Le Sportivisation du monde carcéral I – La jeunesse et le développement de la pratique sportive au sein du monde carcéral. a) La délinquance chez les jeunes et la question de majorité. b) Le corps : d’un outil de sanction à un outil de rééducation, de socialisation. Il – les enjeux du sport en milieu pénitencier a) Le sport comme facteur de paix sociale ? b) une socialisation et une ouverture sur le monde extérieur ?
III – La musculation e a) La pratique reine d b) Les raisons de son IV – Conclusion V — Bibliographie Introduction or 21 ce de l’identité De nos jours, le domaine du sport en milieu carcéral est étudié ar les pénitenciers afin d’établir un processus de réinsertion pour les détenus. Les acteurs des pénitenciers comme les gardes, les directeurs et les détenus trouvent des intérêts à la pratique du sport en prison notamment pour les valeurs que le sport peut transmettre.
Les institutions pénitentiaires et le monde politique ne tarissent pas d’éloges à l’égard de cette sportivisation accrue de l’espace carcéral, présentée sociale des personnes détenues » Elles offrent un épanouissement aux détenus. Cette vague médiatique autour de la sportivisation du monde carcéral est-elle justifiée ? Répond-t-elle aux attentes ? Dans un quotidien carcéral difficile notamment avec le surnombre des détenus, la pratique du sport peut-t-elle combler certains manques, et permettre un accompagnement, voire amener à une socialisation et à une réinsertion dans la vie courante ?
Il serait pertinent d’aller se renseigner au cœur du milieu carcéral, d’aller sur le terrain pour analyser et comprendre le ressentit des détenus envers cette augmentation de la pratique sportive. Cette volonté de permettre aux prisonniers de participer à de la pratique sportive semble partir d’une bonne volonté en considérant le statut de ce dernier omme un citoyendétenu mais va se heurter à de nombreuses contraintes contradictoires à l’exemple de ; peine/plaisir, punition/réinsertion, enfermement/ouverture sur le monde, …
Cela va freiner quelque peu cette augmentation de la pratique sportive dans le milieu carcéral. Le milieu carcéral a connu récemment de nouveaux services et aides qui lui ont permis de se développer ; le sport et d’autres activités culturelles se sont donc développés en parallèle en raison de ses améliorations structurelles et fonctionnelles. Cependant, ce développement ne s’est pas fait de la même manière dans toutes es prisons, les équipements n’étant pas les mêmes, l’approche et la mise en place de la pratique sportive se fait donc différemment.
On constate que cette no PAGF 91 e de l’activité sportive qui constate que cette nouvelle approche de ractivité sportive qui comprend notamment les sports à caractère collectifs comme le football, demande de nouvelles structures et des aménagements ; il y a une tentative d’évolution dans la manière de penser de la punition mais cela reste une source de controverses. Mais comme le dit Charles Kettering : « le monde déteste le changement, c’est pourtant lui qui a permis de progresser
Cette augmentation de la pratique sportive permettrait de créer un renouveau au sein du positionnement des institutions et des politiques vis-à-vis du sport en milieu carcéral et le sujet pourrait trouver éventuellement un sens à sa punition avec cette démarche d’émancipation, et de possible réinsertion ; un travail mutuel est alors en marche entre les deux principaux protagonistes de ce milieu carcéral : le système pénitencier et les détenus.
I – La jeunesse et le développement de la pratique sportive au sein du monde carcéral . Avant de traiter ce sujet, il est important de rappeler que la tructure de Ihomme est violente. On est tous touché par la violence et l’on grandit à ses côtés, après on réagit différemment, ceux qui réagissent mal vont en milieu carcéral. a) a délinquance chez les jeunes et la question de majorité. pour Bourdieu(1984), la « jeunesse » n’est qu’un mot. pour d’autres, c’est une catégorie au contour incertain.
Depuis de nombreuses an sse occupe une place de population passe également par les exercices du corps. Depuis le code pénal de 1810, les adolescents de moins de 16 ans (âge de la majorité pénale), ont commencé à constituer pour la ustice une catégorie particulière. La loi a choisi cet âge comme « l’intelligence légale qu’un individu est censé avoir de l’action qu’il a commise La délinquance est quant à définie comme une trajectoire de vie et la personnalité d’un individu, au- delà de l’acte.
Le système et notamment les institutions pénitentiaires vont mettre en place des exercices au corps pour tenter de réduire et de prévenir les écarts de comportements de cette jeunesse, à l’exemple de la gymnastique disciplinaire Cette population et cette tranche d’âge inférieure à 1 6 ans et traité d’une manière ifférente, sait le sujet va en prison sans soutien éducatif si il a agi avec discernement, soit il va en institution avec accompagnement de rééducation si il a agi sans discernement.
