Fiche pédagogique Le parti pris des choses de Francis Ponge SOMMAIRE Introduction Fiche 1 Le parti pris des choses : un objet poétique d’un genre nouveau Fiche 2 Les choses et les mots Fiche 3 La fin du lyrisme ? p. 10 7 p g Fiche pédagogique conçue et réalisée par Hélène Bernard, certifiée de lettres modernes, professeur de français dans un lycée de la région parlslenne. Elle est l’auteur de nombreuses fiches pédagogiques, notamment sur Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras.
Introduction : le cadre pédagogique e dossier propose de combiner en neuf séances l’analyse u livre Le parti pris des choses et une approche plus globale de ce vaste objet d’étude inscrit au programme de 1 ère qu’est la poésie. Pour cela, les élèves sont invités objet SÉANCE 1 Lecture documentaire – Francis Ponge : une figure de la poésie au XX e siècle Objectifs : – Mener et synthétiser des recherches documentaires. – Approfondir ses connaissances en matière d’histoire littéraire. – Situer Pauteur et saisir la singularité de sa production. Travail préalable 1923 Rencontre avec Jean Paulhan, secrétaire de la Nouvelle Revue française (NRF), à qui le jeune écrivain doit la ublication de « Trois satires » et son poste de secrétaire à la fabrication. Disparition de son père. Lecture de la section « Chronologie : Francis Ponge et son temps » comprise dans le dossier de l’édition « Folioplus classiques » (p. 158-167), complétée d’une recherche biographique autonome ; sélection des événements susceptibles d’éclairer la production du poète en lien avec l’histoire de la littérature de son temps.
Naissance du projet Le parti pris des choses qui marque une étape décisive dans le travail du deuil paternel et un renouveau de son inspiration poétique. Quelques dates et éléments biographiques à retenir l,’ de la presse quotidienne. Sensibilisation à la cause ouvrière. 1906 Arrivée dans la ville de Caen. Scolarité secondaire au lycée Malherbe, auteur auquel Ponge Sintéresse de près et voue une véritable admiration. Fréquentation assidue de la bibliothèque paternelle et découverte du « merveilleux dictionnaire le Littré. 1935 Naissance d’Armande Ponge, fille du poète. 937 Engagement syndical dans les grèves du Front populaire et adhésion au Parti communiste. Pratique régulière de l’écriture poétique, à raison de vingt minutes par jour. 916 Obtention du baccalauréat latin-sciences-philosophie avec mention très bien, ce qui confirme son aptitude pour les lettres. Inscription la même année en hypokhâgne au lycée parisien Louis-le-Grand. Publication d’un premier texte intitulé « Sonnet n. 1940 Démobilisation avec le début du régime de Vichy. Installation dans le village protestant du Chambon-surLignon où Ponge débute la rédaction du Carnet du bois de pins, poème en forme de journal. 918 Échec à l’oral de licence en philosophie puis à l’admission à l’École normale supérieure en raison d’une sorte de paralysie de la parole. Démobilisation militaire pour raisons de santé. service de la Résistance comme « voyageur politique » mais refus de la poésie engagée. Fréquentation des milieux intellectuels : Ponge fait notamment la connaissance de Jean-Paul Sartre, d’Albert Camus et de Raymond Queneau. 1 – Durant son enfance et son adolescence, Ponge fait deux découvertes décisives, le dictionnaire de la langue française Littré et l’auteur Malherbe, qui donne son nom au lycée qu’il fréquente.
Consultez le premier en bibliothèque en vous interrogeant sur ce qui le distingue des autres usuels du même genre. Faites également une echerche sur le second en vous intéressant sur la place qu’il occupe dans la littérature. En quoi ces deux références ont-elles pu influencer ou encourager la vocation du futur poète ? 2 – Quel lien peut-on faire entre le mutisme de Ponge face à certains événements de son existence (concours, décès) et le choix qu’il a fait dans son œuvre de donner la parole aux choses ? – Adulte, le poète rencontre de nombreux intellectuels qui ont marqué l’histoire de la pensée et de la littérature au XXe siècle. Parmi eux, entre autres, se trouvent André Breton, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Raymond Queneau, Philippe Sollers. Réalisez pour chacune de ces figures une fiche en vous attachant à mettre en valeur les points de contact avec l’auteur de Le parti pris des choses et à mesurer la distance qui les sépare. 4 – Trois mouvements ou courants littéraires traversent la vie de Ponge, à savoir le surréalisme, la littérature engagée et le groupe Tel quel.
