes de prévention liées à la santé : Drogues : Contre la drague, on n’est jamais trop (1994), Alcool, Cannabis, Tabac et autres drogues, et vous, savez-vous où VOUS n êtes ? (2002) Tabac : Sans tabac, prenons la vie à pleins poumons (1976), La vie sans tabac, vous commencez quand ? 1997-1999) Alcoolisme : (Un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts (1 984), L’alcool, pas besoin d’être ivre pour en mourir (2001) Vaccination : (Hépatite B : se vacciner, c’est Swipe to page l’éviter (1995), la dernière en date est la campagne de vaccination contre le cancer du col de l’utérus) VIH : Le Sida, il ne passera pas par moi (1987), Le sida on en meurt encore (2000) Obésité/ Anorexie Cancers Médicaments : Un médicament, ça ne se prend pas à la légère 1991) Dépression Contraception Accidents de la vie courante : Prévention des chutes de ski : pensez à faire régler vos fixations par des professionnels (2000) Accidents de la route Violences conjugales Accidents domestiques soleil Stress et maladies associées Dépendance aux vidéos Harcèlements 3) Historique des campagnes de prévention Les premières politiques en matière de prévention naissent en Occident dès la fin 18ème avec les épidémies de varlole, le choléra et les problèmes d’hygiénisme. Malgré l’illettrisme, la presse véhicule les messages par de grandes images chocs. On omprend bien sur l’image du Petit Journal, la métaphore de la grande faucheuse qui décime la o ulatian. 15 sanitaire démographique et sociale. C’est le premier système préventif français A partir des années 60, plus besoin d’effrayer pour prévenir, les images jouent sur la suggestion. En 1972, il y a création du CFES ou Comité français d’éducation pour la santé.
Le CFES travaille en étroite collaboration avec les comités régionaux et départementaux d’éducation pour la santé qui relaient et amplifient sur le terrain les campagnes nationales et, surtout, impulsent des actions locales répondant aux besoins pécifiques des régions et des départements. Les premières campagnes télévisées sont ainsi réalisées sur la lutte contre le tabagisme en 1976 ou l’abus de médicaments en 1980, suivies par la lutte contre l’alcoolisme en 1984. Cette première campagne télévisée déclinée en 8 spots différents contre l’alcoolisme remporte un succès considérable avec son accroche Un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts, inventée par le publicitaire Daniel Robert. Pour renforcer la notoriété de ses campagnes, le CFES fait appel à de nombreux réalisateurs célèbres ou en devenir, tels que Gérard Jugnot (Alcool 1991),
Patrice Leconte (Drogues 1991), Michel Gondry (Accidents domestiques 1992) ou Jean Becker (Alcool 1995). Les campagnes de utte contre le sida bénéficient tout particulièrement du recours à des célébrités avec Jean-Jacques Beineix (1987), Claude Miller (1995), Emir Kusturica (1996), Tonie Marshall (1997), patrice Chéreau (1999) et Raymond Depardon (2000). Dans les années 80, le discours est direct, provocant, le graphisme laisse ainsi place au photojournalisme. Le 4 mars 2002, l’INPES ou Institut national de prévention au photojournalisme. et d’éducation pour la santé a été créé par la loi relative aux roits des malades et à la qualité du système de santé.
C’est un établissement public administratif français placé sous la tutelle du ministère chargé de la Santé. Cet institut est constitué de 140 personnes qui sont chargées de mettre en œuvre les moyens de prévention et d’éducation décidés par le gouvernement français dans le cadre de sa politique de santé publique. 4) Missions de FINPES et buts des campagnes de prévention L’INPES a pour missions de : Mettre en œuvre, pour le compte de l’État et de ses établissements publics, les programmes de santé publique Exercer une fonction d’expertise et de conseil en matière de prévention et de promotion de la santé Assurer le développement de l’éducation pour la santé sur l’ensemble du territoire.
Participer, à la demande du ministre chargé de la santé, à la gestion des situations urgentes ou exceptionnelles ayant des conséquences sanitaires collectives, notamment en participant ? la dlffuslon de messages sanitaires en situation d’urgence Etablir les programmes de formation à [‘éducation à la santé. La loi relative à la santé publique du 9 août 2004 prévoit cinq plans nationaux dont l’INPES est responsable : Lutte contre le cancer Lutte pour limiter l’impact sur la santé de la violence, des comportements à risque et des conduites addictives Lutte pour limiter l’impact sur la santé des facteurs d’environnement Amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques prise en charge des maladies rare 5 qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques Prise en charge des maladies rares.
