Guy Ausloos La compétence des familles

La compétence des familles – emps, chaos, processus de Guy AUSLOOS Intro p. 18-19 Le thérapeute s’autorise à manœuvrer pour faire changer les familles sans que celles-ci veuillent changer. Comme si le thérapeute avait à corriger les erreurs des familles dysfonctionnelles, grâce à d’habiles stratégies. Guy Ausloos pense qu’il ne s’agit pas de résoudre des problèmes ou corriger des erreurs, mais de se plonger dans le mystère des familles et de la rencontre, ce qui implique de passer du thérapeute qui observe au thérapeute qui s’observe pour refléter Sni* to View Swpe to page à la famille compéte émerger l’ « auto-sol

Chapitre 1- le temps Postulat de l’informa Guy Ausloos affirme permet de laisser orq7 nente est celle qui vient de la famille et y retourne » et il se réfère directement ? BATESON pour qul « L’information, c’est une différence qui fait la différence Y. Toutes les informations recueillies pour mieux connaitre une famille ne sont pas, selon cette définition, des informations à proprement parler, en tous cas pour la famille. « Faire circuler l’information n’est donc pas recueillir des donnees, mais faire découvrir aux membres de la famille des choses qu’ils ne savaient qu’ils savaient sur leur relation (cf. ?cole de Milan qui appelle cette technique la circulation de l’information. ) Exemple : demander à un enfant de parler de la profession de s son père. En répondant l’enfant fournit une info au thérapeute, info qui l’informera aussi lui-même sur ce qu’il sait de son père, informera son père sur ce que son fils en sait et informera le reste de la famllle sur ce que le fils sait du père. De plus chacun des membres de la famille se sera demandé ce qu’il aurait pu répondre à cette question.

Ce questionnement circulaire permet, en une question posé à une seule personne, de mobiliser tout le ande, et leur permet de découvrir des choses qu’ils ne savaient pas qu’ils savaient. « Circulariser l’information permettra aux familles de trouver leurs propres solutions (autosolutions), qui découleront des nouvelles informations dont ils disposent » L’information se dot d’être rétroactive : dans un 1 er temps venir de la famille pour, dans un 2nd temps y retourner et relancer le processus.

Attention à ne pas se centrer sur la recherche des causes du problème, c’est-à-dire chercher dans le passé au lieu de voir le présent. p. 45 Par ailleurs, en pédopsychiatrie, l’hypothèse la plus banale, t donc la plus dangereuse, est celle qui consiste à postuler l’existence d’un conflit conjugal. Popper disait « une hypothèse n’est pas scientifique si elle ne peut être réfutée En effet, quel couple parental pourrait se prétendre sans conflits ?

Pour cela, Guy Ausloos refuse systématiquement de considérer un conflit conjugal comme hypothèse de dysfonctionnement, car quel couple parental pourrait se prétendre sans conflits ? « Acting-out » signifie « jouer à rextérieu 33 « Acting-out » signifie « jouer à rextérieur c’est-à-dire pour Ausloos, « mettre en scène au dehors ce qui ne peut pas être dit u dedans Exemple des ado qui jouent au dehors, mettent en scène des fragments d’une pièce qui s’adresse à leur famille, car le plus souvent la parole ne circule plus quand survient la crise, l’info nécessaire est bloquée ou inutilisable.

Dans un système, chacun joue des rôles. Ceux-ci sont à la fois I produit des interactions du système et le choix d’un individu qui accepte de jouer un rôle. Dans ce cas le ou les symptômes remplissent des fonctions dans la famille : exemple l’anorexie d’une ado sert à attirer l’attention sur elle, à suppléer à la carence parentale, protéger ses sœurs et frères. En même tps les symptômes font évoluer la famille en poussant les choses ? l’absurde : plus l’ado agit, plus les choses vont mal, plus il devient indispensable de changer quelque chose.

Dans cet exemple (développé p. 46/47) le travail thérapeutique d’Ausloos a marqué un tournant dans sa façon de voir le travail avec les familles : « Au lieu de leur proposer une prise en charge qui le plus souvent déresponsabilise ou même culpabilise où je me retrouverais être l’acteur du changement, je leur propose un travail dont l’essentiel est la circulatlon de l’information. J’agis donc essentiellement omme activateur du processus familial.

Même s’ils ne le savent pas, ils disposent des éléments de solution originaux à leur problème spécifiqu 3 3 s’ils ne le savent pas, ils disposent des éléments de solution originaux à leur problème spécifique. En leur permettant de faire émerger cette information dont ils disposent, ils seront en mesure d’élaborer leur autosolution. Au lieu de les considérer comme une famille pathologique dysfonctionnelle, je mets en évidence leurs propres compétences, avec l’espoir qu’à l’avenir ils n’auront plus besoin d’un thérapeute pour continuer le processus

Temps et perception du temps Les familles ne s’inscrivent pas dans le temps de la même façon : pour les familles à transactions rigides, le temps s’écoule imperturbablement sans que surviennent des changements . le temps est arrêté. pour les familles à transactions chaotiques, le temps est rythmé par des événements venant de la famille ou de l’extérieur, qui font que tout change sans cesse, le temps est événementiel. La pratique et les équations personnelles des thérapeutes influencent leur style d’intervention et les rend plus aptes à traiter certaines familles que d’autres.

