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WEST AFRICA Club Secretariat Secrétariat du Étude économétrique de l’impact de la variabilité des précipitations sur la sécurité dans la région du Sa Sebastien Hissler 20DN 120N projet financé par MINISTERE DES oral Sni* to View AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPÉENNES DU SAHEL ET DE L’AFRIQUE DE LOUEST Cette étude fait partie du projet « Incidences sécuritaires du changement climatique au Sahel » (SICCS).

Il est coordonné par le Secrétariat du Club du actuellement la littérature académique ? 7 8 2. 3 3 Modélisation . Présentation d’une structure et hypothèses sous- jacentes Spécification d’un modèle avec deux canaux de transmission 10 4. 1 4. 2 Specification 10 Description des variables utilisées 12 5 Résultats 13 5. 1 Première étape de l’estimation 5. 2 Seconde étape de l’estimation déclencheur 13 : le rôle du climat comme d’évènements en matière de sécurité 16 5. Utilisation des résultats du modèle afin de construire des cartes de vulnérabilités 18 OF précipitations sur les évènements observés en matière de sécurité, essentiellement via son impact sur la croissance de la production agricole, et alors que la croissance de rurbanisation erait un canal de transmission très mineur. En outre, les résultats soulignent l’importance des conditions socio-économiques dans la détermination des fragilités en matière de sécurité.

Il demeure que les estimations quantitatives obtenues sont statistiquement très faibles et viennent limiter les interprétations des résultats de ce modèle. 1 Introduction Les différentes approches qui ont été envisagées par les chercheurs académiques afin de modéliser les relations entre climat et sécurité présentent chacune des avantages et des inconvénients.

La première se fonde sur l’élaboration de odèles conceptuels visant à documenter le nombre le plus complet d’interactions possibles existant entre les changements climatiques et des événements sécuritaires (voir par exemple Perch-Nielsen, 2004). La construction de ces modèles est fondée sur l’intuition et sur les résultats d’études de cas, mais il s’agit d’une approche formelle qui est seulement discutée théoriquement et qui ne cherche pas à vérifier empiriquement les relations discutées.

Une seconde approche cherche à modéliser plus explicitement la façon par laquelle un évènement peut affecter le omportement des agents et impacter la sécurité en conséquence. La réaction des a ents à un évènement a ainsi ét ur la base d’un à priori PAGF 3 OF (2002) ont par exemple proposé un modèle où, suite à un choc exogène conduisant à une baisse du revenu des individus dans un pays en développement, ces derniers seraient plus susceptibles de rejoindre les forces rebelles car leur bénéfice ? demeurer dans le système officiel décroît.

Une troisième approche porte sur l’élaboration de modèles quantitatifs, qui permettent à la fois de tester empiriquement l’existence et la validité d’une elation théorique, et de donner une idée de l’importance de cette relation. Ces modèles tendent à simplifier une réalité complexe, car ils utilisent le plus souvent des équations simples (aussi appelées équations de forme réduite), et car les méthodes mises en œuvre sont dans la plupart des cas fondées sur des hypothèses probabilistes qui ne permettent pas de bien modéliser les comportements humains.

Il demeure que leur objectif prlncpal est de fournir une estimation d’un ensemble de coefficients, de telle sorte à faire correspondre au mieux les équations testées avec les observations statistiques. Incidences sécuritaires du changement climatique au Sahel C CSAO 2010 Les modèles quantitatifs apparaissent intéressants dans le cadre de ce projet 1 car ils permettent, sur la base des observations statistiques, de tester l’hypothèse d’une influence du climat sur la que de quantifier variables économiques, sociales et climatiques serait de construire un indice avec une pondération de 1 quelle que soit la variable.

Cette approche n’est toutefois pas satisfaisante dans la mesure où certaines variables sont susceptibles de tenir un rôle plus important que dautres pour expliquer des problématiques en matière e sécurité, par exemple il est possible que le PIB par tête ait une influence plus forte sur l’occurrence d’évènement de sécurité que la croissance de la population.

