porter une FLAMME Hugues BONNET – 20 Regard de braise ou feu liquide, flamme e OF p g e d’étincelle ou Ière, les mots s’assemblent, virevoltent, s’échappent et montent. De l’Aigle attribut de ZEUS, emblème de César et Napoléon, oiseau symbole qui voit loin, vole haut, près du soleil et redescend sur terre tel le dernier rayon solaire A la civilisation romaine, dans un empire qui se désagrège, tente de raffermir les liens par une religion de Pétat : Sol invictus, culte dédié au solaire La flamme éclaire, la chaleur sèche, la flamme purifie, la chaleur réconforte
Mais, bien avant ces considérations essentielles… trésor était le feu, il en était le gardien, le porteur. Personne alors ne savait créer l’étincelle, personne ne savait donner vie à la flamme. ‘homme d’alors conservait, alimentait et transmettait la flamme. La flamme, le feu étaient vitaux : si la tribu venait à perdre le feu, le froid la gagnait alors, si la tribu perdait la flamme du feu, plus de lumière dans la nuit, plus de cuisson, si la tribu laissait périr l’âtre, du foyer éteint sortait la terreur nocturne, les yeux phosphorescent au loin disparaissaient mais les fauves approchaient.
Porter la flamme n’était donné qu’à un homme de valeur : physiquement et moralement capable, réfléchi plutôt qu’impétueux, réaliste plutôt que poète – porter n’était pas une distinction suprême mais un devoir, le fruit d’un long apprentissage. « Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, mais, dans l’oeil du vieillard, on voit de la lumière. » (Victor Hugo) Porter la flamme est-il toujours une valeur, est-il toujours un devoir Que signifie porter la flamme de nos jours On ne peut évoquer de port de flamme sans évoquer, très brièvement, la bataille de marathon : en 490 avant JC, les
Athéniens, aidés des Platéniens, affrontent et défont les Perses et leurs alliés Mèdes. Que le substrat de la légende soit la course des 40 km de Marathon à Athènes, celle des 220 km d’Athènes à Sparte ou encore la course des hoplites grecs de retour pour défendre Athènes, la vérité restera dans les limbes. Hérodote, Philipidès, Euclè lutarque sont les seuls, 2 0 Hérodote, Philipldès, Euclès ou encore Plutarque sont les seuls, peut-être, à connaître l’histoire.
Nous avons fait de cette course un symbole : tout d’abord porter la flamme de la démocratie face au totalitarisme, porter des aleurs sportives au-delà de considérations raciales, porter un message de paix universelle. De Japet , le Titan, le pilier, est né Prométhée promoteur de l’étincelle humaine, du feu incarnant la raison, Pillumination de l’esprit, la liberté de l’humain et pourtant…
Et pourtant la Lampadédromie antique (course de torches allumées) est devenue le premier relai avec torche aux jeux olympiques d’été en 1 936 ; c’est donc paradoxalement dans l’Allemagne Nazie qu’un dernier relai allume la vasque qui va embraser le monde. Et pourtant qui aurait pu croire qu’en 2008, cette flamme dérobée ar le ci-devant Prométhée serait déposée au pied de la Tour Eiffel, gardée par 3000 gendarmes et policiers ‘homme peut tenter d’asservir un symbole de paix… il peut tenter une odieuse propagande, il peut tenter. La flamme ou son porteur peuvent-ils porter les droits de l’homme ? Le propos étant bien sur dans la transmission, dans le port de valeurs, dans la chaleur de la motivation, dans l’acceptation d’un devoir, d’une mission. Le port évoque d’avoir reçu, le transport de savoir conserver, la finalité de transmettre. On porte une flamme familiale, une flamme idéologique, ourquoi pas une flamme au travail ; peu importe le lieu ou la circonstance, la notion évoque la pureté par le feu, le cœur par l’originel, le simple, le dépouillé. 0 notion évoque la pureté par le feu, le cœur par l’originel, le simple, le dépouillé. homme politique évoque cette flamme unique, alimentée par ce foyer électoral, expression du Laos pour le démos, On porte une flamme en politique aussi, une flamme qui brille, une flamme qui guide, une flamme qui réchauffe, une flamme de la confiance… du moins censée l’être l. Sous les cendres de la monarchie couvent douillettement des raises républicaines, sur lesquelles le souffle démocratique peut s’exercer à volonté – il n’est de devoir pour le politique que d’entretenir la tache pour laquelle il a été élu – faire perdurer et les braises et un souffle.
