Avec la fin de la transmission orale dont on peut attribuer la date au temps du développement des genres littéraires antiques comme la tragédie, l’épopée ou même les églogues de la poésie pastorale, les histoires et contes devenus romans – narration de récits fictifs comme le dit André Maurois – ont adopté des titres, c’est-à-dire une métadonnée désignant l’oeuvre, à des fins usuelles. Beaucoup de lecteur choisissent un roman à partir de son titre, est-ce néanmoins une bonne démarche ?
On peut considérer cela comme un moyen efficace, dans sa généralité, ouant un rôle conséquent mais qui présente de nombreuses limites et qui se trouve sujet à controverse. Ce qui porte l’indivi premier lieu, est le n titre est la première mouvement habituel 1 son titre, en : atique, le réflexe Svape nextp g ible. C’est un cognitif,sur le roman, immédiat. II imprime au lecteur possible la première impression concernant le contenu du livre, il est une clé de compréhension première.
Comme son nom l’indique, la page de couverture, est un élément que l’on enlève, et cela si le titre attire, comme une inscription sur une porte. Cest l’unique entrée u texte dans le cas où la quatrième de couverture est un résumé. Il a la primauté sur l’ensemble textuel extérieur, d’où la propension des individus ? Sv. ‘ipe to choisir une lecture romanesque selon son titre. L’effet de la vue et de la lecture du titre entraîne le choix – ou non – de la lecture. En effet, s’il est l’objet du premier geste naturel, il en découle ensuite une attirance, ou plutôt un éveil de curiosité qui entraîne le choix possible.
Sil est la première « chose » textuelle vue, il s’en suit donc chez celui qui lit, une impression immédiate : le titre est un argument d’autorité. Charles Grivel souligne la « puissance » du titre dans la mesure où « l’autorité du texte se lit et se subit dès sa marque inaugurale ». Comme une introduction – sans pour autant être un « amuse-bouche » par rapport à ce qui suit » -r le titre laisse une première impression, et son caractère de premier lui confère une importance psychologique. Le titre crée le lien entre l’écrivain et le lecteur, l’engageant.
Il est un défi intellectuel. Il est à la charnière, au seuil de l’oeuvre et donne lieu à la promiscuité intellectuelle que permet la lecture entre l’écrivain et le lecteur, ‘est une espèce de dévoilement, un morceau de voile relevé sur l’oeuvre qui engage donc le lecteur à l’intimité morale. Le titre est le moyeu entre contenu littéraire et volonté sociale puisqu’il résulte de la rencontre entre un contenu romanesque et un contenu publicitaire, de communication afin d’attendre un public. Cest une interaction sociale.
Le schéma traditionnelle est un émetteur et un récepteur, dans cette volonté d’atteindre le destinataire, le lecteur, de la p Il est un émetteur et un récepteur, dans cette volonté d’atteindre le destinataire, le lecteur, de la part de l’écrivain. Le titre est la marque démonstratrice du texte. Selon Gérard Genette, le titre fait partie d’un paratexte inaugural de l’oeuvre et qui fait d’un texte un livre. Le titre permet la conversion qui permet la lecture. Le titre a un rôle extrêmement important car symbole du contenu – sans l’obligation que ce symbole soit par leur ressemblance mais plus par la volonté ainsi faite de l’auteur.
Comme le dit Charles Grivel, le titre est l’engrangement d’un questionnement, l’éveil de curiosité face à une histoire romanesque l’ignorance de cette trame trouve l’exigence d’être résorbée. Philippe Hamon entend insi que cela crée une « horizon d’attente » qui va donner lieu ? des conjectures sur la suite. Le titre est un appât. Cest le début de l’activité de lecture qui consiste à désirer pallier au manque de savoir, quel qu’il soit, et c’est le titre qui le met en oeuvre. C’est donc une bonne démarche dans la mesure où elle se trouve naturelle et justifiée.
Plus simplement, le titre est une bonne idée de choix car il représente un ensemble littéraire, une traduction extrêmement courte, non spécialement ou obligatoirement l’histoire qui s’y déroule – L’Equipage de Kessel est une explication résumée de ‘objet de l’oeuvre, sur le fond, par exemple -r mais sinon une idée du fond et de la forme, du style – notion abstraite et complexe comme Terre des Hommes d idée du fond et de la forme, du style – notion abstraite et complexe -r comme Terre des Hommes de Saint-Exupéry qui transmet de façon vibrante au lecteur et le fond et la forme, et ce style mystérieux et indicible.
Le titre peut expliquer en quelques mots l’intérêt, finalement, d’un ouvrage entier. Le titre peut représenter l’objet même de l’écrit. Cest une chose étrange à la fin que le monde… de Jean d’Ormesson – à l’origine, vers u poème éponyme d’Aragon – explicite bien ce phénomène.
