La controverse politique au Vietnam autour du Déi orn Sni* to View réputation internationale du Vietnam. L’économie étant au bord de l’anéantissement, la nécessité d’une re-formation s’imposait. L’origine de ce « renouveau » économique est le constat d’une crise profonde accentuée par la baisse considérable de l’aide accordée par les pays frères, notamment celle de [‘Union Soviétique. Lors du 6ème Congrès du Parti en 1986, les leaders « réformateurs « 1 imposèrent leur volonté aux partisans de la ligne dure.
Le rapport de force entre rénovateurs et conservateurs sur les questions economiques se révéla éterminant pour ravenir du régime. Les mesures énergiques permettant le passage du système à une forme de capitalisme et à une prlvatisation partielle de réconomie améliorèrent de manière significative les conditions de vie de la population et mirent le pouvoir à l’abri d’une opposition sociale, lui offrant la possibilité de se maintenir, contrairement à ses alliés russes ou europeens.
Le D6i Mdi renferme pourtant des antinomies : c’est en effet un projet politique consciemment approuvé par les hauts dirigeants mais qui demeure indépendant à la vie politique uisqu’ autonome dans son concept du changement vers une économie de marché, loin des idéologies du réglme communiste vietnamien. Aussi, devant à un tel paradoxe, comment la politique communiste, favorable à la planification centralisée et à la nationalisation de tous les secteurs d’activité ne s’est-il pas effondré face à la politique du D6i Mdi qui tend vers l’économie de marché à caractère libérale ?
Le parti est-il resté intact face aux nouvelles mesures OF marché à caractère libérale ? Le parti est-il resté intact face aux nouvelles mesures économiques ? A-t-il conservé finitiatlve e son pouvoir décisionnel ? Quels furent les débats, les controverses polltiques nés au Vietnam autour de la question 1/ Le sens du mot D6i Mdi Selon Trudng Chinh2, « La politique du Dôi Mdi consiste en une ouverture du pays et une certaine libéralisation de l’économie, sans pour autant renoncer au socialisme.
La restructuration de l’économie doit précéder les privatisations, instaurant ainsi un processus de transition graduelle et politiquement stable. » Le D6i Mdi, dans son sens littéraire, implique le renouveau ou la rénovation, une idée de changement dans le système ainsi u’une transformation à valeur méliorative. Le point majeur est que le renouveau s’inscrit dans une logique de continuité qui exclut toute rupture. Réformer au Vietnam ne veut pas dire détruire les anciennes structures et les remplacer par de nouvelles.
La rénovation, c’est faction de faire à nouveau une chose accomplie. Il n’y a donc pas, à priori, de valeur politique de rénovation qui pourrait engendrer des luttes au sein du parti et affecter son assise. L’évolution de ce dernier continue de suivre le jeu complexe des situations, des intérêts et des enjeux économiques du moment. Mais il ne perd pas de vue l’idée communiste révolutionnaire d’édification du Vietnam sur la base de la transition, un terme récurrent cher au socialisme.
Or l’idée de transition implique le passage d’un état à un autre et doit en prlncipe ne pas s’inscrire d l’idée de transition implique le passage d’un état à un autre et doit en principe ne pas s’inscrire dans la longue durée. Le Déi Md » existe depuis 19 ans, il s’exprime dans le cadre de la transition… une transition qui perdure. Et il n’est pas certain que le parti puisse un jour retrouver le caractère originel de son esprit évolutionnaire de transformation de la société. / Le débat politique sur la question du Dôi M6i Le changement radical d’orientation de l’économie vietnamienne est souvent daté, avec une excessive précision, du 6ème Congrès du parti communiste vietnamien en 1 986, au cours duquel a été avalisé la politique du Bôi En réalité, de nombreuses expérimentations, parfois « non officielles Y, avaient eu lieu dans les années précédentes. En tout état de cause, face aux carences de l’économie, cette réforme s’imposait.
Elle était même, selon Trütrng Chinh, « une question de vie ou de mort » pour le ays. Avant elle, un bon nombre d’actions furent préconisé afin de « libérer les forces productives Dès les années 60, des économistes, des chefs de provinces tentèrent de « sauter par- dessus la barrière 3» comme Nguyén Duy Ky, l’un des premiers économistes en faveur de la libération des prix, qui, dès 1961, remis en cause le faible prix de l’achat des produits agricoles, imposé aux paysans par l’État.
Quant à Bùi Công Trung, directeur de l’Institut de recherches économiques dans les années 60, il avançait l’idée selon laquelle, il était nécessaire d’industrialiser le ays en se concentrant sur la production agricole tropicale et so nécessaire d’industrialiser le pays en se concentrant sur la production agricole tropicale et son échange avec des produits industriels des pays frères.
