sale boulot

Les quatre textes du corpus présentent la critique, à la fois plaisante et acerbe, d’un comportement social.

Les textes A et B dénoncent les relations hypocrites ou cyniques qui sont en usage à la cour entre les courtisans et le roi (Du Bellay désigne d’emblée sa cible par la formulation cinglante « ces vieux singes de cour s, tandis que La Fontaine évoque plus sèchement au début de sa fable la « société » établie entre le lion et la génisse la chèvre et la brebis) ; les textes C et D visent Finanité des mœurs bourgeoises, dans des circonstances sociale titre — « L’Enterreme du sonnet annonce u omogène ; dès le d dénoncée est présen poussifs org Sni* to iew (chez Verlaine, le aits tout à fait ud, la société les bourgeois Dans les textes A et D, la présence de la figure du poète en première personne je ne saurais regarder d’un bon œil… » texte A / « Moi, je suis… » texte D) explicite la visée critique des poèmes. Dans le texte B, la dénonciation se fait plus implicite (cf. absence de morale dans la fable de La Fontaine), mais demeure tout aussi claire. Chez Verlaine, la première personne s’implique dans l’éloge paradoxal et particulièrement ironique que développe le sonnet.

La critique, dans les quatre poèmes, apparaît véhémente et s’exprime par des traits appuyés et cinglants. Sont tout d’abord données à voir des allures leur frac écourté » « au nez rougi par les pourboires ». Rimbaud manifeste un goût particulier à souligner la bêtise obèse des bourgeois, avec « Les gros bureaux bouffis [qui] traînent leurs grosses dames » ou la « bedaine flamande » d’un bourgeois qui épate sur son banc les rondeurs de ses reins… » ; dans ce texte, la beauté physique des « alertes fillettes », évoquée par le jeune poète insolent, constitue un contrepoint accablant pour ette société bourgeoise. La satire vise également les comportements sociaux.

Du Bellay construit son sonnet en déclinant, d’une manière précise et malicieuse, diverses attitudes de cour (Si… Si… ce qui fait entendre la parfaite duplicité des courtisans, capables de toutes les hypocrisies, de toutes les jalousies, de tous les renoncements. Chez La Fontaine, c’est la composition même de la fable qui fait entendre le cynisme des relations existant entre le roi et ses courtisans : la monopolisation de la parole par le lion, l’abus réitéré du verbe « devoir » et u substantif « droit » en regard de la brutalité du dernier vers, tout cela contredit avec une ironie cruelle l’idée d’équité que faisait attendre la « société » initialement présentée.

Verlaine développe tout au long de son sonnet un éloge paradoxal : l’enterrement est représenté comme une cérémonie « gaie D, où tout se déroule « allègrement où le défunt est présenté comme un « heureux drille » avec l’accompagnement d’un « svelte trille » bref donnant lieu à une scène « charmant[e] », justifiant les nombreuses exclamations admiratives nie devient mordante ercet, sont évoqués « les beaux discours concis, mais pleins de sens » et que triomphent, tels des imperatores, « cœur élargis, fronts où flotte une gloire, les héritiers resplendissants. » Enfin Rimbaud, en huit évocations consecutives, collectives puis individuelles, s’en prend avec une ironie féroce à la vacuité des comportements bourgeois, ridiculement fiers de leurs attributs (cf. « Le notaire [qui] pend ? ses breloques à chiffres » ou les bureaux qui trainent « leurs grosses dames »), et étalant leur bêtise dans des propos parfaitement vides En somme… aime à répéter le spécialiste des traités ; ? vous savez, c’est de la contrebande » se vante le bourgeois obèse). L’écriture poétique concourt spécifiquement à cette satire, même si chaque texte relève d’une versification largement classique.

Chez Du Bellay, la composition du sonnet conduit à la pointe du dernier tercet, dont l’importance est soulignée par l’expression de la douloureuse déception du poète : cette fois, ce n’est plus la duplicité des courtisans qul est dénoncée, mais leur stupidité pathétiquement ridicule. La composition de la fable de La Fontaine, qui n’explicite aucune morale, qui laisse absolument muets les « alliés » du ion, qui souligne l’importance de certains vers par une versification hétérométrique (vv. 12 et 13 ; dernier vers) et qul s’achève sur une menace implicite, mais manifeste, renforce l’efficacité de la dénonciation. Le sonnet de Verlaine appuie l’éloge paradoxal qu’il développe par le choix d’une irré ularité qui lui permet de varier la disposition des rimes de distinguer le dernier vers, essentiel.

Enfin Rimbaud recourt ? des images inattendues (ici, c’est le notaire qui pend à sa montre, non l’inverse, comme on l’attendrait), convoque des figures rarement élevées à une dignité poétique (cf. ? les pioupious », les bonnes et les bébés), appuie ses traits virulents sur des effets appuyés d’allitération bureaux bouffis » ; « bourgeois », « boutons « bedaine « déborde D, « contrebande ») et use très fréquemment des ressources de la ponctuation par des tirets, qui lui permet d’organiser la distribution des regards et de souligner l’importance de certains vers. Les quatre textes du corpus relèvent bien du registre satirique, même si la fable de La Fontaine apparaît ici singulière.

Les éléments de corrections ici proposés ne sont que des éléments de réponse et ne se donnent pas à voir comme un xemple de la méthodologie à sulvre. Le corpus, diachronique, se compose de quatre poèmes qu’il convient de présenter : – Un sonnet de Du Bellay traçant un portrait satirique des courtisans – Une fable de La Fontaine faisant apparaître le danger et l’inconscience qu’il y a de s’associer aux Grands – Un sonnet de Verlaine qui est un éloge paradoxal de l’enterrement – Un poème de Rimbaud composé de neuf quatrains peignant les bourgeois de Charleville de manière satirique Par leur tan humoristique et leur volonté de critiquer en ridiculisant leur obiet, les q s relèvent de la poésie