THIS TPE IS THE ONLY ONE WHO IS GOOD

La Prohibition En quoi la prohibition a-t-elle eu un effet inattendu néfaste ? Alexandre Blandin Paul Reignier Louis Rucklin Xavier Flick orn Sni* to View Année 2014/2015 Sciences economiqu Lycée Marc BLOCH Table des matières La Prohibition 1 1. Introduction 3 2. La Prohibition aux Etats-Unis 4 2. 1 Le contexte de la Prohibition 6 2. 2 Quels sont les protagonistes qui ont poussé à l’instauration de la prohibition ? 8 3. L’économie souterraine qu’entraine la prohibition IO 3. 1 L’enrichissement d’Al Capone 10 et les Etats-Unis ont cherché à mettre en œuvre, par des lois, de elles interdictions.

Nous allons nous intéresser à ce que l’on appelle désormais « la prohibition qui se déroula aux Etats-Unls d’Amérique (USA) de 1919 à 1933 en nous penchant sur ses effets paradoxaux, nous interrogeant sur la légitimité et l’efficacite de la régulation publique d’un comportement privé. Après avoir expliqué dans quel contexte historique la Prohibition a été mise en place, nous analyserons dans un premier temps ses défenseurs et ses objectifs. La Prohibition, précédée par les nombreuses mobilisations anti-alcool au XIXème siècle aux Etats-

Unis, est tout autant une démarche hygiéniste qu’une tentative de moralisatlon sociale. Nous analyserons dans une deuxième partie ses conséquences économiques, caractérisées d’abord par l’apparition d’une économie parallèle et souterraine de contrebande, entraînant une lutte mouvementée entre les pouvoirs publics et les fraudeurs. Nous soulignerons le développement exceptionnel de la pègre américaine, avec l’essor considérable du petit et grand banditisme et de la mafia italo-américaine naissante.

La lutte pour le contrôle de dizaines de milliers de <>, bars landestins permettant un commerce lucratif et vecteurs d’une corruption galopante, ont fait émerger de grandes figures comme celle d’Al Capone. Ce dernier reste l’un des noms les plus connus dans le monde du grand banditisme et n’aurait pas pu prospérer à ce point sans la Prohibition et le commerce de contrebande qui a suivi, en dépit des efforts redoublés des forces de l’ordre. Dans la troisième partie nous étudierons les conséquences sociales de la Pr OF des forces de l’ordre. ociales de la Prohibition et son impact sur la mortalité et la santé: non seulement du fait des crimes de sang, mais également u fait de l’alcool frelaté et, paradoxalement, de l’accroissement de la consommation excessive d’alcool. Tentative de « moraliser » les comportements sociaux, tout autant que démarche « hygiéniste », les effets négatifs de la Prohibition ont largement dépassé ses effets bénéfiques, d’autant que l’abstinence ou la tempérance des consommateurs n’ont guère duré.

Dans la dernière partie, nous nous interrogerons sur les conditions de succès d’une politique publique de prévention qui pourrait concerner l’usage de l’alcool, de la cgarette, mais également des paris et des jeux, de la drogue, voire de la rostitution. Expérience sociale « en vraie grandeur » d’une portée exceptionnelle, la Prohibition nous mènera, en dernière lecture, ? faire le point sur les leçons qu’il est possible d’en tirer aujourd’hui. 2.

La Prohibition aux Etats-Unis La prohibition est une loi fédérale visant à interdire la fabrication, la vente, le transport ou encore l’importation et l’exportation de boissons alcoolisées. Plusieurs pays avaient déjà adopté ce type de lois. L’un des premiers était le Canada dans certaines provinces comme l’Ile-du-Prince-Edouard de 1900 à 1948. La Russie a mis en place la prohibition de 1914 ? 925 et, enfin, la Finlande de 1919 à 1932, où elle était appelée « kieltolaki » (prohibition, interdiction).