Il rend puissamment la douceur, le caractère agréable de la façon décrire de d’Ormesson, ce style insaisissable, valsant entre une espièglerie délicate, presque drôle et une profondeur naturelle, belle et prenante, la forme dans son exhaustivité ; mais ce vers- titre décrit aussi le fond, cette question existentielle que se pose l’auteur, refusant d’entreprendre le Tout, l’univers et la vie – [‘Homme – comme une évidence ; est souligné la remise en question et l’émerveillement qui correspondent au fond ; et, inalement, c’est tout l’objet, l’intérêt, de l’ouvrage, dépassant les notions de fond et de forme, c’est l’apothéose littéraire de l’écrivain, savoir résumer en quelques mots, une idée longue et complexe – et ce serait, aux yeux de Pascal Quignard, le « poème », car il est « l’exact opposé du nom sur le bout de la langue » et « le faire-corps avec la langue » : comme ce titre qui est l’objet, l’intérêt, le style, l’âme de l’écrivain, si proche de la langue par son naturel et sa limp 4 OF Il l’objet, l’intérêt, le style, l’âme de l’écrivain, si proche de la langue par son naturel et sa limpidité. Des raisons plus fondamentalement évidentes seraient que le titre est une bonne démarche de choix car souvent il peut avoir en son sein, le nom dun personnage principal – Le Comte de Monte-Cristo de Dumas père, Madame Bovary de Flaubert, ou L ‘Ingénu de Voltaire -r ce qui renvoie à l’idée que le titre peut donner une idée du fond, ce qui aide grandement au choix de l’oeuvre romanesque.
Finalement, la raison première pour laquelle le titre est Indicateur est bien parce qu’il permet une vue générale de l’oeuvre, un horizon. De plus, dans l’absence d’une connaissance précise de ‘auteur, c’est souvent vers le titre que l’on se dirigera. Si le choix d’une oeuvre par son titre peut être qualifiée de « naturelle », de réflexe premier, ce n’est pas pour autant qu’il est le plus optimal, ni le plus complet. Il est sujet à de nombreux aléas et son importance peut être remise en cause. Et le titre se révèle être une clé de compréhension bien défaillante et une vue générale bien biaisée et floue, si ce n’est : un mirage. Sa facilité apparente le rend comme un fait évident qui peut être contredit néanmoins, notamment sur l’origine de sa présence.
En ffet, lors du contrat qui lie l’auteur à l’éditeur, ce dernier a le droit de modifier le titre ou de proposer une modification, pour qu’il réponde mieux à la nécessité d’attirance. Ainsi, le titre se trouve dévoyé par pour qu’il réponde mieux à la nécessité d’attirance. Ainsi, le titre se trouve dévoyé par les nécessités ou volontés spéculatives, commerciales et pécuniaires de l’éditeur. Cette modification affecte la qualité dArt de l’oeuvre d’une part, en transformant la volonté de l’écrivain – volonté littéraire – en celle de l’éditeur – volonté commerciale. Philippe Grimbert voulait ainsi titrer son roman Le Cimetière des chiens mais son éditeur lui a déconseillé d’utiliser les termes « cimetière » et « chien ». L’ouvrage s’est ainsi appelé Un Secret.
Et par conséquent, ce changement prend le risque de sortir le titre de l’exactitude – ou non – avec laquelle il s’alliait au contenu ; il trompe ainsi le choix du lecteur qui se dirigera, à tort, vers une oeuvre qui ne l’intéresse peut être pas. Il se tournera vers l’illusion du bon choix et peut faire naitre un rejet de la part du quémandeur de romans qui n’aimera pas ce itre, dépourvu d’essence littéraire. De plus, se pose la distinction problématique qu’a posée Barthes entre l’écrivant qui utilise les mots et l’écrivain qui travaille les mots. Le premier utilise le mot dans un sens communicatif et informatif, le considérant comme un outil messager alors que le littérateur travaille le mot, qu’il considère comme l’objet même du message.
Le risque est donc que le titre devienne seulement outil et perde sa nature littéraire et artistique, risque présent également par l’ingérence à fin commerciale. Comme dit précédemment, le choix isque présent également par l’ingérence à fin commerciale. Comme dit précédemment, le choix par le titre découle d’un réflexe naturel et automatique qui va conférer au titre, marque écrite vue en premier, une certaine importance. Mais elle n’est pas spécialement justifiée car elle est proprement psychologique. Le bien-fondé du choix d’un ouvrage selon son titre possède d’autres failles, en particulier avec les livres de langue étrangère. En effet, lorsqu’un livre provient d’un pays étranger, son titre peut ou non être traduit dans la langue locale.