Pour nourrir un système, le faire évoluer, il faut lui amener de l’information, mais pas n’importe laquelle, de l’information pertinente, c’est-à-dire une info concernant le système (venant de la famille pour y retourner et être utilisée). Temps et entropie — p. 52 Dans les familles à transactions rigides, la non-définition de la relation, la fermeture du système, la rigidification des règles empêchent une bonne circulation de l’info. Le temps s’arrête parce que les info ne circulent plus et les 3 empêchent une bonne circulation de l’info.

Le temps darrête parce que les info ne circulent plus et les info pertinentes ne irculent plus parce que le temps s’est arrêté. Dans les famllles à transactions chaotiques, l’info clrcule mais elle ne peut être retenue, stockée, mémorisée. Les événements se succèdent sans cesse et viennent tout remettre en question , le temps événementiel est haché, morcelé, disséqué. Ex : on prend un rdv le matin en toute urgence « parce qu’il y a un gros problème on oublie d’en parler en famille à midi et on décommande l’après-midi parce que le fils a fugué ou le père est ivre mort ou que la fille n’est pas encore rentrée.

Dans ces 2 types de familles (et pour des raisons diamétralement pposées) l’entrope ne cesse de croitre et les info ne peuvent être utilisées, soit parce qu’elles ne circulent plus soit parce qu’elles circulent trop vite pour être enregistrées et mémorisées. Dans les familles à transactions rigides, le temps arrêté est le résultat d’un jeu systémique ou les pouvoirs s’annulent et empêchent par ce fait même les conflits de devenir producteurs de changements. Dans ces familles on remet toujours à plus tard (à jamais en fait), on évite les crises ce qui empêche le conflit.

Or, mettre en crise fait apparaître les conflits et réinscrit ds un processus et donc ds un tps mobilisé. Dans les familles à transactions chaotiques, les conflits sont permanents mais ils sont gouvernés par les événements, ou bien ce sont les conflits qui créent l’événement. Pass PAGF s 3 gouvernés par les événements, ou bien ce sont les conflits qui créent l’événement. Passant rapidement de crise en crise, d’événements, ces familles ne peuvent jamais solutionner les conflits si ce n’est dans les aglrs successifs.

Conséquences thérapeutiques – p. 56 Selon le type de famille et le type de thérapeute (dans leur relation au temps) la façon de faire circuler l’info sera différente, ans la mesure où l’attitude à l’égard du changement est opposée. Dans les familles à transactions rigides, le thérapeute doit s’allie à leur « non-changement » en proposant des prescriptions paradoxales (le thérapeute est ainsi perçu comme qqn qui ne cherche pas le changement à tout prix) et en définissant la relation d’emblée.

En effet ds ces familles, un des obstacles majeurs au changement est la non-définition des relations. Le thérapeute mettra le système en crise pour mobiliser du temps, dans des familles où passé et présent sont confondus et le futur non envisagé. La technique du hotogramme est utilisée pour remettre en marche le temps arrêté : on demande à la famille de se concerter pour ramener des photos de différents moments de leur histoire, pour les commenter en séance.

Souvent ces familles en possèdent peu, le thérapeute les encourage à en rechercher dans la famllle large (ainsi cela renoue des communications interrompues et cette activité ludique redonne fair de rien une place au passé) Les familles à transactions chaotiques, les changements sont rapides et nombreux, mais peu utiles car non durable 3 transactions chaotiques, les changements sont rapides et ombreux, mais peu utiles car non durables en prenant la forme de remises en questions incessantes qui produisent du chaos et non de l’évolution. our restituer une histoire qui souvent a été oublié aussitôt que vécue, nous utilisons la technique de l’histogramme : on demande aux enfants de raconter ce qu’ils savent de l’histoire de la famille, en questionnant les divers adultes pour combler les manques. L’avantage est de faire circuler l’information et d’informer non pas le thérapeute mais bien les membres de la famille de ce que chacun des membres sait de celle-ci. Résumé dans le tableau ci-dessous .

