science et hypothese

04/01/14 Le « Je » et le « Moi » – Salve Regina Le « Je » et le « Moi » De Salve Regina. Psychologie Hyde[l] est celle de tout L’histoire du Dr Jekyll et de M. homme né de la femme. En chacun de nous il y a en effet deux personnalités ? semblons être, et le connu des autres, et nous [‘enfant gâté, é nos fautes vecues. L nalité or 15 Sv. ige to View moi que nous n homme t. Le je est en la création de Ite ? l’image et ressemblance de Dieu[2]. Auteur : Mgr Fulton J.

Sheen Source : Dépassons-nous ! (Lift up your heart) éd. Salvator Date de publication originale : douleur et sans quelque pénible violence. La prédominance du je dans notre vie nous fait condamner les peccadilles d’autrui et excuser nos graves désordres; nous voyons la pallle dans l’œil de notre pro mais non la poutre qui est dans le nôtre. Nuire au Chain, prochain, ce n’est pas un mal de notre part, mais ceux qui nous traitent de même devraient bien se montrer un peu plus raisonnables.

Nous haïssons les autres, c’est une marque de zèle; nous les flattons par intérêt, mais nous appelons cela de I’ « affection Leur mentir, c’est avoir du « tact Nous hésitons à défendre nos convictlons religieuses, et nous appelons cela de la « prudence Nous écartons égoïstement les autres, et nous appelons cela « défendre nos justes intérêts Nous les jugeons, et nous appelons cela « voir les choses en face n. Nous refusons d’abandonner nos désordres, et nous traitons de « poltrons » ceux qui agissent de même.

Nous nous gavons à table, mais c’est pour notre « santé Nous accumulons plus de richesses que ne l’exige notre condition, et nous appelons cela de la « prévoyance Nous nous offusquons de l’opulence des autres, et nous nous qualifions de « défenseurs des opprimés Nous nions les inviolables principes de la justice, nous énageons la chèvre et le chou, et nous nous targuons de « libéralisme Toutes nos phrases commencent par « je », mais nous traitons de « raseur » l’incongru qui nou 15 Toutes nos phrases commencent par « je mais nous traitons de « raseur » l’incongru qui nous coupe la parole pour donner son avis.

Nous ruinons notre vie de famille par le divorce, et nous disons qu’il nous faut bien « vivre notre vie Nous nous croyons vertueux tout simplement parce qu’il se trouve des gens vicieux. Nous qualifions de « vie raisonnable » notre indolence et notre paresse. Nous déguisons notre répugnance sychologique au travail en exaltant un socialisme où l’état se charge de tout. Nous avons tant souci d’être aimés que nous en oublions d’aimer. Nous chérissons si bien nos ennuis que nous demeurons insensibles aux aimables qualités d’autrui.

Notre argent nous fait croire en notre valeur personnelle. Nous critiquons injustement les autres, mais en alléguant qu’il leur est bon de s’entendre dire leurs vérités. Nous jugeons nos vertus par les vices que nous évitons. Nous sommes fiers du clinquant dont nous parons l’écrin de notre existence, et nous le qualifions de « charme Nous refusons de prendre parti pou uoi que ce soit, et nous vantons notre « largeur d’esprit ». Voilà à quelles tentations nous entraîne toujours le je si nous lui lâchons la bride. ww. salve-regina. com/salve/Le_ »Je »_et_le_ »Moi » Ceux qul exaltent le je, le moi apparent, se laissent volontiers captiver par des problèmes étrangers qui ne les conc moi apparent, se laissent volontiers captiver par des problèmes étrangers qui ne les concernent aucunement, pour ne point affronter celui de leur égolsme personnel. D’où vient la vogue actuelle des drames sensationnels au théâtre, des histoires de crimes ystérieux au cinéma, et des reportages horrifiants dans les journaux ?

Ne serait-ce pas l’indice des préoccupations intimes qui agitent des millions d’hommes aujourd’hui; mais au lieu d’en chercher la solution, incon testablement difficile, ils éludent le problème et lui pré fèrent l’étude des aventures déconcertantes des autres. Ne serait-ce pas, que ceux qui ont l’âme tourmentée d’horreurs ament à entendre parler de monstruosités pires que les leurs, à en voir le spectacle sur l’écran, afin doublier momentanement leur propre enfer intérieur ? « Pourquoi, se demande-t-on, pourquoi telle personne ne econnaît-elle pas ses fautes ? ? C’est qu’elle n’a jamais pratiqué l’introspection ; chez elle, le je a obscurci le moi, l’égoiSme a noyé la personnalité. D’autre part, il arrive parfois — pas toujours — que la vue d’un défaut du prochain trahisse la présence du même mal en nous. Comment une femme pourrait-elle dire d’une autre : « C’est une jalouse » ou « Cest une rosse b, si elle ne savait par elle-même en quoi consistent ces défauts ? « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés », nous dit Notre-Seigneur. Juger notre prochain, c’est nous révéler ? 5 as, et vous ne serez pas jugés nous dit Notre-Seigneur.