Chacune de es possibilités apportent une défaillance au choix : si le titre est gardé en langue originale, il pourra ne pas séduire soit par incompréhension, soit par inintérêt, et se révéler un mauvais choix par la mauvaise compréhension ; si le titre est traduit, il prend le risque d’être traduit de façon littérale et ne pas attirer le lecteur comme The Catcher in the Rye, de J. D. Salinger, qui avait été traduit par «attrapeur dans les seigles» avant que l’éditeur ne change en Attrape-cœurs, ou il prend celui de fournir une traduction remaniée qui ne correspond pas au roman et qui ‘attire pas le lecteur, ou le trompe. Et plus prosai’quement et plus simplement, un titre peut être trompeur car il peut apparaitre mauvais tout en cachant un contenu fabuleux ou l’inverse.
Cest au fondement de la tromperie par le titre dans le choix romanesque. Le titre peut ne pas être un bon indicateur et une mauvaise boussole dans le c choix romanesque. boussole dans le choix du lecteur par sa complexité à le comprendre. En effet, certains écrivains comme Umberto Ecco considèrent que le titre ne doit pas être trop explicite pour ne pas enfermer dans un carcan la lecture de l’ouvrage par le lecteur, et ui laisser l’entier plaisir de l’interprétation personnelle. L’auteur peut ainsi ne pas cibler le sujet pour éviter cet écueil. Il peut même fourvoyer le lecteur dans la possibilité d’une recherche d’un lien, qui affecte la lecture, alors que ce lien est inexistant.
Si le titre peut s’avérer être une clé de lecture, il peut aussi se révéler être une anti-clé de lecture, qui ne renseigne absolument pas le lecteur sur le contenu de l’ouvrage, comme Automne ? Pékin de Boris Vian qui n’a aucun rapport avec le roman, et qul trouve peut être son efficacité à laisser libre interprétation au ecteur pour trouver cette attache qui relie les deux, efficacité qui n’est pas lors du choix du roman. Pour répondre à l’argument qui prétend que le fond peut y être représenté par le fond, notamment par le nom du personnage principal, un contre- exemple serait le Père Goriot de Balzac où le fond serait mal explicité, alors que l’intérêt véritable du roman le serait, notion que celui qui n’a pas lu ne peut comprendre. De plus, on retrouve comme contradiction au choix par le titre l’aspect personnel du titre. Il est personnel d’une part pour l’auteur qui peut hoix par le titre l’aspect personnel du titre.
Il est personnel dune part pour l’auteur qui peut le choisir ou l’envisager de quelque façon que ce soit, sans que le lien soit apparent et donc tromper le possible lecteur. D’autre part, le titre est un élément qui s’explique à la lecture de l’oeuvre. Le paradoxe est que l’on se dirige vers une oeuvre selon son titre, or le titre n’a pas la même signification avant la lecture de l’oeuvre et pendant-après la lecture de l’oeuvre, c’est un indicateur particulièrement abstrait. ly a la signification du titre seul et celle du titre couplé au texte. Tout l’intérêt du titre prend forme pendant la lecture et après la lecture du roman. Le titre n’est donc d’aucune utilité dans ce cas.
Alessandro Baricco a écrit l’ouvrage Soie qui à la lecture du titre pourrait ne pas être intéressant, traitant d’une matière comme la soie, au premier abord. Or, le titre prend une toute autre signification après la lecture : la soie comme le symbole de la vie du personnage, de la légèreté, de la pureté, de la beauté dans la sobriété ; loin de ce que peut laisser penser le terme « soie ». Dans ce même genre, trouve-t-on le roman 99 francs de Frédéric Begbeider dont la signification ne peut être comprise à la lecture seule du titre. Le titre peut ne pas être une donnée d’accroche dans la mesure où il n’est pas facilement accessible.
Prenons exemple des romans anciens comme Le Supplément au voyage de Bougainville, ou Dialogue entre A et B sur I romans anciens comme Le Supplément au voyage de Bougainville, ou Dialogue entre A et B sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas de Diderot ou La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui écut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l’Amérique, près de l’embouchure du grand fleuve Orénoque, suite à un naufrage où tous périrent à l’exception de lui-même, et comment il fut délivré dune manière tout aussi étrange par des pirates. Écrit par lul- même. de Daniel Defoe, qui peut dérouter le lecteur futur et lui faire choisir un autre ouvrage, du fait de son incompréhension ou d’un rejet naturel à la lecture du titre et de son sous-titre.
En effet, la présence du sous-titre peut en dire trop sur le contenu et gâcher ainsi le plaisir possible concernant le mystère qui y st rattaché du lecteur – et donc le conduire à renoncer -, ou l’ennuyer par la longueur de ces titres et sous-titres descriptifs – trop aux yeux du lecteur possible ? Finalement, le titre d’un ouvrage peut être défectueux dans sa capacité à conduire le choix dans la bonne voie tout simplement parce que là n’est pas spécialement son but. La fonction d’un titre n’est pas la même partout. Alors que dans un essai, une thèse ou un article de presse, il a un rôle strictement informatif et cognitif qui doit résumer et présenter en quelques mots ce qui va suivre, les attentes ne sont pas les mêmes dans l’A 0 1