La religion en France au

Es idées de Voltaire On ne va pas parler seulement de la philosophie de Voltaire. « Philosophie », c’est un terme trop étroit pour désigner la conception du monde de Voltaire. On a déjà évoqué le fait que Voltaire était un polygraphe : écrivain, auteur de pamphlets, savant, critique littéraire et dramatique etc. En outre, à vrai dire, Voltaire n’était pas un philosophe par excellence. ar exemple dans ses Lettres philosophiques il traite presque tout : physique, religion, art, politique, économie, le problème de l’âme etc. Pour nous orienter un peu dans ce mélange extrêmement varié j’ai hoisi les thèmes suivants : 1 la religion, 2. ) le rapport entre l’homme et la nature et 3. ) la conception de l’histoire et de Sui # to page l’historiographie. Voltaire et la religion Voltaire était un gran par exemple le fait q p g olique.

Il ironisait iques ont condamné la notion des antipodes comme hérétique et pourtant les antipodes ont été découverts par ceux qui respectent le pape et les conciles et on y exporte activement la même foi qu’on croyait la destruction sure, au cas où on pourrait trouver un homme qui eût la tête en bas et les pieds en haut par rapport à nous. l] Mais quand on lit Voltaire, on voit qu’il critique non seulement l’Église catholique mais aussi le protestantisme anglais, le presbytérianis presbytérianisme, les Quakers… Comment faut-il comprendre cela ?

Affirmer que Voltaire était un critique de la religion en tant que telle et former une image de Voltaire athée serait une mauvaise interprétation. En réalité c’était un homme profondément croyant. Mais il refusait deux aspects de la religion • 1 le confessionnalisme (c’est à dire l’appartenance une dénomination religieuse spécifique querellant toujours avec es autres) et 2. ) ce qu’il considérait comme superstitieux. À l’exemple des hérétiques médiévaux et des réformateurs, Voltaire confrontait Pétat de l’Église de son époque avec l’Évangile.

Ce qu’il concevait comme le véritable christianisme était une religion simple, rationnelle, humaniste, non confessionnaliste. D’après lui le judaïsme et le christianisme n’ont pas une valeur plus grande que les autres religions du monde. Dans sa conception, Europe cesse d’être le monde ; elle n’est plus qu’un monde. Ainsi Voltaire reprenait la tradition humaniste qui mettait n cause les fondements idéologiques du colonialisme et l’idée de conversion universelle des aborigènes au christianisme.

Quelle était la religion de Voltaire ? Aujourd’hui on utilise le terme déisme pour la désigner. C’est une religion non dogmatique, non métaphysique, fondée sur les valeurs morales et quelques conceptions considérées comme généralement acceptables pour chacun de la planète. Dans ce système Dieu est plutôt un horloger, 2 horloger, créateur de rlJnivers qui intervient peu dans les affaires du monde. Dieu est avant tout le garant des valeurs éthiques. Voltaire par exemple méprisait les efforts de prouver l’existence de Dieu.

Il était convaincu que toute la nature nous montre qu’il y a un Dieu[21 ; je crois que l’article indéfini qu’il utilise dans ce contexte est très symptomatique. Dieu est l’âme immortelle : ces deux sont, d’après Voltaire, les constituants de base de la Religion. Il écrit : « La raison humaine est si peu capable de démontrer par elle-même l’immortalité de l’âme, que la Religion est obligée de nous la révéler. Le bien commun de tous les hommes demande qu’on croie l’âme immortelle, la foi nous Pordonne. 31 » Dans cette religion les superstitions n’ont plus aucune place.