Si le PIB demeure un indicateur économique pertinent pour juger de l’accroissement de la production dans un pays, il présente de nombreuses limites intrinsèques qui en font un indicateur inadapté pour juger de l’état de bien-être ou de progrès d’une société. Les critiques faites au PIB ont été formulées depuis longtemps et la plupart des économistes et des comptables nationaux se disent parfaitement conscients de ses limites. Le problème, c’est la focalisation sur cet indicateur et le fait que sa croissance sait ésormais considérée comme l’alpha et l’oméga de nos sociétés modernes.
Cependant, cette façon de définir la richesse nationale et sa progression uni génère des non-sens impactent durablem Riches, mais de quoi or 3 to View e la production es conséquences tif et indlviduel. D’une manière générale, tout ce qui peut se produire et se vendre avec une valeur ajoutée monétaire va gonfler le PIB et la croissance, indépendamment du fait que cela ajoute ou non au bien-être individuel et collectif. La destruction organisée des orêts tropicales pour y planter du soja transgénique ou des végétaux destinés aux agro-carburants est bonne pour le PIB des pays concernés et po page pour le PIB mondial.
Peu importe que ce soit une catastrophe écologique et que les peuples Indigènes soient chassés manurien de tout cela n’est reflété dans le PIB. Car militari, le PIB est indifférent à la nature de l’activité génératrice de revenus : que ce soit une augmentation des ventes d’armes, d’antidépresseurs, ou une hausse des services thérapeutiques effectués à cause de ‘explosion du nombre de cancers, tout cela est compté comme « positif » par le PIB.
L’excès de profits des banques américaines (10 % des profits des entreprises en 1 980, 40 % en 2007) est encore bon pour la croissance du pays et la croissance mondiale. Les économistes James Tobin et William Nordhaus ont dénoncé ces absurdités à l’aide du concept de dépenses défensives. Ces dernières désignent des situations où le PIB augmente du fait d’activités qui consistent seulement à réparer des dégâts divers ommis par d’autres activités qui, elles aussi, gonflent le PIB (par exemple, dépolluer).
Il y a alors croissance économique mais aucune progression du bien-être puisqu’on ne fait, dans le meilleur des cas, que revenir au point de départ. Il faudrait pour cela traiter les dépenses défensives comme des consommations intermédiaires et non comme des produits finaux ajoutés au PIB. Par ailleurs, le PIB et sa croissance sont indifférents au fait que l’on pulse dans ajoutés au PIB. ‘on puise dans les stocks pour continuer à croître : on puise dans es ressources naturelles, on puise dans les ressources sociales et dans les ressources humaines. Plus généralement, notre comptabilité nationale n’est pas une comptabilité patrimoniale [1] : elle n’est qu’une vaste comptabilité d’entreprise, centrée sur les flux, avec des entrées et des sorties, qui laisse dans l’ombre ce qu’il advient du patrimoine – toujours considéré comme gratuit ou inchangé à l’occasion de la production.
Il est tout à fait possible qu’un enrichissement de la production nationale s’accompagne d’évolutions positives de l’état de santé e la population, de l’amélioration de l’état des ressources naturelles, des conditions de travail ou du degré de solidarité existant à un moment donné dans une société. Mais le contraire est tout autant possible et nous n’en tenons aucun compte.
Pour caricaturer, nous pourrions très bien nous retrouver un jour avec un « gros » PIB, un très fort taux de croissance et un nombre extrêmement élevé de morts par incivilités, une société totalement atomisée, des conditions de travail considérablement dégradées, un patrimoine naturel dévasté, etc.