Nous nous focaliserons sur la prohibition la plus connue, celle qui s’est passée au Etats-Unis de 1919 à 1933. Le Maine est le premier E prohibition la plus connue, celle qui s’est passée au Etats-Unis de 1919 à 1933. Le Maine est le premier Etat en 1851 à limiter la vente de boissons alcoolisées. Puis dans les années 1855, 13 Etats adhèrent à ce mouvement de prohibition. Ces 13 Etats sont appelés « Dry States » (« Etats secs h), car ce sont les Etats interdisant l’alcool.

La prohibition est ensuite mise en place dans tout le pays par le Volstead Act, un texte législatif du 28 octobre 191 9, imposé par le 18e amendement. L’amendement est confirmé 29 janvier 1919 et mis en place le 16 janvier 1920 au niveau fédéral. Elle se finit en 1933, abrogée par Franklin Delano Roosevelt. La fin de la prohibition, décidée le 5 décembre 1933, est inscrite dans la 101 par le 21ème amendement.

Les 18ème et 21ème amendements 18ème: « After one year from the ratification of this article the manufacture, sale, or transportation of intoxicating liquors within, he importation thereof into, or the exportation thereof from the United States and all territories subject ta the jurisdiction thereof for beverage purposes is hereby prohibited » 21 ème: « The eighthteen article of amendment to the Constitution of the United States is hereby repealed » Le 18eme amendement est le seul de la constitution américaine à avoir été entièrement annulé, laissant le soin aux Etats de légiférer sur les questions de transport d’alcool.

Opposition au 18ème amendement sur une roue de secours (« Rejetez le 18ème amendement et fin de la prohibition (« les ours heureux sont ceux du retour de la bière b) Après son abolition, la prohibition survit encore quelques années dans certains Etats comme le Kansas et l’Okl prohibition survit encore quelques années dans certains Etats comme le Kansas et l’Oklahoma. Le dernier état à légaliser l’alcool sera le Mississippi en 1966. Quel est le contexte social et politique qui a conduit les dirigeants à mettre en place une stricte politique d’interdiction de l’alcool ? 2. Le contexte de la Prohibition La Prohibition commence un an après la première guerre mondiale, dans laquelle les Etats- ont engagés plus de 4,3 millions e soldats. Les années d’après-guerre (1918-1929) aux Etats-Unis comme en Europe ont été appelées les « années folles » : au lendemain de la guerre de 1914 à 1918, les États-Unis ont pris un nouveau départ, riches en partlculier d’un commerce d’armes fructifiant avec les Alliés. L’euphorie de la victoire est de courte durée. Ceux qui ont combattu se voient devenir chômeurs ; les usines, qui pourvoyaient les Alliés en équipements militaires, ferment leurs portes.

Or, attirés par la prospérité de ce monde qui leur parait en pleine croissance, plus de 14 millions d’immigrants ont, après avoir ffronté les contrôles sanitaires d’Ellis Island, débarqué de Russie, d’Italie et de Pologne entre 1 900 et 1920. La plupart d’entre- eux sont peu qualifiés. Ils ne sont pas les seuls à avoir tenté leur chance. De nombreux Irlandais et Écossais ont, souvent bien avant eux, foulé le sol américain, s’installant massivement dans les villes industrielles du quart nord-est des Etats-Unis, des rives de l’Hudson aux Grands Lacs, important avec eux leur savoir-faire en matière de distillation.

L’alcool se répand alors sur le territoire. Très vite, le courant conservateur, tres actif, dénonce les effets es boissons alco PAGF s OF territoire. Très Vite, le courant conservateur, très actif, dénonce les effets des boissons alcoolisées sur le comportement des hommes et notamment sur la classe ouvrière. La pauvreté s’accroit et des dizaines de milliers de Noirs en quête de travail affluent vers les grandes villes au Nord. Il règne une ambiance où les idées de gauche socialistes ou communistes sont populaires auprès de la population pauvre qui s’échine dans le travail.