Les institutions sont des prisons spécialisées, des quartiers carcéraux spécialisés. Ces dernières sont établies par cette politique de redressement, de rééducation de la jeunesse qui semble être encore assez avec l’intervention des exercices du corps. Ces exercices et ces approches sportives vont ainsi être testés chez les jeunes pour être ensuite mises en place chez les adultes.
Ces institutions ne sont pas pour autant ne maison de vacances mais bien une maison de travail où celul ci ce fait par l’intermédiaire du corps princi alement ; cela va permettre de transmettre les valeurs ? 1 valeurs ? travers le sport et sa rigueur. L’aspect punitif se transmet donc par l’effort du corps, et les valeurs qui lui sont transmissent par l’effort et le travail doivent servir au détenu de savoir pour mûrir. Depuis des siècles, le travail est associé à la discipline et à la rigueur.
Le terme travail provient même d’une machine de torture utilisée à l’époque de l’antiquité. Par la suite, le travail prendra une double connotation, celle de la discipline, de a labeur, mais également d’une source de savoir permettant l’émancipation de l’individu. Dans le contexte de la prison, le corps va être utilisé comme outil de travail et va donc être « soumis » à une discipline de travail mais c’est ce travail qui va permettre à l’individu en question d’acquérir un savoir afin de tenter de se réintégrer dans la société et de prendre une meilleure direction.
Le thème de la prison est donc intéressant car il interroge le corps enfermé (Foucault, 1975 ; Courtine, 1980; Vigarello, 1978), mais aussi parce qu’il suscite des questions liées au processus de écloisonnement et cette démarche de soclalisation, de réinsertion. Pour le travail du corps, certaines instructions ne vont pas hésiter à revenir aux travaux agricoles pour forcer les jeunes détenus à supporter un travail long et pénible avec la terre. Cela va leur deman d’énergie, de force et leur PAGF s 1 constamment en apprentissage, en acquisition de savoir par les Institutions qui les dirigent et qui utilisent leur pouvoir.
De plus, ces exercices et ses travaux en relation avec le corps, permettent de faire ressortir les comportements et les réactions des individus ; ces derniers peuvent être ?galement sanctionnés par cette méthode en cas de non-respect des règles ; il y a une recherche de normalisation des comportements à travers cette discipline. Il est important de rappeler que la dureté de la période d’entre- deux guerres n’est pas la même que celle présente aujourd’hui dans le milieu carcéral. La période d’entre-deux guerres fut une période très dure et difficile dans ce milieu.
Aujourd’hui, les exercices au corps peuvent être perçus comme des tentatives de re- modelage des corps et des âmes. Au-delà de l’aspect carcéral, on a pu voir auparavant que le sport a servi de moyen de ontrôle sur la jeunesse et la population avec l’apparition de différentes méthodes durant la période de guerres mondiales ; la méthode naturelle de Hébert, la méthode militaire (gymnastique) d’Amoros, la méthode construite de Démeny ainsi que la méthode française : L’éclectisme Joinvillais.
Après la période de guerre tout le monde est mis à l’exercice physique et au fil du temps, on va passer d’un symbole de sanction pénale à une pratique sociale pour l’activité physique. Les termes dans les documents officiels vont changer ? la fin des années 40. .La culture physique est pr enus de Ioneues peines PAGF 1 lors, on voit apparaître un changement avec cette envie de casser cette image de la prison associée à la rédemption et seulement à la punition.
A ce moment, la politique se pose la question si le fait d’instaurer un cadre plus « humain » au sein de la prison, non pas pour récompenser les détenus mais plutôt pour faciliter leur réintégration à leur sortie de prison. Même si au départ, la culture physique n’est pas proposée à tous les détenus, on assiste là au un changement de paradigme, de point de vue sur la question et sur l’ouverture au monde extérieur. Ces permissions de pratiques sportives posent un regard sur la sanction, le traitement des détenus et leur réinsertion (Gras, 2001).
Ce sont quelques années plus tard dans au milieu des années 50 que « l’éducation physique » fait son apparition avec pour objectifs de renforcer l’hygiène et améliorer le morale des détenus en vue de leur réinsertion. Le terme éducation » va mettre quelques années à être accepté et assimilé au sein des prisons. Comment sommes-nous passés d’un corps sanctionné par l’exercice physique et sa discipline à ce qu’on désigne aujourd’hui comme une offre de pratique culturelle par le iais du sport ? Le terme d’offre ne traduit-il pas de même un changement dans la relation au contrôle du corps et des détenus ?
