Habeas corpus de textes

Pour répondre à cette question, nous étudierons dans un premier temps le rôle de la ocalisation dans cet extrait, avant d’envisager la caractérisation Swipe View next page du personnage. Développement l. une focalisation in Zola utilise un point Gervaise, mais il n’es ne e le portrait de e transcrire les pensées d’un seul personnage, c’est l’opinion de tout un quartier qu’il exprime. 1. Un quartier unanime. Plusieurs indices montrent que Zola adopte ce point de vue collectif. Le mot « quartier » apparaît explicitement.

L’expression « le quartier trouvait » tend à le personnifier puisqu’il est sujet d’un verbe d’opinion. Le pronom ndéfini « on » est récurrent : on le trouve quatre fois. Il montre l’anonymat de ce point de vue diffus. D’autres expressions insistent sur Hunanimité de l’opinion : « il n’y avait qu’une voix », « tout le monde Nous pouvons remarquer que jamais Zola n’util Swige to vie' » next page n’utilise le pluriel pour caractériser l’opinion de la rue, ce qui tend à en faire un personnage à part entière, qui joue un rôle dans le destin du personnage au succès duquel il participe.

Les verbes d’énonciation ou d’opinion sont nombreux : « trouvait », « clabaudait », « reconnaitre « disait »(x2). . Le discours indirect libre L’insertion du discours rapporté est discrète puisque Zola utilise le discours indirect libre qui intègre la description des paroles. Le rythme et les structures de phrases « naturelles » semblent sortir d’une conversation : « n’est-ce pas ? (Enfin, c’était une jolie blonde « Elle devenait gourmande ; ça, tout le monde le disait (On imagine presque le hochement de tête de la commère anonyme qui prononce cette phrase, au moment où elle dit « ça ») Ce sont surtout les tournures familières, parfois pittoresques, qui apparentent la escription à un discours : « clabaudait h, « une bouche pas plus longue que ça « elle avait la veine « elle travaillait toujours dur, se mettant en quatre Le portrait, grâce à ce vocabulaire populaire, semble plus réaliste, et y gagne en originalité. . La fonction du point de vue L’utilisation d’un tel point de vue a aussi un sens romanesque. L’importance de l’opinion du quartier est ainsi mise en valeur et souligne la popularité de Gervaise cette période de sa vie. Cette focalisation collective fait de Gervaise un personnage public d’importance : c’est une ommerçante qui a une place de choix dans la vie sociale du quartier.

Mais ce point de 2 OF s quartier. Mais ce point de vue souligne aussi le rôle de juge qu’a le quartier. On constate par exemple l’indulgence du peuple à l’égard de certains défauts de Gervaise : la gourmandise et l’embonpoint du personnage sont perçus comme un signe de réussite sociale. Ce jugement deviendra plus sévère au fil du roman, puisque cette icône populaire finira exclue.

Transition Le point de vue de l’opinion publique consacre donc Gervaise à cette période de sa vie en l’élevant au rang d’héroïne du quartier. Il permet aussi à Zola d’établir un portrait original de son personnage. Il. Le portrait de Gervaise Gervaise est décrite à la fois de façon directe et de manière indirecte, à travers ses gestes et ses attitudes. On peut se demander en quoi les traits de Gervaise tels qu’ils sont évoqués annoncent l’évolution ultérieure du personnage. 1.

La caractérisation directe du personnage Zola utilise un vocabulaire mélioratif qui met directement en valeur Gewaise aussi bien sur un plan moral (elle est « gentille » et courageuse) que sur un plan physique, qui est plus développé : avec ses grands yeux h, sa « bouche pas plus grande que ça ses « dents très blanches Y. Le procédé d’accumulation renforce la valorisation du personnage. Elle n’est pas loin des hérolnes de roman les plus conventionnelles, car c’est une « jolie blonde » et même « parmi les plus belles ce superlatif confinant l’hyperbole.

Mais le réalisme de Zola est perceptible car l’éloge admet une concession : 3 OF s confinant à l’hyperbole. Mais le réalisme de Zola est perceptible car l’éloge admet une concession : « sans le malheur de sa jambe D’ailleurs, il y a une progression dans la description, car e portrait s’attarde ensuite sur les faiblesses de Gervaise. Les expressions mélioratives s’allient à des mots péjoratifs : « ses traits fins (+) s’empâtaient (-)» « une lenteur (-) heureuse (+) Ces alliances de mots nuancent le tableau trop idéal.

La description se fait ensuite indirectement. 2. La caractérisation indirecte Zola caractérise en effet son personnage à travers des gestes et des habitudes. Il présente une sorte de cliché figé de son héroïne dans une posture rêveuse : « Maintenant, elle s’oubliait parfois sur le bord d’une chaise, le emps d’attendre son fer » La caractérisation indirecte est moins élogieuse car, ambiguë, elle peut être interprétée comme exprimant une sorte de mollesse.

On retrouve le procédé des alliances de mots : dans « sourire vague », l’adjectif annule la bonne impression du sourire, de même « face noyée » a une connotation morbide alors que l’expression « joie gourmande » est très positive. Son courage est enfin évoqué avec insistance travers ses pratiques professionnelles: « elle travaillait toujours dur jusqu’à passer « elle-même les nuits, les volets fermés On emarquera la modalité de ce récit, qui met en valeur la récurrence de ses activités nocturnes. 3. La préfiguration de l’évolution du personnage.

Ce qui apparaît au quartier comme un signe de réussite sociale, l’embonp 4 OF S l’évolution du personnage. Ce qui apparaît au quartier comme un signe de réussite sociale, l’embonpoint de Gervaise, peut sembler a posteriori annonciateur de sa déchéance ultérieure : on perçoit déjà une dégradation de la beauté de Gervaise ses traits fins s’empâtaient et sa passivité béate semble menaçante, parce u’elle est présentée comme quelque chose de nouveau ; c’est une évolution du personnage : « maintenant, elle s’oubliait parfois ».

Cette mollesse latente s’oppose à son hyperactivité nocturne. Derrière le point de vue du quartier, très indulgent envers Gervaise, se profile celui du romancier, qui a plus de recul • il surplombe l’histoire de son héroïne, et il introduit dans son portrait, alors même qu’elle est à son apogée, les germes de la dégradation à venir. Bilan La caractérisation du personnage, à la fois directe et indirecte, est onc nuancée : derrière l’éloge on perçoit les failles de l’héroine.

Conclusion Après avoir étudié la focalisation originale de cet extrait, qui adopte le point de vue collectif de tout un quartier, nous avons relevé l’ambiguité du portrait de Gervaise : il est certes globalement élogieux, mais il révèle aussi des faiblesses qui peuvent préfigurer la chute ultérieure du personnage. En effet, le dénouement montre que Gervaise meurt alcoolique, marginalisée. La société qui fait son éloge au moment de son petit succès commercial est la même qui va l’exclure impitoyablement. S OF s