Ache de lecture Le Misanthrope Molière Louai Al Chaabani 1. Carte d’identité de l’auteur Jean-Baptiste Poquelin, qui adoptera le pseudonyme de Molière, est né en 1644, et meurt le 17 février 1673, après la quatrième représentation du « Malade Imaginaire h. I appartient à la génération d’écrivains et d’artistes contemporains du règne de Louis XIV, qu’on a désigné « après coup » comme classiciste. Molière s’inspirera des œuvres antiques (comme par exemple « La Marmite » de Pla comédies » la règle d et la règle des trois u Une autre source d’in médiévales.
Cette tra p g ses « grandes gle des bienséances, ont les farces tre de la foire remonte au Moyen Âge et est encore bien vivante au XVIIème siècle. Les farces étaient jouées sur les places des villes pour le public de la rue, mais elles étaient aussi représentées dans des salles de théâtre, à tître de divertissement, avant ou après une tragédie. Molière était acteur lui-même et il était connu pour son jeu très expressif, souvent farcesque. Molière est aussi influencé par la comédie d’intrigue espagnole et par la commedia dell’arte italienne.
Quand Louis XIV lui attribue la alle parisienne du Petit-Bourbon, Molière partage cette salle avec les comédiens italiens, qui influenceront beaucoup son œuvre. Ses œuvres principales sont . Sv. ‘ipe to « L’école des femmes » (1662) ; « Tartuffe » (1 664), pièce qui dénonce les faux dévots et qui est rapidement interdite ; « Dorn Juan » (1665) ; « Le Misanthrope » (1666) ; « L’Avare » (1668) ; « Le Malade imaginaire » (1673), la plus illustre de ces comédies- ballets.
Les comédies de Molière font à la fois rire et réfléchir, et le mérite de Molière est d’avoir élevé à la dignité d’un art ce qui était sque-là considéré comme forme populaire. 2. Carte d’identité du livre « Le Misanthrope » (1666) est une pièce de théâtre écrite par Molière, qui appartient au genre de la « grande comédie » grandes comédies respectent les règles des tragédies classiques (vraisemblance, bienséances, 3 unités) et sont composées de 5 actes (l :exposition, Il : nœud de l’intrigue, Ill et IV : péripéties, V dénouement). . Résumé de la pièce Acte : Alceste est un grand ennemi de ‘hypocrisie et donne, à sa demande exprès, son avis sur le sonnet d’Oronte (« bon à mettre au cabinet Acte Il : Alceste reproche à la femme qu’il aime, Célimène, d’être trop accessible pour d’autres prétendants. Célimène, encouragée par Clitandre et Acaste, fait des portraits satiriques, ce qui ne plaît pas du tout à Alceste. Acte Ill : Clitandre et Acaste croient tous les deux avoir gagné le cœur de Célimène.
Arsinoé, une fausse prude, raconte à Célimène tout le mal qu’on dit d’elle derrière son dos. Célimène répond de la même façon. Arsinoé arrive à convaincre Alceste de la suivre pour lui donner une pr Il répond de la même façon. Arsnoé arrive à convaincre Alceste e la suivre pour lui donner une preuve (lettre) de l’infidélité de Célimène. Acte IV : Quand Alceste confronte Célimène avec la lettre, Célimène renverse la situation, en disant que la lettre était adressée à une femme, et reproche Alceste d’être un jaloux excessif, qui ne mérite pas son amour.
Acte V : Célimène semble incapable de choisir entre ses prétendants, et quand il apparait une lettre dans laquelle elle se moque de ses amants, tout le monde se détourne d’elle, sauf Alceste, qui veut la pardonner à condition qu’elle se retire avec lui du monde mondain. Célimène refuse. Eliante et Philinte décident de se marier. 4. Le personnage principal Alceste, le « misanthrophe », est un des personnages « monomaniaques » de Molière. Il est obsédé par la sincérité, et veut qu’ « on ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur » (l. 6). Il s’exprime de façon excessive, avec des hyperboles Je m’irais, de regret, pendre tout à l’instant », l. 28 ; « je hais tous les hommes », . 118 ; « un homme est pendable après les avoir faits l. 772, par rapport au sonnet d’Oronte). Dès le début de la pièce, il exprime son envie de se retirer du monde (« Et parfois il me prend des ouvements soudains de fuir dans un désert l’approche des humains. l. 143-144). Sa grande contradiction, « faiblesse » à ses propres yeux, est d’aimer Célimène, une jeune veuve coquette.
