Commentaire Verlaine Le ciel est, par dessus le toit

Verlaine, poète du XIXe siècle, appartenant successivement au courant littéraire du Parnasse et du Symbolisme. Œuvre poétique Les Poèmes saturniens ; Jadis et Naguère ; Bonheur, Sagesse, Amour ; Les Fêtes galantes Verlaine a été condamné à deux ans de prison à la suite de deux coups de feu sur son ami Rlmbaud lors de leur voyage en Belgique, à Bruxelles. Après une violente dispute des deux hommes, Verlaine menace Rimbaud avant de lui tirer deux coups de revolver. Rimbaud ors sures.

Verlaine est arrêté et empriso é di dans la solitude ? Sni* to Bruxelles avant son t Problématique : « En ale, le poème évoque Pexpérience d’incarcération du poète de manière apaisée et symbolique ? » I-LJN REGARD CONSTAMMENT CONTRAINT Le regard du narrateur bute constamment sur des obstacles, le toit, l’arbre, même s’il s’efforce de les contourner en levant les yeux ou en faisant appel à son interprétation  » cette rumeur vient de la ville L’horizon figé, pris entre des lignes verticales (l’arbre) et horizontales (le toit) suppose un immobilisme forcé du poète.

C’est une vision restrictive qui procède par plans successifs et s’accroche aux détails, le toit et non les maisons, a palme et non la branche. L’alternance des articles définis et indéfinis le ciel, un arbre, la cloche, un oiseau repr reproduit le va et vient d’un regard qui passe du concret ? l’abstrait (le ciel, la cloche, la rumeur) d’un plan éloigné à un plan rapproché (l’arbre). Le poète n’a pas d’autres repères que ces trois éléments, le ciel, le toit, l’arbre. l- UN DECOR SYMBOLIQUE Dans ce décor réduit à quelques découpes symboliques, la palme et le mouvement berceur qui s’y rattache font figure d’emblème. Le rythme du poème est à l’image du balancement de cette feuille. Le rythme 8/4 imprime une respiration particulière au poème par des effets d’impulsion (8) et d’amorti (4). Le mouvement d’amorti est accentué par l’effet de sourdine inhérent au  » e  » muet (calme, palme, tinte, plainte). Le rythme fluide est modulé par les allitérations feutrées en s (ciel, si bleu, si calme) et l’écho assourdi des sonorités en  » on « ‘r  » an « ,  » in  » (qu’on, tinte, chante). e ciel bleu et calme renvoie à un univers limpide, transparent étrange dans les paysages verlainien beaucoup plus sombres et traduisant généralement une angoisse. Ill- L’EXPRESSION DE L’EXCLUSION Le malaise qui se cachait derrière le ciel si bleu et si calme (trop bleu, trop calme), la plainte de l’oiseau et l’immobilisme anormal du paysage trouve son dénouement dans les deux dernières strophes à travers trois thèmes liés ,l’exclusion, le remords et les larmes.

L’exclusion était déjà présente de façon suggestive dans la première strophe avec un horizon limité à un pan de ciel. On suppose que le poète se trouve d première strophe avec un horizon limité à un pan de ciel. On suppose que le poète se trouve dans un lieu fermé, isolé. L’exclusion devient explicite avec la répétition de l’adverbe de ieu  » là  » désignant un ailleurs à la fois proche et Inaccessible. Cet ailleurs est d’autant plus proche qu’il porte un nom  » la ville  » et qu’il a une existence sonore,  » la rumeur i’.

Cet ailleurs, ce  » la- bas qui se définit par des termes positifs  » la vie « ,  » calme ‘ simple « tranquille »,  » paisible », renvoie implicitement à un  » ici  » négatif non formulé explicitement comme l’univers carcéral. ‘ la vie  » qui suit son cours de l’autre côté du toit n’a de réalité que par rapport à l’univers morbide et cloisonné du poète prisonnier, de même que sa douleur sereine n’a de valeur que par rapport au umulte qui l’habite.

Verlaine se prend directement à parti  » qu’as- tu fait, ô toi que voilà  » et se juge sans complaisance responsable de sonbonheur perdu. CONCLUSION Ce poème est le regard lucide d’un homme conscient de sa faiblesse et qui confesse sans indulgence son âme qu’il connaît trop bien. Les larmes excluent toute idée de révolte et d’action au profit d’une passivité complaisante. C’est une poésie du remords et de l’aspiration à la liberté marquée par la pudeur et le dépoulllement à travers la pureté de lignes et de sonorités dont Verlaine ne conserve que les impressions.