La France et l’arme nucléaire Cette présente note a pour objet de présenter l’histoire de l’arme nucléaire française et son impact dans la politique étrangère et de défense française. La France, grâce à l’acquisition de cette arme, a longtemps espéré reconquérir la place de grande puissance qu’elle occupait jadis. Si cela ne s’est pas complétement réallsé, elle a pu tout de même occuper au moins une place stratégique sur la scène internationale grâce à cette découverte. 1 .
Les origines du pr arn Les recherches sur le février 1960 et Fon p en avant le 13 en marquer les débuts avec les travaux de Irène et Frédéric Joliot Curie qui donnent naissance à la physique nucléaire. En 1939, Raoul Dautry, ministre de [‘Armement de l’époque, prend connaissance des travaux de Frédéric Joliot_ Le 18 octobre 1945, fut créé le Commissariat de l’Énergie Atomique (CEA) par le gouvernement provisoire de la République Française et c’était déjà un moyen de ménager une option nucléaire militaire. ? partir de la fin 1951, l’idée d’un armement nucleaire français commence ? prendre corps, soutenue notamment par le Secrétaire d’Etat ? a présidence du Conseil, chargé des questions atomiques, Felix Gaillard, qui occupe ce poste sous quatre gouvernements. Fin décembre 1954, Pierre Mendès France SWipe page autorise la création d’une division des applications militaires au CEA financé par le budget de la défense. II est, à ce moment là, prêt à donner l’ordre de fabriquer la Bombe mais la chute de son gouvernement quelques semaines plus tard l’empêchera de formaliser cette décision.
Le processus de fabrication de l’arme nucléaire est lancé mais c’est sous la Ve République avec la présidence du général De Gaulle que les choses vont se concrétiser. À partir de l’été 1958, le programme nucléaire français s’accélère et l’idée a été soufflée au général De Gaulle par Raoul Dautry. Tout cela aboutit au premier essai nucléaire, « Gerboise bleue qui a lieu à Reggane en Algérie, le 13 février 1960. 2. Les raisons qui ont poussé vers ce choix nucléaire sont multiples et sont liées au contexte particulier de l’époque de l’acquisition de l’arme nucléaire par la France.
Il faut rappeler le contexte international du début de la Ve République qui est celui de la guerre froide et de l’affrontement ndirect des deux grandes puissances de l’époque : les Etats-Unis et l’URSS, qui formèrent deux grands blocs. Ces deux puissances cherchaient à avoir le plus d’alliés possibles. Mais le général De Gaulle avait notamment hérité de la seconde guerre mondiale une profonde méfiance vis-à-vis des Etats-Unis et revendiquait son indépendance envers eux.
Il attachait une importance particulière au besoin de placer la France sur un pied d’égalité avec le Royaume-Uni et les Et importance particulière au besoin de placer la France sur un pied d’égalité avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis au sein de IOTAN otamment. pour De Gaulle, il était également question de la sécurité de la France face à la menace soviétique et des conditions dans lesquelles la défense de la France était prévue en cas d’agression soviétique.
Il ne comprenait pas la notion de protection américaine envers l’Europe car pour lui un pays ne défendait que ses propres intérêts. Il s’agissait avant tout la pleine souveraineté de la France et cela passait par l’acquisition de l’arme nucléaire par celle-ci car si elle restait dépendante des Etats-Unis en dernier ressort pour sa écurité, comme ce fut le cas plusieurs fois, la France ne pouvait avoir une politique étrangère autonome.
Le choix de la voie nucléaire résulte donc d’une triple prise de conscience : Celle du poids particulier des acteurs dotés de l’arme nucléaire au sein de la communauté internationale notamment au sein de l’OTAN car De Gaulle n’a pas oublié l’absence de la France aux conférences de Yalta et de Postdam qui avaient vu le sort du continent européen se décider en leur absence. Celle des limites de l’engagement des Etats-Unis envers leurs alliés. ?? la fin des années 50, l’OTAN veut révise sa doctrine militaire nucléaire : il est désormais question de répondre à une agression de manière adaptée et non plus de manière massive et immédiate, ce qui déplait à la France (cf. adaptée et non plus de manière massive et immédiate, ce qui déplait à la France (cf. 3. ) et qui lui laisse entrevoir une diminution de la protection américaine Celle des limites de l’autonomie nationale vis-à-vis du protecteur américain. 3. L’élaboration de la doctrine militaire nucléaire française : la dissuasion.
