tout oeuvre d art est parfaitement inutile

C’EST EN S’AFFRANCHISSANT des carcansmoraux et religieux du néoclacissime que les tenants de l’Esthétisme partent en quête d’une nouvelle beauté qu’ils veulent tour à tour voluptueuse, sensuelle, pleine de grâce et de poésie. Ils convoquent tous les sens et travaillent à élaborer des symphonies de synesthésie. La musique se lie ainsi à la peinture pour rendre plus grand le délice du spectateur. Inspirés souvent par des poèmes, les artistes de l’époque, à l’instar de James McNeil Whistler, Dante

Gabriel Rossetti ou encore Edward Burne-]ones, sont en quête d’une esthétique idéalisée et nouvelle. Les canons de beauté victoriens sont alors déclassés au profit de modeles sensuels et langoureusement le monde de l’art ne pèr Celle que ses détract rs ap notamment attaquée toute subordination or2 OLUTION dans s controverses. la sensualité » est reux. Refusant thétisme promeut « l’art pour l’art » et développe l’idée de l’inutilité de la création artistique. « Nous pouvons pardon page pardonner à celui qui fabrique un objet utile, pourvu qu’il ne ‘admire pas, écrit Wilde.

La seule excuse valable, quand on crée un objet inutile, c’est de l’admirer intensément. L’art tout entier est parfaitement inutile.  » Si les sujets bibliques sont exploités, c’est pour mieux les vider de leur contenu moral et ne plus privilégier que la recherche formelle. Car les esthètes n’ont cure de la vérité historique ou du sens. Ils oeuvrent à une symbiose des arts qui irait du Japon à l’antiquité gréco-latine en passant par l’époque médiévale, associant allègrement des époques, des ultures et des lieux a priori antinomiques en un même espace et un même lieu.

Il en va ainsi d’Azaleas d’Albert Moore (1867), dans lequel une femme vêtue d’une draperie de style préraphaélite cueille des fleurs d’azalées dans une céramique japonaise. L’exotisme de la scène grecque se conjugue à la beauté insolite de l’artisanat nippon ; le ravissement des sens l’emporte sur tout le reste, comme le résume le critique Algernon Swinburne : ‘ sens de la toile est la beauté et sa raison d’être est d’être. ‘