Dès le début de la pièce, Alceste souhaite clarifier avec Célimène jeune veuve coquette. Dès le début de la pièce, Alceste souhaite clarifier avec Célimène son attitude auprès d’autres prétendants, mais à plusieurs reprises il est interrompu par l’arrivée d’autres personnages (Basque qui annonce l’arrivée d’Acaste et de Clitandre ; l’arrivée de Du Bois). Un bel exemple de la comique de ituation. Oronte, Acaste et Clitandre sont ses rivaux. Oronte prétend vouloir être ami avec Alceste, il lui lit son sonnet, et lui demande son avis.
Alceste se contient d’abord, et répond indirectement, en parlant d’une troisième personne, mais Oronte Insiste, et finalement, sous Peffet de l’agacement, Alceste énonce son jugement avec une certaine brusquerie. (« Franchement, il est bon à mettre au cabinet » ; bel exemple de comique de mots, cabinet ayant un double sens : meuble à tiroirs, mais aussi toilettes. ) Il sera appelé chez les Maréchauds suite à une plainte d’Oronte. Philinte et Eliante se montrent bienveillants à l’égard d’Alceste, et essaient toujours d’atténuer la situation.
Alceste perd un procès, dans lequel il est victime de calomnies J’ai pour moi la justice, et je perds mon procès l. 1492), ce qui renforce son dégoût des mœurs de son époque (« Trop de perversité règne au siècle où nous sommes, et je veux me tirer du commerce des hommes », l. 1485-1486). En sachant que Molière aussi, au moment de la querelle du Tartuffe Y, a été victime de calomnies, on pourrait considérer ceci comme un exemple de la double énonciation.
Indirectement, Mol 4 OF Il ouble énonciation. Indirectement, Molière fait part au publique de sa détresse par rapport aux calomnies. Alceste reproche pas mal de choses à Célimène, notamment son « humeur satirique », car dans sa conception d’amour « Plus on aime quelqu’un, moins il faut qu’on le flatte » (l. 701). Cependant, son amour semble profond, et il est le seul à vouloir pardonner Célimène quand il apparaît une lettre dans laquelle elle se moque de chacun de ses prétendants.
Il exige qu’elle se retire avec lui du monde mondain (« Et que dans mon désert, où j’ai fait vœu de vivre, vous soyez, sans tarder, résolue à me suivre D, 763-1764), ce qu’elle refuse. « Trahi de toutes parts, accablé d’injustices » (l. 1803), Alceste réitère son Intention de s’écarter du monde humain. Dans ce dénouement, Molière s’éloigne des conventions de la comédie. La plupart des comédies s’achèvent sur le mariage imminent des jeunes amoureux, tandis que le dénouement des tragédies est souvent marqué par la mort, la séparation ou l’échec des héros.
Molière introduit ainsi des aspects tragiques dans la comédie. 5. Les personnages secondaires a. Célimène Une jeune veuve coquette, très séductrice, qui maitrise l’art de la parole. Elle domine l’acte Il avec des longues tirades dans lesquelles elle fait le portrait satirique de plusieurs personnes ? la Cour ou dans les salons. Elle maîtrise l’ironie et la satire, et est entourée de plusieurs prétenda salons. Elle maîtrise l’ironie et la satire, et est entourée de plusieurs prétendants, qu’elle préfère laisser dans le doute et l’espoir.
