Fiche de lecture Made in Germany de Guillaume Duval

MADE IN GERMANY Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine Alternatives Économiques a aussi écrit plusieurs ouvrages traitant d’économie dont celui qui nous intéresse : Made in Germany qui est paru en 2013. Dans ce livre Guillaume Duval se penche sur le modèle allemand par rapport à la France sous plusieurs points de d’étude, du fonctionnement des entreprises à l’éducation en passant par l’écologie En introduction, l’aut or 18 au fil de l’histoire. On pr le les années 80 puis le tats U que le président gus et Lehman Brother… nt été des modèles on en fut un dans ées 90 jusqu’à ce crédits subprimes inave, anglo-saxon et même chinois sur certains points, l’Allemagne reste l’État qui a fait un impressionnant « come-back’ sur la scene économique tant du coté de l’industrie que de la monnaie. Elle a été le modèle de réussite pour justifier les baisses de salaire et le démantèlement de l’État-providence par exemple. Mais en comparant cet État avec le notre, Guillaume Duval admet bien une chose : son succès économique est bien le produit de facteurs conjoncturels combinés à des caractéristiques structurelles bien propre à lui.

Dans son premier chapitre l’auteur a choisi d’étudier le thème uivant « Le modèle allemand ne date pas de Schroeder ». Ce der dernier étant le chancelier allemand de 1998 à 2005 qui a mis en vigueur nombre de réformes, ce chapitre s’intéresse donc aux fondations du pays, aux origines de sa situation actuelle. En effet ce sont les différences ancrees dans chaque pays et héritées de l’histoire qui influe sur nos sociétés et nos économies. Duval réfute l’hypothèse selon laquelle la cause des succès allemands soit les réformes antisociales de Gerhard Schroeder. remière partie s’intitule « Il n’y a (heureusement) pas de Paris allemand ». En effet en France tous les capitaux humains, financiers, culturels sont mal répartis sur le territoire. La capitale concentre tous les pouvolrs et tous les moyens, ce qui fait de la France un état centralisé autour de Paris et de quelques autres grandes villes. Notre territoire français est donc pour ainsi dire « en taches de léopard » et c’est pourquoi les réformes de décentralisation se développent (c’est-à-dire donner plus de poids et de responsabilités aux régions).

Or l’observation que Duval fait de cela chez nos voisins outre- Rhin, est que les richesses sont équitablement réparties. Il met n lumière plusieurs causes historiques : la première est que du fait de l’unification tardive de l’Allemagne et de son histoire mouvementée, le territoire a été décomposé, recomposé, la capitale du pays a changé (contrairement à la France où pendant plus de 600 ans les richesses ont été concentrées à Paris) ce qui donne un état décentralisé aujourd’ 18 600 ans les richesses ont été concentrées à Paris) ce qui donne un état décentralisé aujourd’hui.

La décentralisation est un processus d’aménagement qui consiste à transférer des compétences administratives de FÉtat vers des ntités distinctes de lui. * En seconde partie, « Un pays d’émigration sans colonies » Duval traite du rapport très spécial qu’a l’Allemagne par rapport au reste du monde. Tout d’abord l’auteur explique que les français n’ont jamais beaucoup émigré que ce soit au 18ème, 19ème ou 20ème siècle et cela malgré la possession de l’Algérie par exemple.

A l’inverse, l’Allemagne qui n’a jamais eu d’empre colonial à proprement parler a pourtant vu sa population émigrer en masse. Cette situation explique le succès allemand à l’exportation : en effet les firmes allemandes sont représentées par des émigrés arfaitement intégrés mais qui ont conservé la langue et les reflexes culturels et donc maintiennent un lien fort avec la patrie mère. Ils sont alors un support local efficace. Mais ce n’est pas tout, en raison d’une émigration forte et de l’absence de colonies, les allemands ont une attltude à l’étranger qul diverge de celle des français.

Quand les français comptent sur un gouvernement qui serait derrière eux pour vendre leurs produits, les allemands ont toujours eu l’habitude de partir vendre leurs produits seuls, sans compter sur l’appui d’un état. Le problème qui se pose Outre Rhin est la très faible natalité ce ui entraine le beso d’un état. qui entraine le besoin d’augmenter l’accueil d’immigrés (déjà trois fois supérieur par rapport à la France) et de surmonter les difficultés traditionnelles à les intégrer dans la société.

