stéréotypes filles/garçons

RAPPORTS & DOCUMENTS Lutter contre les stéréotypes filles-garçons Travaux coordonnés par Marie-Cécile Naves et Vanessa Wisnia-Weill www. strategie. gouv. fr jANViER 2014 Lutter contre ora51 les stéréotypes filles- Sni* to View Un enjeu d’égalité et Janvier 2014 Avant-propos Les inégalités entre les femmes et les hommes sont connues : les femmes comptent pour 46 % des salariés du privé mais 20 % des cadres dirigeants et 20 % des membres des conseils d’administration du CAC 40 . Les femmes cadres dirigeantes sont payées 32 % de moins 2 que les hommes – en équivalent-temps plein . 2 % des plus aradoxale, et choquante, que les parcours scolaires et universitaires des femmes n’ont cessé de s’améliorer, pour dépasser ceux des hommes. C’est la raison pour laquelle Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, a demandé au Commissariat général à la stratégie et à la prospective de réfléchir de Observatoire de la parité entre les hommes et les femmes, chiffres de 2011. INSEE, chiffres de 2009. chiffres de 2009. 4 DREES : vww. drees. sante. gouv. fr/lMG/pdf/retraite- edition-2013. pdf. Voir par exemple OCDE (2012), Inégalités hommes/femmes : il est temps d’agir.

CGSP wwwstrategie. gouv. fr Lutter contre les stéréotypes filles-garçons manière transversale au problème des stéréotypes entre les filles et les garçons, dans l’enfance et l’adolescence, en couvrant l’ensemble de leur vie quotidienne. présente. Mais il se fonde sur une synthèse de travaux de recherche et une série de faits et d’analyses, pour certains nouveaux, qui concourent, selon la logique du faisceau d’indices, à étayer la thèse selon laquelle les stéréotypes entre les filles et les garçons contribuent à freiner la marche vers l’égalité hommes- femmes. Notamment . n dehors de la famille, la prise en charge des petits enfants emeure une « affaire de femmes Toutes professions confondues, le taux moyen de masculinisation se situe entre 1,3 % et 1,5 % dans le secteur de l’accueil et de l’éducation des jeunes enfants et atteint seulement 3 % dans le périmètre plus restreint des structures collectives ; seuls 17 % des métiers, représentant 16 % des emplois, sont mixtes, au sens où la proportion d’hommes (ou de femmes) y est comprise entre 40 % et 60 % ; à l’issue de la classe de troisième, plus de 20 % des jeunes – garçons et filles – se retrouvent dans des filières comportant moins de 30 % d’élèves e l’autre sexe. C’est surtout vrai dans l’enseignement professionnel ou technologique ; l’adolescence : en 2002, 77 % des garçons et 60 % des filles de 12 à 17 ans pratiquaient un sport ou une activité sportive en dehors de l’école. Cet écart a augmenté de 14 points en cinq ans, et il atteint 30 points dans les foyers les plus défavorisés ; les filles investissent plus que les garçons les loisirs culturels.

On retrouve toutefols un biais selon l’origine sociale : par exemple, 10 % des filles d’ouvriers contre % des fils d’ouvriers pratiquent une activité artistique quotidienne ? 7 ans alors que ces taux deviennent paritaires chez les enfants de cadres (respectivement 14 % et 15,5 %) ; on constate une importante sous-détection des maltraitances, particulièrement chez les garçons. Parmi les personnes ayant subi des violences sexuelles durant leur enfance, seuls 8 % des hommes et 20 % des femmes ont été repérés comme en danger par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Parmi celles ayant enduré wvm. strategie. gouv. fr l’exercice de la liberté individuelle, autant d’entraves ? l’épanouissement, autant de facteurs d’inégalité. Face à cette sltuation les politlques publiques ne peuvent se orner à l’affirmation du principe d’égalité et à la répression des discriminations.

Elles doivent aussi veiller à la neutralité effective des institutions publiques et encourager une plus grande mixité des parcours, des filières et des métiers. Comme le notait l’OCDE en 2012, « le partage plus équitable du travail rémunéré et non rémunéré entre les femmes et les hommes implique une évolution des normes, des cultures, des mentalités et des attitudes Par le passé, des politiques volontaristes ont déjà fait leurs preuves : l’exemple des femmes ingénieures – passées de 3 % en 1982 à 34 % dans es nouvelles générations – est archétypal. Cependant, ces politiques ciblées ne se sont pas diffusées dans le reste des filières scolaires, notamment dans l’enseignement professionnel.