Son budget de fonctionnement, d’environ 100 millions d’euros par an, provient prlncpalement de l’État et de l’Assurance maladie. La communication n’est qu’une modalité des actions de prévention. Elle est nécessaire mais pas suffisante, et doit être complétée par d’autres mesures et actions. La communication en santé publique ne sert pas seulement à informer ou à démontrer l’intérêt porté par les pouvoirs publics aux problèmes majeurs de santé. Elle a également une fonction pédagogique. Elle cherche à éclairer le citoyen sur les comportements favorables à sa santé. Par ailleurs, la communication en santé publique vise ? sensibiliser la population, voire à faire évoluer ou changer sa perception.
Il y a donc deux buts principaux dans la prévention elle vise d’abord à réduire les risques en induisant des hangements au niveau des connaissances, des motivations et des comportements du public récepteur. – les campagnes de prévention peuvent aussi servir a maintenir des changements obtenus grâce à des communications persuasives, d’éviter des rechutes ou encore préparer à une relance de la vigilance préventive. Il – La communication des campagnes de prévention 1) Les stratégies utilisées Dans le domaine de la santé, les pouvoirs publics (l’État, les ministères ou les collectivités territoriales) ont souvent recours au savoir-faire du marketing social pour l’élaboration de campagnes de prévention.
L’objectif principal des campagnes de marketing social dans le domaine de la santé est de créer, renforcer ou modifier certaine PAGF s 5 campagnes de marketing social dans le domaine de la santé est de créer, renforcer ou modifier certaines attitudes afin qu’elles génèrent des comportements davantage bénéfiques pour la santé (Courbet, 2003). Les professionnels du marketing social sont donc confrontés aux problèmes suivant : comment concevoir et mettre en œuvre des campagnes efficaces ? Comment amener un individu à changer ses comportements en matière de santé et à adopter un comportement plus sécuritaire ? Comment augmenter l’impact des campagnes ?
Pour ce faire, le marketing social propose une démarche en neuf étapes : L’analyse du problème social contre lequel le praticien veut lutter (la prévention du tabagisme) Le choix de la cible d’action prioritaire (les jeunes fumeurs) La fixation des objectifs (inciter les jeunes à arrêter de fumer) La connaissance de la cible (croyances, attitudes, valeurs, freins, motivations à l’égard du tabac) Le choix d’un concept de campagne Le plan de campagne (campagne télévisée de prévention du tabagisme) Le pré-testage de la campagne L’application L’évaluation des résultats. a. La communication persuasive Afin d’augmenter l’efficacité de sa démarche, le marketing social va intégrer les recherches en communication persuasive de santé publique dans le but de changer les comportements de santé (« actions faites par un individu et ayant une influence positive ou négative sur sa santé » (Godin, 2002)).
Grâce à des moyens de communication de masse, les pouvoirs publics exposent les citoyens à des dispositifs capables de produire les effets escomptés. De ce fait, les citoyens-récepteurs au contact de ces dispositifs 6 5 les effets escomptés. De ce fait, les citoyens-récepteurs au contact de ces dispositifs mettent en œuvre des traitements pouvant conduire à la formation, au renforcement ou au changement de leurs représentations cognitives ou affectives et parfois de leurs comportements. Ainsi, les campagnes de marketing social cherchent à modifier les attitudes en matière de santé mais visent également à agir sur les comportements.
Cependant, ce type de communication peut également entrainer chez les individus des résistances (que nous développerons par la suite D Thanya) Selon Prochaska (1992), un individu progresserait par inq stades avant de changer de comportement : la « précontemplation » (déni du problème, l’individu n’a pas [‘intention d’arrêter un comportement donné), la « contemplation » (considération du changement rindividu est motivé mais ne passe pas encore à l’acte), la préparation (intention de se protéger), l’action (changement de comportement dans le sens souhaité) et la maintenance du nouveau comportement. Il est important de tenir compte du fait que les individus n’ont pas la même détermination ni le même empressement à changer leur comportement. De ce fait, les messages doivent être adaptés au tade de motivation dans lequel se trouve la cible visée (voir le tableau ci-dessous). Pour Rosen (2000), en connaissant le stade auquel se situe la cible, an pourrait prévoir l’effet de la campagne sur les comportements.