L’apport essentiel du général De Gaulle en la matière fut d’inscrire le programme nucléaire français dans le cadre d’une politique d’indépendance nationale. En 1 966, De Gaulle décide de retirer la France du commandement militaire de l’OTAN et ce retrait est le corollaire logique de l’édification d’une force nucléaire autonome. pour lui, il fallait mettre un terme au duopole nucléaire anglo-américain d’autant plus que la France avait une place géographiquement centrale dans le dispositif de défense occidental.
Il voyait aussi l’arme nucléaire comme un moyen de endre son statut légitime de grande puissance à la France. Toutes ces pensées vont forger la doctrine nucléaire qui perdurera assez longtemps. Le socle de la doctrine française est la volonté de conférer un rôle fondamentalement politique. Il s’agit « d’empêcher la guerre : l’arme nucléaire, n’étant pas une arme conventionnelle, elle ne saurait être un moyen de coercition. Et il s’agit d’affirmer que la France ne dépend d’aucune autre puissance pour ce qui est de sa survie.
Le retrait de l’organisation militaire intégrée de l’OTAN et la mise en œuvre de a force de di PAGF survie. Le retrait de l’organisation militaire intégrée de l’OTAN et la mise en œuvre de la force de dissuasion sont ainsi inséparables. La crédibilité de la fonction politique de la dissuasion est subordonnée à une crédibilité sur le plan technlque et opérationnelle : la dissuasion (« non-emploi b) n’est crédible qu’? partir du moment où l’emploi est possible et perçu comme tel par l’adversaire potentiel.
La stratégie nucléaire française s’est construite parallèlement à l’édification de la force de dissuasion et s’ordonne autour es notions de « dissuasion du faible au fort » et de « pouvoir égalisateur de l’atome ». Ces notions furent développées par de nombreux intellectuels tels que Charles Ailleret ou le colonel Lucien poirier mais toutes ces théories furent synthétisées par le général De Gaulle. Une phrase prononcée par De Gaulle en 1962 résume bien la conception qu’il avait de la dissuasion : « La question n’est pas de se hisser au même niveau que celui d’en face.
La question est de représenter une capacité de représailles suffisante pour le faire renoncer à l’agression. La dissuasion commence dès qu’on a la passibilité de tuer assez de gens chez l’agresseur pour qu’il soit persuadé que le jeu n’en vaut pas la chandelle À l’origine, la stratégie française semble être calquée sur celle des représailles massives de l’OTAN avant que les Etats Unis ne l’abandonne au bénéfice de la « riposte graduée » (qui fut un point de désaccord e ne l’abandonne au bénéfice de la « riposte graduée (qui fut un point de désaccord entre la France et les Etats-Unis dans le cadre de l’OTAN).
IJn autre élément de la stratégie nucléaire sous De Gaulle était le concept du « tous azimuts Le général estimait qu’il était impossible de prévoir qui seraient les adversaires de la France à l’avenir, et que la prolifération nucléaire était inévitable, ainsi puisque l’on « peut détruire la France, éventuellement ? partir de n’importe quel point du mande, il faut que notre force soit faite pour agir où que ce soit sur la terre »1. Concernant les fonctions de cette dissuasion, l’arme nucléaire est réservée à la défense des « intérêts vitaux » du pays (notion apparue dès 1972 dans le discours français).
Au premier rang des ntérêts vitaux a toujours figuré le territoire national mais ils ne se limitent pas à cela. Dès le départ, cela impliquait également les territoires voisins et alliés. Si aujourd’hui la doctrine de dissuasion nucléaire a perdu de la pertinence notamment au gré des évolutions des modes de guerre et des menaces (terrorisme, cybercriminalité etc. ), l’arsenal nucléaire ne diminue pas pour autant comme en témoigne le dernier Livre Blanc de 2013 et la dissuasion nucléaire fait toujours partie de la politique de défense française même si cette expression tend à diminuer du langage politique.