Thème : « La dynamique sociopolitique dans les échéances électorales au MANIEMA (RDC) P. 1 . Problématique de Pétude Les élections présidentielles et légis atives du 30 juillet 2006 ont marqué un pas important dans l’histoire de la République Démocratique du Congo. Cétait un moment d’euphorie qui a fait participé la grande majorité de la population à ce processus.
C’était un moment de satisfaction et de joie de remarquer que, même avec toutes ses faiblesses et ses défis logistiques, le jour des élections sans intimidation et s son accession à la so 1960, a toujours été et rébellions dont le S VI or 13 ement déroulé ys qui, depuis e, le jeudi 30 juin ence des guerres tre autres, l’hétérogénéité socioculturelle et la predominance des sentiments d’appartenance tribale (l. Ndaywel è Nziem, 1997).
Situation qui a affecté l’avenir du pays tant sur le plan politique que socio- économique (B. Laba Nzuzi, 2007). L’élection est une des formes par excellence de participation pour un citoyen à la vie publique de son pays. Nul ne peut, sans raison, en être privé. Le monde politique, ayant pour exigence une pluralité des égaux et étant un espace commun de libre expression, requiert la tolérance, le respect des différences et des oints de vue des autres que les nôtres.
C’est un lieu ou le citoyen se pose comme un être de raison, capable de ses choix, un être libre qui qui respecte la liberté des autres et leurs opinions (L Matangila (dir. ), cité par paul RICŒUR, 2011 Or, en République Démocratique du Congo en général et dans la province du Maniema en particulier, le processus électoral a été truffé par des scènes de manipulations ethnico-tribales et politiques.
Les électeurs n’ont pas toujours choisi les animateurs crédibles et compétents de différentes institutions tant au niveau provincial que national. Ils ont voté selon les ethnies, les tribus et aussi selon leurs motivations stratégiques au regard de leurs conditions d’existence. Aussi, Félecteur s’est trouvé enjoint de voter non selon son libre vouloir ou selon le programme du candidat, mais en respectant le mot d’ordre de son parti politique ou selon les alliances conclues par leurs familles politiques.
Dès lors, la question des élections devient capitale quand on s’efforce de comprendre scientifiquement les mobiles qui sont ? la base de ces déviances dans le cadre de mode de Porganisation et de la participation des électeurs d’un terroir déterminé. Il evient donc impérieux pour nous d’appréhender les facteurs qui ont déterminé les comportements des électeurs (grands électeurs ou les députés provinciaux) de Maniema dans les élections des autorités provinciales (y compris les sénateurs).
Raison pour laquelle, face à ces différents clivages observés dans la vie politique de notre « province cible nous nous posons les questions fondamentales suivantes quels sont les facteurs qui ont déterminé les comportements des électeurs ? Existe-t-il d’autres pesanteurs ayant influé sur les comportements? En d’autres termes l’électeur Manie 13 comportements? En d’autres termes l’électeur Maniemien n’est-il que tribal ou s’est-il aussi avéré être un électeur rationnel ? Quelles sont les limites et la place de l’influence ethnique ou tribale sur ces choix ? 2.
Hypothèses du travail Dans le cadre de cette étude, nous partons du constat selon lequel les élections telles qu’elles se sont déroulées au Maniema se trouveraient aux prises des imputations ethnico-tribales et clientélistes. Les facteurs qui interviendraient seraient plus ceux d’ordre subjectif et de survie que d’ordre objectif et rationnel. L’analyse des dynamiques socio-électorales dans le champ olitique de la province de Maniema montrerait clairement que ces enjeux ethniques auraient exercé une emprise sérieuse au niveau de la base, c’est-à-dire des électeurs eux-mêmes.
Cependant, et c’est la deuxième hypothèse de cette étude, au niveau des grands électeurs (Députés provinciaux) appelés à élire les sénateurs et le comité Exécutif provincial, au-delà des clivages ethniques, il aurait eté observé d’autres enjeux essentiellement politiques et même autoritaires liés notamment aux logiques daction des alliances partisanes (système de parrainage, imposition par la haute hiérarchie des choix des candidats, etc. Ce qui veut dire que l’analyse « Crayfordienne » (Lire à ce propos l’ouvrage de Crayford Young de 1965) des choix électoraux liés seulement à rethnicité devrait être aussi relativisé à la lumière des données électorales de 2006-2007 et 2010. Dernière hypothèse, découlant de la seconde : on pourrait dire qu’il serait aujourd’hui évident que découlant de la seconde : on pourrait dire qu’il serait aujourd’hui évident que tous ces nouveaux éléments empiriques montreraient à suffisance les limites et la place de l’influence ethnique comme le seul référenciel dans l’analyse des choix ?lectoraux ou des enjeux électoraux.
Il faudrait donc y ajouter dautres éléments explicatifs. 3. Objectifs de la recherche Dans le cadre de notre analyse, nos objectifs sont de : Observer l’électorat du Maniema (les enquêtés) sur les faits socio- politico-culturel, écologico-économique et socio-ethnique, etc. ; Mener l’analyse de second ordre en vue de relever le clivage différentiel ayant existé dans les choix des candidats aux élections provinciales et du comité Exécutif provincial dans les sphères politiques; Proposer une piste de solution pour aider les acteurs ociopolitiques à transcender leurs différends pour l’intérêt supérieur de la Province du Maniema.
