UFR DES SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE DEPARTEMENT DES SCIENCES DE L’EDUCATION Master Métiers de la Formation Parcours Ingénierie et Conseil en Formation LA RECONVERSION PROFESSIONNELLE DANS LES MÉTIERS DE LA BOUCHERIE PAR LE DISPOSITIF DU CQP Nom : suLYAN Prénom : Christine Na Etudiant : 21310115 or 153 Sni* to View Mémoire soutenu en juillet 2014 Sous la direction de Madame Christine GIRSZYN Attestation d’authenticité Je, soussignée SUL YAN Christine Etudiante de Master ICF 2013-2014 interventions.
Et enfin, merci à mes proches, amis et famille, qui, par leur présence respectueuse et leur aide, ‘ont accompagnée dans la réalisation de ce travail. SOMMAIRE Introduction. Présentation et analyse du contexte 1 Evolution de l’artisanat en France et focus sur l’activité de boucherie en Haute-Normandie 2 1. 1 Qu’est-ce que l’artisanat en France L’artisanat, première entreprise de France » L’artisanat, un groupe social . Les organes de représentation et de défense des intérêts artlsanaux . . 6 Les activités artisanales et les conditions de leur exercice . .. 28 1 . La structure d’accueil : le Centre de formation continue (CFC) de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Seine-Maritime .. 28 1. 1 La place du CBC dans l’établissement . 1. 2 La réorganisation du CFC en 2013 … 32 2. Les missions 32 2. 1 Le cadre général de la mission . 32 2. 2 Les préalables à notre démarche d’accompagnement du CQP Technicien boucher à la CMA de Seine-Maritime Rétrospective du CAP Boucher en formation continue de la CMA de Analyse de l’action CQP Technicien boucher de la CMA de SeineMaritime . 2. 3 ….. .. 37 formes identitaires . Du métier à la socialisation professionnelle Homogénéisation intragroupe et différenciation intergroupe 56 Les représentations sociales . Fonction et construction des représentations soclales 60 b. Structure des représentations sociales d. Évolution du concept Genèse et dynamique des valeurs morales … 63 Présentation du cadre méthodologique et de son application .. 70 1. Présentation de la méthodologie 2. Les entretiens exploratoires et semi- directifs…. 3. a mise en place de l’échantillon 74 4.
Les contraintes rencont Conclusion — Bibliographie et sitographie . Annexes . 106 Introduction …. 100 ……. 102 La reconversion professionnelle dans le métier de boucher est un sujet qui, selon nos investlgatlons, n’a pas fait l’objet de recherche. Or, l’artisanat de boucherie mérite qu’on lui prête attention car, en ces temps de contraction du marché de l’emploi, c’est un secteur d’activité qui recrute et qui connaîtra une période de fort renouvellement de ses membres dans les dix prochaines années.
C’est un univers où convergent diverses tendances : une filière de la viande industrialisée, qui profite à la grande distribution, l’émergence d’une nouvelle concurrence, les boucheries à la ferme, une réglementation accrue en termes d’hygiène, des courants d’opposition, liés au développement de pratiques alimentaires excluant la onsommation de viande et la pression du fait religieux (viande halal et casher).
Mais c’est un monde qui a su montrer sa capacité ? rebondir, en s’adaptant : les artisans bouchers ont étoffé leur offre de spécialltés et développé la présence de la charcuterie et l’activité de traiteur dans leurs boutiques. par ailleurs, le métier s’est professionnalisé : le développement du service client et la mise en place d’une e la rentabilité sont des gestion rigoureuse visant l’attente de produits régionaux ou locaux favorisent le retour au fait à la maison et la fréquentation des boucheries artisanales.
Ce mouvement correspond aussi, pour certains publics, à un besoin de lieux de convivialité, d’échanges et de rupture de l’isolement. Face à ces éléments conjoncturels et structurels, les artisans bouchers, en tant que collectif, doivent désormais maintenir leurs effectifs : c’est traditionnellement par l’apprentissage que s’opère le renouvellement du personnel dans ce métier. Et c’est l? que le bât blesse car devenir boucher n’attire plus les jeunes.
Au-delà de la relance de l’apprentissage, la reconversion professionnelle dans le métier de boucher pourrait être l’une des solutions à ce problème. Nous vons souhaité explorer ce sujet, en focalisant notre attention sur l’accueil des candidats à ce parcours. Comment ces apprenants s’inscrivent-ils dans l’artisanat, où le diplôme obtenu par la voie de l’apprentissage en formation initiale reste la norme ? Quelles sont les réactions des professionnels de la boucherie face à ce public ?
Dans une première partie, nous allons exposer les éléments du contexte de l’artisanat de boucherie, en explicitant les modalités d’accès au métier de boucher. Puis, nous retracerons ce qui, pendant notre mission, nous a conduits à faire de la reconversion professionnelle dans e métier de boucher, par le dis asitif du CQP, l’objet de notre recherche. Dans un troisi professionnelle et les représentations sociales. Ensuite, nous exposerons la méthodologie que nous avons employée, fondée sur la conduite d’entretiens semi-directifs.