Situez chacun dans le temps, cherchez dans votre manuel de littérature ses ambitions 4 OF l,’ quel. Situez chacun dans le temps, et revendications et identifiez-en les principaux tenants et illustrateurs. Examinez la position de Ponge par rapport ? chacun d’eux et les raisons qui l’empêchent dy souscrire totalement ou à long terme. 5- Établissez la bibliographie du poète en ayant soin de distinguer œuvres lyriques et textes méta-critiques. 1944 Direction des pages culturelles de la revue communiste Action. Rencontre et collaboration avec de nombreux peintres tels Braque, Dubuffet, Picasso, Giacometti… 947 Rupture avec le Parti communiste. Publication du Carnet du bois de pins. 1948 Parution d’un ensemble de textes théoriques rassemblés sous le titre Proêmes. 1952 La Rage de l’expression volt le jour. Nomination en tant que professeur à l’Alliance française. 965 Participation à la revue Tel quel et au groupe de réflexion éponyme, fondés cinq ans plus tôt par Philippe Sollers. Publication du Grand Recueil, rassemblant Lyres, Méthodes et Pièces. 1967 Publication de textes épars réunis dans une œuvre, Le Nouveau Recueil, et du Savon. 971 Parution de La Fabrique du pré sur la genèse de son œuvre. 1977 Publication de Comment une fi ue de aroles et pourquoi. 1988 poème en prose et poème en vers. – Réviser les règles de métrique, de versification et les formes fixes de la poésie. – Retenir des critères d’identification et de définition du poème ar-del? l’histoire littéraire du genre lyrique Travail préalable 1 – Lecture du poème « L’huïtre » (p. 21 de l’édition « Folioplus classiques 2 – Lecture des textes complémentaires suivants . Rémy Belleau, Petites inventions (1556) « L’huitre » (v. 9-56) Au Seigneur de Balf Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIX e siècle (1873) Article « huître » (extrait) Voyez comme elle est béante, Afin de sucer les pleurs De l’Aurore larmoyante Les rousoyantes douceurs, Que de sa couche pourprée Elle bigarre l’entrée Du matin de ses couleurs. Puis sitôt qu’elle est comblée Jusques aux bords pleinement, De cette liqueur, coulée Du céleste arrosement, Soudain elle devient grosse Dedans sa jumelle fosse D’un perleux enfantement, Car suçotant elle attire Peu à peu le teint pareil, Dont la nue se remire 6 OF l,’ bien-être qui les étonne.
Ce qui prouve d’ailleurs que les huîtres sont d’une digestion facile, ce sont les qualités fabuleuses que les gourmets émérites ont pu en absorber. Brillat-Savarin dit avoir connu plusieurs bons vivants qui s’administraient, comme avant-garde de leur diner, une grosse ou douze douzaines d’huîtres. Mais on cite à son sujet de bien autres exploits. Le maréchal Junot, par exemple, avait l’habitude de consommer, chaque matin, trois cent huîtres avant son déjeuner, et cela tant que la saison durait. L’empereur romain Vitellius allait jusqu’à douze cents !
