Fiche Lecture Margaret Mead Moeurs Et Sexualit En Oc AnieDV

Fabienne THORAL-JANOD EPE CCF – Promotion Constellation 2013 Date de lecture : 3eme trimestre 2014 FICHE DE LECrURE IDENTITE DE L’OUVRAGE AUTEURS Margaret Mead – 2014 Née en 1901 à Philadelphie, dans une famille aisée et cultivée, elle a marqué l’anthropologie du 20ème siècle. Elève de Franz Boas et de son assistante Ruth Benedict, elle part dès 1925 à Samoa.

Marquée, dans sa famille, par une longue ligné é leur vie avec or 32 intensité et détermin a personnalité engagé ur s nombreux mouveme conférencière prolifi rès ers, participant à de Ile articles), utilisant les médias pour populariser ses multiples ombats. Elle-même mariée trois fois, un de ses domaines d’étude privilégiée est l’éducation, les droits des femmes, la sexualité. Son engagement personnel sur ces sujets sera critiqué et l’objectivité de ses investigations sera mise en cause.

Claude Lévi-Strauss qui l’a souvent soutenue a dit : « Elle se croyait chargée d’une mission pour améliorer le sort de l’humanité.  » Féministe convaincue, là aussi sa position a fait débat. A l’opposé de tout égalitarisme dogmatique, elle insistait plus sur la différence des genres et sur l’accomplissement personnel. Les communautés homosexuelles méricaines se sont emparées de ses thèses trouvant un fondement scientifique à leurs critiques de la société comportement humain. ? Elle prend également parti pour l’hypothèse de la bisexualité innée. En 1983, cinq ans après sa mort, l’anthropologue néo-zélandais Derek Freeman réfute les principales conclusions de Mead à propos de la sexualité au sein de la société samoane. La dispute Mead-Freeman devient une controverse universitaire majeure, nombre d’universitaires prenant parti pour l’un ou l’autre. TITRE Trois sociétés primitives de Nouvelle-Guinée in Mœurs et exualité en Océanie Paris, Pocket, Terre humaine Poche, 201 2 (1ère édition française : 1963), 606 p.

GENRE Anthropologie, ethnologie, sexualité CONTENU MOTS-CLÉS Différence sexuelle, tempérament sexué, diversité, éducation, conditionnement, domination, différenciation, comportement social, inné, inadaptation sociale, normes, liberté, individualisme PHRASES-CLES « Cette coopération des hommes et des femmes-tout différents qu’ils soient sur le plan physiologiques et dans leurs capacités respectives- dans une aventure commune ? caractère altruiste, au bénéfice de la génération age 1 sur 12 suivante, voilà le thème central en fonction duquel s’organise la vie arapesh » p 37. ? L’objectif de mes recherches en Nouvelle-Guinée était dune part de découvrir dans quelle mesure les différences de tempérament entre les sexes sont innées et jusqu’à quel point elles sont déterminées par la société, d’autre part d’examiner dans le détail, les mécanismes d’éducation qui leur sont 9. PAGF 9 féminin peuvent si aisément être typiques des hommes d’une tribu, et dans une autre, au contraire, être rejetées par la majorité des hommes comme des femmes, nous n’avons lus aucune raison de croire qu’elles soient irrévocablement déterminées par le sexe de Hindividu » p 312. ? Ce qui, à l’origine, n’était qu’une nuance du tempérament s’est transformé, sous l’influence sociale, en une caractéristique essentielle et inaliénable d’un sexe » p 318. Lorsque les parents définissent comme féminine une façon de s’asseoir, de réagir à une réprimande ou à une menace, de jouer, dessiner, chanter ou peindre, ils façonnent certes la personnalité de leur fille, mais du même coup, celle de son frère. Dans aucune société, il n’est possible ‘obliger les femmes à se conformer à un type de personnalité particulier(… sans faire violence à l’individualité de bien des hommes » p 344 « Aujourd’hui, grâce aux procédés anticonceptionnels, aucune femme ne devrait être mère contre son gré » p »344. « Abolir la distinction entre la personnalité type des hommes et celle des femmes, c’est, dans une certaine mesure, supprimer toute expression d’un type de personnalité jadis considéré comme exclusivement féminin ou exclusivement masculin : c’est nécessairement appauvrir la société » p 347. ? Con peut concevoir qu'(… une civilisation puisse reconnaître droit de cité à des formes de tempéraments aussi nombreuses que variées, les provoquer même et asseoir ses fondations sur la diversité même des prédlspositions qu’elle cherche artlficiellement aujourd’hui soit ? décourager, soit à cultiver, selon le cas » peso. ? Si nous voulons assister à l’avènement d 9 soit à décourager, soit à cultiver, selon le cas » « Si nous voulons assister à l’avènement d’une civilisation plus belle, plus riche et plus variée, il nous faut accueillir toute la gamme des virtualités humaines, édifier une ociété moins arbitraire, où le génie de chacun trouvera la place qui lui convient » p 353.

