L’AMENAGEMENT TOURISTIQUE DU PNBA : VERS UNE IMPLICATION DES POPULATIONS LOCALES

Université Paris panthéon 1 Année universitaire 2010 – 2011 INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME Mohamed Ali DICKO MASTER PROFESSIONNEL MENTION « TOURISME » Spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires (DA L’AMENAGEMENT TO DU PNBA VERS UNE IMPLICATION DES or 15 POPULATIONS LOCALES Sous la direction de : Sébastien JACQUOT Au moment où le tourisme devient un bien et service de consommation de plus en plus courant, les espaces encore protégés de ce phénomène de masse deviennent rares.

Le comportement touristique s’oriente de plus en plus vers la recherche de sensations nouvelles t de la découverte de nouveaux espaces. Pour répondre à cette demande grandissante de nombreux espaces naturels se sont vus envahir par un tourisme de masse et ont petit à petit perdu leur caractère d’espace « protégé C’est dans ce contexte que nous avons décidé de nous pencher populations et limiter l’impacte du tourisme sur l’écosystème naturel du site. A ce titre le parc National du Banc d’Arguin (PNBA) nous a paru être un sujet judicieux de mémoire.

La problématique de la gestion des ressources du parc, l’ouverture au public et l’implication des populations locales sont des points essentiels dans la compréhension des bjectifs de gestion et de développement du PNBA. D’un point de vue plus général, la Mauritanie est un pays qui a énormément de mal à lancer son activité touristique ; le pays peut il se permettre de se passer de l’un des ses atouts majeurs en terme d’attractivité touristique ? La Mauritanie une destination émergente ?

Présentation de la Mauritanie La République Islamique de Mauritanie est un pays de l’Afrique de l’ouest relativement grand par sa superficie qui partage ses frontières avec l’océan Atlantique à l’ouest sur plus de 700 km, au sud par le Sénégal dont elle est séparée par le fleuve, au ud-est et à l’est par le Mali (sur 2237 km), au nord-est par l’Algérie (sur 463 km) et au nord- ouest par le Maroc ou le Sahara Occidentall (sur 1561 km). La Mauritanie se divise en 13 willayas (régions), elles même subdivisées en 52 Maughataa (départements).

Les deux tiers du territoire mauritanien se trouvent dans le Sahara, le désert saharien couvre 9096 de la superficie totale. Les seules terres fertiles et cultivées sont les plaines alluviales du fleuve Sénégal et les oasis. Son climat est extrêmement aride ce qui explique sa si faible densité de population. La Pays d’une superficie d PAGF 7 5 compte une La Pays d’une superficie de 1 030 700 km2 compte une population de 3. 086. 000 habitants. La densité de population est de 3. habitants au krn2 (une autre source affirme que la population est de 2. 600. 000hab pour une densité de 2. 5hab/km2) La capitale Nouakchott compte aujourd’hui un peu plus de 1 million d’habitants. Carte de la Mauritanie 1 : source http://c. s. f. free. fr L’information varie en fonctlon des sources et des positions politiques. Cela reste néanmoins un sujet très sensible Des potentialités touristiques mal exploitées Ces dernières années la Mauritanie, comme la majorité des pays

Africain, a pris conscience de l’importance du tourisme et des formidables retombées économiques qu’il engendre. La Mauritanie qui a lancé tardivement, contrairement a ses voisins, un programme de développement du tourisme cherche aujourd’hui à rattraper son retard et à se faire une place dans la sous région. Le pays dispose de nombreux atouts touristiques et la volonté du gouvernement de repositionner le pays est flagrante.

Pour preuve, Alors qu’en 1996, environ 217 touristes avaient fait le voyage vers la Mauritanie, le pays en a accueilli pas loin de 40 000 pour la saison 2001-20022.  » En quatre ans, le tourisme en Mauritanie a connu une véritable explosion. Ces chiffres, même si ils restent faibles, révèlent une véritable évolution et des efforts qui se sont 15 touristiques majeures qui permettent une diversification des activités touristiques (orientation autant vers un tourisme d’affaire, culturel ou de loisir. Ces potentialités touristiques peuvent ainsi être classifiées en quatre catégories : le désert et ses populations : principale attraction touristique du pays le paysage désertique offre une multitude de formes et de terrains allant des dunes de sables au rocher et cailloux témoins de la préhistoire. On y trouve également une faune et une flore qui a su s’adaptée à la rigueur du climat. « Les hommes bleu »3, les campements et oasis contribuent aussi fortement au folklore et à l’attraction touristique.

