Bergson, la conscience

C’est autour de ce s degrés d’intensité du choix dans la conscience. A partir de ce texte nous pouvons nous demander en quoi les choix détermine-t-ils rintensité de notre conscience ? L’auteur divise cet extrait en 3 parties en commençant par expliquer la disparition de la conscience à travers l’exemple de l’apprentissage (1. 58à 65) avant d’aborder le paroxysme de la conscience (1. 65 à 68) pour conclure sur une définition de la conscience et de ses divers degrés d’intensité (1. 68 à 73). Qu’arrive-t-il quand l’une de nos actions cesse d’être spontanée pour devenir automatique ? » on entend par «spontané » la capacité d’effectuer une action sans qu’elle soit nécessaire, c’est- -dire quand on peut ne pas raccomplir, qui n’est pas inéluctable. Si cette action est contingente c’est qu’elle implique forcément un choix, choix qui est Paboutissement d’une réflexion menée par un esprit conscient, Bergson indique déjà ici qu’une action spo spontanée est une action consciente.

En suivant ce raisonnement, si une action devient automatique en cessant d’être spontanée c’est qu’elle cesse aussi d’être consciente. Par exemple si un jour nous décidons d’aller nous balader, cette décision sera motivée par des envies personnelles telles que faire du sport, admirer le paysage etc et ne sera en aucun cas une ontrainte imposée par un tiers.

Les premiers jours nous serons vigilants au chemin emprunté, à ses dangers potentiels aux détails du paysage et nos sens et notre conscience seront en éveil ; tant que notre découverte de cette nouvelle activité ne sera pas achevée, notre curiosité et notre faculté d’étonnement garderont notre conscience active. Mais au fil des jours lorsque nous aurons le sentiment d’avoir tout découvert et que nous aurons mémorisé toutes les informations que nous avons jugé intéressantes, même si nous continuerons à effectuer l’activité nous ne ferons plus attention à quoi que ce soit notre conscience isparaitra.

Dans l’exemple de l’apprentissage d’un exercice l’auteur associe une nouvelle fois la conscience au consentement de l’esprit et donc à la notion de choix dans la formule « il résulte d’une décision et implique un choix ». Capprentissage du mouvement est présenté ici comme une action consciente car « il vient de nous », nous n’en sommes pas contraints par une tierce personne, ce choix peut alors être considéré comme libre parce qu’il est personnel.

Dans cet apprentissage si chacun des mouvements est important c’est parce qu’étant nouveau, chacun a été réfléchi (parfois nconsciemment) et a un but dans l’enchaine 2 inconsciemment) et a un but dans l’enchainement pour achever l’exercice et le mémoriser c’est-à-dire assimiler personnellement une connaissance pour pouvoir la reproduire de façon autonome. Ici l’autonomie se fait par rapport à notre conscience : une fois que nous avons assimilé tous les éléments et leurs enchainements un « mécanisme » se met en place. idée de mécanisme est une idée cartésienne admettant que « le corps est une machine » et la matière dont il est composé n’a pas d’intentions ou de volonté ce qui suppose qu’elle n’a pas e conscience, elle ne peut que se mouvoir dans des actions conditionnées. Bergson utilise cette idée pour montrer qu’une fois que le mouvement est mémorisé par notre cerveau la vigilance que nous pouvions avoir au début ainsi que l’attention portée aux détails et à l’enchainement des actions disparait et avec elles notre capacité d’étonnement qui est un des points de départ de la conscience.

Dans la 2e partie Bergson se demande quels sont les moments où l’intensité de la conscience en est à son paroxysme c’est-à-dire à son apogée, là où elle « atteint le plus de vivacité Sa réponse e rapproche de la définition même du choix : on peut définir le terme « crise intérieure » par le moment où l’on doit prendre la décision c’est-à-dire clore le débat intérieur entre toutes les possibilités.

A la dernière phrase du texte Bergson fait allusion explicitement à l’anticipation comme étant un des composants de la conscience, implicitement il aborde ce thème dans la phrase « [le moment où] nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait » i 3 la phrase « [le moment où] nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait » il s’agit d’une projection dans l’avenir u nous avons l’intuition que notre choix est un changement nécessaire à notre futur, nous le savons directement » sans pouvoir l’expliquer ni -dans certains cas- nous le représenter.

Prenons maintenant l’exemple de l’apprentissage de la conduite au début chaque geste est le fruit d’une réflexion comprenant la méthode théorique et la situation présente incluant les dangers, le respect de la loi et d’autres facteurs accroissant notre vigilance et faisant prendre de l’ampleur à des choix qui quelques annees plus tard nous sembleront anodins et entrés dans notre routine quotidienne.

Seul un évènement inhabituel dans lequel notre hoix sera déterminant « où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait » fera « renaître » notre conscience ; dans le cas de la conduite l’enjeu peut être un l’enjeu absolu de vie ou de mort.

Aussi court puisse-t-il être, le moment de doute avant de prendre la décision -par exemple admettons que l’on ne s’est rendu compte que trop tard que la voiture qui nous précède s’est arrêtée et que la collision est imminente, 3 choix s’offrent nous : freiner au risque de créer un accident en chaine avec les voitures de derrière, tourner pour éviter la collision au risque de ortir de la route ou rencontrer un véhicule en sens inverse ou enfin ne rien faire – est le moment où notre conscience est la plus active, celui qui est le plus stressant à cause de l’anticipation des conséquences et de notre responsabilité ainsi que la mise en alerte de nos sens et paradoxalement 4 conséquences et de notre responsabilité ainsi que la mise en alerte de nos sens et paradoxalement aussi un moment de « calme avant la tempête » où bien que le danger soit imminent le temps de réflexion apparait comme une parenthèse où l’on arrête le temps pour analyser les éléments et trouver la solution adéquate.

