vivre

Les problèmes des villes d’Afrique Afrique : date des derniers recensements l. Le fait urbain en Afrique 1. La relativité des informations statistiques Le document ci-contre montre la relativité des informations statistiques sur l’Afrique. Il est élaboré à partir des données de l’O. N. U. qui font le point sur les derniers recensements. On se rend compte qu’une large partie de l’Afrique n’a pas connu de recensement de la population depuis la décennie 80.

Certains pays même n’ont pas connu de recensement depuis la décolonisation des a le Nigeria, n’ont pas or 18 les années 1970. Tou ele o View neKtÇEge humilité quant aux c Enfin, même s’il exist ssi importants que leurs villes depuis à la plus grande s donner. t, la nature même des villes africaines, leur dynamisme, le caractère mobile, volatile de la population qui y séjourne doit pousser à la plus grande prudence concernant toute estimation chiffrée.

Mais cela ne doit pas nous empêcher de dégager un certains nombres de caractères : 2. Le Continent encore le moins urbanisé (Carte page 253) Les deux tiers des habitants du continent sont encore des ruraux, ce qui constitue le record mondial pour un continent. On ne etrouve des taux de ce type qu’en Chine et en Inde, et encore l’urbanisation y a-t-elle pris de l’avance sur l’Afrique. villes africaines dans les 70 premières mondiales en 1996 Rang mondial Ville population Millions Croissance annuelle 14 Le Caire 11,7 29 Lagos 41 Kinshasa 46 Johannesburg 66 Alexandrie Source : Geopolis Aucune des dix premières villes mondiale n’est africaine, et il y a moins de trente villes millionnaires en Afrique en 1999 Les deux premières villes africaines : Le Caire et Lagos sont respectivement 14ème et 29èmes. Les taux d’urbanisation dépassent les SO % au Nord et au Sud u continent, il les approche dans certains pays peu peuplés du littoral occidental.

Ailleurs il est très faible : dans le Sahel, y compris dans la populeu en Afrique Centrale PAGF 7 8 dans un fort exode rural, et dans un fort dynamisme naturel. Dans les pays qui ont aujourd’hui dépassé les 50 % de taux d’urbanisation, on constate que l’exode rural n’intervient plus que pour moins de la moitié dans la croissance urbaine ; celle ci étant complétée à la fois par un fort accroissement naturel et par la venue de migrants d’autres villes, souvent plus petites (on pourrait parler d’un exode rural « à étapes

Il n’en reste pas moins que les ruraux pèsent d’un grand poids dans les villes africaines, où ils tentent de conserver des pratiques économiques et culturelles : présence d’animaux de bât voire de boucherie au cœur de la ville, marchés à caractère rural, maintien d’activités agricoles (petite agriculture maraîchère par exemple… ), vie  » de village  » en plein air… On est par ailleurs saisi, dans les villes d’Afrique, par le nombre de jeunes.

Dans des pays où l’âge médian est le plus souvent inférieur à 20 ans, les villes offrent le visage surprenant (pour ous) d’une extrême jeunesse de la plus grande partie de leur population. 4. Des réseaux urbains différents La littoralisation : le rôle de l’histoire Le fait urbain est une donnée récente dans toute PAfrique noire. C’est en revanche un fait ancien dans l’Afrique blanche du Nord. En conséquence les réseaux urbains sont totalement différents. En Afrique Noire les colonisateurs ont importé la ville, ils ont créé un type de ville, qui depuis l’indépendance évolue sans eux.

En Afrique du nord, ils ont du composer avec l’urbanisme existant. En Afrique Noire, 18 sans eux. En Afrique du nord, ils ont du composer avec l’urbanisme existant. En Afrique Noire, la littoralisation s’accompagne de la macrocéphalie des réseaux urbains, largement dominés par une ville (Dakar, Abidjan… ) souvent côtière. L’Afrique du Sud est un cas très particulier. On y trouve des caractéristiques de pays neuf, c’est-à-dire une urbanisation  » ? l’américaine associée à une très forte ségrégation ethnique héritée de l’apartheid.

A l’échelle continentale Il n’existe pas de réseau urbain à l’échelle continentale, et deux pays voisins peuvent avoir une situation très différente. On observe une répartltion des villes sur le littoral. On observe un alignement urbain tout autour de l’Afrique. C’est aussi là, ou à proximité, que se trouvent les grandes métropoles. Le centre du continent n’est pas un vide urbain, mais les villes y sont plus petites qu’ailleurs dans le monde. Ces petites villes sont aujourd’hui en très fortes croissances.

