Les lumières du

Pour Leibniz, Dieu est parfait, le monde ne peut pas l’être mais ipe next page Dieu créé le mais il est compensé e ponctuellement, iment grand[3]. De plus, selon Leibni ien , „ cause nécessaire[4]. l’optimisme leibnizie • . _ q n’y ait à cela une e l’on appelle Voltaire voit dans cette philosophie un encouragement au fatalisme. Il oppose à cet optimisme qu’il juge béat, une vision lucide sur le monde et ses imperfections et il affiche, notamment dans ses lettres philosophiques[5] une confiance envers l’homme qui est capable d’améliorer sa condition.

Cest le sens de la conclusion de Candide . D « Il faut cultiver notre jardin[6]. t page Dans Candide ou l’optimisme, il s’attaque ouvertement l’optimisme leibnizien et fait de Pangloss un défenseur ridicule de cette philosophie. La critique de l’optimisme est le principal thème du conte: chacune des aventures du héros tend à prouver que l’on a tort de croire que notre monde est le meilleur des mondes possibles. C’est ainsi que les épisodes s’achèvent souvent par une réflexion de Candide à propos de la théorie de Pangloss.

Contexte politiqueModifier « Après un excellent dîner, on entra dans la bibliothèque » (chap. XXV). Lors de la parution, Voltaire vit dans la propriété des Délices à Genève, véritable « palais d’un philosophe avec les jardins d’Épicure »[7]. Deux événements l’ont récemment bouleversé : le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755 et le début de laguerre de Sept Ans (1756) qui lui inspirent cette réflexion : « Presque toute l’histoire est une suite d’atrocités inutiles » (Essai sur l’histoire générale, 1756).

Ayant envoyé son Poème sur le désastre de Lisbonne à Jean- Jacques Rousseau, celui-ci lui répond par une lettre dans aquelle il cherche à justifier la divine providence, dont Voltaire doute fortement après ces évènements. Il prétend, dans le neuvième livre de ses Confessions, que le roman philosophiquecandide serait la réponse à cette lettre, réponse q 2 ses Confessions, que le roman philosophiquecandide serait la réponse à cette lettre, réponse que Voltaire avait promise, tout en l’ajournant.

Cannée précédant la publication de cet ouvrage, l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, à laquelle participait Voltaire, connaît un coup d’arrêt par le retrait du privilège royal et a condamnation prononcée par le Parlement de Paris. Voltaire aurait donc trouvé, avec Candide, un moyen de continuer transmettre les idées des Lumières. But d’ailleurs amplement atteint, vu le succès de ce livre qui, au lieu de ne toucher qu’une élite fortunée et cultivée comme le faisait l’Encyclopédie, a touché presque tous les lettrés. Depuis sa retraite suisse, Voltaire parcourt la planète en imagination.

Peu à peu, il dessine certains axes dans un espace symbolique : Berlin et l’Allemagne au Nord ; le Pérou l’Ouest, Venise au Sud, Constantinople à l’Est. Ce seront les lieux principaux du conte, les grandes étapes du voyage initiatique de Candide. Il reste à les relier. L’Allemagne, par exemple, évoque la Turquie par un même despotisme politique et elle entretient des liens avec l’Amérique du Sud par les jésuites allemands qui font la guerre au Paraguay. Les étapes majeures désormais fixées, les personnages peuvent prendre la route. Reste bien sûr à créer Candide… « On jouait gr 3 les personnages peuvent prendre la route.

Reste bien sûr à créer Candide. « On jouait gros jeu. Candide était tout étonné que jamais les as e lui vinssent » (chap. XXII). Certains critiques[8] ont vu dans ce personnage l’incarnation de la naiVeté de l’auteur lui-même. Le baron, au nom imprononçable, entiché de ses quartiers de noblesse, qui va exclure Candide du « jardin d’Eden » symboliserait la noblesse allemande tandis que le « roi des Bulgares » seraitFrédéric Il qui, en novembre 1757, s’est couvert de gloire dans la victoire de Rossbach. Voltaire, qui croyait à la défaite de son ancien protecteur, prend alors conscience de sa naiVeté.

Le conte serait donc une revanche sur ‘humiliation infligée par Frédéric Il, à la suite de la brouille qui a fâché le philosophe avec le roi de Prusse en 1753. Traiter Frédéric Il de « roi des Bulgares » est une façon indirecte de rappeler son orientation sexuelle, le terme de « bougre » (lui-même dérivé de « bulgare signifiant « homosexuel » au xviiie siècle. Voici un extrait d’une lettre de Voltaire àMadame Denis où le philosophe, invité à Berlin.