HéphaÉtos es-tu l? On peut être un Charles de Freycinet, plusieurs fois Président du Conseil, Polytechnicien, mais aussi être considéré par Gambetta comme de caractère inconsistant, une « nolonté », On peut être un Louis-Nathaniel Rossel, Breton de St Brieuc, Colonel de l’armée française, mais aussi Communard, homme politique et mourir pour ses convictions,
On peut être un Léon Bourgeois, parlementaire radical, prix Nobel de la paix, théoricien du solidarisme, et porteur de l’idée du « devoir social » de l’homme, On peut être un Jean Jaurès, anti puis pro Dreyfusard, participer à la fondation du parti socialiste français, pacifiste jusqu’à en être assasslne, Je cite hélas brièvement des épisodes et des hommes qui ont fait la IIIème république : Hélas, parce que la IIIème est dense d’évènements ; un résumé serait un livre, Hélas, parce que l’animal politique d’Aristote s’y exprime pleinement ; rapporter les di 4 0 n livre, pleinement ; rapporter les discours et le combat des mots serait les réduire, Hélas, parce que les contraintes sont multiples mais les idéaux forts ; exposer la mutation de la société dans ses aspirations serait trop complexe, Hélas brièvement, parce que c’est avec conviction que les hommes, politiques ou non, y ont porté leur flamme… et jusqu’? se consumer.
Cette IIIème est donc riche d’hommes engagés, la 3ème est « LE moment républicain » (Philip Nord) ; née dans la défaite, c’est une période marquée par une forte identité démocratique, illustrée ar les grandes lois sur l’Instruction, la laïcité, les droits de grève, d’association et de réunion. La IIIe République est aussi une époque où la vie des Français est « passionnément politique, autant que la vie d’un peuple peut l’être dans une période non révolutionnaire C’est une période que Vincent Duclert qualifie de « naissance de l’idée de la France comme nation politique. » La Ille République est aussi la période marquée par toute une série de réformes sociales auxquelles la société aspirait, notamment par l’adoption d’une législation plus favorable pour es salariés.
Bien sur on est encore loin des slogans qui appellent qu à l’émotion de la France solidaire Y, ou de l’espoir « Le changement c’est maintenant voire dans la caricature de « La souffrance forte ou du « travailler plus et pensez moins on est dans la IIIème encore dans une époque ou le devoir d’état semble exister, ou les cumuls de mandat sont refusés, ou l’hon dans une époque ou le devoir d’état semble exister, ou les cumuls de mandat sont refusés, ou Phonneur prévaut sur la fonction. Les hommes politiques peuvent porter la flamme, la lumière et discourir avec chaleur. n Zola avoue s’être même trompé et l’exprime, presque seul face à un Président de la République, Félix Faure : « Un conseil de guerre vient, par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis. ? La chaleur du soufflet, la brûlure de la souillure ; ce n’étaient pas que des mots ; l’opinion lisait alors, réfléchissait, échangeait, sur les propos de porteurs de flamme, à une vitesse permettant ‘assimiler les notions, permettant de juger, de s’investir sans la peur de manquer son métro ou le bilan du dernier crash aérien. Bien sur cette lenteur l’était aussi pour le sujet en l’occurrence Albert Dreyfus – mais était-on impatient alors, le feu brûlait-il plus vite qu’aujourd’hui ?. Aujourd’hui nous ne croyons plus, les promesses de nos porteurs de flamme sont éventées, on ne ressent plus ni chaleur, ni odeur, ni saveur dans leurs discours, on ne croit plus. Crise de confiance ? perte d’idéal ? ?h bien sur ce n’étaient certainement pas des tendrons ces olitiques de la IIIème, c’étaient des tribuns, des prédateurs, des « tueurs » certainement. Mais de leur courriers, écrits, témoignages et actions transportés par l’histoire il y avait de la conviction, de la 6 0 courriers, écrits, témoignages et actions transportés par l’histoire il y avait de la conviction, de la responsabilité, de ridéal. Nous sommes aujourd’hui à une époque ou le savoir rattrape le sachant, ou finformation va plus Vite que la connaissance. Du Politique ou du médecin, le peuple se défie, doute ; l’ère du paternalisme est passée, il n’est plus possible de mentir, de acher – le peuple est éduqué et informé… trop peut-être, trop vite certainement. n premier ministre dont les circonstances de la mort sont troubles, une « affaire » de sous-marins plonge un ex candidat à la Présidentielle dans l’embarras, et puis, des promesses des promesses des promesses, des slogans des slogans des slogans… bien sur qu’il y a une énorme crise, bien sur que nous avons laissés nos valeurs dans les bras fermés de la finance… nous avons confié notre avenir à nos élus, cet avenir lui-même emprunté à nos enfants La politique est-elle bienfaiteur de Phumanité ? : Pinochet, Amin Dada, Ceausescu ! sortez de ce corps. La thèse du « désenchantement du monde » de Max Weber est peut-être en train de se vérifier ; une triste thèse ou (je cite) « La science va remplacer les croyances, la médecine se substituer à la prière, la technique à la magie ; et la politique va remplacer la religion.