Cette problématisation et objectivation de notre étude nous plongent inexorablement dans la recherche des ressources conceptuelles et théorlques développées dans le pont ci- dessous. 4. CADRE THEORIQUE Ici, deux principaux paradigmes parmi tant d’autres ont été retenus en raison de leur capacité heuristique en vue d’expliquer le comportement électoral dans la dynamique sociopolitique des échéances électorales du Maniema. Michel Miaille a les mots justes pour caractérlser le paradigme et la science ? Le paradigme est un cadre théorique.
Une manière de trouver des solutions parce qu’il est une manière de poser les problèmes Alors que « la science n’est qu’une succession de paradigmes qui après criti assées p 3 que « la science n’est qu’une succession de paradigmes qui après critiques sont dépassées par de nouveaux paradigmes plus appropriés (S’inspirant de l’ouvrage célèbre de Thomas Kuhn « la structure des révolutions scientifiques, paris, Flammarion, 1985 Y, Michel Miaille donne du terme « paradigme » deux sens.
Dans le premier sens le « paradigme constitue une armature héorique fondamentale, rendant compte de la science à un moment donné, c’est-à-dire de la connaissance de certains objets Dans le second sens, c’est plutôt « tout ce à quoi adhère un groupe scientifique, c’est-à-dire les croyances, les valeurs et techniques communes aux membres d’un groupe donné et que l’on peut dénommer le sens sociologique du paradigme » (M. Miaille, 1997). En effet, il s’agit, dans le cadre de cette étude, du paradigme écologique électorale et du paradigme psychosociologique électorale (à ce propos lire encyclopédie universalis, 1974). . Parad’gme écologique de l’électorat du Maniema Le terme d’écologie est emprunté aux sciences naturelles où il désigne l’étude du milieu où vivent les êtres vivants et les rapports de ces êtres avec le milieu. Il est passé dans les sciences sociales non sans une certaine altération : par écologie, on n’entend plus seulement, en effet, l’analyse de l’influence de l’environnement territorial sur les comportements sociaux, mais, plus largement, l’étude de ces comportements sociaux, à partir des informations données dans le cadre d’unités territoriales appelées parfois « collectifs ». our le cas de notre étude, notre analyse écologlque électorale été bien entendue faite dans la province du Maniema pour étudier PAGF s 3 analyse écologique électorale a été bien entendue faite dans la province du Maniema pour étudier le comportement de sa population pendant des échéances électorales considérées par notre étude.
Modèle d’explication écologique de l’électorat du Maniema En théorie, le paradigme écologique fait appel à trois grands types de facteurs en vue d’expliquer « la préoccupation de mettre en relation les comportements des électeurs avec les caractéristiques de leur environnement sociologique » (Philippe Braud, 2008), à savoir : les facteurs géographiques ; les facteurs sociologiques ; et les facteurs historiques. 1) les facteurs géographiques Ici, on cherche dans la localisation des électeurs, la raison de leur comportement lors des élections.
Empruntant les outils du géographe, nous nous sommes efforcée d’apprécier l’influence sur les votes des caractéristiques physiques (géologie, relief, climat, intempérie, etc. ) de l’unité territoriale considérée, à savoir la province du Maniema. Nous avions pu établir, à titre illustratif, que la carence des électeurs pour participer au vote a été énéralement plus intense dans les localités les plus éloignées des bureaux de vote, où les routes sont impraticables, que dans les localités plus rapprochées des bureaux de vote où du celles ayant un réseau routier en bon état.
A cela s’ajoutent les intempéries le jour de scrutin empêchant ainsi les électeurs à se rendre au vote. Ce paradigme nous a aidé à tenter également de situer l’unité territoriale de la province en cause ar rapport au champ des forces sociales et politiqu e son environnement : il PAGF 6 3 forces sociales et politiques qui constitue son environnement : l n’est pas Inutile, selon nos observations et nos investigations, de mettre en relation la distribution des votes et la zone de diffusion des radlos communautaires créées par certains leaders politiques de la province du Maniema comme facteur de proximité géographique.
Nous avions pu, en outre, observer que la carte électorale du Maniema retient magistralement ce facteur de proximité géographique parmi ses principes d’explication. Du fait des ethnies « alliées, amies et voisines », chacun des candidats a eu un succès beaucoup plus marqué dans le territoire ou la contrée ù il vit et même dans celui ou celle où il a ses attaches ou affinités familiales que dans le reste de la province. 2) les facteurs sociologiques La structure sociale de runité territoriale de la province du Maniema peut expliquer aussi les votes qui y sont exprimés.
