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Thème : Les conditions de travail des femmes au Québec au XIXe Siècle Caractéristiques du travail des femmes • Lieu et proportion des femmes ouvrières – Québec, Montréal et dans l’ensemble du Québec. – À Québec, en 1 891, un ouvrier de manufacture sur cinq est une femme. À Montréal et à Québec, près d’un ouvrier sur trois est en fait une ouvrière parce qu’une grande partie des industries employant des femmes sont situées dans ces villes. – De 1871 à 1891, la proportion des femmes chez les employeurs industriels diminue de passant de 33% à 28%. ?? Type d’emploi – Les femmes sont e au rf dans les usines de te Ier Snipe to View nextÇEge de tabac et de caout Ailleurs qu’à Montr stries du vêtement, res de chaussures, ment dans des manufactures d’allumettes, des conserveries de poisson et des conserveries de fruits et légumes. – Les métiers féminins sont peu variés et les exceptions (femmes travaillant dans les métiers « non traditionnels D) servent ? camoufler le faible éventail professionnel des femmes même par les féministes de l’époque. Dans les filatures de coton une ouvrière surveille en moyenne quatre métiers à tisser. Ce travail ne demande pas une force onsidérable, il requiert surtout une attention soutenue, une concen Swipe to vlew next page concentration de tous les instants pour déceler les manques dans les tissus et une grande rapidité. • Horaire de travail – La vie ouvrière est très dure. La journée à fusine débute dès 6h30 et ce, six jours sur sept. – Les retards et les absences sont punis.

Pour se détendre un peu, il faut attendre à midi et, après cette pause, le travail reprends jusqu’à 18h30 ou 19h. • Salaire et travail à la pièce La plupart des femmes sont payées à la pièce et non à l’heure. Travailler à la pièce signifie adopter un rythme de travail de plus en plus accéléré si on veut augmenter son salaire ou bénéficier de la prlme de rendement. Travailler à la pièce, c’est aussi être ? la merci de bris de machine sans compensation salariale, ou se retrouver devant des machines arrêtées parce que l’usine enregistre une surproduction. La discrimination salariale se camoufle déjà derrière un sexisme prononcé. Certaines entreprises maintiennent une stricte division sexuelle du travail en payant les femmes au rendement e les hommes à la emaine. – Les salaires des femmes sont très bas et inférieurs à ceux des hommes. 1 . Salaire établi à partir des témoignages devant la Commission d’enquête sur les relations de travail. – Les salaires des femmes varient beaucoup selon l’âge et l’occupation.

L’historienne Trofimenkoff, qui a analysé les dépositions des femmes qui ont témoigné devant I L’historienne Trofimenkoff, qui a analysé les dépositions des femmes qui ont témoigné devant la Commission sur les relations entre le captal et le travail, rapporte qu’une fille de 14 ans gagne $ par semaine dans une imprimerie, l’ouvrière de 20 ans d’une filature de coton touche 4$, la couturière d’expérience, 7$ et enfin, la contremaîtresse d’une tannerie, 10$ par semaine. s salaires des apprenties ou des jeunes ouvrières inexpérimentées sont encore moins élevés. • Salubrité et environnement de travail – Dans les filatures, la température est élevée, les machines bruyantes et l’air poussiéreux. • Règlements, amendes et châtiments – Le molndre retard entraine d’importantes coupures de salaire. es erreurs d’inattention ou les maladresses sont punies d’une mende qu’on déduit à la source sur le salaire. s punitions peuvent être aussi être physiques. Par exemple, Georgina Loiselle, 18 ans, ouvrière apprentie dans une fabrique de cigares, est battue par le propriétaire parce qu’elle refuse de fabriquer 100 cigares en surplus. Dans cette même fabrique, on a aussi l’habitude d’envoyer au black hole, espèce de cachot au sous-sol de la fabrique, des apprentis trouvés coupables de vols de cigares ou d’absences au travail. Dans bien des cas, la sévérité des employeurs face aux enfants ne devait apparaître aux intéressés que comme un simple rolongement de la di enfants ne devait apparaître aux intéressés que comme un simple prolongement de la discipline familiale, encore marquée par l’autoritarisme des parents. Revendications • Grèves es femmes ne sont pas totalement indifférentes à leurs conditions de travail. – La première grève importante dans le textile a lieu en 1880 aux moulins Hudon d’Hachelaga.