Du coup, les divinités et valeurs supérieures qui justifiaient l’ordre social s’effacent pour laisser place à un monde sans dieu qui doit trouver ses raisons en lui-même. Beaucoup de sociologues ont enfourché cette thèse qui veut que la mort de Dieu entraîne une crise de la morale (si nfourché cette thèse qui veut que la mort de Dieu entraine une crise de la morale (si Dieu est mort tout est permis) et un grand vide métaphysique (sans transcendance sur quoi fonder les lois) » La conviction du politique d’aujourd’hui est, certes, mais quid de sa responsabilité ? Où est l’homme authentique, le seul qui puisse prétendre à la « vocation politique » Que fait-on des 221 formations politiques récences en 2008, des 17 partis politiques, quelle est la conviction profonde, sur quels idéaux .
Lutte ouvrière Nouveau parti anticapitaliste Parti communiste Parti de gauche Europe Écologie Les Verts arti parti radical de gauche Mouvement républicain et citoyen Mouvement démocrate République Solidaire parti radical valoisien Nouveau Centre Union pour un mouvement populaire Front national Chasse, pêche, nature et traditions Parti ouvrier indépendant Mouvement pour la France Debout la République parti de la France Du rapport 2010 de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, décret no 2011-113 du 27 janvier 2011, ce sont presque 75 millions d’euros (74 862 231,17 euros) qui ont été verses aux formations politiques… Que faire aussi de cette m teurs (343), de cette Alors que les loyers des plus faibles ne sont plus honorés, que la taille des assiettes tend à rétrécir dans les chaumières, tout est suspendu, le temps s’arrête, les non-décisions sont prises demain il y a ELECTION – rien n’est important d’ici là – Gauche ou droite, dextre ou sinistre, j’ai confiance. Au vu d’une partie des enjeux (l’aspect financier étant volontairement provocateur), il est vrai qu’il faut de la conviction, de la moralité, de la responsabilité pour entrer en politique.
Quand on fait la synthèse de ce qui précède (et de ce qui n’a pas été dit) il est clair que d’ici à Vété nous allons nous aussi vivre otre dernier printemps, politique, mais de ce dernier nous ne récolterons qu’une floraison de fleurs du froid, glaciales, de celles qui ne s’ouvrent que la nuit. Peu importe quels seront les groupes politiques qui triompheront. Demain sera rude. C’est aussi une façon d’avancer il y a toujours une lumière au bout de la difficulté. e politique, de sa flamme passionnée, dans « ce petit théâtre où les flammes gesticulent comme des acteurs affairés. » (Jules Renard) brûlera un jour l’esprit démocratique et, dans les cendres proches, du tourbillon des peuples livrés à eux-mêmes se lèvera n nuage noir qui obscurcira le soleil de la vie. La pluie sera bien sèche dans cette nuit si noire, dans cet avenir sans certitude, pour éteindre cet autodafé de la liberté.
J’interromps là, avant même peut-être que d’avoir commencé, ma réflexion sur ce qu’est un porteur de flamme, porteur dans le sens transmission de valeurs, devoirs et quelque peu cent qu’est un porteur de flamme, porteur dans le sens transmission de valeurs, devoirs et quelque peu centré sur celui du politique en profane et surtout béotien. Dans un autre temps, sans pendule cette fois, s’éloignant un peu de l’émotion de la réalité : feu chaleur, le feu lumière, le feu rayonnement sont des feux dont un des principes est l’aspect purificateur qui permet le passage d’un état à un autre, d’une matière inerte en métal pur, de l’initiation à puis de la domination par l’esprit, de l’apprenti qui se réchauffe au compagnon source de chaleur. Le feu nous consume et nos restes, faits de chaleur et poussières, s’élèvent alors de par un principe physique simple. Être symboliquement brûlés ou consumés est donc une étape, un passage, une transmission.
Au moyen des outils qui nous ont été confiés, par l’énergie égagée de notre intense travail, de la gravitation nous parvenons à entrevoir la gnose et le doute, parfois le mystère, mais… pas le mysticisme « Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur. » Cette flamme et ce feu qui nous élèvent aujourd’hui à la connaissance vivent du léger souffle que nous poussons sur les braises rougeoyantes, de l’alimentation patiente du foyer. For le travail et la persévérance point de résultat. Jaucuns diraient : pas de bras pas de chocolat 0 0