Empruntant les lunettes de sociologue, nous avions pu observer que la structure socioprofessionnelle, celle des revenus, des âges ou celle de la pratique rellgieuse, met en relation les proportions qu’ils enregistrent avec les proportions des votes avec des divers partis ; mise en relation qui s’est effectuée longtemps par le oyen des interactions d’ordre sociologique : comparaison des votes exprimés entre les communautés de mêmes ascendances ethniques ou non ; ou encore par les interactions d’ordre religieux ou politiques etc.
Aujourd’hui, la recherche des correspondances devrait être mieux menée suivant des techniques statistiques plus fines qui, malheureusement ne sont pas disponibles dans les services nationaux des statisti 7 3 fines qui, malheureusement ne sont pas disponibles dans les services nationaux des statistiques. 3) les facteurs historiques La recherche de correspondance et de corrélation évoquée ci- aut se fait aussi par les analyses historiques des données des votes bien conservées qui furent exprimées antérieurement.
Sil en était le cas chez-nous, nous pouvions chercher dans les votes anterieurs la raison des votes exprimés pendant les élections faisant l’objet notre étude. Ces données pouvaient aider l’historien des élections, par exemple, à établir l’identité d’un phénomène politique tels que le tribalisme, l’ethnicisme, à travers l’évolution de la répartition des sièges sur les différents territoires de la province.
Que cette répartition aurait changé ou non d’une ?lection à l’autre, cela ne serait pas sans signification du point de vue de la nature du parti ou de l’ethnie considérée : un parti, une coalition politique ou une mutualité structuré et solidement implanté dans une communauté ethnique au tribale déterminée risque beaucoup moins de voir la géographie de son électorat bouleversée entre deux consultations qu’un parti regroupant des clientèles personnelles sans attaches soclales particulières dans ces mêmes communautés.
L’analyse historique aurait pu nous permettre aussi de rechercher les antécédents d’un phénomène politique en établissant en uelque sorte la généalogie des tendances politiques dans cette province. L’idéal était pour nous d’examiner, par exemple, les votes de ces élections par rapport aux élections antérieures. Dans ce type d’analyse, comme dans l’analyse sociologique, la méthode statistique aurait été dun grand sec 3 type d’analyse, comme dans l’analyse sociologique, la méthode statistique aurait été d’un grand secours et tendrait à supplanter l’explication géographique que nous avons démontrée ci-haut.
Malheureusement les données statistiques historiques qui auraient pu nous aider à le faire n’existent pas. ar ailleurs, même des recherches de terrain sont inexistantes aussi. 2. Paradigme Psychosociologie électorale du Maniema L’analyse psychosociologique repose sur l’enquête directe auprès des individus. Elle s’est développée parallèlement au progrès des techniques de sondage auprès d’échantillons représentatifs et des méthodes d’interview.
Aux Etats-Unis, elle a été appliquée de longue date aux phénomènes électoraux. En Europe, elle ne s’est vraiment imposée dans ce domaine depuis 40 ans (Guy Hermet, 2005). Toutefois, partout son modèle d’explication des attitudes et des omportements électoraux lui confère une grande vigueur. Modèle d’explication psychosociologique Ici, les enquêtes électorales permettent d’approfondir l’analyse sociologique des votes et de faire intervenir des facteurs proprement psychologiques dans l’explication du phénomène étudié.
Dans ce cas, on fait appel aux appartenances sociales des électeurs et des élus pour rendre compte de leur comportement (ethnie, tribu, parti politique, mutualité, association, religion, groupe de creuseurs des minerais, et autres). Or, beaucoup de ces appartenances échappent à l’investigation écologique. Qu’il s’agisse de l’appartenance à une catégorie bio-sociale comme sexe, de l’affiliation à un groupe volontaire – association, mutualité, etc. ou de l’insertion dans ce que le PAGF 13 l’affiliation à un groupe volontaire — association, mutualité, etc. – ou de l’insertion dans ce que les sociologues appellent un groupe primaire (petit groupe où chacun a des relations directes et fréquentes avec les autres membres) comme la famille ou le groupe de travail agro-minier, seule l’enquête directe permet détablir un rapport entre la condition sociale et le comportement politique.
Moins souvent pratiquée que la précédente, l’explication psychologique ouvre des perspectives intéressantes dans deux directions, à savoir 1) Influence de la personnalité de l’électorat Dans la recherche de l’influence du caractère ou de la personnalité de l’électeur sur son comportement électoral, avec les regards psychologiques, nous avons pu chercher, par exemple à savoir, dans quelle mesure l’ouverture d’esprit et de l’estime de soi sont liées à la participation ou dans quelle mesure la rigidité autoritaire prédispose au vote téléguidé ou conservateur.
Ces interrogations nécessitent la mise en lieu de ests psychologiques complexes et, par conséquent, font très rarement l’objet d’enquêtes auprès des vastes échantillons de population comme celle du Maniema. L’analyse psychologique en profondeur est le domaine par excellence des études intensives menées sur quelques cas : elle encourt évidement le reproche de nous faire perdre les données en représentativité ce qu’elle nous fait gagner en signification. ) L’étude de motivation La seconde voie d’approche psychologique est l’étude de motivation. En ce qui nous concerne dans cette étude, il ne s’agissait plus de mettre en relation les caractéristiques sociologiques ou psych