Afin d’obtenir une pondération plus proche de la réalité et donc différente selon les varlables, une seconde stratégie serait d’utiliser des modèles quantitatifs économétriques, qui peuvent estimer, sur la base des séries temporelles observées, le poids des différentes variables socioéconomiques et climatiques susceptibles d’avoir une influence sur la sécurité. Dans la suite, la partie 2 propose une revue des travaux récents entant d’appréhender l’influence du climat en matière de sécurité à l’aide de l’approche quantitative.

Les principaux résultats de cette synthèse sont utilisés dans la partie 3 afin de construire un modèle, où le climat est supposé agir comme un déclencheur d’évènements de sécurité, via son effet sur divers canaux de transmission. Un modèle ? deux canaux de transmission est ensuite présenté dans la partie 4 et testé pour les pays présents dans la bande du Sahel (pour cette étude la région entre 120N et 200N), afin de voir si la variation des précipitations eut déclencher des évènements en matière de sécurité via son impact sur la croissance de la production agricole et sur la croissance de l’urbanisation.

Les résultats obtenus sont PAGF S croissance de l’urbanisation. Les résultats obtenus sont présentés dans la partie 5 et donnent une idée sur la significativité de ces relations (partie 5. 1 et 5,2). En outre, l’importance à donner aux caractéristiques socio-économiques dans le cadre de ces relations et leur interprétation afin de participer ? établir des cartes de vulnérabilités en matière de sécurité sont discutées (partie 5. ). La partie 6 conclut. Revue de la littérature Les approches quantitatives visant à tester la validité et quantifier une relation entre les évolutions climatiques et des problématiques en matière de sécurité ne sont pas encore très nombreuses. Dans une étude récente, Gledistsch et al (2008) ont recensé 14 travaux et parmi eux, 4 concernent spécifiquement les pays d’Afrique sub- saharienne où les conséquences des changements climatiques en matière de sécurité 2 sont supposées être les plus fortes (Solana, 2008).

Bien qu’encore naissantes, ces problématiques sont déj? ctivement débattues et le nombre d’études portant sur le sujet devrait croitre dans les années à venir. Mais déjà, les études existantes apparaissent riches d’enseignement en termes d’avantages et d’inconvénients selon les spécifications retenues. Les études peuvent être divisées entre celles qui se concentrent sur une approche de long terme de la relation entre climat et sécurité et celles qui envisagent la même relation dans une perspective de court terme, cette distinction reposant sur deux hypothèses théoriques différentes.

Da cas, les tendances 6 OF limate change in the Sahel region », une analyse régionale coordinée par le Secrétariat du Club du Sahel / OCDE. Ce projet utilise diverses méthodes analytiques et un large ensemble de variables climatiques et non climatiques afin d’identifier dans la région les principales tendances de long terme et transformations structurelles, les caractéristiques et les principales vulnérabilités en matière de sécurité (www. oecd. org/ swac/climatechange). Si ces études utilisent diverses variables afin de capturer les changements climatiques, la variable utilisée pour indiquer l’occurrence d’évènements de sécurité orte toujours sur les confllts, qu’ils soient civils, entre Etats ou pastoraux. Incidences sécuritaires du changement climatique au Sahel @ supposées accroitre la rareté des ressources renouvelables, ce qui inciterait les individus à se battre plus pour accéder aux ressources et ce qui augmenterait en conséquence le risque global en matière de sécurité. L’origine de cette hypothèse provient de la théorie néo-malthusienne 3 .

Dans le second cas, les analyses à court terme cherchent à mettre en avant le rôle des variations à court terme du climat comme possibles déclencheurs ‘évènements en matière de sécurité. D’une façon conceptuelle, ces 2 approches sont complémentaires comme l’a souligné le rapport Solana. Néanmoins, si le rôle du climat à court terme comme potentiel déclencheur d’évènement de sécurité vement convaincant, PAGF 7 OF climat en matière de sécurité dans le long terme est critiquée par divers chercheurs tels que Thiesen (2008) et Hendrix et Glazer (2008).

