Produits laitiers au Vietnam

VIETNAM. Réformes agraires successives et succes de l’agriculture familiale. Rédigé par : Dao The Tuan Les systèmes agraires du passé Les tribus Viet, ancêtres des Vietnamiens contemporains, ont exploité les terrasses et puis le delta de fleuve Rouge du Nord Vietnam et développé leur civilisation à partir de la culture du riz. Elles ont fondé au XIème siècle le premier Etat hydraulique vietnamien, après plusieurs siècles de domination chinoise. Au XVIème siècle, les deltas du Nord ne suffisaient plus à nourrir 5-6 millions dhabitants.

Des vagues d’émigration vers le Sud ommencèrent pour coloniser le Centre puis le Sud Vietnam, Swipe to nex: page habités par les Cham au Sud, avec un régi colonisation. Avec la et des commerçants extérieur que celui d vers l’intérieur. or 11 Sni* to vel état fut fondé processus de • ants venus de Chine uvert sur le marché uffisant et tourné La société vietnamienne, liée à la production du riz, se composait de deux éléments principaux : l’État central et la communauté villageoise qui jouissait d’une certaine autonomie.

Les inégalités sociales étaient compensées par les solidarités communautaires. La propriété foncière était un système mixte de propriété d’État, communautaire et privé. Étrangement, le système des terres communales, qui avait pour but d’assurer à la fois croissance et sécurité sociale, a persisté plu plus longuement au Vietnam qu’en Chine ou au Japon. La privatisation croissante de la propriété foncière conduisit ? une différenciation croissante des paysans en propriétaires terriens, petits paysans et paysans sans terre.

Dans le Nord et dans le Centre où le système des terres communales avait été mieux conservé let où la pression démographique était plus mportante, les fermes étaient plus petites, et la différenciation mains poussée • il n’y avait pas de gros propriétaires terriens. Tandis qu’au Sud où la terre était plus abondante et où il y avait peu de terres communales, la différenciation était plus farte : on y trouvait de grandes propriétés agricoles et d’avantage de paysans sans terres.

Avant 1930, la productivité agricole était très basse (1 tonne/ha), mais la production vivrière était suffisante pour la consommation intérieure car le taux de la croissance annuel de la population était inférieur à 1%. Les paysans, et surtout les sans terres, ivaient dans des conditions misérables. Au Nord Vietnam, différents cadastres permettent d’avoir de connaître l’évolution de la propriété foncière.

Au début du 19ème siècle les propriétaires de Ha dong et Thai binh avaient respectivement en moyenne 1,9 et 7,3 ha ; en 1931, la population avait été multipliée par 4, la propriété moyenne était respectivement de 0,7 et 1,3 ha. On estime qu’environ la moitié des paysans au Nord Vietnam en 1930 étaient des sans terre. En un siècle, la différenciation dans l’accès à la terre s’était accentuée 2. Au Sud Vietnam, du fait des partic PAG » 1 différenciation dans raccès à la terre s’était accentuée 2.

Au Sud Vietnam, du fait des particularités de Phistoire agraire ancienne et des processus violents de colonisation opérés par les milltaires, la structure agraire était très différente de celle du Nord. Au Sud Vietnam, la formation des villages et communes était basée sur la propriété privée 3, avec une propriété de la terre de l’Etat et des grandes exploitations de militaires, tandis qu’au Nord elle est basée sur la propriété communale de la terre. La terre était plus inégalement répartie au Sud qu’au Nord 4. lasses de surfaces % propriétaires % superficie Nord VietNam C.

Gini 0. 43 18 ha 16 Terres communales 17 Total 100 Sud VietNam C. Gini 0,87 50 ha 2. 5 45 IOO PAGF30F11 Depuis 1900, la pression démographique augmentait. Après 1930, le taux de croissance démographique annuel dépassa L’expansion agricole sur de nouvelles terres étant limitée, le problème vivrier devint de plus en plus aigu. Or, pendant la période coloniale, aucune grande amélioration sociale ou technique n’avait été effectuée, exceptés quelques projets d’irrigation destinés à augmenter la superficie cultivée en riz.

Les difficultés s’accentuèrent avec la grande dépression des années trente. Les réformes agraires de ce siècle En 1945, après la révolution d’août, le gouvernement vietnamien décida de réduire de 25% la rente foncière. En 1948, pendant la guerre de résistance de 1946-1954, pour mobillser les paysans dans la lutte pour l’indépendance, plus de 250. 000 ha de terre appartenant aux français et aux collaborateurs furent confisqués et distribués aux paysans.