Ces questions sont encore trop risquées ? répondre et nécessite de la vigilance aux termes que l’on utilise pour y répondre. D’ailleurs, pour parler de ce changement, François Courtine(1998) s’interroge sur le fait de savoir si l’éducation ph eu carcéral ne s’est pas PAGF 7 1 l’éducation physique en milieu carcéral ne s’est pas finalement constituée en « mirador moderne prolongeant de façon cachée des techniques disciplinaires inscrites dans le travail du corps comme cible de pouvoir et lieu e savoir.
Les exercices physiques et l’éducation physique peuvent être considérés comme des miradors modernes car ils permettent donc aux systèmes pénitenciers de contrôler les détenus, et cette dépense physique permet d’obtenir une paix sociale dans la prison. De même, le sport peut séparer plus facilement les personnes d’une même culture et réduire les problèmes dits ethniques ; il permet également de juger plus facilement par l’observation, l’évolution du comportement des détenus.
Le côté attirant de la pratique sportive permet au personnel et aux professeurs de maintenir un ontrôle efficace. Ainsi on est passé d’exercice du corps comme outil de sanction ? une pratlque sportive comme outil de rééducation, de socialisation. ‘apport de ce côté de socialisation qul vient épauler l’aspect disciplinaire (qui ne disparait pas pour autant) est notamment dû aux différents avis, recueillis ces dernières années, des acteurs du systeme pénitencier : directeur, gardiens, détenus….
Cela va mener à des enjeux de société. Il – les enjeux du sport en milieu pénitencier : Certains auteurs parlent d’une confusion des termes car en effet l’éducation physique a our finalité : la socialisati n, l’insertion et la PAGF E 1 pour les détenus au-delà du fait qu’elles offrent des activités corporelles ?
D’après, Rostaing(1997) « la relation carcérale » met en évidence un grand nombre d’enjeux et d’interactions sociales variées et complexes entre les acteurs du monde carcéral qui font de l’activité physique, du sport un aspect pratique donc les objectifs sont individualisés et fixés en fonction de chaque individus Différentes techniques d’approche ont été utilisé notamment les entretiens ainsi que les questionnaires afin d’obtenir des informations sur les ressentis es acteurs de l’univers carcéral au sujet de la mise en place des activités physique et du développement du sport dans ce milieu.
Les réponses obtenues peuvent être utilisées mais les conclusions ne doivent pas être trop hâtives car les conditions pour le sport ne sont pas les mêmes dans toutes les prisons et il n’y a pas forcément le même environnement, le même publiques (mineurs, femmes, L’image la plus attribuée au sport ainsi que sa fonction dans le milieu carcéral est celle d’exécutoire. La fonction varie cependant suivant chacun (personnalité, statut,… ), mais e sport est pour tous une source d’évasion, d’oubli de l’enfermement, d’une une sensation de liberté.
Les surveillants considèrent d’une part le sport comme lieu de défoulement autorisé dans le respect des règles et d’autre part comme un moyen de réduire les tensions avec la fatigue et obtenir une cert le. Elias et Dunnin2(1994) PAGF du sport comme « un espace toléré de débridement des émotions », ce qui traduit ici la possibilité de se défouler pour les détenus tout en respectant les règles ; c’est un lieu prévu pour cela. Cela permet aux détenus d’extérioriser leurs émotions et ?viter d’en venir aux mains en cas de frustration. Ça permet de canaliser l’énergie de chacun.
La violence qui réside en prison est quelque peu différente de celle que l’on peut retrouver à l’extérieur car il y a moins de différences de statuts sociaux par exemple mais les conflits ethniques peuvent parfois surgir. Les violences morales et physiques résident plus dans la différence de conditions de vies, des différents niveaux de frustrations et des sentiments d’injustice. En raison de la pression accumulée en prison, le sport fatiguerait d’avantage le corps et l’esprit que dans la vie courante. Le sport a en quelque sorte une fonction médicale et hygiénique.
Du point de vue des détenus, le sport est une forme d’exutoire, un moyen d’être fatigué dans un sens positif, ils savent pourquoi ils sont fatigués ; ça aide à se défouler et donc apaiser les tensions. Pour certains, le sport est pour eux leur « oxygène » au sein de la prison, cela leur donne Pimpression de respirer dans ce milieu étouffant. C’est leur source d’évasion, et une manière pour eux de s’exprimer autrement que par la violence. Cela permet donc d’obtenir une certaine paix sociale, car une fois terminé le sport, ils