Chanson de Craonne – Histoire des arts

LA CHANSON DE CRAONNE PAROLES Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé, On va r’prendre les tranchées, Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile. Mais c’est bien fini, on en a assez, Personn’ ne veut plus marcher, Et le cœur bien gros, commi dans un sanglot On dit adieu aux civ’lots. Même sans tambour, même sans trompette, On s’en va là haut en Refrain Adieu la vie, adieu l’a Adieu toutes les fem Cest bien fini, c’est p org Sni* to View De cette guerre infâme. Cest à Craonne, sur le plateau, Qu’on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C’est nous les sacrifiés !

Cest malheureux d’voir sur les grands boul’vards Tous ces gros qui font leur foire ; Si pour eux la vie est rose, pour nous c’est pas la mêmi chose. Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués, Fraient mieux d’monter aux tranchées Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien, Nous autr’s, les pauvr’s purotins. Tous les camarades sont enterrés là, Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là. chasseurs à pied, Qui vient pour nous remplacer. Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Ceux qu’ont lipognon, ceux-là r’viendront, Car c’est pour eux qu’on crève. Mais c’est fini, car les trouffions Vont tous se mettre en grève. Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, De monter sur l’plateau, Car si vous voulez la guerre, payez-la de votre peau ! NATURE DE L’OEUVRE La chanson de CRAONNE est un poème anonyme de 1917, décrivant un épisode des mutineries qui affectent l’armée française après l’offensive très meurtrière et militairement désastreuse du Général NIVELLE au Chemin des Dames.

En réalité, cette chanson fut composée en 1915, sans doute par un poilu du midi. Au départ, elle évoque le secteur sanglant de LORETTE en Artois. Il fut ensuite facile de l’adapter aux circonstances en remplaçant LORETTE par CRAONNE. C’était un élément central dans la mémoire de la Première Guerre Mondiale. Il CONTEXTE HISTORIQUE Il est dans ce cas précls utile de séparer le contexte historique du contexte de la création de l’œuvre: Contexte historique Depuis 1913, la France est sous la 3ième République, le Président est Raymond POINCARRE. ranchées dure depuis 2 ans (1 915). Le 16 avril 1917, l’offensive du Chemin des Dames est lancée, sous la neige sur un front de 40 km, le Général NIVELLE avait promis qu’elle durerait 48 heures aximum, elle se poursuivra durant des semaines. Les pertes humaines sont estimées à 200 000 hommes côté Français. Contexte de l’oeuvre L’offensive très meurtrière du Général NIVELLE au Chemin des Dames pousse les soldats ? se mutiner. Au cours des combats, les soldats français devaient « monter au plateau » tenu par l’armée allemande.

Ce plateau surplombe le village de CRAONNE, dans le département français de l’Aisne en Picardie. Le Général PETAIN, nommé au poste de Général en Chef des Armées Françaises en remplacement du Général NIVELLE, parvient à rétablir la discipline n alllant condamnations à mort exemplaires et mesures d’améliorations des conditions de vie des soldats. Il faut remarquer que cette œuvre est contemporaine de la révolution bolchévique de 1917 qui a entrainé en France la débandade et le retrait des troupes russes jusque là alliées de la France.

DESCRIPTION DE L’OEUVRE Le texte fut le fruit d’une élaboration lente et de l’amalgame de plusieurs versions. Il contient aussi des allusions au quotidien des tranchées: le moment de la relève qui signifie la fin du fin du danger pour les uns et le risque de mort pour ceux qui « vont hercher leur tombe », la permission qui permet de voir « les embusqués » (pour les combattants, les hommes échappent indûment au conflit), sur les boulevards parisiens, Fopposition entre civils protégés « civelots » et fantassins exposés »purotins Ce texte anonyme se chante sur un air qui ne l’est pas.

Il vient de la transformation progressive par les soldats d’une valse à succès de 191 1, Bonsoir m’amour. Cette dernière avait été écrite par René LE PELTIER sur une musique de Jean SABLON. Si les premières étapes de la transformation sont peu claires, on ait qu’une version modifiée de cette chanson est apprise par cœur et transmise oralement parmi les combattants exil dès 1915. Elle prend le nom de la chanson de LORETTE, du nom des violents combats qui ont eu autour de Notre Dame de Lorette au printemps 1915. Cest en 1917 que le texte se stabilise.