Elle est menée par 500 ouvrières qui réclament des augmentations de salaire et des réductions d’heures de travail. – Jusqu’en 1 900, la Montréal Cotton de Valleyfield connait, quant ? lle, sept grèves; or, dans cette usine où plusieurs conflits sont violents, la majorité des ouvriers sont des femmes. À côté de ces grandes grèves, on signale de nombreux petits conflits spontanés. – Ces grèves spontanées, sortes de «jacqueries industrielles», sont très fréquentes au 19e siècle, et c’est souvent en dehors de tout soutien et de toute organisation syndicale que des ouvrières protestent. ?? Organisations syndicales L’organisation syndicale les Chevaliers du travail, qui regroupe les ouvriers non seulement par métiers mais aussi par industries, st sensible aux problèmes du travail féminin. Elle compte même dans ses rangs des chômeurs et des ménagères. – Dans son manifeste publié en 1887, l’organisation syndicale les Chevaliers du travail exige « qu’on mette en application le principe : à travail égal, salaire égal p PAGF du travail exige « qu’on mette en application le principe : ? travail égal, salaire égal pour les deux sexes ». Le Parti socialiste ouvrier adopte une résolution similaire dans son manifeste de 1894 et exige même le « drolt de suffrage universel et égal pour tous sans considération de croyance, couleur ou sexe Intimidation • Pressions sociales – Les salaires inférieurs des femmes exercent une pression à la baisse sur les salaires masculins, car cette main-d’œuvre sous- payée est dans plusieurs secteurs industriels en concurrence directe avec la main-d’œuvre masculine. Alors qu’une partie du mouvement ouvrier veut en finir avec cette concurrence en réclamant des salaires égaux pour les femmes, une autre partie s’oriente plutôt vers une dénonciation du travail des femmes et préconise leur retour au foyer. • Pressions des patrons – Les ouvrières de la Stormont Cotton Mills de Cornwall qui rotestent contre leurs conditions de travail se font répondre que les remplaçantes sont nombreuses. – Une ouvrière qui témoigne contre son employeur en Cour perd son emploi. La répression contre les indociles est vive. – Devant la Commission du travail, 42 p. 100 des Canadiennes témoignent sous l’anonymat alors que seulement 2 p. 100 des hommes taisent leur nom. Normes du travail • Loi sur les nombres d’heures travaillées – Ce n’est qu’en 1885 que la journée de tr travail – Ce n’est qu’en 1885 que la journée de travail des femmes sera limitée à 10 heures par jour et à 60 heures par semaine. Cette loi étant fort mal observée, les journées de 12 ou 13 heures ne seront pas rares jusqu’à la fin du siècle. ?? Enquête sur la condition ouvrière – La Commission royale d’enquête sur les relations entre le capital et le travail, qui avait pour mandat d’étudier la condition ouvrière, a quasiment évacué les problèmes des ouvrières. – Tout d’abord, les femmes ne constituent que le 1/10 des témoins au Québec alors qu’elles forment le 1/5 des ouvriers. – À cette sous-représentation numérlque s’ajoute un biais dans les questions posées aux femmes. Exemple de questions posées par les commissaires : Y a-t-il des toilettes séparées?

Y a-t-ils des filles enceintes? – L’historienne Trofimenkoff rapporte que les commissaires cherchent la dimension scandaleuse ou immorale du travail en manufacture. Comme peu de témoignages viennent confirmer cette présumée immoralité du travail en usine, cette commission d’enquête a réussl à passer à côté des condltlons de vie et de travail des ouvrières et a évité le débat de fond sur l’exploitation des ouvrières en considérant le travail féminin comme une question morale.