Une typologie des villes permet une approche plus fine (voir carte du manuel ou d’un Atlas). La plupart des grandes villes sont des villes côtières, créées ou encouragées par le colonisateur. Certaines grandes métropoles intérieures sont des villes fluviales, ssurant la diffusion entre le littoral généralement assez proche, et un arrière pays que ces villes dominaient parfois déjà avant la colonisation (à moins que le colonisateur ne les aient créées pour cela). Il y a les villes de transit, situées le long d’un itinéraire privilégié.

Ily a enfin le cas particulier des vill 8 transit, situées le long d’un itinéraire privilégié. Il y a enfin le cas particulier des Villes minières. Lorsque la capitale n’est pas la ville principale… pays Ville principale Capitale Afrique du Sud Pretoria Maroc Casablanca Rabat Côte d’Ivoire Abidjan Yamoussoukro Nigeria Abuja Tanzanie Dar es Salam Dodoma A noter le fait qu’un assez grand nombre de pays ont décidé de déplacer leur capitale, souvent vers l’intérieur des terres. C’est un acte symbolique de rupture avec la période coloniale.

Il s’agit aussi de rééquilibrer le réseau urbain national, pour des raisons géographiques, voire ethniques ou politiques (éloigner le centre du pouvoir d’une métropole portuaire devenue incontrôlable Rappelons-nous que d’autres pays du monde l’ont fait : les Etats-lJnis, le Brésil ou [‘Australie par exemple. A l’échelle nationale MAROC PAGF s 8 une capitale économique issue de la colonisation, Casablanca. Mais surtout l’intérêt de l’étude du Maroc réside en l’existence d’un réseau dual, entre des villes de l’intérieur (Fez, Marrakech… , et un réseau urbain côtier très rlche, favorlsé par le colonisateur. A noter aussi les interfaces avec les pays voisins : Algérie (Oujda), mais aussi le détroit de Gibraltar (Tétouan, Tanger) et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (Tétouan, Nador). En comparaison, le réseau urbain kenyan semble bien élémentaire. Une métropole, Nairobi, se développe au cœur du ays, essentiellement reliée à l’ancienne ville portuaire coloniale de Mombasa, aujourd’hui recyclée aussi dans le tourisme, et vers le Lac Victoria (Nakuru, puis Kisumu).

Ce réseau urbain linéaire, appuyé sur une importante ville portuaire, et relayé par une agglomération plus centrale, est un phénomène que l’on retrouve dans toute l’Afrique (Egypte, Côte d’Ivoire, etc. ) A l’échelle locale A l’échelle de la ville, on obsep. ‘e aussi ce rôle de la colonisation, dans le paysage urbain, on l’étudiera dans les études de cas. 5. Les problèmes des villes africaines La concentration humaine

En centre-ville, comme dans les banlieues ou les interstices où surgissent des habitats spontanés, les densités urbaines peuvent atteindre des valeurs extrêmement fortes : jusqu’à plus de 100 000 habitants par km2 dans les situations les plus extrêmes, sur des surfaces il est vrai très réduites : quelques km2. D’où cette impression de promiscuité que ressent l’occidental dans les foules africai 6 8 quelques km2. roti cette impression de promiscuité que ressent l’occidental dans les foules africaines.

La variété ethnique Elles est moins présente dans les villes d’Afrique du nord (mais n peut observer en Egypte une variété religieuse qui s’inscrit dans l’espace urbain), que dans les villes d’Afrique Noire. Dans celles-ci on peut voir souvent un regroupement des ethnies par quartiers, en particulier en Afrique centrale. En Afrique du Sud, cette différenciation a été exacerbée par les Blancs à l’époque de l’Apartheid, aboutissant à des quartiers ethniques exclusifs, des ghettos à l’africaine : c’est le système du Township (exemple de Soweto dans la banlieue de Johannesburg).

Le manque d’équipements Par rapport aux villes des pays développés, e manque ‘équipements est flagrant • Avant tout, le manque de logements, qui pousse les habitants aux solutions les plus précaires. Le manque d’infrastructures de transports : routes, ponts, chemins de fer, metros… Les infrastructures insuffisante dans le domaine des télécommunications : téléphone. La pénurie d’eau courante et d’assainissement de l’eau. L’approvisionnement en énergies : électricité, mais aussi pétrole, gaz…

Les problèmes de ramassage et de traitement des ordures. Le manque d’équipements téléphoniques. Ces équipements, très coûteux, peinent à suivre la croissance urbaine. Sitôt réalisés, il sont généralement saturés, ou sous dimensionnés. Que l’on songe à la difficulté que nos propres métropoles ont eu, au XIXème siècle pour résoudre ces problèmes, dans 7 8 difficulté que nos propres métropoles ont eu, au XIXème siècle pour résoudre ces problèmes, dans un contexte de croissance urbaine moins rapide.

