Grand communicateur, chanteur passionné une caresse, un regard, un remerciement, un gémissement. Ou alors un grognement, une démarche, un simulacre de morsure… Tout est communication chez le loup. L’entente et la compréhension qui habitent un clan de loups ont beaucoup surpris les observateurs. Lhomme qui croit encore parfois détenir le monopole du langage et tente même de se définir comme tel est loin d’imaginer le monde communicationnel qui entoure le loup. Tout comme c’est le cas entre les hommes – même mieux selon certains les messages passent entre les loups avec une rande transparence. es attitudes et des doux gémissements constamment le cont la communication, le Swipe View next tes, des odeurs, boiements, de em s, le clan garde res. Apothéose de on première de réaffirmer les liens qui unissent les loups du clan : comme un grand chant. Le visage et le corps éloquents « Ce qui me frappe le plus chez les loups après de nombreuses observations, c’est leur bon caractère explique Adolph Murie, l’homme qui réalisa la toute première étude scientifique sur les loups. (SAVAGE, 1996, 37). Les spécialistes appuient régulièrement ce propos.
Ils mettent en evidence une patience hors du commun à travers les difficultés inhérentes à toute vie en communauté : les louveteaux qui jouent à mordre les oreilles des adultes, à se tirer la queue mutuellement, celui qui s’arro s’arroge la meilleure part du festin, puis la meilleure place dans la tanière… Tout cela se passe sans heurt au sein du clan. Au départ de cette légendaire patience des loups entre eux, on identifie généralement, comme facteur prépondérant, la transparence des communications. « Je n’ai jamais vu un animal aussi expressif disait Jim Brandenburg. SAVAGE, 1996, 40). On ‘en étonnera très certainement, à l’instar de Farley Mowat, juste avant de revenir sur ses conceptions : « Je croyais que l’homme était le seul animal à avoir développé une communication complexe. » (MOWAT, 1974, 149). Tout commence au niveau du visage. En effet, à bien des égards, le faciès éloquent du loup est comparable au visage humain. Chez les Inuits, d’après une légende autochtone, les esprits tentèrent de changer tous les animaux en êtres humains mais ils n’y parvinrent qu’avec les yeux du loup.
Les marques noires et blanches autour d’eux accentuent encore les traits expressifs de ‘animal. Le loup se rendra donc très compréhensible à l’homme par les moyens tout à fait comparables qu’ils ont tous deux pour exprimer leurs sentiments. Ainsi, par exemple, un loup qui est sûr de lui et veut paraitre menaçant, ouvrira grands les yeux, plissera le museau et le front, dressera les oreilles, portera la queue haute et montrera les dents. A l’inverse, le loup qui a peur portera les oreilles couchées, la queue basse, le front lisse, les yeux plissés et les dents dissimulées.
Si nécessaire, pour achever de se soumette l’autorité du père du clan, un jeune loup roulera sur le dos devant ui. Entre 2 OF s soumette à l’autorité du père du clan, un jeune loup roulera sur le dos devant lui. Entre ces deux extrêmes, le loup possède un très large éventail de subtilités physionomiques et d’attitudes corporelles (voir infra) qui rendent la communication claire et efficace et contribuent largement à la cohésion du clan. Le système social qui régit la vie des loups montre que le langage du corps est le premier moyen de communication en son sein. Les sons variés, le hurlement… nique ! D’une manière plus classique, ou au moins plus évidente our l’homme, les sons constituent un second moyen de communication. Entre eux, les loups l’utilisent pour exprimer des sentiments, pour se retrouver ou pour rassurer les petits, par exemple. Mais celui-ci a une plus large portée et servira donc également comme contact entre les clans. En réalité, ces sons sont très divers : jappements, grognements, grondements, geignements, vagissements, gémissements, glapissements, Sans oublier le plus célèbre d’entre eux, le hurlement, dont la force évocatrice a un effet fascinant sur l’homme.
Le loup, contrairement aux idées reçues, peut hurler à tout moment de la ournée, bien que l’on puisse lui remarquer une préférence pour l’aube et le crépuscule. La pleine lune, c’est plutôt le choix du conteur ou du photographe. Si le loup hurle à différents moments, il le fait aussi pour différentes raisons : rallier le clan, prévenir de sa présence un autre clan, exhorter le clan avant la chasse, mais aussi par plaisir… En vérité, le loup n’a pas toujours besoin de raisons pour hurler. La solitude en est 3 OF s plaisir… En vérité, le loup n’a pas toujours besoin de raisons pour hurler.
La solitude en est une mais, encore une fois, malgré les égendes, ce cas est des plus rares. Les loups préfèrent chanter ensemble. Les spécialistes s’accordent à reconnaître que le loup ne hurle pas ; il chante ! En effet, ce chant peut être considéré comme un hymne à la solidarité dans la mesure où sa fonction première est de réaffirmer la cohésion du groupe. Il se pratique pour le plaisir avec des variations constantes et propres à chaque individu, bien que celles-ci soient imperceptibles à une oreille humaine non experte.
Ces diverses modulations permettent de se faire reconnaître, de transmettre des sentiments, mais aussi, en croire Farley Mowat et les Esquimaux, à communiquer des informations parfois complexes, comme, par exemple, l’arrivée imminente d’un troupeau de caribous et sa localisation. Même si, en ce qui concerne ces messages entre loups, la preuve reste à apporter, certains Esquimaux peuvent retrouver un troupeau de caribous à la seule écoute du loup.
Force est de constater que le hurlement est un véritable langage. Quand un loup chante, les autres répondent au loin (jusqu’à quinze kilomètres). Si l’homme le fait, ils répondent également. Que peuvent-ils vouloir nous dire ? S’agit-il seulement de marquer un erritoire? Chaque odeur porte un message Pour marquer son territoire, le loup dispose d’un troisième moyen de communication très efficace : l’odorat, qu’il a quatre- vingts fois plus développé que l’homme.
Comme on peut le voir faire chez le chien, pour lequel cet h 4 OF S fois plus développé que l’homme. Comme on peut le voir faire chez le chien, pour lequel cet héritage a perdu la majeure partie de son utilité, le loup urine épisodiquement sur des souches, des branches, des rochers, aux abords de son territoire – chez un chien, cela peut rendre très longue la plus simple promenade. Au chevauchement de deux territoires adjacents, on trouve deux marques odorantes, mais un loup ne s’aventure généralement pas en territoire étranger.
Les intrus, à moins d’être connus du clan, reçoivent souvent un accueil glacial mais les loups les tolèrent et leur accordent un droit de passage, voire de chasse. L’étendue d’un territoire dépend de la taille du clan et de la densité des proies. Elle est donc très variable. Elle peut aller de 50 à 1500 kilomètres carrés et connaitre des mouvements en fonction des conditions du moment et des constantes fluctuations des proies. Une nouvelle fois, la capacité d’adaptation s’avère l’un des principaux atouts du loup.
En résumé, le chien qui hurle et aboie sans raison apparente, qui urine par petites doses successives le long d’une avenue, ou qui roule sur le dos pour accueillir son maître, rappelle ces trois modes de communication dont il a hérité de son ancêtre. Comprendre, voire utiliser, ces modes de communication SI proches de ceux de l’être humain n’est pas impossible. Il s’agit simplement pour l’homme de se mettre à l’écoute du monde animal qui est le sien.