Chapitre 5 : La gestion des stocks CHAPITRE 5 LA GESTION DES STOCKS 3. Introduction Le rôle des stocks dans une entreprise apparait souvent ambigu. Il est indéniable qu’ils ont un rôle positif de régulation du processus de production. Ils permettent de désynchroniser la demande d’un produit de la production. Hélas, ce rôle positif est largement compensé par plusieurs inconvénients majeu or 16 Sni* to View Rigidification de la production – il faut écouler les stocks ; Augmentation du délai moyen de production ; Immobilisation de moyens financiers importants ; Immobilisation de surface ;
La désynchronisation, due à la présence de stocks, permet de masquer de nombreux problèmes tels qu’une maintenance des machines insuffisante, une mauvaise planification… Il faut donc trouver un compromis afin d’obtenir ce rôle positif indiqué pour un coût minimal. Tel va être un des objectifs permanents de la gestion de production. (entre les machines) ; 4. Les stocks de produits finis. Comme nous l’avons dit précédemment, les stocks constituent ? la fois une nécessité et une lourde contrainte financière.
En moyenne, le coût annuel des stocks représente à 35% des capitaux immobilisés. Avant d’aller plus avant, il est important de réfléchir à la notion de stock afin de ne plus les considérer comme « un mal nécessaire La diminution des stocks est toujours corrélée à une réduction du délai de production. On ne diminue pas les stocks, les stocks se réduisent suite aux actlons menées sur le processus de production, telles que • La prévention des pannes de machines (maintenance) et l’apparition de produits défectueux (qualité) ; La réduction des temps de mise en route ; 66 Pr. B.
DAKKAK L’amélioration de la gestion de production dans l’entreprise par la mise en œuvre des éthodes que nous exposerons dans ce cours. 1. 3 Objectif de la gestion des stocks La gestion des stocks a pour finalité de maintenir à un seuil acceptable le niveau des s 16 performance accrue par une meilleure maîtrise des stocks. Cette gestion implique différents types d’opérations : Le magasinage avec entrées, stockage, sorties des articles ; La tenue d’un fichier consacré à la tenue des stocks ; L’imputation dans la comptabilité des entrées ‘sorties ; Le classement des stocks en catégories. . Classlfication des stocks 2. 1 Nécessité d’un classement Lorsqu’une entreprise gère plusieurs milliers d’articles, elle ne eut accorder à chacun des articles la même priorité dans sa gestion. une gestion des stocks est donc une gestion sélective : on ne gère pas de la même façon les fournitures de bureau et les articles destinés à la production. De même, dans un ensemble produit, la vis de diamètre 5 dont la valeur est faible ne sera pas gérée de maniere identique au corps du produit dont la valeur est très importante.
On note donc à ce niveau qu’il est nécessaire d’adopter une classification des produits selon deux critères : Critère de destination (fournitures de bureau, production, sennce après-vente) ; Critère de valeur (valeur cumulée des articles apparaissant dans les mouvements de stocks ou valeur en stock) 2. 2 Classement ABC 2. 2. 1 Principe du classem PAGF 16 représentent 80 % de la valeur totale des sorties, et les 80 % des articles restants ne représentent que 20 %. Ce classement est donc fondamental pour une entreprise, car il conditionne le type de gestion que l’on va appliquer à chacun des articles.
On peut effectuer ce classement ABC en se fondant sur deux critères : Valeurs des sorties annuelles en stocks ; Valeur en stocks. L’application simultanée sur les deux critères et la comparaison es résultats sont souvent très utiles pour mesurer la rigueur avec laquelle les stocks sont gérés. 67 Figure 1 : principe du classement ABC 2. 2. 2 Étude de la méthode sur un exemple L’exemple que nous présentons ci-après est limité à IO articles. Il est évident qu’un cas aussi simple ne nécessite pas de classification ABC.
Cependant, il permet de comprendre le principe du classement. Le classement ABC ne présente d’intérêt réel que lorsque le nombre d’articles étudiés est suffisamment élevé. Solt donc une entreprlse gérant 10 articles, et dont les valeurs de sorties de stock et les valeurs de stock ont les suivantes : Classement ABC sur les sorties Après avoir classé les artic ue les totaux des sorties différents articles, et en ordonnée le total des sorties, on obtient une courbe de Pareto dite courbe ABC (figure 2).
On note que les 2 premiers produits représentent 69 % de sorties totales et 20 % de nombre total d’articles. Ces produits pourraient constituer la classe A. Les produits représentant 97 % des sorties sont constitués de 60 % du nombre d’articles. Les artlcles 05, 07, 04 et 03 pourraient constituer la classe B. Ces quatre produits représentent 28 % des sorties pour 40 % des articles. Les 4 derniers articles formeraient la classe C représentant 3 % de la valeur totale des articles pour 40 % des articles.
Figure 2 : Courbe ABC sur les sorties Classement ABC sur les valeurs en stock Le même classement sur les valeurs en stock donnerait : 69 Ce qui donne la courbe suivante : Figure 3 : Courbe ABC sur les valeurs en stock On note que les 2 premiers produ ts représentent 78 % des sorties totales et 20 % du nombre total darticles. PAGF s 6 ne dintéresse qu’aux articles tournants, en excluant les pièces destinées au service après-vente pour des produits anciens, les deux lassements ABC doivent donner des résultats sensiblement identiques.
Cest notamment le cas de l’exemple susmentionné. En effet, il serait anormal de trouver un article représentant une part très faible pour les sorties et une part importante de la valeur en stock. De même, si un article a des valeurs en sortie importantes, il serait anormal de le 70 trouver dans la catégorie C en ce qui concerne les stocks. Ce serait probablement le signe d’un article prochainement en rupture, si ce n’était pas déjà le cas.