LI n’apparait en effet pas évident que, dans le long terme, les changements climatiques entraînent des conflits via un accroissement des difficultés d’accès aux ressources renouvelables, les individus ayant lus de temps pour s’adapter aux changements climatiques, notamment via l’innovation. 2. 1 Des résultats empiriques peu concluants pour l’approche de long terme Parmi les modèles se concentrant sur l’influence de long terme des changements climatiques en matière de sécurité, l’étude souvent citée de Hauge et Ellingsen (1998) a présenté des résultats tendant à confirmer Fhypothèse néo-malthusienne.

Les auteurs ont réalisé une analyse en panel sur un large nombre de pays dont certains d’Afrique sub-saharienne. Les changements climatiques de long terme sont supposés être capturés par des variables llustrant la rareté des ressources, telles que la détérioration de la terre, la déforestation et l’accessibilité à l’eau potable. Les estimations des auteurs les amènent à conclure que ces variables, ainsi que la densité de la population, ont une influence significative sur le risque d’observer une guerre civile.

Ces résultats de Hauge et Ellingsen n’ont toutefois pas été confirmés par l’ensemble des autres études. par exemple, Esty et al (1998), dans leurs travaux pour la phase Il de la « Political Instability Task Force » n’ont pas réussi à identifier un lien direct entre diverses PAGF atière de sécurité. Comme souligné par Gleditsch (2008), certaines études ont même abouti à des résultats qui peuvent paraitre contre-lntuitifs : par exemple de Soya (2002) a trouvé qu’une hausse du stock de ressources renouvelables tendait à accroitre le risque de conflit.

Au final, dans une étude très convaincante, Theisen (2008) a tenté de reproduire sans succès les résultats obtenus par Hauge et Ellingsen (1998), sur la base du même ensemble statistique, suggérant ainsi que l’approche de long terme liant rareté des ressources et risque en matière de sécurité doit être considérée avec précaution. ne des principales difficultés techniques des modèles de long terme concerne l’éventail des données à disposition.

Gleditsch et al (2008) indiquent en effet que l’hypothèse de la rareté des ressources est difficile à tester compte-tenu du faible nombre de variables statistiques mesurant son évolution, ainsi que par le degré de qualité des varlables souvent utilisées afin de mesurer l’accès à l’eau potable et le rendement des cultures. En outre, les caractéristiques susceptibles de capturer la capacité d’adaptation d’une population devrait en théorie être prise en compte dans le cadre de ces modèles.

La théorie néo-malthusienne explique qu’un accroissement de la densité de la population peut engendrer des problématiques en matière de sécurité, dans la mesure où les individus sont plus nombreux à se partager un stock de ressource en diminution. 6 évènement déclencheur d’un conflit apparaissent prometteuses. Les études visant à analyser les effets à court terme du climat se sont particulièrement concentrées sur les régions les plus pauvres du monde telles qu’en Afrique sub-saharienne, sous l’hypothèse que les conditions de vie dans ces régions sont plus sensibles aux variations climatiques.

Le rôle des variables climatiques en tant que déclencheur de guerre civile a notamment été documenté par Miguel et al (2004). L’intention initiale des auteurs était de donner une interprétation de la relation statistique souvent documentée entre la croissance du PIB et l’occurrence de conflit en Afrique sub-saharienne : une contraction du PIB dans les pays en développement peut être considérée soit comme une hausse du coût d’opportunité des individus les plus pauvres les incitant à rejoindre les groupes rebelles, soit comme un indicateur que l’Etat perd de son assise (voir Fearin et Laitin 2003).

Les précédentes entatives statistiques cherchant à vérifier laquelle de ces deux explications est la bonne étaient difficiles car les autres variables explicatives susceptibles d’être utilisées à la place du PIB pouvaient être déjà corrélées au PIB, entrainant un biais d’endogénéité. Au lieu de prendre la croissance du PIB comme variable, Miguel et al ont donc proposé de ne prendre que la partie de la croissance du PIB corrélée avec les précipitations : les précipitations étant clairement exogènes au modèle, la partie du PIB corrélée aux précipitations l’est aussi. Les résultats obtenus par faveur du premier