De récentes découvertes démontrent également que les grands conservateurs du Vietnam au lendemain de la chute de Saigon, tels que Pham vàn Dông, Lê DuSn, Nguyén Khénh Linh ou encore Trudng Chinh ont tous, à plus ou moins grandes échelles, pensé la réforme. En 1975, dès la chute du régime sudiste, alors que les dirigeants du Nord prévoyaient d’étendre le système socialiste au Sud, Lê Duan, n visite à Saigon constate que l’économie privée dans le Sud demeure efficace et que la politique agricole fonctionne.
Il estime que les habitudes économiques cap ‘talistes du Sud sont difficiles à changer et que le gouvernement ne pourra enrôler la population dans la collectivisation. Pourtant, il rentre à Hanoi sans mot dire. Et c’est ce même Lé Duan, qui, un an plus tard, appliquera le système de réforme centralisée à l’ensemble du territoire. En 1979, il se déclara en faveur du système économique multi-sectionnel, mais c’est encore lui qui entraîna le ays dans la production socialiste au détriment du secteur privé.
Trffdng Chinh, quant à lui, désigné comme le plus conservateur des dirigeants, se prononça en faveur du libre commerce pour le paysan sur le marché rural. phâm Vàn Dông prônait également des idées rénovatrices. En constatant le désastre de la politique économique socialiste dans le pays, il proposa de permettre aux ouvriers envoyés en Union Soviétique, d’envoyer des biens matériels à leurs familles res PAGF s OF ouvriers envoyés en Union Soviétique, d’envoyer des biens matériels à leurs familles restées au Vietnam afin que ces ernières puissent subsister.
Alors à la questlon de savolr qui était réformateur ou conservateur et qui ne l’était pas, nous constatons que chaque situation dépendait d’une période. En effet, les dirigeants pouvaient se montrer très libéraux selon le contexte et les nécessités économiques, pour soudain se replier vers une stratégie conforme aux réalités dogmatiques du socialisme. En tout état de cause, il est certain que les déclarations de Lê Duan, de Pham Vân Dông ou bien de Trudng Chinh ne pouvaient être officielles puisqu’il n’existe pas de débat contradictoire en terres ommunistes.
Les dirlgeants se soumettaient et demeuraient en accord avec la politique économique car il fallait être solidaire de la conception et de l’idéologie communiste dont dépendait le Vietnam. Des discussions, des débats passionnés, toujours ? huit clos, ont certes eu lieu avant que ne soit votée la politique du D6i Mdi, mais ces derniers n’ont pu être rendus publics puisque la force et la crédibilité du parti communisme existe dans l’unité de ses dirigeants fidèles et non dans la controverse.
Ces déclarations, ces opinions sont intéressantes et auraient de toute ?vidence transformée le visage du Vietnam si leur transmission orale avait osé être déposée sur le papier et défendue. Le Déi Mdi ne s’est pas construit du jour au lendemain. Il n’est pas non plus l’initiative d’économistes mais bien la conséquence de l’échec économique socialiste qui se jouait au d’économistes mais bien la conséquence de l’échec économique socialiste qui se jouait au Vietnam. Il ny a donc pas eu de rupture radicale « entre conservateurs et réformateurs ».
Il est important de noter que le parti communiste vietnamien a toujours eu cette particularité de repenser ses erreurs en matière d’économie. Certes, jusqu’à rapparition du Mdi, il n’a cessé de jouer ? la politique de l’autruche puisqu’il lui était hors de question de renoncer à la machine politique marxiste. Mais sa singularité fut d’avoir su tirer les conclusions des conséquences de sa politique. Au-delà des théories marxistes chères aux idéologues, le parti a pu rectifier ses projets et faire transiter son économie socialiste vers une économie de marché sans atteindre réellement le réglme polltique.
En 1986, Truong Chinh fait le bilan de la décennie et conclut par ces mots « Nous avons commis des rreurs, dont la source se trouve dans l’infantilisme gauchiste, le mépris des lois économiques » La particularité du bâi M6i est son intention pragmatique : fort est de constater l’échec de la collectivisation, les chefs de provinces ont attiré les grands dirigeants communistes vers les changements. Il fallait trouver des solutions concrètes face à l’ancien régime qui se basait sur des théories.
