Par contre, force est de constater qu’il est plus difficile de reconnaître une é dautres cultures, ne nommaient-ils pas « comme si la langue vingtième siècle, à l’O ur appartenir des. Les grecs ne n arlaient pas grecs, Swape nextp g c ? Au début du universelle, ne présentait-on pas dans des cages des africains comme des animaux ? Et plus troublant, n’a-t-on pas reconnu aux femmes le droit de vote que très récemment ? Parmi les proches, les femmes ne se rapprochaient-elle pas, en quelque façon des peuples auxquelles nous prétendions apporter la civilisation ?
Si la reconnaissance d’autrui ne va pas de soi ne serait ce pas parce qu’il n’est pas un simple alter ego ? Existe-t-il vraiment, en matière d’humanité, une essence commune aisément identifiable ? Si nous naissons sans qualités, comme le pose le mythe de Prométhée et d’Épiméthée, il n’est pas sûr que nous soyons de ces unités que l’on nomme « ego » ou « Moi ». Je n to next page n’ai pas toujours été ce « moi » que je suis devenu et puis-je seulement anticiper sur celui que je deviendrai ne serait-ce que dans un an ?
Puis-je poser l’existence d’une essence commune entre ces mois divers que j’ai été et que je serai ? Et si mon propre « moi » devient insaisissable quel valeur peut avoir la reconnaissance d’autrui comme étant un alter ego ? Comment débrouiller ces difficultés ? Dans un premier moment nous reprendrons le chemin de pensée proposé par Descartes car il nous donnerait, en effet penser qu’autrui est un alter ego qu’il s’agirait de penser à partir de ce moi pensant que je suis et qui se découvre comme certain d’exister dans l’acte de penser.
La première vérité découverte par Descartes étant de nature egologique la vérité d’autrui devait être de même nature. Mais nous découvrirons les difficultés auxquelles nous confronte le cartésianisme relativement à la reconnaissance d’autrui. Dans un second moment nous verrons, avec Emmanuel Lévinas récisément, que Autrui excède le plan des rapports de force entre les Moi. Si Autrui est visage, si le visage est parole et parole comme « acte pur » alors je ne peux réduire Autrui au Même. La puissance d’identification du Moi pensant trouverait là sa limite.
Mais cela voudrait alors dire que le Moi n’est pas premier et que la pensée n’est pas essentiellement puissance d’identification, puissance de connaître mais peut être bien davantage : puissance de créer. Ce qu’a poser Gilles Deleuze. Dans un dernier moment nous montrerons qu’Autrui est une structure de mon champ perceptif et que cette stru dernier moment nous montrerons qu’Autrui est une structure de mon champ perceptif et que cette structure est celle du possible. Autrui serait un monde possible, une virtualité de monde bien réelle même si elle n’est pas actuelle.
Ces mondes possibles ne sont ni sujet ni objet. Il ne saurait donc être des « moi-Je » qui perçoivent les autres « moi-je » comme des objets. Nous serions plutôt des processus d’individuation qui présupposent un fond préindividuel à partir duquel nous pouvons nous individuer. Et ce fond préindividuel est chargé de potentiel en tant que constitué e traces singulières laissées par les générations passées. Autrui comme monde possible n’est devenu tel qu’en s’appropriant singulièrement ce fond préindividuel.
Autrui comme structure de notre champ perceptif n’est pas étranger à cette épaisseur de mémoire que charrie les mots que nous adressons à autrui et les objets qui circulent entre nous. Ainsi autrui n’est ni d’abord ni essentiellement un alter ego, il n’est peut être pas seulement ce Visage qui signifie au Moi qu’il « ne peut plus pouvoir il serait un monde possible, un monde possible singulier dont la possibilité serait imprévisible. Autrui m’arriverait donc comme l’événement incalculable d’un monde possible qui appellerait l’hospitalité.
Descartes, à la recherche d’un nouveau fondement à la connaissance examine méthodiquement toutes les connaissances dont il a hérité et rejette, toujours par méthode, une source de connaissance s’il apparaît la moindre possibilité d’erreur. Radicalisant le doute il en vain à feindre que tout était 3 apparait la moindre possibilité d’erreur. Radicalisant le doute il en vain à feindre que tout était faux et découvrit qu’en doutant de tout, lui qui doutait de tout ne pouvait pas ne pas être.
Dans l’acte même de douter de tout il se percevait comme existant. Comme douter c’est penser il découvrit comme première vérité indubitable • « je pense donc je suis j’existe comme sujet pensant, comme « substance pensante » finira-t-il par poser. Cette première vérité est purement subjective et dans cette sphère subjective il ny a nulle place pour autrui : le sujet n’a, à ce moment là, affaire qu’à ses représentations. Si autrui apparaît, c’est en dehors de cette sphère du côté de l’objet, de la substance étendue ».
Toute réalité matérielle occupe en ffet une portion d’espace géométrique, d’étendue donc. De fait je perçois en dehors de moi des êtres qui extérieurement me ressemblent. Mais qu’est-ce qui me prouve que ce ne sont pas là des automates perfectionnés ? Comment vais-je pouvoir inférer du comportement de cette apparence la présence d’un autre sujet pensant et donc d’un alter ego, d’un autre ego pensant comme moi ? Descartes va proposer un raisonnement par analogie.
Connaissant de mon côté le rapport qu’il y a entre mes différents états d’âme et mes différents comportements correspondant si je repère chez autrui un comportement nalogue au mien je pourrai en déduire qu’il est la manifestation d’un état d’âme semblable au mien. Le problème est bien résolu : par ce raisonnement autru m’apparaît bien comme un alter ego, comme un moi pensant, comme un semblab 4 raisonnement autrui m’apparaît bien comme un alter ego, comme un moi pensant, comme un semblable. Ce qui fait problème c’est la manière de résoudre le problème.