Pour finir, dans la 3e et dernière partie le philosophe nous expose une synthèse de son texte ainsi qu’une définition de la conscience de façon explicite. La création dont il est question ligne 71 et qui se rapporte au terme de choix signifie moins la création en tant que naissance ou que fabrication d’une nouveauté mais plutôt comme un développement personnel, la construction de nous par nous-même. Ce rapprochement permet de souligner le rapport entre la conscience et la maturité intellectuelle se caractérisant par la continuité de l’éducation et de l’apprentissage du monde et de la socialisation infantile mais de açon autonome, c’est-à-dire de façon personnelle en appliquant ses propres principes et obligations.

On peut reformuler la phrase allant de la ligne 68 à la ligne 71 [Les variations d’intensité de notre conscience semblent correspondre à la somme de création que nous distribuons sur notre conduite] en affirmant que la quantité et l’importance (subjective) des choix ‘nfluent positivement sur le développement de notre conscience et notre maturité intellectuelle ce qui contribue transformer nos intentions et notre conduite sociale bien qu’elles soient subjectives. Bergson généralise même ce principe à tous es « types de con S bien qu’elles soient subjectives. Bergson généralise même ce principe à tous les « types de conscience » qu’elle soit intuitive ou discursive, immédiate ou médiate, collective, individuelle…

Enfin, nous avons traité de la mémoire et de l’anticipation séparément il importe maintenant de les mettre en relation pour comprendre en quoi ces concepts sont à la base de la conscience : la conscience est un lien entre le passé et le futur car le souvenir des expériences passées aident à appréhender les situations futures – au risque de se conforter dans les mêmes rreurs- et ces dernières en présentant le problème sous un autre angle peuvent aider à comprendre les expériences passées. Bien que nous ayons évoqué une similitude entre Descartes et Bergson concernant le rationalisme cartésien, nous pouvons dire que les points de vue des deux philosophes sur le sujet de la conscience sont opposés. Le célèbre « je pense donc je suis » de Descartes dans son Discours de la méthode(1637) émet l’hypothèse que la conscience vient de l’être uniquement et que l’être se définit par cette hypothèse, Bergson à l’inverse pense que la conscience peut se manifester à partir d’une activité articulière qui implique le besoin d’un choix et que c’est ce choix (à différentes intensités qui définit la conscience.

On peut trouver une pensée semblable chez Sartre, philosophe plus moderne (XXe siècle) dont les études sur la conscience accordent, elles, un grand poids à la responsabilité des choix. La citation « Choix et conscience sont une seule et même chose » extraite de l’Étre ou le néant confirme l’avis de Bergson. Après avoir développé I même chose » extraite de retre ou le néant confirme l’avis de Bergson. Après avoir développé le point de vue d’Henri Bergson je vais ontinuer mon analyse en reprenant les termes et en les approfondissant ou en soulignant les limites ou des autres façons d’aborder les arguments avancés dans le texte. Tout d’abord, si l’on admet que le premier stade d’un apprentissage est la spontanéité qu’en est-il de l’apprentissage des enfants ?

Si la spontanéité est le résultat d’un consentement dans lequel intervient une réflexion et qui est conclu par un jugement conscient, si l’enfant n’a pas conscience de lui-même et du monde qui l’entoure, cela signifie-t-il pour autant qu’aucun apprentissage n’est possible ? C’est ici qu’interviennent les éflexes inconditionnés et conditionnés, à partir des premiers et par mimétisme de son environnement social le bébé va développer des réflexes conditionnés. A la différence des premiers, ces derniers seront subjectifs c’est-à-dire qu’ils ne seront pas les mêmes pour tout le monde. Cela signifie-t-il alors que l’apprentissage des réflexes conditionnés est un apprentissage libre ?

Loin de là, comme son nom Hindique un réflexe conditionné est soumis à des conditions : il s’est développé à partir d’un comportement inné (inconditionné), ou bien au contact de personnes que l’enfant voit (qui ont elles aussi es réflexes de mimétisme ou de manipulation via les médias leur environnement etc.. ) , des sons qu’il entend, de son éducation et son éveil au monde. Même si plus tard cet enfant pourra faire des choix lorsque sa conscience se sera davantage dévelop si plus tard cet enfant pourra faire des choix lorsque sa conscience se sera davantage développée, mais ces choix seront- ils vraiment libres aux vues du conditionnement qu’il subira toute sa vie ?

Peut-on être totalement conscients et maitres de notre pensée alors que la majorité de nos apprentissages reposent sur de la « programmation » ? D’autre part, lorsque l’on se retrouve face à une situation de doute et qu’au terme d’une réflexion personnelle on en conclue une décision, celle-ci est-elle réellement autonome et est-on vraiment lucide ? Les apprentissages et les conseils qui nous ont aidé à faire ce choix proviennent d’une tierce personne qui a réussi à nous faire adhérer à ses idées par des moyens qui peuvent être persuasifs (liés à faffectif et aux sentiments, en opposition à convictions qui elles, utilisent la rationalité).