es figures de style sont des procédés d’écriture employés pour frapper l’esprit du lecteur en créant un effet particulier. Très nombreuses, les figures de style ne peuvent toutes être répertoriées ici. N’oubliez pas qu’il ne s’agit pas que de les reconnaître : encore faut-il que vous expliquiez pourquoi l’auteur s’en sert, l’effet qu’il cherche à produire dans son texte.
En voici de très fréquentes, présentées par ordre alphabétique : Allitération C’est la répétition d’une même consonne à des fins d’harmonie. Exemples : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? ? – Racine, Andromaqu Un frisson d’eau su e or 3 – Paul Verlaine Anaphore Sni* to View Il s’agit de la répétition d’un ou de plusieurs mots en tête d’unités successives de langage, vers, phrases ou membres de phrases, qui provoque un effet de renforcement, voire de martèlement ou d’incantation.
Exemples « Ô toi pareille à un rêve déjà perdu Ô toi pareille à une fiancée déjà morte Ô toi mortel instant de l’éternel fleuve » – Alain Grandbois, les Îles de la nuit « Telle qu’elle ne peut être plus grande, telle que de vous ne ‘écarte mon cœur, telle que tout à vous je m’octroie, telle que je vous aime plus que moi, telle, s’il vous plaît, qu’à votre guise pour vous je veux mourir et vivre. » – Chrétien de Troyes, Yvain (p. 281) même mot avec des sens différents. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. ? _ pascal, pensées « Dame, je ne crierai point merci et pourtant vous remercierai de tout ce que vous voudrez faire de moi. » – Chrétien de Troyes, Yvain (p. 280) Antithèse Cette figure consiste en une opposition de deux réalités que l’on approche pour en faire mieux ressortir le contraste, le caractère conflictuel ou paradoxal. « Je vis, je meurs : je me brûle et me noie. j’ai chaud extrême en endurant froidure La vie m’est et trop molle et trop dure. J’ai grand ennui mêlé de joie : Tout à coup je ris et je larmoie. ? – Louise Labé, Élégies « à votre guise pour vous je veux mourir et vivre. » « Jamais il ne s’est abaissé à dlre autant de vilenies qu’il vous a fait de courtoisies. » – Chrétien de Troyes, Yvain (p. 284) Assonance Il s’agit de la répétition de sons voyelles à des fins d’harmonie. Exemple : ? Les couchants langoureux des pensives zélandes » – Guillaume Apollinaire Chiasme Le chiasme est une sorte de croisement qui consiste à disposer dans un ordre inversé deux séries de mots.
Il accentue souvent une opposition en inversant l’ordre ntaxique des éléments mis en contraste. fiel, de larmes abreuvée » – Racine, Phèdre « Viens-tu du ciel ou sors tu de l’abîme / Ô Beauté ? Ton regard infernal et divin / Verse confusément le bienfait et le crime / Et l’on peut pour cela te comparer au vin. » – Baudelaire -> notez ici que l’ordre d’énumération des éléments positifs et égatifs s’inverse continuellement, ce qui accentue la confusion suggérée par le poète.
Comparaison Cette figure met en relation deux termes en soulignant un trait qui leur est commun. Ce rapprochement est toujours déclenché par un terme comparatif (tel, comme, semblable à, pareil à, etc. ? notez que comme n’a pas qu’un sens… il peut aussi signifier pendant : il est donc bien important de s’assurer qu’il s’agit de deux termes qui sont comparés). « Elle a passé, la jeune fille Vive et preste comme un oiseau » – Gérard de Nerval ? Je le dis pour monseigneur Gauvain par qui la chevalerie est tout enluminée comme soleil la matinée. ? – Chrétien de Troyes, Yvain (p. 287) Ellipse Cett figure s’obtient par l’omission de certains éléments de la phrase. En abrégeant le texte, l’ellipse le renfoce, l’allège et, surtout, lui donne de la vivacité. « Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait, fidèle ? » – Racine, Andromaque -> Si la phrase avait été complète, elle aurait été plus lourde : « Je raimais [alors que tu étais] inconstant, qu’aurais-je fait [si tu avais été] fidèle ? »