Madame de la Carlière : ambiguïté

Préparation n02 – Madame de la Carlière Madame de la Carlière est un conte philosophique de Diderot datant de 1773. II fait partie d’un triptyque de contes, précédé de Ceci n’est pas un Conte et suivi de Le Supplément au voyage de Bougainville. Il est sous-titré Sous l’inconséquence du jugement public de nos actions particulières et raconte Ihistoire de deux personnages, le chevalier Desroches et de Madame de Carlière, et de leur histoire d’amour qui, suite à une erreur de Desroches, tournera au drame qui aboutira à la mort de Madame de la Carlière et au désesp de ce conte philosop la fois une scène atte

Tout d’abord, on do Swip next page . Dans un passage n quoi celui-ci est-il ? Igue. ation de Madame de la Carlière. Avant de rencontrer le chevalier Desroches, Madame de la Carlière avait déjà épouser un homme cupide et jaloux, bien plus vieux qu’elle, pour lequel elle avait des attentions sans limites. Suite au désastre de ce premier mariage et aux douleurs endurées, lorsque Desroches demande Madame de la Carlière en mariage, celle-ci refuse. Elle finira par accepter de l’épouser.

Or, alors que le mariage vient d’avoir lieu, Madame de Sv. ‘ipe to explique à son mari ce qui l’attend si jamais il lui est infidèle. Nous pouvons dire que cette scène est attendue pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’histoire de Madame de la Carlière et de son premier mariage où elle était tétanisée nous permet de comprendre pourquoi elle est si inquiète et doute des bonnes intentions de son mari, le chevalier Desroches. De plus, celui-ci a un passé de libertin et est connu pour ses conquêtes.

La phrase « jurez-moi une fidélité, une tendresse éternelle » nous présente une réaction toute à fait logique dune femme meurtrie par l’amour et son ancien mariage, une femme qui a connu beaucoup de désillusion. En effet, il est attendu de Madame de la Carlière que celle-ci s’inquiète pour son mariage ; n’importe quelle femme mariée s’inquiète de la fidélité de son mari. Elle demande à son mari de jurer son amour devant des témoins ; cette scène est une scène d’engagement lors d’un mariage civil.

Madame de la Carlière réclame et exige une promesse de son mari, Mr Desroches. On peut penser que cela est d’usage lors d’un mariage : un tel engagement réclame de la fidélité et de l’amour, ce qu’elle est en doit de demander. Elle réclame également à son mari du jurer devant des témoins. La citation « je le promets, je ermets, je consens, nous le jurons…  » nous montre des réactions communes, et d’ailleur 2 promets, je permets, je consens, nous le Jurons… nous montre des réactions communes, et d’ailleurs nous attendons ce genre de réactions des témoins lors d’un mariage. Ils réagissent normalement pour des témoins en face de deux personnes s’engageant à s’aimer ; de plus, ils sont là pour attester de la réalité des sentiments et de l’engagement de Desroches, qui réagira de manière tout à fait attendue. Comme le montre l’extrait « le chevalier, qui avait déjà jeté ses ras autour de Mme de a Carlière la baisait sur le front, sur les yeux, sur les joues », il aime sa femme et lui montre.

Nous pouvons même dire qu’il est en train de lui prouver son amour, et lui atteste sa tendresse devant des témoins, prouvant ainsi qu’il est sincère. Ces attentions peuvent même servir de serments, comme le confirme la citation finale « Mais, madame, la cérémonie est faite, je suis votre époux, vous êtes ma femme » qui nous fait comprendre qu’il accepte les requête de sa femme et qu’il l’épouse. Ces actes montrent ainsi qu’il jure de l’aimer devant des témoins : c’est, en soi, la base ême du mariage civil récemment instauré par le code civil ? l’époque.