Les villes historiques et les aspects culturels : A la frontière entre l’Afrique noire et le Maghreb, la Mauritanie possède les vestiges d’une histoire riche. Le pays abrite 4 villes classées au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO (Chinguetti, Ouadane, Tichitt et Oualatta) vestiges de l’islamisation de la région et de la grande période des caravanes. A cela vient s’ajouter de nombreux sites rchéologiques et un artisanat reconnus dans toute la sous région les parcs naturels et la fau PAGFd 5 tional du Banc d’Arguin oiseaux et d’amoureux venus les observer. es visites de ces parcs sont très contrôlées pour préserver le cadre de reproduction naturel et unique de ces lieux L’océan et les sports maritimes : Le pays dispose de près de 600 km de cotes sablonneuses mais le tourisme balnéaire est quasiment inexistant. Avec de infrastructures adaptées au développement d’activités de pèches sportives ou de compétitions nautiques, ces plages rendraient la destination enfin compétitive par rapport à la oncurrence du Maroc ou du Sénégal. Ministère du Commerce de l’Artisanat et du Tourisme : Stratégie nationale de développement Touristique (jacques CAROL-consultant) 2002 / Surnom donné aux tribus maure et touareg à cause de la couleur de leur peau (la teinture de leur habit déteignait sur leur peau) Présentation du PNBA Comme nous l’avons déjà souligné la destination Mauritanie possède de nombreux atouts au développement d’une offre attractive.

L’aménagement, la mise en valeur et la promotion de cette offre sont bien entendu des éléments essentiels à une meilleure perception de la destination même si e désert reste le produit phare, le pays dispose de otentialités diversifiées qui ne demandent PAGF s 5 gouvernement Mauritanien, il est composé à parties presque égales de zones maritimes et terrestres. Sanctuaire et lieu de reproductions de milliers d’espèces marines et d’olseaux. le PNBA accueil près de 15 espèces différentes d’oiseaux (plus de 40. 000 couples de pélicans, spatules, cormorans, flamands roses, hérons, aigrettes, etc4).

Le littoral regorge également d’immenses plages des sables fin très appréciées des phoques et des tortues de mer qui viennent y pondre leurs œufs ou mettre La flore du parc n’est pas en reste puisque les travaux du célèbre Théodore Monod, de Bruno Lamarche et d’autres chercheurs ont estimés ? plus de 200 espèces, dont certaines rares sinon même en voie de disparition, le patrimoine floral du parc. Toutes ces conditions propices à la vie ont permis au parc de devenir un refuge de protection et de préservation de la faune et de la flore.

Il a aussl connu quelques évolutions majeures de son statut au cours du temps : Zone humide d’importance internationale en 1982 (convention de Ram sar) Site patrimoine mondial de la nature (UNESCO 1989) Don à la terre (W. . F 2000) Ces différentes reconnaissances font du parc un havre de paix protégé et reconnu internationalement. 4 Source du site du Parc Na PAGF 6 5 d’Arguin fortement orientée vers une implication et une auto gestion du parc par les populations locales. Ces populations contribuent fortement au folklore et sont partie intégrante de l’offre touristique du parc.

De plus, d’un point de vue social, ces populations qui se sont sédentarisées se trouvent aujourd’hui dans leur environnement naturel et ont perdus les reflex nomades d’autrefois. Il est donc indéniable qu’un développement durable du arc passe aussi bien par la préservation de ses ressources naturelles que par l’émancipation et [‘autonomie des populations y vivant. Les plans de développement du parc mis en place jusque là par le ministère du commerce du tourisme et de l’artisanat, toujours en collaboration avec l’administration du PNBA, ont toujours mis en avant un développement synergique du parc et des populations locales.