Juger notre prochain, c’est nous révéler à nous- mêmes, et ainsi nous juger nous-mêmes. L’irritabilité et la suscepti de certaines personnes à leur propre sujet, la façon violente dont elles réagissent ? bilité la critique, accuse combien elles sont soucieuses de protéger leur faux je, combien elles ont peur de laisser leur moi réel subir la lumière du jour. Le je et le moi, ou le moi superficiel et le moi réel, étant en relation comme la balle avec la graine, il s’ensuit que le moi ne se révèle que si le je est d’abord écarté.

Pour qu’une pomme devienne un pommier il faut d’abord qu’elle se dépouille de sa pulpe pour dégager la graine et lui permettre de se développer. Quantité de brochures nous renseignent actuellement sur la façon de tromper les gens par la flatterie ou de gagner leurs bonnes grâces par un laxisme extrême au point de vue moral. Ce sont en réalité des appels à notre ég51Sme, qui aboutissent à renforcer les prétentions du je et ? rendre la balle plus impénétrable en empêchant effectivement la liberation du moi, du moi réel.

L’utili d’autrui au seraice de l’ambition est l’inverse de la ation véritable affection et du développement personnel. Ceux qui cachent constamment leur véritable personnalité sous un déguisement non seulement se révèlent tout autres aux heures difficiles, mais ils conservent tout juste un minimu PAGF s 5 seulement se révèlent tout autres aux heures difficiles, mais ils conservent tout juste un minimum de cette authentique conscience de soi indis pensable dans la vie.

Leur sens du moi est tellement extériorisé, si dépendant de l’approbation d’autrui, qu’ils ne se sentent jamais intégrés, qu’ils ne sont jamais capables de trouver la paix. Leurs émotions et leurs actions sont en lutte. Ils semblent continuellement déchirés par un conflit intérieur entre ce qu’ils devraient être et ce qu’ils sont. Le perpétuel souci des apparences et de leurs émotions de surface les accapare trop pour qu’ils puissent aimer dans le vrai sens du mot. Ils aiment l’expérience de l’amour, mais ils n’aiment personne parce qu’ils sont eux-mêmes à peine des personnes.

N’osant pas s’examiner intérieurement par crainte des squelettes cachés dans les alvéoles de leur âme, ils abhorrent le calme et le silence ; car ceux-là seuls peuvent vivre vec eux-mêmes, qui ont l’âme en paix. La différence entre celui chez qui domine le je, ou l’égoiÉme, et celui en qui domine le moi, ou la personnalité, correspond à celle qui sépare la fausse gaîté du vrai bonheur, la vie névrosée de la vie normale. L’égotiste peut se représenter ainsi .

Le je, ce masque qu’il veut montrer, constitue l’intérêt central de sa vie, la norme d’appréciation de tous ses 215 Le « Je » et le « Mo 6 5 www. salve-regina. com/salve/l_e_ Je  »  » et le 2/5 « Moi » désirs, de toutes ses pensées, de toutes ses affections. Le moi, le moi réel qui porte la Divine Image, est très aible en lui et n’affecte que très légèrement le cercle de son existence. Chez une personne normale la situation est renversée Ici, la personnalité — qui est enracinée en Dieu — a envahi le centre de la vie, tandis que le je de l’égolSme se remarque à peine tant il est superficiel.

Non qu’il y ait eu perte de la personnalité individuelle, plus robuste en réalité et beaucoup plus individuelle que chez l’homme dominé par le je. Le moi, la vraie personnalité, est ce que les philosophes appellent « subsistant c’est-à-dire qu’elle est capable de revenir sur sa propre essence, e coïncider avec elle-même, de se voir comme elle est réellement et de se connaître par la réflexion. Toute personnalité humaine est si inviolable qu’elle se détache, contre toutes les autres personnalités, comme unique, incommunicable et abso lument distincte.