Il est donc bien prouvé que lorsqu’on reproche à l’huître d’être difficile à digérer, on se rend coupable d’une indigne calomnie. Littré, Dictionnaire de la langue française (1863-1877) Article « huître » (extraits) 1 – Mollusque acéphale hermaphrodite, renfermé dans une coquille à deux valves dissemblables réunies par un ligament ; Genre ostrea, type de la famille des ostracées, où l’on distingue : ‘huître comestible, dite simplement huître, c’est celle qui est servie sur les tables, ostrea edulis, L. Phuître pied de cheval, ostrea hippopus, u, l’huïtre virginique, appelée vulgairement pirogue ; l’huître crête de coq connue sous le nom de crête de coq, aussi bien que le strombe crête de coq. Huitre perlière, huître où l’on trouve des perles. 2 – Huître à l’écaille, se disait autrefois de l’huïtre que l’on 3 – Fig. et familièrement. Personne stupide. Quelle huître ! 4 SÉANCE 2 (suite) 4 Questionnaire (devoir à la maison) – La Fontaine, Fables (1678-1679) « Le Rat et l’huître » (VIII, 9) Un Rat hôte d’un champ, Rat de peu de cervelle, Des Lares paternels un jour se trouva sou.
Il laisse là le champ, le grain, et la javelle, Va courir le pays, abandonne son trou. Sitôt qu’il fut hors de la case, Que le monde, dit-il, est grand est spacieux ! Voilà les Apennins, et voici le Caucase : La moindre taupinée était mont à ses yeux. Au bout de quelques jours le voyageur arrive En un certain canton où Thétys sur la rive Avait laissé mainte Huître ; et notre Rat d’abord Crut voir en les voyant des vaisseaux de haut bord. Certes, dit-il, mon père était un pauvre sire : Il n’osait voyager, craintif au dernier point. J’ai passé les desserts, mais nous n’y bûmes point.
D’un certain magister le Rat tenait ces choses, Et les disait à travers champs ; N’étant pas de ces Rats qui les livres rongeants Se font savants jusques aux dents. Parmi tant d’Huîtres toutes closes Ne s’était ouverte, et bâill 8 OF belle espérance, allonge un peu le cou, Se sent pris comme aux lacs ; car l’Huître tout d’un coup Se referme, et voilà ce que fait l’ignorance. 1 – À quel genre appartient respectivement chacun des textes entrant dans le corpus ? À quel type de discours (narratif, descriptif, explicatif ou argumentatif) les rattachez-vous ? Lesquels vous semblent mériter le qualificatif de « poétique » et pourquoi ? – Menez l’étude de la versification des textes concernés. Quels phénomènes de sens se trouvent particulièrement mis en valeur par la disposition des rimes, les jeux sur les sonorités (assonances, allitérations), les discordances entre mètre et syntaxe ? 3 – Le texte de Rémy Belleau est dédié au Seigneur de Baff. Renseignez-vous sur ce dédicataire et son appartenance à un mouvement culturel et littéraire. Quelle forme fixe très utilisée dans la poésie française a-t-il largement contribué à diffuser et populariser ? Quelles en sont les caractéristiques ?
Un autre texte du corpus mobilise une forme reconnaissable et répertoriée laquelle ? Dressez la liste de ses traits distinctifs. 4- Parmi les textes en prose qui compose le corpus, lequel vous semble le plus attentif à la mise en forme et pourquoi ? Quelle ambition partagent-ils ? Qu’est-ce qui pourtant fondamentalement les distingue ? 5 – Montrez en quoi la description de l’huitre sous la plume de Ponge, de Belleau et de La Fontaine renvoie à l’image du texte poétique lui-même et à son fonctionnement. 6 À la lumière des réponses données précédemment, roposez une définition de ce qu’est un poème.
Cette fable contient plus d’un données précédemment, Cette fable contient plus d’un enseignement. Nous y voyons premièrement Que ceux qui n’ont du monde aucune expérience Sont aux moindres objets frappés d’étonnement Et puis nous y pouvons apprendre, Que tel est pris qui croyait prendre. 5 SÉANCE 3 Analyse de l’image et travail d’écriture L’objet de l’art/l’art de l’objet – S’initier au commentaire d’image. – Comparer des démarches artistiques. – Réfléchir à la notion de sujet en art. 1 Balai par Gaston Chaissac 3 Écriture (travail sur tab 0 7