Par ailleurs, ces messages doivent impérativement être accompagnés de propositions, de solutions à mettre en œuvre pour échapper aux dangers (sous forme de recommandations et de conseils permettant leur 7 5 en œuvre pour échapper aux dangers (sous forme de recommandations et de conseils permettant leur mise en place). Par ailleurs, il faut tenir compte du fait que la manière dont le écepteur recherche et traite l’information sur le rlsque dépend de certains facteurs comme la réaction affective par rapport au risque perçu (angoisse, inquiétude), les normes subjectives (pressions sociales quant à l’exécution d’un comportement), les caractéristiques du risque (risque mortel) et les caractéristiques individuelles (sexe, âge, comportement antérieur) mais également la pertinence perçue des sources d’informations (Griffin, 1999).
Outre l’influence de ces différents facteurs et de façon plus générale, pour pouvoir atteindre l’effet recherché et ousser quelqu’un à agr autrement, à adopter un point de vue différent, à changer d’opinion, il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance du public auquel on s’adresse, de ses croyances, de ses références, de ses habitudes, etc. Par exemple, le public adolescent est généralement en recherche de construction identitaire, avec un souci particulier de recherche de reconnaissance et d’appartenance à un groupe de pairs. Dans ce cas, il y a de fortes chances qu’une stratégie de communication invitant à adhérer/s’identifier à un modèle connoté positivement ait une résonnance partlculière auprès d’eux.
Le recours à un argument d’autorité sera beaucoup moins efficace sur ce public qui se construit en partie contre fautorité parentale, scolaire, etc. L’élaboration du document visera alors à construire cette adhésion en définissant le type de « modèle » qui sera présenté, ses caractéristiques, la man 5 cette adhésion en définissant le type de « modèle » qui sera présenté, ses caractéristiques, la manière dont le récepteur pourra s’y reconnaitre, etc. b. Le recours à la peur Depuis plusieurs années, les campagnes pour la prévention de la santé n’hésitent plus à utiliser des images choquantes pour inciter es citoyens à adopter des comportements plus salutaires.
Cette pratique a d’abord été initiée par les pays anglo-saxons il y a une vingtaine d’années et s’est peu à peu développé en France. En France, les campagnes anti-tabac ont été lancées en 1975-1976. Selon Karine Gallopel (2005), « le recours à la peur proprement dite n’est intervenu que très récemment. Une des premières fois, ce fut en juin 2002. Il s’agissait de la campagne Révélation Y, pour laquelle une agence réalisa un film qui a marqué un grand nombre de consommateurs français… un dimanche soir à la télévision et un lundi matin en presse et n radio, une alerte sanitaire diffusa ceci : « un produit de consommation courante contient des traces de mercure, d’acide cyanhydrique et d’acétone. Pour en savoir plus, appeler le 0800404404. ? Quelques heures plus tard, il était révélé au public que le produit concerné était le tabac. » Witte (1992) définit la peur, non seulement, comme une émotion qui est évaluée négativement, mais qui peut s’accompagner d’un fort taux d’éveil, surtout lorsque la menace est jugée sérieuse pour la santé. Un concept assez proche de la peur est celui de vividité. La vividité est relative aux aspects très concrets de ‘information et à la capacité avec laquelle l’information peut être saillante et donc s’imposer à l’esprit. un messag PAGF 15 capacité avec laquelle l’information peut être saillante et donc s’imposer à resprit. Un message de forte vividité activerait davantage les affects négatifs.
Ainsi, en suscitant une forte émotlon, un message vivide peut éveiller l’empathie et par conséquent avoir un impact sur la persuasion (Sherer et Rogers, 1984). De part son aspect concret et l’intérêt émotionnel qu’il représente, le message vivide attire davantage l’attention. Mais la ividité du message peut permettre également de maintenir cette attention et de stimuler l’imagination (Nisbett et Ross, 1980) pour ainsi permettre l’activation du processus de compréhension. A travers ces « appels à la peur on cherche donc à éveiller chez le récepteur un sentiment de peur en présentant une menace grave et personnellement pertinente et en utilisant une représentation concrète et réaliste du danger.
La mise en scène de la peur peut donc avoir pour effet de susciter ce même sentiment chez certains récepteurs, par exemple par projection/ identification. On peut citer l’exemple du fumeur à qui on va présenter des images de fumeurs décédés à la suite d’un cancer ou d’organes atteints par le cancer. plusieurs niveaux de peur ou de vividlté sont à appréhender. La peur / vividité sera faible, dans le cas de la simple présentation dun texte sans image illustrant ce texte. Alors que sur les exemples suivant, les messages de prévention du tabac ou dans le domaine de la sécurité routière (risque d’accident en lien avec une consommation d’alcool) sont considérés comme présentant une forte peur ou forte vividité. Ces messages persuasifs comportent toujours des r