On voit donc que pour entretenir la croissance allemande il faut augmenter le facteur travail mais le taux de natalité est faible voilà pourquoi il faut se tourner vers l’émigration. * Puis Duval se penche sur le thème suivant : « Quand les corporations font de la résistance Et effectivement c’est une des grandes différences entre France et Allemagne : les orporations ont été bannies dans notre pays au moment de la Révolution alors que chez nos voisins il y a encore beaucoup de traditions de coopération entre entreprises dans des branches professionnelles très organisées.

Les critiques contre les corporations sont que cela bloque l’innovation et limite l’activité économique car ce système annule la concurrence. Mais en observant le débat sous un autre point de vue on peut aussi remarquer qu’en France la proscription des corporations a mené à un libéralisme trop poussé et à un excès d’indlvidualisme des entreprises. Or en Allemagne les égociations de branche permettent des accords valables en même temps pour toutes les entreprises du même secteur d’activité. Cela évite donc le « one to one » c’est à dire trop de situations particulières à un seul individu.

De plus les corporation 8 one » c’est à dire trop de situations particulières à un seul individu. De plus les corporations permettent de voir les enjeux sectoriels globaux plutôt qu’au niveau d’une seule entreprise. Contralrement à la France, l’État allemand limite au maxlmum ses interventions en droit du travail et en matière salariale pour aisser le champ libre à la négociation salariale. Ainsi en l’absence de convention de branche, les salariés allemands sont très peu protégés (par exemple il n’y a pas de salaire minimum).

C’est une menace pour la stabilité du modèle social allemand. Malgré les aspects négatifs, c’est cette capacité énorme de coopération interentreprises qui a permis l’établissement de normes (les normes DIN) qui, en permettant une standardisation plus poussée, a limité les couts de transaction et les incertitudes quant à la qualité des produits (certains pays ont même été obligés de s’aligner sur ces normes). En conclusion Duval énonce que cette absence de liens interentreprises est un handicap majeur pour la compétitivité de l’industrie française.

On voit ainsi que les institutions par leurs règles formelles ou informelles, influent sur la croissance. * Dans sa quatrième partie, l’auteur s’intéresse à une différence marquante en Allemagne par rapport à la France : le fait que « Centreprise n’appartient pas qu’aux actionnaires b. En effet la gouvernance des entreprises varie beaucoup dans chaque pays • en Allemagne l’association très forte des s PAGF s 8 entreprises varie beaucoup dans chaque pays : en Allemagne ‘association très forte des salariés aux décisions permet la négociation, les compromis.

A l’inverse en France les représentants des salariés n’ont qu’un faible pouvoir, ce qui entraine un style de management très autoritaire et hiérarchique. Pour confirmer cela, Duval explique qu’en Allemagne, si il y a restructuration par exemple, il faut l’accord du Comité d’Entreprise (CE) tandis qu’en France on ne demande que l’avis du CE. Ce qui dffère vraiment est la place importante des représentants de salariés pour les instantes dirigeantes en Allemagne alors qu’en France tous les pouvoirs et les nformations sont concentrés avec le PDG (d’ailleurs sans contre pouvoir, le PDG peut réaliser toutes ses lubies).

Cette situation entraine en France l’actionnariat de salariés, or si l’entreprise coule, les salariés perdent leur travail et aussi leur épargne. Chez nos voisins allemands pas besoin de cela pour avoir une place dans les instances de contrôle. La codétermination est positive pour tout le monde : elle protège les salariés et, pour le bénéfice de l’entreprise, permet de connaitre la réalité de l’entreprise.

Malgré cela cette organisation peut avoir des mauvais cotés : les irigeants ne peuvent entreprendre de stratégies discrètes, la corruption peut être favorisée (achat de représentants de salariés pour avoir un accord), avec de telles responsabilités cela peut entrainer des déviances, et dans 6 8 entrainer des déviances, et dans le cadre du développement de groupes allemands internationaux on peut se demander si un non allemand aurait sa place en tant que représentant de salariés ?

Enfin Duval décrit le système de la « banquindustrie » qui existait 20 ans auparavant (le lien étroit entre banquiers et industriels pour des financements, la frontière mince entre actionnaires et réditeur). Grâce à cette partie on peut voir les différents rapports sociaux en entreprise (entre hiérarchie conflit et coopération, entre organisation verticale ou horizontale) et le rôle des institutions. Dans la partie d’après, l’auteur traite du point suivant : La désinflation compétitive : une drogue dure Encore pour des raisons héritées de l’histoire, l’Allemagne a horreur de l’inflation (? cause de l’hyperinflation de 1922/23 et du trauma de la réforme monétaire d’après la seconde guerre, une seule génération d’allemands a perdu deux fois toutes ses économies). En onséquence, le rôle de leur banque centrale, la Bundesbank, est d’empêcher les dynamiques inflationnistes.

