A l’opposé de la lecture lente inhérente à renseignement littéraire. Quel beau défi ! Jacqueline de Romilly ne regrette pas d’avoir enseigné toute sa vie – « Cela a été mon bonheur et demeure à jamais ma fierté. » Elle témoigne de sa passion d’enseigner jusque dans les tâches les plus ingrates : corrections scrupuleuses, heures passées à choisir un texte ni trop difficile ni trop facile pour l’examen, combat contre l’indiscipline…
Malgré la dégradation des conditions matérielles et orales du métier, l’expérience d’enseigner est incomparable : Y a-t-il joie plus grande que de faire comprendre aux autres ce que l’on sait et ce que l’on aime ? » Les retrouvailles avec d’anciens élèves sont stimulantes. « Ce que l’on sème, dans l’enseignement, vit et se multiplie. » Aux matérialistes d’a bon la culture ? Ro un luxe (le moins rés • les épaules — à quoi p g arce qu’avant d’être -t-elle plus loin, le plus propre à nier et à transcender toute hiérarchie sociale), la culture est une formation. Ses arguments en faveur de l’apprentissage du grec, véritable école de lecture, n’ont rien à voir avec le cult Swipe to page culte du passé, au contraire. « C’est retrouver, dans leur fraîcheur première, les images d’un destin qui est le nôtre, afin de pouvoir, grâce à elles, vivre et sentir le présent ou l’avenir sous une forme plus humaine. Sachant qu’on la traitera de réactionnaire, rauteur accuse, dans l’enseignement secondaire en particulier, les effets néfastes de l’égalitarisme – « un esprit généreux, mais souvent mal inspiré – et de la politisation, l’insuffisance des crédits, le mépris des disciplines littéraires, plus menacées que les sciences. En histoire comme en littérature, les nouveaux programmes ont fait sauter le cadre chronologique ; aucune connaissance ne s’accroche plus à rien. La haine de l’élitisme – admis ailleurs, exacerbé dans le sport, « entraîne dans son sillage la ruine de la qualité de tous. Or les Grecs distinguaient l’égalité arithmétique, qui donne à tous la même chose, et l’égalité géométrique, ou proportionnelle, qui ient compte des mérites. « Donner à tous un enseignement au rabais n’est pas une idée démocratique. » Romilly déplore la dégradation du français – la norme ne serait plus d’actualité, alors qu’à chaque étape de révolution d’une langue « correspond une certification qu’il faut connaître, maîtriser et respecter Trop d’élèves ne savent plus analyser une phr 2 qu’il faut connaitre, maitriser et respecter Trop d’élèves ne savent plus analyser une phrase.
Le jargon grammatical actuel, hérité plus ou moins de la linguistique, expose les élèves déjà en anque de repères à une terminologie différente d’une discipline à l’autre, de quoi ajouter à la confusion. Le recours aux textes littéraires est désormais interdit dans l’apprentissage des langues étrangères, balayant des méthodes même là où elles donnaient d’excellents résultats. Les nouveaux manuels de français privilégient les textes non littéraires, les dossiers thématiques. « La littérature en tant que telle n’est plus nulle part à l’ordre du Jour. Jacqueline de Romilly prône un enseignement qui tire sa force u détour imposé aux esprits, obligés par la langue d’une autre époque, par un texte du passé, à prendre du recul, à s’extraire du temps pour se former d’abord à comprendre. Faire appel à la seule créativité des élèves, c’est les priver « du trésor des connaissances accumulées au cours des siècles Scandalisée par les pressions pédagogiques ou administratives qui découragent même les plus passionnés des enseignants, une voix forte rappelle les joies de la culture et le bonheur de les transmettre.