L’Etat de la France en janvier

De plus, le Gouvernement Guizot est de plus en plus perçu comme étant un gouvernement corrompu, privilégiant les ourgeois et n’écoutant pas les Français qui demandent de nouvelles réformes. C’est donc dans ce contexte de crise que les dires de Tocqueville prennent source, souhaitant dénoncer la progressive détérioration du pays. De ce fait, nous pouvons nous questionner sur les problèmes que dénonce Tocqueville dans son Discours ? Pour se faire, nous verrons dans une première partie que Tocqueville met en garde le Gouvernement contre une possible révolution des ouvriers. uis dans une deuxième partie, nous étudierons sa critique vis- à-vis du Gouvernement, qui est pour lui la principale cause de es crises et son regret vis-à-vis des Anciennes Monarchies. Enfin nous verrons dans une troisième partie que l’auteur tente d’apporter des solutions en évoquant des réformes et des changements d’état d’esprit. I-Le problème ouvrier a) L’industrie est « un monstre dans l’ensemble de l’État social » A. Tocqueville ‘auteur commence son discours en dénonçant immédiatement le problème des ouvriers : il invite les Députés à se pencher sur le cas de l’industrie.

En effet, il commence à constater que les classes ouvrières sont plus calmes que jadis (1. 2-3) faisant éférence à la révolution de 1 830 qui à agité le monde industriel. Mais il dit également que leurs idées révolutionnaires ne sont pas totalement refoulées et c’est pour cela qu’il faut craindre une révolution. Tocquevi 2 totalement refoulées et c’est pour cela qu’il faut craindre une Tocqueville parle également de classes devenues « sociales (l. 5) dénonçant ici le socialisme vers lequel tendent les classes ouvrières.

En effet, les ouvriers ont été gagnés par les thèses socialistes dans les années 1 830, se détachant ainsi de leurs leaders libéraux. L’auteur est très critique dans son œuvre vis-à- is du socialisme, qu’il considère non pas comme un mouvement mais comme un état social qui mène inévitablement vers la guerre civile entre les différentes classes. b) « Je crois que nous nous endormons, à l’heure qu’il est, sur un volcan » Il dit ensuite que ces classes se disent au dessus de toutes du gouvernement qu’elles considèrent comme « incapable et indigne de les gouverner » (1. -10) démontrant bien que ces classes ouvrières sont un vrai danger. Elles sont mécontentes vis-à-vis d’une mauvaise répartition des biens et du fait que le vote soit exclusivement réservé aux propriétaires (1. 0-11). Car d’après Guizot « le propriétaire par son enrichissement a fait la preuve de son utilité sociale et donc de sa capacité à désigner les plus méritants La révolution est donc inévitable (l. 14-15), elle bouillonne et est sur le point d’imploser.

Tocqueville exprime également son aversion envers l’industrie qu’il décrit dans son œuvre comme étant une anomalie considérant qu’elle est le seul domaine où, au lieu d’atténuer les inégalités, en créer. Pour lui, le paupérisme, (c’est-à-dire la pauvreté durable des ouvriers qui ne peuvent améliorer leur iveau de vie), détruit les libertés individuelles. A la ligne 55, il parle sans détour 3 niveau de VIe), détruit les libertés Individuelles.

A la ligne 55, il parle sans détour du « vent de révolution qui est dans l’air Tocqueville se montre ici visionnaire car il réussit à prédire le futur soulèvement des classes ouvrières en 1848, alors que personne ne s’y attendait. Pour Tocqueville, la dégradation de la situation française, dont celle des ouvriers est due à l’ «incompétence » du Gouvernement. C’est ce qu’il développe dans la seconde partie de son discours. Il-lJn problème de gouvernance a) L’ « incompétence » du Gouvernement Dans ce document, fauteur se montre très virulent et critique vis-à-vis du roi et de son Gouvernement.

En effet, il commence son discours de manière plutôt méprisante, lorsqu’il ne veut « blesser personne » (1. 17) avant de dire clairement (1. 18 à 21) que le Gouvernement s’est autorisé beaucoup trop de choses, à pris beaucoup trop de droits par rapport aux gouvernements précédents (1. 19). Il critique ensuite le fait que le Gouvernement Guizot accorde peu de liberté, ce qui révolte Tocqueville puisque ‘est le premier de ses principes (1,22).

Dans les lignes 23 à 29, sa critique est très virulente et dit que la prise du pouvoir s’est faite de manière malhonnête et que l’ascension de Louis-philippe a porté à la France un « coup funeste » (1,29). Il décrit ensuite tout ce qu’il considère comme étant mauvais le fait que le Gouvernement ait détourné des lois (1. 32), et en ait réhabilité certaines alor ient officiellement 4 DE 8 Tocqueville parle ici du Gouvernement de Broglie qui a fait voter une nouvelle loi sur la liberté de la presse (censure des journaux ‘opposition) alors qu’elle avait été abrogée par Louis-Philippe dans la Charte de 1830.

Dans les lignes 36 à 42, l’auteur entend probablement par les « autres moyens que la Constitution lu avait donné » la corruption qui régnait au sein du Gouvernement • en effet, la majorité de la Chambre était composée de bourgeois qui, installés sur le trône par Guizot, dictaient les lois aux Chambres, distribuait les charges publiques ainsi que les biens. b) Le regret de l’Ancienne Monarchie Tocqueville, légitimiste, attache une importance particulière l’Ancienne Monarchie.

