Des grands mots et rien de plus ? Depuis des siècles, intellectuels, artistes et philosophes se battent pour rendre réelles ces idées et les imposer à l’attention de tous… Et il reste encore du chemin à faire!! Replongeons-nous donc au coeur de l’histoire des idées et des concepts philosophiques pour constater que l’intemporel rejoint l’actualité la plus brûlante Pour ce faire, quelle lumières ? Et quel meilleur guid « Rêveries du promen siècle des or 5 Sni* to View eau, l’auteur des ou La nouvelle Eloïse » entre autres…?
En réponse à la question suivante de l’académie de Dijon est l’origine de l’inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle Rousseau rédigea en 1755 son « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » Nous en avons sélectionné ci-dessous quelques extraits marquants: lisez-les avec attention puis répondez aux questions pour dégager le sens philosophique du texte propose point de semblables quand on craint d’honorer la vérité.
Je défendrai donc avec confiance la cause de l’humanité devant es sages qui m’y invitent, et je ne serai pas mécontent de moi- même si je me rends digne de mon sujet et de mes juges. Je conçois dans l’espèce humaine deux sortes d’inégalité; l’une, que j’appelle naturelle ou physique parce qu’elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence d’âges, de la santé, des forces du corps et des qualités de l’esprit, ou de l’âme; l’autre qu’on peut appeler inégalité morale ou politique, parce qu’elle dépend d’une sorte de convention, et qu’elle est établie, ou du moins autorisée par le consentement des hommes.
Celle- ci consiste dans les différents privilèges dont quelques-uns jouissent, au préjudice des autres; comme d’être plus riches, plus honorés, plus puissants qu’eux, ou même de s’en faire obéir. On ne peut pas demander quelle est la source de l’inégalité naturelle, parce que la réponse se trouverait énoncée dans la simple définition du mot.
On peut encore moins chercher s’il n’y aurait point quelque liaison essentielle entre les deux inégalités; car ce serait demander, en d’autres termes, si ceux qui commandent valent nécessairement mieux que ceux qui béissent, et si la force du corps ou de l’esprit, valent nécessairement mieux que ceux qui obéissent, et si la force du corps ou de l’esprit, la sagesse ou la vertu, se trouvent toujours dans les mêmes individus, en proportion de la puissance, ou de la richesse: question bonne peut-être à agiter entre des esclaves entendus de leurs maîtres, mais qui ne convient pas ? des hommes raisonnables et libres, qui cherchent la vérité. De quoi s’agit-il donc précisément dans ce Discours? De marquer dans le progrès des choses le moment où, le droit uccédant à la violence, la nature fut soumise à la loi; d’expliquer par quel enchaînement de prodiges le fort put se résoudre ? servir le faible, et le peuple à acheter un repos en idée, au prix d’une félicité réelle. Seconde partie Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire « Ceci est à moi » et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile.
Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, ût crié à ses semblables: Gardez-vous d’écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. Mais il y a grande apparence, qu’alors les choses en étaient déjà venues n’est à personne. Mais il y a grande apparence, qu’alors les choses en étaient déjà venues au point de ne pouvoir plus durer comme elles étaient; car cette idée de propriété, dépendant de beaucoup d’idées antérieures qui n’ont pu naitre que successivement, ne se forma pas tout d’un coup dans l’esprit humain. Il fallut faire bien des progrès, acquérir bien de l’industrie et des lumières, les transmettre et les augmenter d’âge en âge, avant que d’arriver à ce dernier terme de l’état de nature.
Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu’ils se bornèrent à coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes, à se parer de plumes et de coquillages, à se peindre le corps de diverses couleurs, ? perfectionner ou à embellir leurs arcs et leurs flèches, à tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou uelques grossiers instruments de musique ; en un mot tant qu’ils ne s’appliquèrent qu’à des ouvrages qu’un seul pouvait faire, et qu’à des arts qui n’avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons, et heureux autant qu’ils pouvaient l’être par leur nature, et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d’un commerce indépendant : mais dès [‘instant qu’un homme eut besoin du secours d’un autre ; dès PAGF commerce indépendant : mais dès l’instant qu’un homme eut besoin du secours d’un autre ; dès qu’on s’aperçut qu’il était utile ? un seul d’avoir des provisions pour deux, l’égalité disparut, la propriété s’lntroduisit, le travail devint nécessaire, et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu’il fallut arroser de la sueur des hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l’esclavage et la misère germer et croitre avec les moissons. La métallurgie et l’agriculture furent les deux arts dont l’invention produisit cette grande révolution.
Pour le poète, c’est l’or et l’argent, mais pour le philosophe ce sont le fer et le blé qui nt civilisé les hommes, et perdu le genre humain ; aussi l’un et l’autre étaient-ils Inconnus aux sauvages de l’Amérique qui pour cela sont toujours demeurés tels ; les autres peuples semblent même être restés barbares tant qu’ils ont pratiqué l’un de ces arts sans l’autre ; et l’une des meilleures raisons peut-être pourquoi l’Europe a été, sinon plus tôt, du moins plus constamment, et mieux policée que les autres parties du monde, c’est qu’elle est ? la fois la plus abondante en fer et la plus fertile en blé. [… ] Bonne lecture et bonne reflexion philosophique!!