A cause de sa personnalité, de son moi, tout homme est un précieux mystère. Il échappe à la pesée de l’opinion publique; il ne peut être mesuré d’après son conditionnement, il n’appartient à nul autre qu’à lui-même et personne n’est capable de percer son mystère sinon Dieu, Dieu qui l’a fait. La dignité de chaque moi dépasse nos calculs. Mais le 7 5 mystère sinon Dieu, Dieu qui l’a Mais le je est fait à l’image et ressemblance de l’esprit du monde où il vit, comme le mol est fait à l’image et ressemblance du Dieu éternel.

Le je est conformiste; il « s’ajuste » à son époque; mais la sainte Écriture nous donne cet avertissement : « Ne vous conformez pas au monde b. Le moi est parvenu à la liberté intérieure en transcendant ce qui est du monde. Le je demeure toujours centré sur lui-même; la personnalité, parce qu’elle est essentiellement un mystère, est prête à se dégager d’elle-même i elle peut retourner à sa source. Le je veut le monde à son service ; toujours à l’auto-déception, car, de par sa nature même, le je cherche à étouffer le moi et son avidité d’effort.

Sachant qu’elle serait sa destruction, le je fuit la vérité. Le moi, ou personnalité, la recherche parce qu’elle lui assurerait son épanouissement et sa perfection. Les menteurs sont toujours des gens farouchement attachés à leur je. A notre époque de socialisme où l’on songe surtout à Fhomme dans la foule, nous ne saurions trop insister sur la valeur de la personnalité. L’âme personnelle dun homme vaut lus que tous les états collectifs, car les états sont faits pour servir la personnalité, et non inversement.

La personnalité humaine vaut plus que tout l’univers matériel, car un homme peut mettre tout l’univers dans son esprit par 5 vaut plus que tout Punivers par la connaissance. Notre Sauveur mit un jour en balance l’univers et une âme. « Que peut échanger un homme pour son âme ? conclut-il. Le mystère de la liberté est inséparable du mystère de la personnalité. Le je veut toujours confondre liberté et licence, mais la personnalité ou le moi entend par liberté esponsabilité sous la loi.

Le je définit la liberté « le droit de faire tout ce qui lui plaît » ; le moi, « le droit de faire ce qu’il doit Le je dit au sujet de ses affections : « J’aime tout ce que je désire » ; la personnalité, ou le moi : « J’ame tout ce que Dleu désire Le je n’admet pas d’autre existence que les objets sensibles capables de lui procurer du plaisir. La personnalité reconnait les valeurs supra-personnelles, car la personnalité est dépourvue de sens s’il n’existe pas un monde supérieur auquel elle puisse aspirer.

Le je entre en contact avec les autres je omme des boules de billard qui se heurtent en passant ; le moi accueille les autres personnalités en communion et fraternité, car tout autre moi qui l’attire lui apparait non comme un objet, mais comme une autre personnalité aussi sacrée qu’un Toi. Le je dédaigne les autres je, à moins qu’il n’y trouve la satisfaction possible d’un plaisir ou d’une ambition. Le PAGF 15 plaisir ou d’une ambition. Le Le ‘je » et le « Moi » – Salve Regina _et_le_ M 01 je ressemble à une femme hystérique qui ramène à soi tout ce qui arrive.

II aspire le même air qu’il rejette parce u’il nie toute autre réalité que lui-même. Il s’érige en maître de la vérité, du bien, de la morale, il suit sa propre loi, il nie la réalité de tout objet et affirme seulement l’existence de soi-même comme sujet. Le moi, d’autre part, a conscience d’une vocation et d’une mission. Les profondeurs de la véritable personnalité sont émues par rappel de Dieu qui nous invite à faire bon usage de Ses dons créateurs, nan seulement pour nous, mais pour notre prochain et pour tous. « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est ? Dieu. » (l Cor. Ill, 22-23). ar-dessus toute autre chose, parce que le moi confirme l’esprit en sa conscience d’avoir une âme, il compte et espère transcender la mort. Si l’homme n’était qu’une chose, il périrait avec les choses; s’il était un animal, il périrait avec les animaux ; s’il était seulement un je, il disparaîtrait lorsqu’on cesserait de parler de lui ; mais s’il est un moi, la mort, parce qu’il a une âme immor la mort elle-même ne telle, peut détruire sa personnalité. Certains égotistes résistent comme des tigres au dépouil lement de leur je ; mais dès qu’ils arrivent à croire en l’existence d’un moi