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Egarté hommes-femmes, encore un-gros-effort ! LE MONDE | 09. 01. 2014à 11h18• Mis àjour le 09. 01. 2014? 15h57 L’affaire paraitra anecdotique à beaucoup. Elle n’en est pas moins symptomatique des résistances profondes, des réflexes tenaces qui continuent à se manifester dès qu’il est question de mettre en oeuvre, effectivement, le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Anecdotique, en effet, puisqu’il s’agit du renouvellement de quatre des huit membres de la Haute Autorité de santé (HAS), cet organisme chargé, depuis une dizaine ‘années, d’aider le g à évaluer les produit e s ors une femme siège, ac Sni* to View dans ce collège. Au t cours, la HAS nien co pratiques médicales. renouvellement en aucune : ce sont quatre hommes que le president de la République s’apprête à nommer par décret. François Hollande n’y est pour rien, puisque les nominations ? venir relèvent, cette année, des présidents de l’AssembIée nationale et du Sénat.

Or, en dépit du souhait explicite du président de la page HAS et des candidates dont le nom avait été évoqué, ni Jean Pierre Bel ni Claude Bartolone n’ont trouvé le moyen de proposer une femme, ou plusieurs. Au prétexte – coutumier – que les candidates n’auraient pas les compétences requises. Ce n’est, hélas, pas vraiment surprenant. En dépit de l’inscription dans la Constitution, depuis quinze ans, du principe de la parité dans le monde politique, celui-ci n’est appliqué que quand il est obligatoire, lors d’élections au scrutin de liste (municipales, régionales, européennes).

Autrement, les principaux partis politiques préfèrent payer les amendes prévues ar la loi plutôt que s’y conformer. La situation est connue : l’Assemblée nationale ne compte encore que 27 % de femmes, le Sénat Le constat est similaire dans le monde de l’entreprise, là encore en dépit d’innombrables proclamations de principe : 23 % de femmes dans les conseils d’administration du CAC 40, 8 % dans leurs comités exécutifs, 3 % aux postes de PDG ou de directrice générale. Il en est de même dans la fonction publique, puisque l’Etat ne compte que 21 % de femmes aux postes de direction.

Cette affaire de la Haute Autorité de santé est d ue 21 % de femmes aux postes de direction. Cette affaire de la Haute Autorité de santé est d’autant plus inopportune pour le gouvernement que chacun reconnait les bonnes intentions et le travail engagé depuis dix-huit mois pour faire évoluer les mentalités et les pratiques. Le 6 janvier, encore, le premier ministre a appelé à faire de 2014 une année « décisive » pour les droits de femmes, avec des objectifs chiffrés à la clef, ministère par ministère.

Quant à la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, elle défendra, à partir u 20 janvier à l’Assemblée nationale, un nouveau projet de loi en faveur de l’égalité hommesfemmes dans les domaines polltique, professionnel ou familial. Ce ne sera, à l’évidence, pas de trop pour lutter contre les réflexes d’une société française encore très largement masculine au sommet. Ainsi, le projet de loi à venir imposera la parité pour toutes les instances collégiales qui conseillent le gouvernement. On peut déplorer qu’il faille encore passer par la contrainte pour obtenir ce qui devrait être une évidence.