Enfin, la dernière partie laissera la place aux résultats et préconisations, avec respoir que ce travail contribue à une réflexion sur la reconversion professionnelle au sein de l’artisanat de boucherie à travers son organisation, ses pratiques et son renouvellement. 1 . Evolution de l’artisanat en France et focus sur l’activité de boucherie en HauteNormandie Qu’est-ce que l’artisanat en France ? « L’artisanat, première entreprise de France » Ce slogan est diffusé et décliné de différentes manières et de façon régulière sur les ondes de la radio française depuis 1999.
L’organe de communication, qui fédère ainsi les artisans a été créé en 1997 : c’est le Fond national de promotion et de communicatlon de l’artisanat (FNPCA), établissement public, alimenté par une contribution obligatoire payée par les artisans. Ces campagnes ont pour affectif d’attirer les jeunes et les potentiels repreneurs d’e 53 artisanales pour 1. 802. 856 d’emplois salariés au 1 er anvier 20101. A cet effectif, il faut ajouter les artisans qui travaillent seuls, sous le régime des TNS (travailleurs non salariés) . n effet, « plus de la moitié des entreprises artisanales n’emploie aucun salarié »2. Comme l’indique MAZAIJD (2013, p. 42)3, cela représente : « 1/3 des entreprises françaises ; plus de 3 millions d’actifs, soit 13% de la population active ; un chiffre d’affaires de 300 milliards d’euros ; la formation de 200. 000 apprentis par an Si l’on compare ces données à celles de 1997 4, on s’aperçoit que, dans un contexte économique atone, l’artisanat français a connu une croissance outenue en termes de création d’entreprises, de chiffre d’affaires et de progression des effectifs.
Tableau récapitulatif 1997 2010 800. 000 entreprises Plus d’I . OOO. OOO entrepris comment elle s’est ou a été construite. L’artisanat, un groupe social Selon ROBERT (1999, p. 25), les métiers « ne prendront d’extension qu’à partir du IX e siècle, avec l’essor démographique, les défrichements et le renouveau urbain Il précise que « selon G. DUBY, ce furent, semble-t-il, les métiers de l’alimentation, la boulangerie et la boucherie qui frayèrent la voie à rexpanslon ROBERT (1 999, pp. 8-29) poursuit cette rétrospective en indiquant que « la multiplication des métiers dès le XIe siècle (… s’accompagne d’une relative liberté du travail et de regroupements par rues ou par quartiers Ces organisations constituent un élément d’équilibre social surtout dans les cités En 1268, alors qu’Etienne BOILEAU finalise son Livre des Mestiers, l’exercice des métiers est soumis à l’accord du roi ou des seigneurs. Ils peuvent être exercés librement « s’ils respectent les règles -cependant très strictes- des associations professionnelles et s’ils acquittent les droits divers qui leur sont imposés. On achète le métier au roi ou aux puissants » (ROBERT, 1999, p. 32). elon ROBERT, « l’organisation en corps est une avancée sociale considérable sur la sltuation de quasi-esclavage (des périodes précédentes), dont il faut prendre toute la mesure politique ROBERT (1 999, p. 38) indique qu’a En deux siècles, XIVe et xve, toute l’Europe, le bouleversée par la progressivement, a vu sa ROBERT (1 999, p. 39) précise que cest en 1 546 qu’apparait le terme « artisan », qui déslgne le compagnon et éventuellement l’apprenti. Naitront ensuite les corporations sous COLBERT, qui fut « l’inspirateur et le maître dœuvre ‘une politique de strict encadrement des métiers » (ROBERT, 1999, p. 41).
Leur rôle sera rapidement perçu comme visant « à limiter la liberté de commerce en concentrant les monopoles et les richesses ; enfin, la place prise par le Compagnonnage qui, au début du 4 XIIIe siècle, est le véritable formateur des artisans sur les chantiers ou sur le Tour de France et même, plus que la Confrérie, leur tuteur dans les difficultés et les malheurs constitue une entrave à la liberté du travail » (ROBERT, 1999, p. 42). Cest pour ces raisons que les corporations furent combattues un siècle plus tard par TURGOT uis définitivement supprimées par la loi d’ALLARDE et par la loi LE CHAPELIER e 1791.
On ne peut retracer l’histoire du groupe artisanal sans mentionner l’Encyclopédie de Diderot, en trente-cinq volumes, parue entre 1751 et 1772 : elle « célèbre ceux qui s’attachent ? travailler bien sans autre but : l’artisan devient femblème des Lumières » (SENNETT, 2010, p. 128). Mais « au milieu du XIXe siècle, alors que se cristallisait le système économique moderne, s’estompa l’espoir éclairé que les artisans puissent retrouver une place d’honneur dans l’ordre industriel » (SENNETT, 20 PAGF 53