Dans l’acte V, par contre, elle perd toute crédibilité suite à l’apparition d’une lettre dans laquelle elle critique chacun de ses amants. Tous ses prétendants la laissent tomber, sauf Alceste, qui lui propose de se retirer du monde mondain avec lui. Elle refuse, incapable de renoncer aux plaisirs mondains pour un amour exclusif. Célimène incarne une forme d’excès du rire et de la satire, symétrique aux excès mélancoliques d’Alceste. b. Philinte Ami d’Alceste, mais bien plus modéré. Contrairement à Alceste, il défend que, parfois, « il est bon de cacher ce qu’on a dans le cœur » (l. 4). Il suggère Alceste d’être un peu plus indulgent à l’égard des hommes : « faisons un peu grâce à la nature humaine » (l. 11). Son tempérament, selon la théorie des quatre humeurs, est déterminé par son flegme, donc il est plutôt doux t posé : « Mon flegme est philosophe autant que votre bile » (l. 166). Il semble « honnête homme », et se montre un véritable ami, capable de vaincre son amour-propre, de s’effacer devant son ami et de faire preuve de bienveillance à l’égard de lui.
Il est, par exemple, prêt à renoncer à son amour pour Eliante, qui aime Alceste, car il essaie de convaincre Alceste d’accepter les intentions douces d’Eliante, plutôt que de perdre son temps avec Célimène : La sincère Eliante a du penchant pour vous l. 215. Il accompagne temps avec Célimène : « La sincère Eliante a du penchant pour vous l. 215. Il accompagne son ami dans les moments les plus difficiles je ne vous quitte pas l. 446), et, à la fin de la pièce, annonce qu’il fera tout pour l’empêcher de se retirer du monde (« Allons, Madame, allons employer toute chose, pour rompre le dessein que son cœur se propose l. 807-1808). Philinte fait toutefois preuve d’une complaisance excessive à l’égard des autres hommes, en n’hésite pas à se montrer hypocrite, en particulier face à Oronte, de qui il loue le sonnet médiocre Je n’ai jamais oui de vers si bien tournés. l. 336. ). Molière utilise la comédie comme « miroir de la société » et ontre que l’honnêteté est un idéal social qui suppose une forme de compromission avec le monde et ses valeurs. Le courtisan es non seulement un « honnête homme mais souvent aussi un flatteur et un hypocrite.
La question se pose donc s’il faut s’adapter au monde (comme Philinte) ou s’en retirer (comme Alceste). c. Eliante La cousine de Célimène. Eliante est un personnage discret et raisonnable. Elle évite toute forme d’excès, et tente à chaque fois d’atténuer les situations de crise, plutôt que de les exploiter en sa faveur. Quand Alceste, furieux sur Célimène après la découverte ‘une lettre à un autre prétendant, lui propose de se mettre en couple avec lui pour se venger de Célimène, elle refuse, malgré l’amour qu’elle ressent pour Alceste. l. 259-1262 : « Je compatis, sans doute, à ce que vo malgré l’amour qu’elle ressent pour Alceste. l. 1259-1262 : « Je compatis, sans doute, à ce que vous souffrez, Et ne méprise point le cœur que vous m’offrez ; Mais peut-être le mal n’est pas si grand qu’on pense, Et vous pourrez quitter ce désir de vengeance. » Eliante incarne ainsi un sage juste milieu, qui permet un rapport appaisé avec le monde. Son mariage avec Philinte à la fin de la pièce autorise le spectateur à garder l’espoir d’une vie dans le monde à la fois sage et heureuse. d.
Arsinoé Grande hypocrite, qui prétend être amie de Célimène, mais qu est sûrement jalouse de charmes de Célimène, qu’elle ne parvient pas à égaler, du fait de son âge. Elle dénonce l’infidélité de Célimène auprès d’Alceste («Et celle qui vous charme est indigne de vous. v. 1104) , en donnant une preuve (lettre) à Alceste. Elle essaie au même temps de séduire Alceste, en lui proposant d’utiliser ses contacts à la Cour pour lui obtenir des faveurs : . 1075-1079 . « Pour moi, je voudrais bien que, une charge à la cour vous pût frapper les yeux.