En effet cette analogie pour bien fonctionner doit poser que la perception de mon corps soit analogue à la perception du corps d’autrui. Ce qui pas le cas. La perception de mon visage, pour ne rendre que cet exemple, diffère de beaucoup de la perception du visage d’autrui. Cette analogie suppose un rapport naturel entre les états d’âme et leur manifestation corporelles. Ce qui l encore est problématique. En effet le sens des comportements est codé culturellement et l’expression des états d’âme comme les affects liés à ces états d’âme relève également de créations culturelles.
Enfin, de fait, nous ne raisonnons pas pour reconnaître autrui. Comment expliquer l’écart en le droit (en droit nous devons faire un résonnement par analogie pour reconnaître autrui comme un alter ego) et le fait ? Emmanuel Lévinas va déplacer radicalement le problème. Le visage, au sens de Lévinas, n’apparaît pas sur le plan où un Moi s’affronte et se mesure à un autre Moi. (Déjà Merleau-Ponty critiquant Sartre avait montré les limites d’une pensée tentant de penser autrui dans les catégories de sujet et d’objet. Il avait introduit la dimension tierce de la communication. Cela nous rapproche un peu de Lévinas dans la mesure où le visage pensé par Lévinas n’est pas réductible à une forme plastique mais est tout entier parole et parole qui parle à partir d’elle-même. Qu’est- e qui caractérise essentiellement le rapport S partir d’elle-même. Qu’est-ce qui caractérise essentiellement le rapport à Autrui selon Lévinas ? Avec l’expérience du visage d’Autrui je serais confronté à un être infini c’est-à-dire à un être absolument extérieur au sens où le Moi ne saurait le faire entrer sous la coupe de son pouvoir.
Le Moi serait absolument débordé avec la venue d’autrui. Lévinas dit ce débordement de manière étonnante : Dans le rapport à autrui « je ne peux plus pouvoir » Car le regard interdit toute conquête. Je ne saisis pas le regard ‘est le regard d’autrui qui me saisit comme provenant d’un dehors inassignable. Et ce dehors est aussi bien le silence à partir duquel toute parole parle. Le Visage est du coup cette parole que je ne peux anticiper. Je ne peux savoir d’où elle vient et où elle va. De là vient son pouvoir d’altération.
Ainsi autrui n’est pas un autre moi parce que moi-même je ne suis, en vérité, qu’à devenir autre : moi-autre. Ce que nous nommons Moi ne serait qu’une coupe prélevée sur le flux que nous sommes en tant que processus d’individuation. Et si autrui a la vertu de relancer ce processus d’individuation que nous ommes n’est-ce pas parce que désirer Autrui c’est désirer infiniment ? Cependant Gille Deleuze va peut-être encore plus loin dans la critique de l’idée qu’autrui serait un simple alter ego. En effet d’entrée de jeu Deleuze va congédier les catégories de sujet et d’objet pour penser autrui.
Or le MOI désigne bien un sujet et pour ce sujet tout alter ego apparaît comme un objet. En méditant les effets de l’absence d’autrui il en vient à penser autrui comm apparait comme un objet. En méditant les effets de l’absence d’autrui il en vient à penser autrui comme structure du champ erceptif. Sans autrui ce champ ne fonctionnerait pas comme il fonctionne. Et cette structure serait celle du possible. Autrui, ce serait un monde possible. Pas une possibilité abstraite, mais une possibilité réelle : la possibilité d’un monde enveloppée en autrui.
Ainsi, nous dit Deleuze considérons un champ d’expérience non pas rapporté à un moi mais à un simple « il y a » : il y a, à tel moment, un monde calme et reposant. Soudain surgit un visage effrayé qui regarde quelque chose qui est pour moi hors champ. Autrui n’apparaît pas, ici, comme un sujet ou un objet, il n’apparaît as comme un autre sujet relativement au sujet que je serais, il apparait, ce qui est tout autre chose comme la possibilité d’un monde, la possibilité d’un monde effrayant.
Ce monde possible est enveloppé dans l’expression de frayeur. Qu’il commence parler et ce monde commence à se développer, à s’expliquer, à s’actualiser. On pourrait dire que ce monde est une virtualité à condition d’entendre dans « virtualité « virtu la puissance qu’est autrui, la puissance d’être qu’il est en tant qu’il est désir. Ainsi autrui introduit dans notre champ perceptif une rofondeur (celle du possible) qui n’existerait pas sans lui. Autrui comme structure du champ perceptif préexiste, comme condition d’organisation de ce champ.
Autrui comme structure du champ perceptif existe donc a priori comme condition d’effectuation de cette structure dans chaque champ relatif à telle pers priori comme condition deffectuation de cette structure dans chaque champ relatif à telle personne. Mais cette dimension du possible enveloppée en autrui n’est- elle pas aussi enveloppée dans les œuvres singulières d’autrui déposées dans la culture. Cela ne correspond-il pas à un fond réindividuel, à un héritage, qui conditionne l’individuation de chaque un et de chaque une ?
En quoi consisterait ce fond préindividuel comme condition de notre individuation sans autrui ? De la même manière que cette structure de notre champ perceptif fait que notre champ perceptif ne fonctionnerait pas comme il le fait sans autrui, de la même manière la structure de la mémoire matérielle déposée par les œuvres des générations passées fait que cette mémoire ne fonctionnerait pas comme elle le fait sans autrui. Ainsi Deleuze nous propose une pensée d’autrui où il n’apparaît as d’abord ni essentiellement comme un sujet ou un objet.