Les Imraghens Le PNBA est principalement peuplé d’Imraguens. Ce peuple de pécheurs indigènes se reparti, le long du littoral entre File d’Arguin et le cap Timeris, sur une série de neuf villages (Mamghar, R ‘gueiba, Techott, Tessot, Iwik, Arkeis, Agadlr, Ten alloul et Awguej). Seuls autorisés à exploiter les ressources du parc sous control, les Imraguens pratiquent uniquement une pêche traditionnelle. Au départ, le produit de leur êche était uniquement destiné ? leur 7 5 sociétés industrielles de grande pèche.

Ils ont alors commencés, pour faire face à la grande demande nationale et réglonale, à pécher d’autres types de polssons comme les mérous, corbines, dorades, soles, turbots, capitaines, thons , les raies et les requins. Cependant en 1998 ils décident d’intégrer le programme de gestion raisonnée des ressources alieutiques en collaboration avec les autorités du PNBA au travers de projets et programmes ciblés financés par des bailleurs internationaux. Les populations nomades Une des spécificités du PNBA est qu’il est un espace naturel où désert et mer se rencontrent.

On retrouve donc du coté terrestre appartenant au domaine pastoral saharien des pasteurs nomades. Ces Nomades rattachés à de grandes et riches tribus maures font généralement l’élevage de dromadaires et dans une moindre mesure de chevres et de moutons. Ils sont restés assez isolés et ont conservés leur routine au gré des conditions climatiques locales. C’est-à- dire que les campements se déplacent en fonction des points d’eau temporaires et des pâturages semi permanents. Leurs déplacements dépendent beaucoup des grandes pluies et ils ont tendance à se fixer près de pu ts durant la saison sèche.

Rapports entre les différentes populations du PNBA Les relations entre Imraguens et Po ulations nomades datent de très longtemps. PAGF 15 zanaga » sont restés très affiliés aux pasteurs nomades. D’ailleurs prennent le nom des tribus de pasteurs nomades auxquels ils étaient affiliés. Au fil du temps ce rapport de dominant et de dominé a disparu pour laisser place ? es échanges commerciaux. Le troc se résumait à un échange entre du poisson séché contre du mil, des moutons, des chèvres ou du tissu6. Aujourd’hui la majorité des Imraguens possèdent des ovins et de camelins qu’ils confient aux pasteurs nomades.

Durant la saison des pluies, ces propriétaires Imraguens migrent vers la partie terrestre du PNBA pour se ressourcer. Ils emportent avec eux des poissons séchés qu’ils partagent avec les pasteurs nomades. Une fois la saison des pluies terminée ils regagnent leurs campements. Les campements locaux Les spécificités de ces populations et leur savoir faire (artisanat, eche, elevage ect… ) contribuent au folklore mis en avant et aux prestations touristiques proposees. Le contact avec les populations locales est aussi rune des principales attractions du parc.

Les populations Imaraguen ont un mode de vie et une culture unique. Les populations Imraguen se repartissent sur 9 villages : Iwik , Mamghar , Tessot , Agadir, R’gueiba, Arkeis, Teichott, Ten alloul et Awguej. A l’exception de Ten alloul et Aw e’ tous les 7 autres villages sont épalement constituent à ce jour les seuls aménagements susceptibles d’accueillir des visiteurs. En effet le parc ne dispose encore ‘aucun hébergement digne de ce nom et les touristes sont accueillis soit chez les habitants, soit ils dorment sous des tentes mis à leur dispositions à la belle étoile. Source : Afrique occidentale- 1 909 – Gruvel et Chudeau L’offre touristique du PNBA La faune et la flore La faune et la flore sont d une diversité rare, et surtout, encore vierge de toutes activités humaines. On y trouve des milliers d’espèces d’oiseaux différentes et de mammifères marins qui viennent se reproduire. Plus de 2 millions d’oiseaux s’arrêtent sur le Parc National du Banc d’Arguin entre octobre et ars, mettant en évidence la richesse de ce milieu où les migrateurs trouvent abri et nourriture en abondance.

De nombreux ornithologues viennent au parc pour observer le comportement et les habitudes des ces oiseaux migrateurs. La flore est tout aussi riche avec un tres grand nombre d’espèces zooplanctoniques qui contribuent à Féqullibre de l’écosystème du parc Ces professionnels constituent un de segments de marché cible/ ou épargné par la politique d’ouverture restreinte du parc. Les activités touristiques mis en lace Le statut du parc et son in trimoine mondial de