Le rapport invite à aller plus loin et formule une série de recommandations en vue d’une action volontariste. Par-delà les suggestions spécifiques, cependant, Marie-Cécile Naves, Vanessa Wisnia-Weill et leurs co-auteurs invitent avant tout les décideurs publics à se fixer l’objectif de réformer l’architecture des choix offerts aux individus. Même si elles empruntent à d’autres références, même si elles ne se econnaissent pas d’entre nous, sont porteurs de différenciations infondées et, finalement, d’inégalités. Il faut donc travailler sur ces micro-incitations dont chacune a l’air insignifiante mais dont la somme nous rend moins libres. our le décideur public, ce programme n’est pas des plus aisés ? mettre en œuvre. Il faut de la finesse pour réformer l’architecture des choix sans verser dans le paternalisme impérieux. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas sy atteler. Ce constat est en partie corroboré par l’enquête Contexte de la sexualité en France réalisée en 006 par l’INSERM et l’INED, qui établit que parmi les personnes ayant connu des agressions sexuelles, 71 % des femmes en ont parlé à quelqu’un, contre 44 % des hommes. Voir Thaler R. H . et sunstein C. R. (2008), Nudge: Improving Decisions about Health, Wealth and Happiness, Yale University Press. wv ». strategie. gouv. r janvier 2014 Sommaire Principaux enseignements et propositions 9 Introduction Les stéréotypes filles-garç s inéealités hommes- Vanessa Wisnia-Weill, Frédéric Lainé et Marie-Cécile Naves Chapitre 3 Inégalités et discriminations filles-garçons dans les outils pédagogiques, es pratiques éducatives et la socialisation qualifiés scolaire 59 . 113 Chapitre 4 Inégalités et différences filles-garçons dans les pratiques sportives et culturelles des enfants et des adolescents . Marie-Cécile Naves et Sylvie Octobre Chapitre 5 . 139 La santé des jeunes au féminin et au masculin : stratégies pour combler les inégalités 171 Mathilde Reynaudi et Sarah Sauneron Complément Stéréotypes et inégalités filles-garçons dans les industries de l’enfance 197 Mona Zegai 7 » peuvent être modifiés et corrigés par des dispositifs de sensibilisation aux stéréotypes de genre.

Ceux de « prise d’exemple » supposent un rééquilibrage du partage du care entre les hommes et les femmes, dans la sphère familiale et dans le secteur de la petite enfance. Une asymétrie des rôles parentaux (prédominance des mères dans la prise en charge des enfants) se combine à des attentes différenciées selon le sexe de l’enfant. Les pères peinent à concilier les différentes dimensions de la paternité : la capacité d’entretien des enfants (le male breadwinner), la paternité symbolique et la paternité concrète. Les pères participent peu aux actions de préparation à la aissance malgré les recommandations de la Haute Autorité de santé. Les dispositifs réputés universels de soutien à la parentalité tendent également à être exclusivement investis par des meres. ‘aménager leur temps de travail dans une logique de « flexibilité » que de « conciliation Des dispositifs plus favorables émergent toutefois : le job sharing, la planification des horaires atypiques, un nouveau rapport au temps et au lieu de travail grâce aux TIC. Le Royaume-Uni a appuyé ces transformations avec le Right to request, c’est-à-dire le devoir d’examen des employeurs envers les emandes d’aménagements horaires des salariés. En dehors de la famille, la prise en charge des enfants entre O et 6 ans demeure une « affaire de femmes Toutes professions confondues, le taux moyen de masculinisation se situerait entre 1,3 % et 1,5 % dans le secteur de l’accueil et de l’éducation des jeunes enfants.

Il atteint 3 % dans le périmètre plus restreint des structures collectives (dont 3 % d’hommes chez les éducateurs de jeunes enfants et 7 % d’hommes parmi les professeurs des écoles dans le pré- élémentaire). Dans certains pays, la proportion d’hommes est (un peu) plus orte : autour de de montée en mixité, la mise en place d’un plan national d’action spécifique est nécessaire. Les viviers d’hommes pour les métiers de la petite enfance sont ? chercher notamment du côté des réorientations et des « secondes carrières » (Flandre, Allemagne, Écosse). Il est plus facile de transgresser les normes professionnelles masculines à l’âge adulte qu’à l’adolescence.

Propositions Proposition ne 1 Proposer des dispositifs de préparation à la naissance (PNP) dans les maternités et des dispositifs d’accompagnement à la parentalité dans les PMI et es REAAP qui incluent davantage les pères, grâce à des supports, des contenus et des horaires adaptés. Proposition ne 2 Favoriser la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle chez les pères par l’expérimentation (notamment par l’État en tant qu’employeur) de nouvelles formes de flexibilité positive de l’emploi (job sharing, télétravail, etc. ) redonnant un contrôle à tous les salariés sur leur agenda, alnsl que par la promotion d’une « charte des temps flexibles positifs » auprès des entreprises, des administrations et du tierssecteur. PAGF ID OF