1-1 DÉFINITIONS Le schéma corporel se définit comme étant la représentation que chaque individu se fait de son corps, afin de lui permettre de se situer dans l’espace. L’acquisition de ce schéma corporel permet d’établir les frontières du corps et de mieux en situer les Imites ; mais cette délimitation se projette aussi hors du corps : dans les vêtements ou dans le reflet du miroir. Le SCHÉMA CORPOREL se constitue sur la base d’informations proprioceptives (position du corps et mouvement – notamment vestibulaires, musculaires, articulaires, tendineuses) et extéroceptives (Visue ont le corps est et s ga or 7 spatialité corporelle.
Cest un schéma an Sni* to View . II exprime la façon Il est synonyme de u corps. Anatomique en ce qu’il retlete la perception qu’a un individu des rapports des différentes parties de son corps entre elles et avec son environnement. Fonctionnel en ce qu’il exprime la perception qu’a ce même individu de la mécanique de ce corps biologique. Sa richesse dépend de la diversité des expériences motrices vécues.
Mais si la notion de schéma corporel se situe du côté du sensible (somato-esthésie), elle se situe également du côté de a conscience (de soi) car il est le résultat de la connaissance, de la représentation et du vécu que le sujet a de son propre corps. Il s’élabore lentement (il est achevé vers 11-12 ans) et avec la maturité il représente ce que le sujet vit, ce qu’il expérimente, corps diffère du schéma corporel en ce qu’elle correspond à la représentation mentale de ce qu’est notre corps-expression. Elle se réfère à des échelles de valeurs, esthétiques ou sociales.
L’image du corps est propre à chacun: elle est liée à l’histoire du sujet. Elle est inconsciente, support du narcissisme. Elle se structure par la communication entre sujets et constitue la synthèse de nos expériences émotionnelles. L’image corporelle renvoie donc au regard de l’autre sur soi, en même temps qu’à l’idéal de soi que l’on souhaite voir briller dans le regard des autres. Elle nait également des expériences agréables ou douloureuses, au travers le regard des autres, dans la rencontre du corps des autres.
Toucher son propre corps, découvrir où il réagit au plaisir ou ? la douleur, découvrir comment l’utiliser dans son rôle moteur contribue à en structurer l’image. La peau a une fonction mportante dans la formation de l’image du corps. Cette fonction est d’autant plus importante que la peau a été suffisamment stimulée par la mère au cours du développement du nourrisson. L’image de soi relève du schéma corporel, mais elle peut aussi s’éloigner de la réalité objective du fait de l’idéalisation de ce qu’elle voudrait être.
La psyché prend alors le pas sur la perception anatomo-physiologique. L’image de l’apparence extérieure du corps et le schéma corporel ne coincident alors pas obligatoirement. La conception que l’individu a de l’image de son corps est souvent beaucoup plus onction de la qualité de l’investissement libidinal de ce corps que de la réalité. Le « Moi idéal », cette image idéale de ce que nous voudrions être mais de ce que nous ne sommes p PAG » rif 7 Le « Moi idéal », cette image idéale de ce que nous voudrions être mais de ce que nous ne sommes pas, en est un exemple.
A cause de ce déphasage entre l’image et la réalité, le corps peut devenir source de culpabilité et de honte. Car l’image du corps joue un rôle important dans la socialisation de l’individu tout au long de sa vie. DOLTO : Puis, parmi les psychanalystes, c’est peut-être Françoise DOLTO L’image inconsciente du corps. 1984. p. 18) qui a le mieux précisé sa conception des notions d’image inconsciente du corps et de schéma corporel. pour la psychanalyste le schéma corporel réfère le corps actuel dans l’espace à l’expérience immédiate.
Il est en principe peu sensible aux variations interindividuelles : à âge égal, il sera le même pour les différents individus. A l’inverse, l’image du corps, qui est toujours inconsciente, est propre à chacun : elle est liée au sujet et à son histoire. Elle représente la synthèse vivante des expériences émotionnelles du sujet. Elle est constituée de l’articulation dynamique d’une image de base, d’une image fonctionnelle et d’une image des zones érogènes, lieu privilégié d’expression des pulsions. -2 LES TROUBLES DU SCHÉMA CORPOREL C’est la découverte des localisations hémisphériques de certains syndromes neurologiques qui vient appuyer l’hypothèse, reprise à Bonnier (1898) et formulée par Head dans les années 20, de l’existence d’un « schéma corporel Afin de rester dans le contexte de ce chapitre, nous utiliserons le terme neurologique de trouble somato-gnosique comme synonyme de trouble du PAGF3C,F7 corporel La somatognosie est la connaissance que l’on a de son corps et des relations entre ses différentes parties.
Un mauvais schéma corporel est souvent associé à un trouble de la structuration spatiale (mauvaise latéralité, difficultés de repérage spatial). Cette représentation corporelle et l’utilisation des parties du corps sont perturbées chez les enfants déficitaires, par exemple, dans le des dyspraxies (trouble des coordinations motrices). Parmi les troubles décrits, l’hémi-asomatognosie (méconnaissance d’une moitié droite ou gauche de son corps) est liée à une lésion ou à une tumeur dans la région pariétale scendante (ou aire post-centrale) du cerveau, considérée comme le siège de la somesthésie (perception du corps).