On peut pour vous servir remuer des machines, et j’ai des gens en main que j’emploierai pour vous, qui vous feront à tout un chemin assez doux. » e. Oronte, Acaste, Clitandre Prétendants de Célimène. Ils appartiennent à la noblesse qui fréquente la Cour du Roi. Ils sont tous les trois persuadés d’ avoir gagné le cœur de Célimène, à cause de leur vanité ( ? arrogance et auto-suffisance). Quand ils découvrent la duplicité de Célimène vanité ( ? arrogance et auto-suffisance). Quand ils découvrent la duplicité de Célimène, ils ne sont plus du tout intéressés en elle. 6. Lieux et époques a.
Salons et cour « Le Misanthrope » se déroule dès le début jusqu’à la fin dans un seul endroit, le salon de Célimène. Molière respecte ainsi la règle d’unité de lieu du théâtre classique, et fait clairement référence au phénomène des salons dans le XVIIème siècle, comme les salons des écrivains La Rochefoucauld, Madeleine de Scudéry, Madame de Sévigné et Madame de la Fayette. La vie à la cour est régulièrement mentionnée. Louis XIV règne n monarque absolu, et l’affirmation de l’absolutisme fait perdre aux nobles la possibilité de participer véritablement au pouvoir politique.
Le coup de génie du grand roi est d’avoir endormi la noblesse, en l’enfermant dans les pièges du luxe et de l’oisiveté de sa cour, au Louvre d’abord puis à Versailles. La noblesse, soumise au Roi, se retrouve à la Cour, dans Pespoir d’obtenir des postes ou quelques avantages censés compenser ceux qu’elle a perdus. Exemples : l. 289-290 : « S’il faut faire à la cour pour vous quelque ouverture, on sait qu’auprès du Roi je fais quelque figure. » l. 67-568 : « Je viens du Louvre, où Cléonte, au levé, Madame, a bien paru ridicule achevé Le levé est le lever du roi.
Les courtisans qui assistaient à cette cérémonie avaient les faveurs du roi. . 738 : Acaste : Rien ne m’appelle ailleurs de toute la journée. » l. 739-740 : Clitandre : « MOi, p 738 : Acaste : « Rien ne m’appelle ailleurs de toute la journée. » l. 739-740 : Clitandre : « Moi, pourvu que je puisse être au petit couché, je n’ai point d’autre affaire où je sois attaché. » Seule la haute noblesse pouvait assister au petit coucher du roi. b. honnêté Idéal moral et social du XVIIème siècle. L’honnête homme est agréable et sociable.
Il fait preuve d’urbanité et il doit laisser soupçonner ses qualités sans attirer l’attention sur sa personne. Philinte et surtout Eliante sont des exemples d’honnêtes hommes : ils sont capables de vaincre leur amour-propre, de s’effacer devant les autres et de faire preuve de bienveillance ? leur égard. (Source : www. toutmolière. net ) l. 633 : « Je le trouve honnête homme, et d’un air assez sage. » l. 1144 : « On peut être honnête homme et faire mal ses vers. » c. Humeurs Théorie qui remonte à l’Antiquité et qui explique la psychologie ndividuelle par un déterminisme physiologique.
Les quatre humours sont les quatre substances liquides qui causent les divers tempéraments. (Flegme : doux et posé, sang : gai, bile jaune : colérique, bile noire ou mélancolie : chagrin). (Source : www. toutmolière. net ) Références dans le texte : l. 90 : « Ne m’offrent rien qu’objets à m’échauffer la bile. » l. 449 : « Contre elles dans mon cœUr trop de bile s’assemble. » d. Hobbes Deux fois, Molière fait allusion à la célèbre formule du philosophe Hobbes (1588-1679) « L’homme est un loup pour l’homme » (Homo homini lupus). l. 178 : « des loups 0 1