Les gens revendiquent des semaines de travail comportant moins d’heures et des salaires plus élevés. L’Etat a peur de ces changements et c’est dans cette posture sécuritaire qu’il décide d’instaurer des quotas migratoires, associant ainsi les nouveaux problèmes aux nouveaux venus. La tension s’installe au pays : le Ku Klux Klan (mouvement extrémiste d’extrême droite) fait de nombreux adeptes (50 000 à Chicago en 1920), persécutant tantôt les Noirs, tantôt les Juifs récemment immigrés qui deviennent une cible nouvelle.

La Prohibition s’inscrit dans ce contexte, comme une tentative de régir les mœurs. Le lobby conservateur s’organise, largement soutenu par les pasteurs, qui souhaitent « moraliser » la société, ais aussi par les femmes, qui associent la consommation d’alcool aux violences conjugales. « Les lèvres qui touchent de l’alcool ne toucheront pas les nôtres » et « Dieu le veut » La guerre de 1914-1918 finit par convaincre les plus sceptiques du bien-fondé d’une interdiction totale pour l’efficacité des soldats au front.

Distribution d’alcool aux soldats du front. Dans les années 1910, un Américain consommalt en moyenne 7,1 litres d’alcool pur par an (whisky, vodka, bourbon… voir p. 12), un chiffre consommait en moyenne 7,1 litres d’alcool pur par an (whisky, vodka, bourbon… voir p. 2), un chiffre en forte croissance depuis les années 1900 du fait, en particulier, de la forte immigration européenne, mais proche de la consommation actuelle.

L’engouement pour les alcools forts (distillés avec le savoir- faire des Ecossais et des Irlandais mais aussi des Russes et des Polonais), fut, dès lors, considéré comme l’un des principaux problèmes de la société américaine à cette époque Les ligues de tempérance, avec les pasteurs et, nous allons le voir, les mouvements progressistes, voulurent rétablir davantage de moralité. L’influence de la première guerre mondiale et ‘inefficacité des soldats buvant trop, accélèrent l’instauration de la prohibition dans plusieurs Etats, puls au nlveau fédéral. la prohibition ?

La prohibition est soutenue par plusieurs pasteurs mais aussi des mouvements féministes ou encore des ligues de tempérance. Des ligues de tempérance se sont créees aussi tôt que le début du XVIIIe siècle. Il s’agit d’associations formées spécifiquement pour dopposer à la consommation d’alcool. La forme de la ligue est souvent religieuse, soutenant la prohibltion voulant moraliser la société. Temperance League: « ln the name of God and Humanity » Wamen Holly War – Global Charge On The Enernfs Work On dénombre plus de 8000 ligues dès 1840. Ces ligues sont souvent organisées par des pasteurs au des mouvements féministes.

Les Américains considèrent cette lutte contre l’alcool comme une guerre sainte, une forme de croisade morale, car les Etats-Unis sont très croyan 7 OF une guerre sainte, une forme de croisade morale, car les Etats- Unis sont très croyants, dans la lignée des 13 colonies originelles dont l’identité confessionnelle a souvent été déterminante dans leur histoire. Les mouvements féministes (« Women Christian Temperance Union, WC TU b) sont très présents et actifs car les femmes sont les premières touchées par les abus d’alcool : violences conjugales, comportements déviants, dépenses trop importantes.

Ces mouvements ont été soutenus par l’influence croissante du « Social Gospel Protestantism » et, plus généralement, par les mouvements progressistes. Au début du XIXème siècle les Méthodistes, les Baptistes et les Presbytériens participèrent à la conversion de nouveaux croyants pour combattre la corruption des mœurs dans le monde. Boire de l’alcool participait de cette corruption. La tempérance – ou capacité à limiter sa consommation – était l’antidote préconisé par ces courants. Les avocats de la tempérance ne demandaient pas la prohibition.

