CAMUS Incipit Final

CAMUS NCIPIT DE L’ETRANCER INTRO : Pbmatique : En quoi cette entrée dans l’intimité du narrateur est- elle une nouvelle conception du romanesque ? PLAN : 1- UNE ECRITURE DESINCARNEE : UN INCIPIT DEROUTANT A- Un manque d’informations sur les personnages B- Un manque d’informations sur la temporalité C- Un manque d’informations spatiales 2- UN HEROS DESINC A- Indifférence de M Une logique décon C- La lucidité comme p g – UNE ECRITURE DESINCARNEE : UN INCIPIT DEROUTANT A- Un manque d’informations sur les personnages : . ? je » omniprésent : Présence intense du narrateur par ‘utilisation du point de vue interne (la perception des événements se fait uniquement par le personnage) On retrouve plus de 22 fois « je » en anaphore, renforcé par les pronoms possessifs. . Pas de nom. On apprendra plus tard qu’il se nomme Meursault. La sémantique de ce nom peut nous renseigner quant à la suite du roman. En effet, « Meur » rappelle la mer et le meurtre et « sault » le soleil. – Pas de description physique due à la technique du journal. Le déconcertante.

B- Manque d’infos sur la temporalité . Simultanéité entre moment où il écrit et le déroulement des ?vénements. Le lecteur est projeté dans le présent du héros. Seules indications : « je prendrai l’autobus à 2 heures »19, « j’ai pris fautobus à 2h »128 . Succession d’actions brèves, accentuée par le discours oral composé de structures simples : « aujourd’hui, maman est morte »ll « ou peut etre hier, je ne sais pas »12 / « j’ai pris l’autobus à 2h » 127 « il faisait très chaud » 128…

C- Manque d’infos spatiales : . Une remarque spatiale (« Marengo ») mais elle est faussée par l’intervention du narrateur. A cause de la technique du journal, e ne peut être le personnage qui se précise à lui-même où se trouve l’asile. . On ne sait rien du restaurant « chez Céleste » 130, de « chez Emmanuel » 136, du paysage lors du voyage en bus. -> Donc, un personnage enfermé en lui-même dont seul compte ce qu’il ressent Discours oral : structures simples 2- UN HEROS DESINCARNE : A- Indifférence de Meursault : Un étranger .

Ses relations avec les autres sont marquées par l’indifférence et le manque de communication : – Indifférence par rapport à sa mère: absence d’émotion car il s’attache à l’analyse du télégramme et conclut: » Cela ne veut ien dire. « 15 alors que l’information donnée est très claire Mère décédée Le deuil le dérange même: « affaire classée ». 125 – Avec son patron: relation tendue « pas l’air content » 5 – Au restaurant: neutralité: « comme d’habitude ». 30 – Avec le militaire: à l’attitu soldat, le personnage 2 OF s « pour n’avoir pas à parler ». 149 -> Un personnage qui centre tout sur lui: absence d’émotions, de communication. . Sa lere action après la mort de sa mère : « prendre l’autobus », aucune tristesse, aucune émotion. Les sentiments sont ceux des utres » ils avaient tous bcp de peine pr moi » 131 « il a gardé ma main si longtemps que je ne savais trop comment la retirer » 160. 61 : décallage : le directeur exprime sa compassion, lui est gêné. Les éléments problématiques sont uniquement d’ordre matériels pour lui. On remarque immédiatement que le texte est marqué par l’absence totale d’un lexique psychologique qui exprimerait les sentiments ou émotions d’un narrateur. Lorsqu’il est « étourdi »135, ce n’est que parce qu’il a monté des escaliers. . On note une volonté de respecter les codes sociaux avec odalisateur: « il a fallu » + soucis du respect des usages: « je pourrai veiller », « cravate noire », « brassard ».

Mais il reste tout de même étranger aux sentiments qui accompagnent ces codes sociaux car il n’essaye pas de paraître triste. B- Une narration déconcertante La banalité du propos est surprenante : il prend la peine d’expliquer qu’il s’endort à cause sa course, des « cahots de « l’odeur d’essence de « la réverbération de la route et du ciel », alors qu’il ne manifeste aucun sentiment de tristesse. Ces phrases courtes et banales contrastent avec la situation xceptionnelle qu’est en train de vivre le narrateur.

Phrases isolées : asyndètes : pas de connecteurs logiques. ‘incipit d’un roman loue a ccroche, et c’est ici 3 OF s l’originalité de la narration qui intrigue le lecteur. La bizarrerie du comportement de Meursault dérange et crée une sorte de suspense : qui est-il vraiment et comment expliquer son comportement ? Le lecteur se pose des questions… et n’est-ce pas finalement le rôle d’un incipit ? C- Un personnage à condamner ? Marque implicite d’affection : Même si ce n’est pas évident au premier abord, certains petits ndices montrent que Meursault avait de l’affection pour sa mère et que sa mort le touche : Ainsi, lorsqu’il reformule le message du télégramme dans ses propres mots (« Aujourd’hui, maman est morte »), « mère » devient « maman », « décédée » devient « morte Le style froid et officiel du télégramme prend une dimension plus humaine, presque enfantine, dans les mots de Meursault, trahissant un certain désarroi. Bien qu’il décide de partir immédiatement, il affirme un peu plus loin : « Pour le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas orte » (reprenant ainsi la formulation enfantine). Cest une sorte de déni qui contribue à expliquer son attitude détachée. . La focalisation interne et la narration à la première personne rendent le lecteur dépendant du personnage. Nous découvrons son histoire à travers ses mots, ses formulations (par exemple sa reformulation du télégramme), et ce qu’il choisit de dire. . II apparait rapidement que Meursault rechigne à évoquer ses propres émotions.

Meursault a visiblement du mal à parler de lui- même (il ne répond rien de particulier aux condoléances que lul résentent ses amis et Céleste) et reste mutique lorsqu’un autre passager du bus tente d’engager la conversation : « J’ai dit « oui » pour n’avoir 4 OF S pour n’avoir plus à parler Le lecteur se retrouve ainsi devant un certain paradoxe : il lit le récit d’une personne qui raconte elle-même son histoire sans avoir vraiment envie de parler, ce qui explique en partie l’étrangeté et le malaise qui découlent de la lecture. CONCLUSION C’est un personnage extrêmement ambigu qui est introduit dans cet incipit.

Son apparente froideur est à nuancer, car de ombreux indices montrent un personnage plus affecté qu’il n’y parait. Le début du roman annonce déjà le procès : rincompréhension du jury sera à l’image de l’incompréhension du lecteur dans l’incipit, face à l’attitude étrange de Meursault. En plus d’un sens, ces quelques paragraphes suffisent à expliquer le titre : Meursault est étranger au monde (car il ne mesure pas totalement la portée des événements) et étranger à lui-même (car il n’est pas capable de formuler ce qu’il ressent). Dans L’Etranger, Camus nous montre donc un homme en marge e la société.

Meursault est seul face à un monde absurde, qu’il n’investit pas. Mais plus, il ne veut pas jouer le jeu des conventions, il refuse de jouer un role qui ne lui correspond pas dans la société. II est « brut Il destabilise le lecteur, car il n’a rien d’un héros, il bouscule les schémas traditionnels. Au départ, on peut le trouver apathique, sans relief, mais finalement… il meurt pour sa vérité, sans trahir celui qu’il est. II meurt en restant fidèle à lui-même et en refusant les faux-semblant… et SI Meursault était finalement héroique? S OF s