Ce sous équipement permet en outre rexistence de petits métiers liés au portage de l’eau, au négoce de l’essence, au ramassage des ordures… (Photo de la vente de pièces détachées de voiture dans les rues d’Alger, page 261) Conclusion : villes africaines et développement La difficulté dans une copie : présenter les problèmes sans les minimiser, mais en évitant le misérabilisme ou la commisération. Avec leurs problèmes immenses, les villes d’Afrique n’en constituent pas moins les lieux du développement africain d’aujourdhui.

Elles attirent les cadres ambitieux, qui créent des entreprises et sont le lieu des échanges avec le reste du monde. Elles ont malgré leurs problèmes un taux d’équipement bien supérieur à celui des campagnes, aussi bien pour le nombre de médecins et l’accès aux hôpitaux et aux soins que pour l’eau potable, l’assainissement, etc. Il. ne ville arabe d’Afrique du nord : Le Caire Les instructions du programme recommandent d’étudier une ville francophone et une ville non francophone d’Afrique. ‘ai donc choisi une VIIIe arabe non francophone (sauf pour une élite) : Le Caire, et une ville d’Afrique noire francophone : Dakar. pour Le Caire, le choix s’impose. c’est la plus grande ville d’Afrique, mais c’est aussi la plus grande ville arabe. Les pays arabes possèdent une vieille tradition urbaine, et en Afrique même, j’aurais pu choisir une ville du Maghreb. Nous 8 vieille tradition urbaine, et en Afrique même, j’aurais pu choisir ne ville du Maghreb.

Nous verrons en quoi Le Caire, tout en étant exemplaire des villes arabes, a sa dimension et ses problèmes propres, en quoi, en fait, elle peut annoncer le devenir des autres villes arabes. 1. La ville arabe : caractères généraux (voir :Claude Chaline Les villes du monde arabe, Armand Colin 1996 ) Les caractères généraux de la ville ancienne Beaucoup de villes arabes, en Afrique du nord, comme en Asie, datent de l’époque médiévale et ont connu un apogée vers les XIème et XIIème siècles.

Elles ont alors acquis des caractéristiques communes, qui leur restent souvent aujourd’hui. Le groupement des édifices publics : mosquée, citadelle (qasba), palais, au centre de la ville ou médina (Photo de la médina de Tunis, page 257). Les quartiers d’artisanat et de commerce (souks) s’installant souvent à proximité de la grande mosquée. L’étroitesse et la complexité de la voirie. Dans une ville europeenne, les avenues et les places tiennent une place importante, tandis que respace privé est généralement réduit.

Dans la ville arabe traditionnelle c’est le contraire. Les seuls espaces dégagés et publics sont les lieux de prière (cour des mosquées) et certains lieux d’échanges (caravansérail). Dans a médina, pour des raisons souvent climatiques, les marchés sont étroits et couverts, les rues très étroites (1,6 m de large, et souvent fermée par le haut (3,2 m de haut). En revanche les lieux privés sont importants : cours ou terrasses. Cette organisation re PAGF 18 haut).

En revanche les lieux privés sont importants : cours ou terrasses. Cette organisation renvoie à des pratiques culturelles et sociales, où le rôle de la famille est privilégié et où la place des femmes est assignée. Dans la ville arabe moderne, les groupes tentent de conserver leurs traditions, tout en s’adaptant à la nécessité de gagner de la lace. Par ailleurs, la médina possédait une véritable mixité sociale, les riches côtoyant les pauvres (mais disposant, on l’a vu, d’espaces privés retirés importants).

Ce modèle est en train d’exploser la médina se scinde en quartiers de niveau sociaux différents, et une partie de la population aisée migrant vers des quartiers périphériques de villas. L’apport du colonisateur Avec la colonisation, la ville arabe est souvent devenue bicéphale A côté de la médina s’installait une ville européenne, avec ses avenues, ses places, la présence de bâtiments symbolisant le ouvoir des colonisateurs : palais du gouvernement, casernes, églises.

C’est dans l’union un peu forcée de ces deux centres que se dessine aujourd’hui la centralité des villes arabes d’Afrique du nord. La ville  » européenne  » s’est  » arabisée, mais a conservé généralement les lieux de pouvoirs, tandis que la médina s’est engagée dans un processus de différentiation sociale, avec l’apparition de quartiers rénovés, de quartiers touristiques, et de quartiers taudifiés. L’explosion urbaine s’est faite par la densification de ces quartiers, mais aussi par de grands projets urbains périphériques immeubles barres généraleme