En 1953, alors que la guerre entrait dans une période décisive, la campagne de réforme agraire commença. Tous les terres ppartenant aux propriétaires fonciers furent confisquées et distribuées aux paysans d’une façon égalitaire. Avant la RA Après la RA % Foyers % Terre %Foyers Propriétaires 18. 0 2. 3 1. 1 Paysans riches 1. 8 4. 7 PAGFd0F11 Tableau 2 : Distribution de la terre avant et après la réforme agraire de 1953. Source: Office générale de Statistique, Economie et Culture du Vietnam, 1930-1980, Hanoi, 1980.

Mais cette période de retour à l’économie familiale a été très courte : dès le début des années 60, l’agriculture commença ? être collectivisée. Au Sud Vietnam, après 1954, un Etat séparé ?tait établi. En 1955-56 une réforme agraire fut réalisée au Sud Vietnam sous le régime de Ngo Dinh Diem : la rente foncière fut réduite de 15-25 % et la propriété maximale fut fixée à 100 ha. Mals cette réforme ne diminua pas sensible-ment la polarisation de la structure agraire : le Coefficient de Gini passa de 0,84 en 1955 à 0,80 en 1966. voir Tab. 3) Toujours au Sud Vietnam, pendant la guerre avec les EUA le gouvernement de Nguyen Van Thieu lança en 1970 un nouveau programme intitulé « la terre aux cultivateurs » et limita par une loi la propriété à 15 ha au Sud et 5 ha au Centre pour les ropriétaires qui cultivaient eux-mêmes la terre. Catégorie % superficies annee 1955 1966 46. 7 42. 0 0. 1 -4. 9 ha 38. 6 45. 3 s 1 compensation et fut distribuée aux paysans (jusqu’à 3 ha au Sud et 1 ha au Centre).

La terre des personnes qui participaient à la révolution était confisquée mais les sans terre ne recevaient pas de terre. Parallèlement dans les régions contrôlées par le gouvernement révolutionnaire, une autre reforme agraire était réalisée. La terre appartenant aux propriétaires terriens était confisquée et distribuée aux paysans. Après la libération du Sud Vietnam, ne réforme agraire avec un réajustement de la terre entre les paysans a été réalisée. Les gens qui avaient beaucoup de terre partageaient volontairement avec les autres.

La collectivisation a été commencée en 1978, mais elle a été suivie d’une décollectivisation en 1981 avec le décret No 100 qui s’appliqua ? tout le pays. Si on parle beaucoup aujourd’hui des côtés négatifs de l’agriculture collective, il faut souligner que ce système a été bien accepté par les paysans de certaines régions du Vietnam, là où la pression démographique était forte et où il y avait un haut ourcentage des terres communales, comme dans le bas delta du fleuve Rouge et au sud du Centre Vietnam, et là où il n’y avait pas encore de propriété privée, comme dans les montagnes du Nord- Ouest.

Cependant vers la fin des années 70, [‘économie et l’agriculture vietnamienne rencontrèrent des difficultés du fait du système de planification centralisée et de la collectivisation. Un processus de réforme économique a alors été initié pour lever les contraintes qui pesaient sur le développement. La réforme économi 6 1 initié pour lever les contraintes qui pesaient sur le éveloppement.

La réforme économique au Vietnam dans les années 80 et au début des années 90 a été fondée sur le passage du système de planification centralisée au système d’économie du marché, et celui de l’agriculture collective à l’économie paysanne familiale. Un processus de décollectivisation progressif et efficace Pendant la période des entreprises collectives (coopératives agricoles), on n’avait pu collectiviser que la production du riz (production principale de l’économie agricole vietnamienne) et les tentatives de collectiviser les cultures vivrières non-rizicoles et ‘élevage n’avaient pas eu de succès.

On a décidé de permettre aux paysans d’augmenter leurs activités hors coopérative en leur donnant accès à une superficie supplémentaire pour cultiver et nourrir les animaux dans le cadre de l’agriculture familiale, en plus du lopin familial qui couvrait de la superficie totale et des vergers familiaux. Dans ces conditions, depuis les années 70, la part de l’agriculture paysanne dans le revenu des paysans a augmenté chaque année et dépassé celle des coopératives.