RESUME Margaret Mead arrive en décembre 1931 en Nouvelle-Guinée où elle s’intéresse à trois groupes, les Chambuli, les Mundugumor et les Arapesh qu’elle étudie en les comparant avec les sociétés américaine et européenne sur la question des « tempéraments » particuliers des hommes et des femmes. De retour aux États-Unis au printemps 1933, elle publie « Sex and emperament in Three Primitive Societies » en 1935 traduit en français en 1963.

Dans « Trois sociétés primitives de Nouvelle-Guinée l’auteur nalyse, à partir de ses observations de terrain, les différences de caractère entre hommes et femmes. Margaret Mead dlt avoir eu comme objectif initial de mettre à jour des tempéraments différents liés au sexe. Ainsi, chez les Arapesh, la société s’organise en fonction de l’éducation des enfants dans un climat de bienveillance, d’attention portée à l’autre, d’entraide, ensemble de valeurs partagées par les deux sexes.

A l’apposé, chez les Mundugumor, l’agressivité, la méfiance et l’individualisme régissent l’ordre social des hommes comme des femmes. Enfin, chez les Chambuli, les omportements sont différenciés en fonction du sexe. Dans cette société pourtant patrilinéaire, les hommes, des artistes, vivent entre eux dans un climat de page 2 sur 12 rivalité alors que les fem 9 dans la solidarité et dans un climat de Page 2 sur 12 rivalité alors que les femmes travaillent dans la solidarité et détiennent les pouvoirs économique et social.

De ces obsewations, Margaret Mead conclut que ces comportements ne sont que des variantes du tempérament humain intériorisées de façon plus ou moins forte par chaque sexe en fonction des injonctions de la société. Les différences entre les sexes sont donc culturelles. Ainsi, les rôles sexués observables en occident (mâle dominant et femme soumise) ne sont qu’une variante parmi une infinité de posslbilités dans le rapport entre les sexes. ANALYSE Margaret Mead expose dans fintroduction sa démarche.

Souhaitant travailler à la fois sur le conditionnement social des individus et sur l’existence d’une différence de comportement social en fonction du sexe, son travail d’observation va la conduire à montrer que les comportements rattachés à tel ou tel sexe ou aux personnes onsidérées comme inadaptées en fonction des sociétés ne sont que des varlantes du comportement humain. Pour son étude, Margaret Mead fait le choix de sociétés qualifiées de primitives qui sont plus simples ? décrypter du fait de la moindre influence de mouvements historiques et contradictoires et de l’absence du poids de la tradition écrite.

Ces civilisations primitives présentent donc un caractère plus homogène (du fait notamment de leur taille réduite) qui ne permettent de développer que quelques capacités de l’homme en en valorisant certaines et en en penalisant d’autres. A l’origine, des aleurs auraient été adoptées et au fur et ? mesure des générations, ces valeurs se sont ancrées dans la structure de la société, son PAGF s 9 fur et ? structure de la société, son organisation à tous les niveaux donnant à chaque individu des normes de vie lisibles et sécurisantes.

Ces normes peuvent varier en fonction du sexe et/ou de l’âge et/ou de la beauté et/ou la place dans la fratrie et/ou de caractéristiques variables comme par exemple les conditions de la naissance. L’auteur annonce dès l’introduction que dans les trois sociétés étudiées, la différence des sexes c’est-à-dire le fait iologique, est interprétée de façon divergente.

Si d’une différence basée sur une réalité biologique, on en déduit des comportements sexués types complètement divergents d’une société à l’autre, cela ne peut-il pas signifier que ces comportements ou fonctions que nous croyons innés ne sont en réalité que des constructions de la société ? Dans son étude des trois sociétés, l’auteur va montrer comment filles et garçons sont élevés, grandissent en incorporant des règles et des comportements types en fonction du moment de la vie, de l’événement.

Margaret Mead introduit ?galement un autre élément : dans nos sociétés nord- américaines et européennes, la différence de comportement liée au sexe s’entend le plus souvent par une opposition entre l’homme dominant et la femme dominée dans les sociétés patriarcales majoritaires et la femme dominante et l’homme dominé dans les sociétés matriarcales minoritaires. L’auteur va nous montrer qu’il existe bien d’autres variations que celles-ci. Dans trois parties assez inégales, Margaret Mead décrit successivement les trois sociétés.

En effet, les Arapesh sont traités beaucoup plus en détail, 6 9 ont traités beaucoup plus en détail, le travail ethnographique ayant été réalisé par ses soins contrairement aux Mundugumor et aux Chambuli. J’al cholsi pour simplifier l’analyse de présenter ces peuples sous la forme d’un tableau comparatif sur les thèmes suivants : les conditions de vie, l’éducation des enfants, la répartition des rôles, la sexualité, la condition des personnes inadaptées dans ces sociétés.