A la ligne 43, il évoque la Monarchie sous Charles X à qui il était très fidèle : pour lui, la Monarchie de Louis- Philippe fait bien pale figure à coté de l’Ancienne. Elle était plus correcte, avait de plus nobles desseins et de plus grande valeurs selon lui (1-44-45). L’auteur n’a jamais caché son attachement Charles X : il parait même qu’il aurait versé une larme lors de sa déchéance. De plus ila hésité à prêter serment à la Charte en 1930.

Il est contre le fait que Louis Philippe donne de l’importance aux bourgeois et aux classes moyennes qui selon lui « a pris ur la fin les allures d’une compagnie industrielle où toutes les opérations se font en vue du bénéfice que les sociétaires peuvent en retirer ». Il évoque également d’anciens faits et personnages qu’il critique comme le serment de jeu de paume, La Fayette ou encore Mirabeau qui ont participé à la chute de « monarchies légitimes » mais qui selon lui ne sont pas les seuls S participé à la chute de « monarchies légitimes » mais qui selon lui ne sont pas les seuls fautifs.

En effet, le Gouvernement et les classes dominantes, corrompues et égoïstes sont à l’origine de ces déchéances (1. 7 à 50). L’auteur considère qu’il y a un réel souci de gouvernance et que cela entrainera inévitablement une crise. Cependant, nous allons voir dans une dernière partie qu’il y a des issues possibles. Ill-Des changements indispensables a) De nouvelles réformes nécessaires Pour Tocqueville, des réformes sont nécessaires et indispensables pour contrer la révolution qui gronde même si : « Le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer », disait il.

Ainsi, à la ligne 60, il parle de « l’utilité de la réforme électorale : D’une part, de la réforme sur l’abaissement du cens (qui était de 200 francs pour être électeur et de 500 francs pour être élu), puis de celle sur l’adjonction des capacités et enfin celle du suffrage universel. En effet, la réforme fut discutée et refusée par trois fois sous le ministère Soult et Guizot. Guizot a toujours refusé la mise en place de cette dernière qui selon lui était synonyme de révolution et de trop grands droits accordés aux classes moyennes. Enrichissez-vous par l’épargne et le travail et vous pourrez voter » disait il : pour lui, le vote devait être xclusivement réservé à une élite bourgeoise et propriétaire. Les autres citoyens, dont les ouvriers n’avaient pas à voter puisque, non propriétaires, ils n’avaient pas prouvé leur « utilité sociale » et il n’avait donc pas à choisir les dirigeants de leur pays. Cert prouvé leur « utilité sociale » et il n’avait donc pas à choisir les dirigeants de leur pays.

Certains légitimistes, comme Tocqueville critiquaient le refus du suffrage universel, considérant que la paysannerie aisée était restée fidèle à la monarchie légitime. A la ligne 61, il parle également de l’urgence de la « réforme arlementaire » à travers l’adoption d’une loi « d’incompatibilité » entre le mandat parlementaire et l’exercice de fonctions publiques. Car sous la Monarchie de Juillet, il n’était pas interdit qu’un député par exemple, soit nommé par le roi à des fonctions publiques.

Dans ce cas, le député devait seulement solliciter ses électeurs pour confirmer son mandat ce qui lui était la plupart du temps accordé. Cela permettait donc au Ministère d’acheter des voix pour la Chambre puisque les députés nommés à des fonctions publiques dépendaient du pouvoir du Gouvernement. Ces deux réformes si elles étaient appliquées devraient selon lui, maitriser voir empêcher une crise. b) Un changement au sein du Gouvernement indispensable Cependant, Tocqueville Insiste sur le fait que ce ne sont ni les réformes et ni les lois qui vont empêcher une crise générale (l. 62. 62).

En effet, pour lui elles ne sont pas la cause du problème français mais un moyen de masquer un mal plus profond : le problème du Gouvernement et plus particulièrement son «esprit » (-64). Aux lignes 65 et 66, il prononce « Gardez les lois si vous voulez, gardez les ; gardez même les hommes, si cela vous fait laisir, je ny fais aucun obstacle ; mais, pour Dieu, changez l’esprit du gouvernement » : le ton y est volontairement inquiet, voir excessif pour s Dieu, changez l’esprit du gouvernement » : le ton y est volontairement inquiet, voir excessif pour sensibiliser la Chambre des députés aux changements qui s’imposent.

Et il va même plus loin en prononçant dans l’une de ses œuvres que le plus grand soin d’un bon gouvernement devrait être d’habituer peu à peu les peuples à se passer de lui. » Il est possible qu’il sous entende également un changement au iveau d’une restauration des corps institutionnels intermédiaires qui occupaient une place centrale dans l’Ancien Régime (associations politiques et civiles, corporations… – Conclusion • Dans son discours, Tocqueville expose deux problèmes principaux : le problème ouvrier et le problème du Gouvernement. A cause de ce dernier, de sa corruption et de son « incapacité à gouverner » (selon l’auteur), un soulèvement de la classe ouvrière est inévitable. Cette monarchie « non légitime » devrait davantage s’appuyer sur les acquis de l’Ancienne Monarchie pour mieux gouverner. De plus, pour Tocqueville, le Gouvernement devrait réformer le système électoral et censitaire pour être plus juste.