Aussi ces mêmes leaders furent invités en province afin de constater la situation dramatique du pays : le Vietnam, pays agricole, ne disposait pas de nourriture en quantité suffisante pour subvenir aux besoins de son peuple Loin de penser que ce sont quelques économistes qui 7 OF pour subvenir aux besoins de son peuple. Loin de penser que ce sont quelques économistes qui ont créé le D6i Mdi, il est primordial de rendre cette réforme au principal acteur de ce pays : le monde rural.
A l’initiative de la politique du renouveau, ce sont les constatations des chefs de provinces sur la question des paysans qui cultivaient en secret leur lopin de terre, bien avant 1986, afin de s’extraire de la famine, qu’il faut mettre en avant. Ces chefs des provinces qui étaient d’anciens combattants et vétérans dont le militantisme et la fidélité au parti e pouvaient les accuser de trahison au socialisme, demeuraient crédibles aux yeux de Hanoi. Ces mêmes hommes ont écarté le voile de l’obscurantisme communisme qui recouvrait les idéologues et les théorlciens.
Ils ont, pas à pas, préparé les dirigeants sur la voie du renouveau économique. 3/ Des conséquences néfastes pour le Parti ? Avant 1986, la remise en cause du système d’économie planifiée était un sujet tabou. Pourtant certains signes précurseurs de réforme annonçaient le changement. Dans quelques provinces du pays, le système de culture privée se développait. Secrètement es habitants des villages qui travaillaient dans les fermes collectives se mirent à cultiver leur petit lopin de terre privé, puisqu’ils mourraient littéralement de faim et c’est une ironie pour un pays agricole que de manquer de vivres.
A la suite de cela, des discussions furent entreprises au sein du Politburo entre les partisans d’une réforme orientée vers le l’économie de marché et les conservateurs qui craignaient 8 OF partisans d’une réforme orientée vers le l’économie de marché et les conservateurs qui craignaient que le retard économique du Vietnam ne soit accentué par la forte croissante d’un grand ombre de pays. L’ouverture économique pouvait également faire perdre de vue les projets initiaux du socialisme.
Le goût de l’argent entraînerait la corruption au sein des fonctionnaires. Les inégalités sociales s’accentueraient au contact de la société de consommation et le fossé se creuserait parmi les populations. C’est contre ces phénomènes que le parti souhaite lutter en préservant sa suprématie. Pourtant, ces derniers ne pouvaient plus nier les réalités économiques internationales. L’autarcie avait montré ses faiblesses et il devenait urgent de réformer le système ?conomique afin de se maintenir et de perpétuer le règne.
Sans le D6i WI, l’effondrement était inéluctable. 4/ Des conséquences néfastes pour les dépositaires du parti ? L’exercice du pouvoir d’un système communiste repose sur l’organisation et les institutions économiques. Conformément à l’idéologie et au rôle éminent du parti dans la société, la hiérarchie politique se superpose, à tous les échelons, à la hiérarchie administrative. L’appareil d’Etat est intimement lié ? la sphère économique et monopolise les ressources nécessaires à la production ou à la consommation.
Les formes de propriété étatique et collective contribuent au contrôle des ressources par l’Etat (les moyens de production, l’accès aux matières premières, la fixation des prix, l’établissement des quotas de production… ) Ce pouvoir d PAGF OF matières premières, la fixation des prix, rétablissement des quotas de production… ) Ce pouvoir demeure grâce à la cohésion et à la discipline interne des organes du partl.
L’unité entre les membres de la hiérarchie politico administrative est assurée par l’adhésion à l’idéologie communiste et par l’attrait du pouvoir et du prestige. Mais elle est ?galement renforcée par l’octroi de privilèges, en relation avec le niveau hiérarchique, et donc à la capacité de l’Etat à récompenser les membres de sa bureaucratie. En retour, l’aptitude de l’Etat ? contrôler l’accès aux ressources est intimement liée à la discipline et la loyauté de ses cadres.
Or le développement du secteur privé a considérablement rédult les manques et les pénuries, faisant perdre les privilèges matériels des bureaucrates. Il a donc diminué a capacité des supérieurs hiérarchiques à récompenser leurs subordonnés. La cohésion interne de l’appareil politico administratif en est alors ffectée. Le secteur privé développa également pour les citoyens de nouvelles formes de revenus qui les rendirent beaucoup moins dépendants de l’administration.
Pourquoi les dépositaires du pouvoir ont laissé évoluer une situation qui affaiblit leur pouvoir? Pourquoi les dirigeants polltiques n’essaient-ils pas de revenir en arrière? parce qu’il est impossible de revenir à la situation antérieure. Tout d’abord, le coût des contre-réformes et de la recentralisation de féconomie est trop élevé. Ensuite les nouvelles sources de revenus constituent des droits acquis en faveur du maintien et de la poursuite des réf