Les Arapesh des montagnes Les Mundugumor Les Chambull Quelles conditions de vie ? Quels modes de relatlon, quelle filiation dans cette société ? Ils constituent une tribu parlant la Les Mundugumor vivent dans les Les Chambuli vivent sur les bords d’un lac langue arapesh et vivant en NouvelleHighlands du nord de la Papouasiedans une région marécageuse à la Guinée dans la région montagneuse du Nouvelle-Guinée. Il s’agit d’un peuple végétation très abondante. Ils sont répartis Sepik.

Leurs condltions de vie sont riche, « gai, dur et arrogant » p 193 sur 3 hameaux qui sont composés de difficiles, les petits villages (3-4 familles qui vit sur des hauts plateaux fertiles cases, chacune abritant 3 ou 4 familles. Les dans une 10aines de cases) se et qui se déplace le temps Chambuli, accoutumés à des ressources répartissent dans les montagnes, les d’expéditions pour faire du commerce abondantes, pratiquent- très peu animaux domestiques sont maigres, le et se battre. Cette société basée sur l’agriculture.

Ils préfèrent cueillir les fruits, gibier et le bois rares, les i ‘hostilité ne survit que PAGF 7 9 l’hostilité ne survit que grâce à sa ramasser les ignames et acheter du sagou accrochés aux montagnes et loin des richesse qui ne nécessite pas de aux tribus voisines. En revanche, ils page 3 sur 12 villages. Malgré leur vie de travail, il ‘agit d’un peuple gai et bienveillant. La guerre leur est pratiquement inconnue. Les Arapesh des montagnes font du troc avec les Arapesh de la côte et ont aussi des échanges avec les Arapesh des plaines.

Leur société, sans chef, est basée sur le désintéressement, la coopération et la cordialité. La nourriture de chacun dépend autant de sa récolte que de celle des proches, chacun s’entraidant dans le travail journalier. Rien ne se fait seul : culture, chasse, construction, etc. Le hameau est l’unité sociale fondamentale correspondant à une famille patrilinéaire mais plusieurs illages peuvent se réunir à l’occasion de grandes cérémonies lors notamment du culte du génie des hommes ou ? l’occasion de l’initiation des jeunes garçons à ce culte. oopération entre individus ou pêchent dans les eaux du lac. groupe d’individus. Partout règne un climat suspicieux même au sein d’un Les femmes travaillent en groupe et il même village. Cidéal d’un PAGF E 9 où ce dernier reçoit. notamment à propos des femmes. Globalement l’organisation de la société se fonde sur une hostilité entre les personnes de même sexe. C’est une société où existent Il s’agit d’une société patrilinéaire et ertaines règles mais où il est bon de polygame mais dont l’organisation donne les transgresser. ux femmes le pouvoir social et Les groupes sont organisés selon un economque. système appe é « une corde soit une descendance matrilinéaire pour La vie des Chambuli est rythmée par de les garçons et patrilinéaire pour les nombreuses cérémonies organisées par les filles. « Freres et sœurs hommes à Pattention des femmes. n’appartiennent pas à la même corde. Les premiers reconnaissent l’autorité de leur mère, les secondes, celles de leur père » p 205. Les quelques rares fêtes organisées ar un homme important voulant initier son fils sont les seules occasions d’activités collectives pour les hommes.

Quelle place pour l’enfant ? Quelle éducation ? L’enfant est le produit du sperme Pour les Mundugumor, l’enfant est le Enfants, les Chambuli sont tenus dans les paternel et du sang maternel qui résultat de la stimulation par le bras, bien nourris, libres d rapports sexuels sont interdits jusqu’au surtout chez les hommes. traités de la même façon. Les enfants un an après la naissance (1 ers pas de grossesse, l’annonce d’une naissance jouent, gambadent librement, se battent ‘enfant). Même si le père ne peut n’est pas considérée comme une entre eux. ssister à la naissance, l’expression nouvelle réjouissante ni pour Puis les petites filles sont associées aux « mettre au monde » s’emploie pour le l’homme ni pour la femme. Il n’y a pas activités des femmes alors que les garçons père comme pour la mère. Malgré la d’intérêt commun du père et de la vont et viennent entre le monde des douceur qui caractérise ce peuple, la mère pour l’enfant qui est au hommes et le monde des femmes. Moqués pratique de l’infanticide des filles existe contraire facteur de iscorde.

Des par les aînés, ils ne sont pas préparés à leur car ce sont les garçons qui assistent les discussions ont lieu sur le fait de rôle futur et ont « le sentiment d’être parents vieillissants. Le père vient garder ou non l’enfant à la naissance. négligés, exclus » p 300. ensuite aider sa femme à s’occuper du Une fille aura plus de chance de Les jeunes garçons doivent tuer un bébé, le lave, le nourrit, calme ses survivre qu’un garçon qui a besoin de humain, un criminel ou souvent un bébé pleurs. La patience auprès des ‘eunes sœurs pour se marier. Le