Familles à transaction rigides Familles à transaction chaotiques Perception du temps – Temps arrêté (passé et présent confondus sans futur envisageable) – Pas d’informations nouvelles (d’où arrêt du processus et homéostasie qui se réduit au non changement). (Entropie augmente) – Mémoire inutilisable e pouvoir est dans le jeu symétrique (les paradoxes figent, les contraires s’annulent, les velléités de changement s’enlisent dans les immobilismes). Temps événementiel (sans passé, ni futur ; seulement temps immédiat) – Surcharge d’informations (d’où emballement du processus et oméostasie qui se réduit aux changements mains non durables). – Pas de mise en mémoire – Le pouvoir est dans le jeu événementiel. (les prises de pouvoir successives empêchent tout changement du fait du mouvement incessant). 7 3 pouvoir successives empêchent tout changement du fait du mouvement incessant).

Réactions du thérapeute – Oublie le contenu des séances et le sens lul échappe – A tendance à faire des séances trop longues avec l’illusion de recueillir des informations supplémentaires Se sent confus – Ne se souvient que d’une succession d’événements sans cohérence apparente. Se laisse embarquer dans des séances chaotiques et désordonnées d’où il ne tire aucune information. Se sent débordé Conséquences thérapeutiques – Mobiliser le temps en suscitant la crlse pour sortir de la rigidité – Respecter les craintes de changement, quitte à prendre une attitude paradoxale de non-changement Définir la relation pour sortir des relations symétriques figées. – Donner un futur (projet) pour rendre vivant le passé – Mener l’entretien de façon souple pour que circulent les informations – Freiner le temps en introduisant la durée pour sortir du chaos – Provoquer des changements restreints mais durables pour ntroduire la permanence. Préciser le contrat pour sortir de l’agir événementiel. – Rendre un passé (historicité) pour permettre un futur dans la durée Mener l’entretien de façon ferme pour que les informations soient retenues. Chapitre 2 : Chaos Cesser avec les « hypothèses » qui ne sont en fait que des données transmises par le système, et si le système n’a pas réussi à trouver une solution en ayant ces données, pourquoi le thérapeute y parviendrait-il ?

Serait-il lus habile et compétent que la famille PAGF 8 7 données, pourquoi le thérapeute y parviendrait-il ? Serait-il plus abile et compétent que la famille elle-même ? non, les familles ne sont ni malades, ni incompétentes, ni incapables. Les deux écueils de l’hypothèse sont qu’une thérapie n’est pas une thèse scientifique et que la compréhension n’induit pas forcément le changement.

Le thérapeute prend plaisir ? comprendre( même si cela ne change rien) plutôt qu’à s’immerger dans un processus interactif propice au changement. Même s’il est réel et évident, le conflit conjugal reste l’hypothèse le moins fonctionnelle, car elle se vérifiera toujours, et démontrer une évidence que tout le monde sait ne fait que provoquer des ? résistances Haley dit « si vous voulez échouer en thérapie, commencez par ne pas aborder ce pour quoi les gens viennent vous consultez ».

Ne faire que « recueillir des informations » ne fait que reculer le problème du thérapeute qui au bout de 1 ou 2 séances entendra un « maintenant que vous savez tout, qu’est ce qu’il faut faire ? La famille est momentanément soulagée puisqu’elle a fait ce qu’il fallait, mais elle est devenue passive, inactive et dépendante du thérapeute. p. 70 Rappelons que pour Bateson « L’Information, c’est une différence qui fait la différence » or les info recueillis pour informer le hérapeute n’informent en rien la famille.

La technique de la circularisation de l’info a été décortiquée par l’équipe de Milan et l’école de Palo-Alto : « la difficulté est d’avoir à poser des questions sans savoir ce qu PAGF 33 l’école de Palo-Alto : « la difficulté est d’avoir à poser des questions sans savoir ce que l’on cherche, à circulariser des infos sans savoir laquelle mérite de l’être : il faut informer la famille sur ce qu’ils savent déjà sans savoir qu’ils le savent . ctiver un processus qui modifie leur réalité, de sorte que ce qui s’énonçait omme problématique ne le soit plus Depuis les travaux de l’école Palo Alto nous savons qu’une communication est un contenu mais aussi un processus. Mais nous avons toujours appris à ne considérer que le contenu. Même les grands thérapeutes se laissent immerger dans les processus thérapeutiques auxquels ils participent alors qu’on ne peut être à la fois dans et hors du système.

Les grands thérapeutes essaient de transmettre en contenu théorisé ce qui était innovateur, créatif, spontané, intuitif, attentif, imprévisible… Suite de paradoxes à la base de l’intervention systémique p. 73 La famille présente une définition du problème qui n’est pas celle qui permettra de le résoudre – Le thérapeute cherche quelque chose sans savoir ce qu’il cherche Le processus qui s’engage amènera une évolution, qui, par définition, n’est pas prévisible.

Il est impossible, tant pour un observateur que pour un membre du système de dire ce qui a amené à la constitution du problème. une manifestation symptomatique est toujours multi causales. Ausloos amène l’Axiome suivant : « si une famille était à même de donner une définition correcte du problème, elle serait à même de le résoudre », do 10 rif 37