IV BUT DE L’OEUVRE C’est une chanson contestataire antimilitariste qui a d’ailleurs était interdite par le commandement militaire. Mais c’est aussi une chanson politiquement engagée à l’extrême gauche quand elle s’en prend aux gros ». Mais, elle décrit le désespoir des familles qui ne se etrouveront pas. Elle fait un tour d’horizon complet de toutes les détresses et rancœurs. Du 1 avril au 9 mai, les armées françaises, pour quelques mètres PAGF les détresses et rancœurs. pour quelques mètres de terrain accusent 271 000 soldats tués, blessés, disparus ou prisonniers.

Témoignage de la vie dans les tranchées, la boue, les les privations, la famine Paroles C’est nous les sacrifiés Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance La colère se cristallise autour du bourgeois fortuné, que l’on imagine flâner le long des boulevards. Des nantis préservés du danger arce qu’ils ont de l’argent. C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards Tous ces gros qui font la foire Si pour eux la vie est rose Les paroles sont défaitistes et antimilitariste alors qu’une guerre se déroule sur le terrain national.

Mais c’est bien fini, on a as leurs dernières forces à se mutiner. paroles Pour défend » leurs bies, car nous n’avons nen Nous autrs, les pauvr’s purotins Vont se mettre en grève UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES RAPPROCHEMENT DE L’ŒUVRE n un long dimanche de fiançailles Ce n’est pas uniquement parce que le refrain de la chanson de Craonne est chanté par le poilu narchiste, qui fait parti des 5 condamnés à mort, que nous avons choisi de rapprocher la chanson du film « Un long dimanche de fiançailles Toutefois la situation dans laquelle est chanté ce refrain reflète assez bien l’esprit de la chanson.

Le poilu qui la chante est un anarchiste et qui dit anarchiste dit rebelle aux représentants de l’autorité, il meurt en urinant ce qui peut être traduit par « j’urine sur les chefs, l’Etat, je crée le désordre L’atmosphère tout au long du film peut être mis en parallèle avec l’état d’esprit décrit dans la chanson. Jne certaine fierté de se battre pour la patrie, quand il faut sortir de la tranchée personne ne recule, « Sans nous on prend la pile » La vie dans les tranchées est crument, les images ne reculent devant aucune déses érance, les parasites, les rats, la famine « huit io nce Paris sur les grands boulevards où tout le monde s’affaire comme si la guerre n’existait pas. « Tous ces gros font leur foire » Et bien que la grève ne se profile pas dans le film, le fait de se mutiler volontairement est une mutinerie puisqu’il s’agit de ne pas monter au front.

Les scènes de guerre ou nous voyons les soldats partir à rassaut des tranchées adverses nous nous laisse aucune vision quant au résultat. Il s’agit des 2 côtés de mises à mort volontaires. La cruauté de la guerre est rendue avec les corps vivants ou morts qui gisent dans la boue, les obus qui déchiquètent les corps (scène particulièrement violente ou Marnech recrache et se défait des restes d’un soldat) « Car nous sommes condamnés, c’est nous les sacrifiés En conclusion, si nous avons choisi ce film, c’est parce qu’à notre sens, tous les ingrédients qui ustifient la grève annoncée dans la chanson de Craonne sont réunis.

En parallèle au dénuement croissant des soldats aux sacrifices qui leur sont demandés dont l’ultime: leur vie. On voit les décisions sans aucune humanité des gradés: condamnation à mort des soldats à la chaine après jugement sommaire. Sortis face ? l’ennemi sous les feux des canons et mitrailleuse. Cest par opposition la vie qui se déroule normalement sur « les grands boulevards GUERNICA Même si ce tableau ce tableau ne se rapporte Même si ce tableau ce tableau ne se rapporte pas à la Première Guerre Mondiale, il se rapporte ? un drame de la guerre.

La petite ville Basque bombardée est devenue le symbole de la Guerre d’Espagne. Mais ce tableau spectaculaire est devenu le symbole des massacres dus à toutes les guerres. La chanson de Craonne est une chanson antimilitaristes, les sacrifiés, les révoltés sont les soldats envoyés à « l’abattoir Le tableau Guernica représente pour nous un complément avec le massacre de populations civils innocents, massacre ordonné délibérément par des dirigeants monarchistes désireux peutêtre avec la bienveillance de l’Italie et de l’Allemagne d’expérimenter la guerre aérienne?

Il s’agit d’un massacre perpétré sans aucune raison. C’est pourquoi dans cette œuvre Picasso, denonce l’évènement mais au-de à, il prend à témoin toute la communauté internationale. pour que le message soit clair, Picasso accumule des symboles que tout le monde peut comprendre. Cest cette universalité qui en fait un tableau aussi célèbre. Il est un rappel constant, pour nous tous, de l’horreur de la guerre. Dernier symbole, de son universalité, une copie du tableau Guernica siège à rentrée du Conseil de sécurité des Nations unis à New York.