Si le besoin désigne ce qui est communément nécessaire au niveau physiologique chez toute espèce, le désir – par distinction, en plus d’être propre et même essentiel à l’homme, est différent hez tout individu et à tout moment. Le désir dépasse le besoin m Swile to vte' » next page mais peut pourtant parfois être nécessaire. On peut prendre l’exemple de l’obésité : rindividu désire tout le temps se nourrir et ne peut se défaire de ce désir qui est alors nécessaire ; pourtant, il dépasse son simple besoin nutritionnel.
On peut alors, comme le fait Epicure, classifier les désirs : naturels ou non, nécessaires ou pas. Celui-ci nous dit ainsi qu’on peut accéder aux désirs naturels ou nécessaires si cette possibilité s’offre à nous, mais ue les désirs qui apporteront le plus souvent la satisfaction et la sérénité sont les désirs naturels et nécessaires. En effet, parmi ceux-ci, le bonheur, le repos ou encore le bien-être du corps pourront trouver satisfaction dans la réalité immédiate de l’individu.
Quant aux désirs qui ne sont ni naturels ni nécessaires, ils souvent inaccessibles et donc causes de souffrance : on pourrait alors dire que de droit, la réalité peut satisfaire le désir : il serait en effet légitime de limiter le désir à la réalité, puisque cela supprimerait les désirs non naturels et non nécessaires. Transition On peut réaliser certains désirs afin d’accéder à des plaisirs passagers. Toutefois, le désir dans sa globalité peut-il être satisfait de la réalité ?
Il – Non, le désir ne peut pas se satisfaire de la réalité Un individu dont les représentations du bien et du mal sont illusoires peut être mené à la souffrance par ses désirs 2 les représentations du bien et du mal sont illusoires peut être mené à la souffrance par ses désirs parce qu’il se trompe de buts. Il peut aussi y être mené par des désirs inaccessibles, des manques qu’il ne peut combler, des buts qu’il ne peut atteindre.
Le désir est donc à double tranchant pour Hindividu pu•squ’ll l’amène vers le plaisir lorsqu’il est satisfait, mais crée aussi souvent la douleur et la souffrance. Cela révèle une première opposition entre le désir et la réalité puisque d’une part le désir ne pose aucune barrière entre le possible et Pimpossible, et d’autre part, la réalité ne constitue que ce qui est à la portée de l’individu, ce qu’il peut atteindre. Kant en dit en ce sens que pour l’être humain, elle « n’est rien d’autre que celle qui lui apparait ».
De plus, lorsque Hindividu éprouve un désir, si Pobjet du désir e lui est pas accessible, ne fait pas partie de la réalité, alors il l’imagine. La confrontation entre l’imagination et la réalité est alors déséquilibrée puisque l’une permet d’accéder à l’objet du désir et l’autre non. Cette fois encore, la réalité ne suffit pas au désir et ces deux concepts ne paraissent pas compatibles ; aussi, l’imagination paraît plus apte à satisfaire le désir que la réalité.
D’autre part, s’il est évident que le désir peut demeurer insatisfait, en revanche, on peut alors se poser la question « le désir peut-il 3 peut demeurer Insatisfait, en revanche, on peut alors se poser a question « le désir peut-il se satisfaire » ? On a vu que la problématique du sujet présupposait que oui. S’il se satisfaisait dans sa globalité, le manque qu’il représente serait comblé, et le désir n’existerait alors plus, ce qui est absurde.
En effet, le désir est constamment recréé (Platon parle de pleonexia) – les objets de satisfaction qu’il vise différant, l’homme ne désirant que ce qu’il n’a pas ; et le plaisir n’étant que passager (c’est là une des grandes idées de l’ascétisme), car ne pouvant être ressenti que lorsqu’un désir est comblé avant qu’un autre ne se présente utrement, l’homme sans aucun désir, sans but, agirait alors seulement pour subvenir à ses besoins, par instinct, pareillement à un animal. Cette idée de satisfaction du désir en général parait alors absurde.
De là, on peut se dire que le désir est voué à être insatisfait, et que c’est sous cette forme qu’il est insatiable. En ce sens, Spinoza dans Ethique écrit que « Le désir est l’essence de l’homme Mais ne pouvons-nous alors que subir nos désirs inaccessibles qui nous amènent à la souffrance ? Ne pouvons-nous pas malgré cela trouver un équilibre qui concilie la réalité et les désirs ? Nos désirs ne peuvent-ils pas se résigner en quelque sorte vis-à-vis de certains buts ? Ill – Contrôler ses désirs pour les satis 4 se résigner en quelque sorte vis-à-vis de certains buts ?
Ill – Contrôler ses désirs pour les satisfaire de la réalité Le désir vise ce qu’on voit comme un possible objet de satisfaction. Dès lors, on ne désirera pas ce qu’on ne voit pas comme possible source de plaisir. La capacité à prendre du recul vis-à-vis d’un objet et de relativiser sa capacité à nous satisfaire est alors un enjeu fondamental. Il faut, pour l’acquérir, renoncer a licence (domination du désir) et obtenir la liberté, qui consiste commander ses désirs. Platon nous dit que pour cela, il faut que la raison commande le thumos et pardeur.
La raison connaît le bien et le mal. Elle est elle-même commandée par ce que nous sommes nous-même : à l’image du tyran décrit par Calliclès et critiqué par Socrate, celui qui possède rabondance de biens ou de pouvoirs en voudra toujours plus et ne pourra pas leur fixer de limites à ses désirs. Dans la licence, il sera alors pareil à Dannaide, femme condamnée à remplir un tonneau percé. Celui qui au contraire possède le peu dominera plus aisément ses désirs : il raisonnera plus facilement pour écarter ceux qui lui seront inaccessibles.
Cela est toujours vrai dans la société actuelle : par exemple, alors que le bourgeois aspire à des possessions de grande valeur, le prolétaire se résigne vis-à-vis de celles-ci et ne vise qu’un confort moindre. Contrôler son désir S prolétaire se résigne vis-à-vis de celles-ci et ne vise qu’un confort moindre. Contrôler son désir est donc possible pour chacun aucun homme ne possède la complétude et à l’inverse, aucun omme ne possède le néant.
Se dire qu’il y a moins heureux que soi peut alors nous amener à accepter certains désirs comme superflus, non nécessaires et non naturels et ne plus les désirer. On saura alors plus ou moins se satisfaire de sa réalité. Conclusion Ainsi, cette étude nous amène à conclure que le désir ne peut se satisfaire de la réalité, car c’est un mouvement infini. Or, la réalité de chacun se restreint à un ensemble de choses réelles, données, accessibles, et aucun homme ne possédant la complétude, alors aucun homme ne peut accéder à tous ses ésirs grâce à sa réalité.
Il ne peut accéder qu’à certains d’entre eux. L’imagination est un moyen plus large d’accéder au désir dans sa globalité. Cependant, cette faculté peut accroitre le désir réellement inaccessible et ainsi amener plus de souffrance encore à l’individu qui l’éprouve. pour forcer ses désirs à se satisfaire de la réalité, l’individu peut essayer de les contrôler, les restreindre au domaine de l’accessible, du désir naturel et nécessaire. Mais n’est-ce pas résignation que de ne désirer que ce à quoi on peut accéder?