Les anomalies constatées par cette double analyse ABC devront être étudiées avec attention pour avoir si le fait s’explique ou s’il est Pillustration de la maxime suivante : « Plus il y a de stocks, plus il y a de manquants. » 4. Quantités économiques 4. 1 Position du problème et définitions Lorsque l’on souhaite approvisionner un produit, on cherche ? diminuer au maximum le coût de revient. Pour cela, il faut ménager : Le coût de stockage (on veut stocker le moins de prodults possible) ; Le coût de lancement (on veut approvisionner le moins souvent possible).
On veut en fait optimiser PAGF ge et coût de lancement, de stockage S Stocker un produit coûte cher. Les principaux frais comprennent : L’intérêt du captal immobilisé qui va de 5 à 15 % en fonction des années , Le magasinage, loyer et entretien des locaux, assurance manutention, environ 6 % ; La détérioration (de O à 10 % selon les produits) ; Les obsolescences (matériel périmé, vieilli, hors de mode). Afin de globaliser l’ensemble de ces frais, on calcule un « taux de possession » annuel t % par dirham de matériel stocké.
Le taux retenu varie actuellement de 20 à 35 % selon les catégories et articles. Certaines entreprises ont un taux de possession supérieur à 100 % du fait de la très rapide obsolescence de leurs produits matériel informatlque par exemple). 4. 1. 2 Calcul du coût d’une commande ou d’un lancement L Le coût d’une commande à rextérieur s’établit en calculant le total des frais de fonctionnement du service achat et du service réception achat On divise ce total par le nombre total annuel de lignes de commandes (c’est-à-dire un article unique, une quantité, un prix. n délai). Ce coût varie de presque rien ? plus de 150 DH si, par exemple, les discussions techniques et mises au point doivent aboutir à la définition d’un cahier des charges. Le coût de lancement comporte les frais administratifs. On divise les frais annuels du service ordonnancement par le nombre de lancements effectués. Il comporte épalement les c PAGF 7 OF l’immobilisation de la machine. Dans certains cas s’ajoutent des frais importants de purge, de nettoyage…
Coût annuel d’approvisionnement ou de lancement A 71 On parle de coût annuel d’approvisionnement ou de lancement selon qu’il s’agit d’un achat ou d’un lancement en fabrication. Le coût annuel d’approvisionnement est le total des coûts de lancement pour un artlcle sur une année. A = L x Nombre d’approvisionnements 4. 2 Minimisation du coût total C Pour résoudre ce problème, on établira les hypothèses simplificatrices suivantes : 1 . Les coûts sont proportionnels au nombre de pièces achetées (il n’y a pas de rabais pour quantité). 2.
Il n’y a pas de pénurie (pas de coût pour rupture de stock). 3. La demande est régulière. 4. Les coûts de stockage et de commande ou lancement sont définis et constants. Soient N le nombre annuel de pièces consommées et Q la quantité approvisionnée ou lancée à chaque période. Si on suppose la demande régulière, le stock moyen est Q/2. En considérant la première hypothèse, sa valeur est (Q/2)a : si a est le coût de la pièce. Compte tenu du taux de possession défini au S 4. 1 . 1 de ce chapitre, le coût de stockage est donc .
Figure 4 : Coût économique et quantité économique Le nombre de commande est N/ d’où un coût d’approvisionnement : gestion des stocks Le coût total est donc : On cherche la quantité Q qui rend ce coût le plus faible possible. Le minimum de C correspond ? , soit : Cette expression, appelée «formule de WILSON », donne la quantité économique d’approvisionnement Qe. Application numérique 4. 3 Cas des remises Dans l’application que nous venons de traiter, le coût des produits est supposé constant quelle que soit a quantité de produit approvisionnée.
Ce n’est pas toujours le cas, il y a parfois des remises en fonction de la quantité. Le calcul de la quantité économique diffère alors légèrement par rapport au cas précédent. Le coût total n’est pas une courbe continue comme dans le cas précédent, mais la succession de plusieurs courbes (figure 5). L’optimum n’est pas forcément la quantité économique. Étudions ce cas à partir d’un exemple. Une entreprise veut approvisionner un produit dont la consommation annuelle est N 20 000. Les tarifs sont les suivants : 73 Figure 5 : Cas des remises Calcul de la quantité économi ue our 0,85 € pour les obtenir à 0,85 E).
Calcul de la quantité économique pour 1 € La quantité économique fait partie de la zone de validité du prix. On calcule alors le coût total pour cette quantité 74 Calcul du coût total pour la quantité de rupture (Q3 = 4 000) Le coût total pour la rupture C3étant inférieur au coût total pour 1 € (C2), on retiendra comme quantité: Q3 = 4 000 et il y aura 20 000/4 000 5 réapprovisionnements par 5. Méthodes de réapprovisionnement 5. 1 Introduction Une entreprise doit posséder en temps voulu les matières et les roduits nécessaires à la production, ? la maintenance et à la vente.
Pour cela, il faut déterminer quelles quantités commander et à quelles dates, afin que le coût global soit le moins élevé possible. Ce problème est naturellement indissociable de la gestion des stocks. Cette politique étant fondée sur des prévisions (peut-être incertaines), le mode de réapprovisionnement choisi doit faire preuve d’une grande souplesse pour qu’il puisse être adapté en cas d’erreurs de prévision. Les différents modes d’approvisionnement s’articulent autour de deux paramètres :