Dans cette scène, on retrouve tous les éléments du mariage comme nous pourrions le voir de nos jours : on y trouve un serment de fidélité et d’amour, des témoins qui attestent de la promesse et des 3 on y trouve un serment de fidélité et d’amour, des témoins qui attestent de la promesse et des preuves d’amours : cette scène est donc une scène normale et tout à fait attendue pour deux personnes qui s’aiment et se jure fidélité. Cependant, plusieurs éléments peuvent nous laisser penser que cette scène n’est pas ce qu’elle semble être. Une certaine ambigüité règne dans cette scène.

Tout d’abord, bien que l’on ressente une certaine exaltation dans le discours et comportement de Madame de la Carlière, les deux compagnons, narrateur de l’histoire de Monsieur Desroches nous révèle un élément intriguant. En effet, avec la réplique « Elle est ben plus faite pour le jouer que pour le sentir’ nous met en doute sur les intentions de Madame de la Carlière. peut être a-t-elle joué la comédie ? Plus tard dans le texte, on remarque, grâce aux paroles de cette dernière « consentez qu’au moment où je vous perdrais, il e vous en reste aucun [des amis].

Vous, mes amis, jurez de le laisser seul.  » que celle-ci est en train de le menacer, et que la menace n’est pas la perte de l’estime ou l’amour de sa femme, mais la perte de ses amis et donc de sa réputation. Elle avait déj? parlé auparavant de la menace de la perte dune réputation avec la phrase « Le jugement de Dieu est moins redoutable pour nous que le jugement de no semblables », ce qui 4 « Le jugement de Dieu est moins redoutable pour nous que le jugement de no semblables », ce qui prouve qu’elle porte énormément d’importance à sa réputation, à son paraître.

Elle ‘accepte de se marier qu’à condition qu’elle ne soit pas humiliée ou salie dans sa réputation. Cette situation peut alors être qualifiée d’ambiguë : alors qu’elle clame vouloir son amour alors qu’elle semble ne chercher qu’à préserver son image au cas ou Desroches viendrait à faire une erreur. Elle le menace des pires punition, d’une humiliation publique et d’un abandon de tous ses amis. Elle ne semble pas montrer un quelconque amour réel dans son discours : elle montre surtout des menaces, de la peur peut-être mais surtout de la rancœur par rapport à son passé.

On peut donc se poser la question : son amour pour Desroches e serait-il pas entravé par la peur de l’humiliation publique de Madame de la Carlière ? La méfiance et les menaces de Madame de la Carlière sont telles que l’on vient à se demander si elle ne serait pas en train d’anticiper les choses : pourquoi s’effraie-t-elle autant alors qu’elle n’est pas encore mariée ? Elle l’a déjà mis en garde auparavant et il semblait plein de bonnes volontés.

Mais le sous-titre du conte Sous l’inconséquence du jugement public de nos actions particulières peut nous conforter dans l’idée que les intentions de S jugement public de nos actions particulières peut nous conforter ans l’idée que les intentions de Madame de la Carlière sont surtout orientées vers sa réputations : en effet, au XVIIIe siècle, les femmes de l’aristocratie commencent à s’affirmer : elle tienne des salons, sont instruites, rencontres d’importantes personnes et ont un réputation en dehors de celle de leur mari.

On peut, grâce au contexte de l’époque, mieux comprendre ce discours de Madame de la Carlière : on peut penser que ce discours est utilisé pour la préserver dune éventuelle mauvaise réputation dans les salons ; en prévenant ses amis qu’elle ne supportera pas a tromperie et en leur faisant croire et jurer que l’homme qui la trahira sera forcément un scélérat, un moins que rien qui devra être sur-le-champ banni, elle se préserve d’une humiliation.

En conclusion, nous pouvoir dire que l’ambiguïté de cette scène vient à nous laisser beaucoup de doutes sur les événements ? venir : tant de méfiance de la part de Madame de la Carlière ne présage rien de bon. De plus, son discours pouvant être compris de plusieurs manières nous laissent perplexe par rapport ? ce personnage : sera-t-elle vraiment l’unique victime de cette histoire qui semble être prête à tourner mal ?