Se basant sur cette expérience, quelques coopératives ont ratiqué un type de contrat, dit contrat clandestin, en louant aux paysans une certaine superficie de rizière. On a constaté que ce système améliorait la motivation des paysans et la production s’en est ressentie positivement. La directive #100 (1981) a légalisé ce système, inventé par les paysans eux-mêmes, et leur a donné le droit de décide PAGF70F11 légalisé ce système, inventé par les paysans eux-mêmes, et leur a donné le droit de décider sur l’emploi de leur travail et sur son résultat.

Mais les paysans n’étaient pas tout à fait satisfaits de ce nouveau système. our simplifier et optimiser la gestion des ressources, on est alors passé à un « contrat complet », une location de terre aux paysans, qui leur permettait d’investir eux- mêmes en payant une rente peu élevée. La résolution #1 û de 1988 donna aux paysans le droit de décider de l’utilisation de leur capital. Avec l’abolition du système de livraison des produits à l’Etat, et du système de subventions de l’Etat, l’économie familiale paysanne fut enfin ressuscitée. Après cette résolution, la terre était encore contrôlée par les coopératives.

Cette terre était distribuée aux foyers paysans en onction de la disponibilité en main d’ œuvre pour une période de 5 ans. Les foyers ne payaient de rente à la coopérative, mais un impôt foncier au gouvernement. Bien que la loi foncière de 1987 interdisait la vente de la terre, un marché illégal de la terre s’était établi. La loi foncière de 1993 décida que la terre qui appartenait à l’Etat serait distribuée aux paysans pour la culture en fonction du nombre d’âmes de chaque foyer, pour une période de 20 ans pour les cultures annuelles et de 50 ans pour les cultures pérennes.

Le drolt d’usage sur la terre peut être échangé, transféré, loué, hérité et mise en gage. La limite maximale de la « propriété » est de 3 ha. Les terres forestières étaient aussi distribuées pour la reforesta B1 « propriété » est de 3 ha. Les terres forestières étaient aussi distribuées pour la reforestation ou pour la gestion propriétaires (en Superficie (en %) 20 10-12 Paysans moyens 12-17 20-27 Paysans pauvres 50-60 Sans terre 20-30 Tableau 4 : Estimation de la propriété foncière au delta du Mékong après 1975 Source: Comité de réforme agraire, 1978.

Ainsi, après ces 3 changements institutionnels consécutifs, tous les droits sur les facteurs de production ont été restitués aux oyers paysans et le système collectif de l’agriculture a été aboli. Dans les secteurs de Pindustrie et des services, des transformations ont aussi eu lieu, En 1979, le comité central du Parti Communiste Vietnamien reconnut le rôle du marché et du secteur privé comme composante principale du système économique.

En 1980, la réforme du système de planification admettait les activités hors plan des entreprises d’Etat et les activités complémentaires des fonctionnaires et des ouvriers dont le salaire n’était pas suffisant pour leur subsistance. La corruption du système bureau-cratique et la débâcle causée par es erreurs dans la réforme du système de prix, des salaires et de la monnaie en 1985 menèrent finalement à l’abolition du système du double prix (prix d’Etatet rix du marché libre) et du système de subvention planifiée. as réussi à résoudre le problème de la production alimentaire : à la fin des années 80, le Vietnam devait importer chaque année des aliments. Ce sont les paysans qui ont montré comment faire. Aujourd’hui, le Vietnam est devenu un des premiers exportateurs mondiaux de riz et de plusieurs produits alimentaires. La noix de cajou, le café, et figname, moins contrôlés par l’État, ont connu le éveloppement le plus spectaculaire. Le Vietnam est devenu le 2ième exportateur de noix de cajou et le 3ième exportateur de café au monde (1 er de la variété Robusta).

La restauration de l’économie familiale paysanne a eu un grand impact sur la production agricole. Les paysans autrefois peu intégrés au marché sont devenus progressivement des producteurs famlliaux marchands. Mais la dimension des exploitations agricoles (0,7 ha pour le pays, ha pour le delta du fleuve Rouge) constitue une contrainte pour le développement agricole. L’augmentation de la population active rurale tend à la aire encore diminuer et favorise le sous-emploi.

Au Sud Vietnam, le nombre des sans terre augmente et au Nord, les paysans qui ont quitté l’agriculture ne cèdent pas leur terre aux autres. Le processus de réformes n’est pas terminé : de nouveaux réarrangements institutionnels sont nécessaires, impliquant une certaine redéfinition des rôles respectifs du gouvernement, du marché et de la société civile (qui n’est pas reconnue officiellement) et de nouvelles politiques foncières adaptées au nouveau contexte seront nécessaires. La restauration de la production f 11