Des connexions de l’aire somesthésique avec d’autres zones sensorielles (aires temporales de l’audition, aires occipitales de la vision), mais aussi avec le thalamus, permettent de supposer que la coordination des diverses informations sensorielles est assurée par un ensemble de régions du cerveau (appelées parfols globalement « aire du schéma corporel Des connexions entre aires corticales sensorielles et motrices (cortex préfrontal, supposées permettre la prévision et le contrôle des mouvements olontaires, par exemple) suggèrent l’existence de véritables « unites sensorimotrices » corticales Le sentiment d’unité et d’individualité du corps propre serait donc le résultat de l’intégration neurologique de ces sensations et d’un investissement affectif de rensemble du corps.
S’appuyant sur des données cliniques très diverses (sensations de membre-fantôme chez les amputés, troubles corporels d’ordre perceptif (agnosies) (sensations de membre-fantôme chez les amputés, troubles corporels d’ordre perceptif (agnosies) et d’ordre moteur (apraxies), sentiments de dépersonnalisation, hypocondrie… , Schilder (1935) essaye de comprendre ces perturbations en se référant à la fois aux connaissances neurologiques et aux points de vue psychanalytiques de l’époque. C’est p. Schilder qui assoit dès 1935 puis dans son livre « L’image du corps » (1968), le concept d’image du corps sur des fondements psychanalytiques, en articulant la réalité biologique du corps avec sa réalité érogène et fantasmatique. -3 LES TROUBLES DE L’IMAGE DU CORPS L’image du corps, comme nous l’avons vu, résulte d’informations neurologiques et dune construction psychique auxquelles nous ouvons ajouter l’investissement libidinal qui en est fait. Un défaut de perception de l’information, une construction fragile ou un mauvais investissement libidinal peuvent provoquer : • un sentiment de désagrégation, d’éclatement du corps : « je suis cassé », « déchiré ». • la sensation pour le sujet de ne plus se reconnaître dans le miroir. • une impression d’anormalité d’une ou de plusieurs parties de son corps en fonction de l’investissement conflictuel qu’il en a fait (dysmorphophobies). • On sait que des « sensations-fantôme » (douleurs, fourmillements… persistent longtemps après l’amputation d’un embre ou l’ablation d’un sein (chez un tiers à la moitié des femmes ayant subi une mastectomie). Schilder les attribue à la persistance du schéma corporel antérieur du patient (la zone amputée y est encore représentée), mais aussi à son image du corps (les illusions concernant la survie de la région perdue sont necessal son image du corps (les illusions concernant la survie de la région perdue sont nécessaires au maintien d’une image de soi intacte, au moins temporairement), ce qui est un point de vue très actuel. La période de l’adolescence va être propice à certalnes erturbations de l’image du corps, notamment parce que les transformations corporelles ne correspondent pas toujours ? l’image psychique.
Deux grandes perturbations de l’image du corps : l’anorexie et l’obésité. L’anorexie apparaît chez les filles entre 12 et 15 ans : hantise de grossir, valorisation de la minceur qu’elles recherchent comme une valeur absolue. Maigrir, c’est pouvoir s’affranchir du corps, c’est rédulre les désirs localisés dans le corps. L’anorexie constitue une défense contre la dépendance familiale, un refus des transformations pubertaires. Le corps se désincarne pour devenir garant du narcissisme. L’obésité peut apparaître chez les enfants relativement jeunes. Elle va jouer un rôle différent selon les sexes, certains auteurs disent que l’obésité de la fillette est une sorte de déni de castration.
L’obésité chez le garçon apparaît comme une protection passive de l’angoisse de castration. L’expérience de la maladie va entraîner une atteinte du schéma corporel dans le sentiment de soi. Ce qui intéresse le psychologue n’est pas la motricité proprement dite mais le corps dans son ensemble. C’est-à-dire, le corps en tant que réalité psychique, réceptacle de la perception, des ?motions, partie du moi se constituant sous forme d’une image, lieu des expériences agit et vécues, le corps lié aux aléas de l’imaginalre fondé par la place et le déslr de l’autre. Les troubles psychomoteurs sont étro aléas de l’imaginaire fondé par la place et le désir de l’autre.
Les troubles psychomoteurs sont étroitement liés aux problèmes affectifs et psychologiques, à l’histoire du sujet. La notion de trouble psychomoteur est difficile à cerner du fait de l’intrication des facteurs en jeu, du caractère évolutif des manifestations, de la multiplicité des formes et contenus. Les troubles psychomoteurs sont un ensemble de symptômes mais ne relèvent pas d’une pathologie particulière. Pour résumer : Le schéma corporel s’élabore chez l’enfant par la coordination des facteurs suivants . -une connaissance de son propre corps ; -les relations avec les autres ; -l’orientation spatio-temporelle ; -la structuration spatio-temporelle.
Un schéma flou et mal structuré, entraîne : -du côté de la perception, un déficit de la structuration spatio temporelle (difficultés d’adaptation, difficultés d’apprentissage : structuration, rythme, écriture, mathématique) ; du côté de la motricité, maladresse et incoordination (production orale, écrite) ; -du côté de la relation avec autrui, l’inhibition, l’insécurité et l’agressivité (difficultés de construction des connaissances, difficultés dues à l’absence d’interaction avec les autres). Les conceptions varient entre les différentes chapelles du savoir, de la science médicale à celle de l’éducation, de la psychologie génétique à la psychanalyse, mais pour autant, chacune d’entre elles évoque bien un mécanisme intégrateur produisant une image, une connaissance, une conscience unitaire du corps ou de la personne.