Ce qui avait commencé comme un effort pour persuader les individus à choisir l’abstinence, est ensuite devenu un effort pour interdire, par la loi, la vente et le transport d’alcool. En effet, il faut souligner que les mouvements ont rapidement compris que pour l’emporter, les arguments devaient également être rationnels et « scientifiques s. Au début d’un XXème siècle, les progressiste s’appuyèrent ainsi sur divers arguments cientifiques : des études démontraient que l’alcool ralentissait les capacités motrices, endommageaient le système nerveux et le cœur, interférait avec la digestion et aggravait les autres maladies.

La WCTU, sous le leadership de Frances Wi 8 OF interférait avec la digestion et aggravait les autres maladies. La WCTIJ, sous le leadership de Frances Willard, utilisaient ces arguments pour leur cause. Elle exigeait une instruction obligatoire au sujet de la tempérance et des effets de l’alcool. De nombreux Protestants ont joint leurs forces à la Ligue Anti- Saloons (Anti-Saloon League, ASL). CASL a commencé comme une organisation d’Etat dans l’Ohio en 1893, et dès 1895 les ASL présentes dans tous les Etats-Unis, devinrent le lobby principal pour la législation anti-alcool.

Au début, il ne s’agissait que d’interdire le commerce d’alcool dans les saloons. En 1900, l’ALS, fondée en 1893, devint une force politique majeure. Leur chef de lobby décrivait ainsi, au début de la guerre, leurs efforts : « Invitation a été lancée d’envoyer des lettres, des télégrammes et des pétitions aux députés au congrès et aux sénateurs. Ils sont arrivés par dizaines de milliers, enterrant e congrès d’une avalanche de courriers Se sont ainsi 250 millions de pages par mois qui circulent sous forme de libelles, de pamphlets, de tracts en 1914, 1915 et 1916. 26 des 48 Etats adoptèrent des mesures de prohibition.

Le succès fut en partie lié à la capacité de l’ASC d’intimider les hommes politiques. Il faut le comprendre dans le contexte du « progressisme Il s’agissait de faire évoluer l’idée traditionnelle que les Américains se faisaient du rôle du gouvernement, protecteur de la sécurité, des libertés et de la propriété. Les Progressistes estimaient que les individus ?taient naturellement mauvais et que le rôle du gouvernement était de limiter la recherche de leur propre intérêt et du renforcement de leu PAGF OF gouvernement était de limiter la recherche de leur propre intérêt et du renforcement de leur propre pouvoir.

Contrairement aux pères de la constitution, les Progressistes pensaient que la nature humaine pouvait être améliorée par des légis ateurs éclairés. Ils estimaient que le gouvernement devait offrir un environnement et des moyens aux individus pour s’améliorer Le 18ème amendement, qui devait suivre, fut le premier à limiter les libertés individuelles. Le 19ème, au contraire, interdisait aux Etats de s’opposer au vote des femmes ; il allait cependant dans le sens du renforcement de IE-tat fédéral (le 16ème amendement l’autorisait à lever l’impôt).

Destruction d’un fût d’alcool 3. ‘économie souterraine qu’entraine la prohibition La prohibition apparait en 1919 et la vente d’alcool et toute son économie prennent donc théoriquement fin. Les bandits, comme AI Capone, profitent de cette « opportunité » pour s’enrichir en vendant de l’alcool de contrebande. Nous allons maintenant étudier l’économie souterraine formée autour de ce trafic. Pour commencer, nous étudierons l’empire d’Al Capone et ses manières de procéder pour créer de telles sommes d’argent illégalement.

Et dans un deuxième temps, nous examinerons l’économie de la prohibition. 3. 1 L’enrichissement d’Al Capone Al Capone est Le bandit de la prohibition. II a réussi à créer un empire illégal au nez et à la barbe de tous, sans que personne ne puisse l’inculper, faute de preuves. Expliquons maintenant quelles ont été ses manières de procéder. Tout d’abord penchons-nous plus en détail sur la personne d’Al Capone. Il né le 17 janvier 1899 à Brooklyn et mort le 25 janvier 1947