La lutte contre l’inflation entraine forcément une stabilité monétaire, donc elle favorise la hausse de l’épargne ce qui en retour améliore la popularité de cette politique car les rentiers ne veulent pas que leurs placements perdent de la valeur. Or malgré l’introduction de l’Euro en 1999, Schroeder relance et accentue des po 7 8 perdent de la valeur. accentue des politiques de désinflation compétitive par rapport aux autres pays européens. Cela handlcape l’activité en Europe t menace de créer un véritable désastre.

C’est pour cela que dans le nouveau cadre créé par FEuro, l’Allemagne doit modifier son approche de la question de l’inflation et ainsi accepter d’avoir plus d’inflation que d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie par exemple. On voit là le résultat du cycle du crédit sur les fluctuations économiques. En effet en menant une politique monétaire d’austérité, c’est à dire en augmentant les taux d’intérêt de la Banque Centrale, le résultat final sera une baisse de l’inflation. La sixième partie s’appelle « Les hommes et les femmes : e retard allemand En effet la société allemande est très traditionnelle, les femmes sont vues dans la société comme devant respecter la règle des trois K (Kinder, Küche, Kirche) c’est ? dire les enfants, la cuisine et l’église. Elles doivent souvent faire un choix entre travailler et devenir mère, et cette situation entretient un rapport étroit avec la très fable natalité allemande. Ainsi plus le taux d’emploi féminin augmente, plus le taux de natalité baisse.

Depuis les années 60 les choses ont changées, mais au niveau de l’emploi la société allemande est encore moins égalitaire que la otre que ce soit par rapport au temps de travail ou par rapport au salai 8 égalitaire que la notre que ce soit par rapport au temps de travail ou par rapport au salaire. De plus les hommes sont plus couverts par la négociation salariale alors que les femmes travaillent souvent dans des branches moins protégées par la régulatlon des salaires (comme les services par exemple).

Donc les salaires féminins sont bas (du fait aussi de l’absence de SMIC) et cela contribue à la compétitivité/coût. La subordination des femmes au travail s’observe aussi au sommet des entreprises : leur taux de femmes cadres upérieures indique que c’est le pays avec l’Inde qui est encore le plus misogyne dans le top management (ceci dans le privé mais aussi dans la haute fonction publique). En somme, Duval nous démontre que les allemandes sont dans une position moins favorable que les françaises.

Cela est lié à la question de la garde des enfants et de l’éducation. En effet à cause du faible niveau de dépenses publiques en Allemagne, il y a très peu d’infrastructures de garde par rapport ? la France et le fonctionnement des « kindergarten » et des écoles primaires n’est pas du tout adapté à des parents qui travaillent. De plus il y a résistance dans la société : confier son enfant à des institutions collectives et reprendre un temps plein est très mal vu dans tous les milieux de la société allemande.

Malgré tout cela les femmes allemandes ont une charge moins lourde de travail domestique qu’en France, ce qui leur permet d’avoir plus de temps pour la PAGF 18 de travail domestique qu’en France, ce qui leur permet d’avoir plus de temps pour la vie de la société : elles pèsent plus dans le monde associatif, dans les partis politiques (Angela Merkel). En conclusion de cette étude Guillaume Duval fat la remarque uivante : Les hommes dans l’industrie travaillent plus longtemps et bénéficient de services bon marché grâce aux femmes mal payées.

Et les dépenses publiques peuvent être limitées grâce aux femmes qui restent à la maison. On note des différences de comportement d’activité entre France et Allemagne et que l’État en choisissant d’intervenir ou pas dans certains domaines a une influence dessus. * Le septième paragraphe de ce premier chapitre s’intitule « Le diplôme ne fait pas tout » et s’intéresse aux grandes différences entre France et Allemagne quant au système éducatif et au mode d’insertion. En Allemagne il y a une prédominance de l’apprentissage et peu de jeunes qui s’orientent en études universitaires.

Les métiers industriels et manuels sont mieux vus et mieux valorisées, les formations d’apprentissage ne sont pas des formations au rabais et offrent des meilleures possibilités qu’en France, ce système d’enseignement est donc impossible à copier chez nous. C’est cette spécificité allemande qui a permit une rapide reconstruction après la guerre et la formation d’une puissance industrielle. Les apprentis sont mieux encadrés et pas laissés pour compte en Allemagne contrairement à la France car le