L’innovation dans les entreprises : moteurs, moyens, enjeux Un premier Atelier de la compétitivité, organisé en mai dernier, a proposé un dialogue entre chercheurs, chefs d’entreprises et hauts fonctionnaires sur les enjeux de l’innovation. II a été organisé ? l’occasion de la publication, par la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services, de l’ouvrage « L’innovation dans les entreprises, moteurs, moyens et enjeux », qui est un recueil d’articles de chercheurs consacrés à l’innovation et à ses implications pour les entreprises.
Pour contacter l’aute Swipetaviewn htp g Tanguy Praud FCBA Pôle Ameuble tanguy. praud@fcba. f IO avenue de Saint-Mandé 75012 paris 01 40 1949 52 copyright FCBA INFO, septembre 2011 A la fin des années 70, l’État a initié de grandes enquêtes statistiques afin d’expliquer les facteurs déterminants de la croissance. L’innovation s’est dégagée rapidement comme l’un de ces facteurs. Mais comment 000 questionnaires et a dénombré 40 % d’entreprises innovantes. Chaque enquête porte sur trois ans d’activité. L’innovation se mesure par rapport à l’entreprise, pas par rapport au produit.
C’est-à-dire qu’une entreprise qui accède à un nouveau produit ou un nouveau rocédé est innovante, même SI ce produit ou ce procédé existait déjà sur le marché. Ce qui implique qu’il faut différencier innovation et R&D. Il existe quatre formes d’innovation : produit, procédé, organisation et marketing. Certaines précautions sont à prendre dans la lecture de ces enquêtes. Tout d’abord, Eurostat, la direction générale de la Commission europeenne chargée de l’information statistique à l’échelle communautaire, ne définit pas les questions mais les variables à évaluer.
Les questions diffèrent donc d’un pays à l’autre. Hors pour comparer, il faudrait que tout le monde ispose des mêmes questions, puisque la façon dont est posée la question introduit directement un biais de nature à fausser les résultats. Ensuite, en France, c’est la Statistique Publique qui effectue l’enquête, et celle-ci est obligatoire. De plus, la structure même de l’administration française permet Cinnovation dans les entreprises : moteurs, moyens, enjeux 2 2 (dépenses, part de marché… ), regroupés (pourcentage de PME innovantes… ou composites (par combinaison de facteurs) identifier les déterminants de l’innovation constater les effets, notamment sur la productivité, sur l’emploi, sur ‘exportation Concernant les facteurs déterminants de l’innovation, plusieurs constatations : l’innovation semble plutôt tirée par la demande que par l’offre technologique, les entreprises qui font de la recherche privée innovent davantage, les grandes entreprises innovent plus que les petites, mais pas proportionnellement à leur taille, les aides publiques semblent constituer un levier pour l’innovation plus qu’un effet d’aubaine. des entreprises Innovantes corrobore cette observation. Les entreprises innovantes ont un taux d’endettement significativement plus bas que les entreprises non innovantes. Ce mplique par ailleurs que rendettement des entreprises innovantes est plus sensible aux variations conjoncturelles. Cétude menée a donc permis de mettre en lumière les variables exercent une influence positive ou négative sur l’endettement des entreprises.
Variables ayant une influence positive la taille de l’entreprise : les PME semblent avoir plus facilement recours à l’endettement, la cotation en bourse : les entreprises cotées ont accès à un financement de marché, la présence de garanties (immobilisations corporelles) est déterminante, l’accès à un financement public : il semble que les banques soient oins frileuses lorsqu’un acteur public fait déjà confiance à l’entreprise. Cinnovation dans les entre urs, moyens, enjeux 4 (Brésil, Chine, Inde… , la performance ? l’exportation ne semblait pas être un facteur de réussite. En France 10 % des entreprises réalisent 90 % des exportations ! Il convient donc d’améliorer les performances à l’export des entreprises françaises. D’autre part, les politiques publiques en matière d’exportation n’ont pas d’efficacité réelle, tout au plus un effet d’aubaine. L’étude statistique montre qu’il existe une réelle causalité entre innovation, roductivité et exportations, mais que ce lien n’est pas vrai dans le sens inverse.
Il serait donc judicieux de soutenir finnovation plutôt que l’exportation. ‘étude montre d’autre part que les politiques d’innovation améliorent la productivité des entreprises, mais sont insuffisantes pour promouvoir les exportations. En revanche, on note une influence significative de variables non technologiques : capacités managériales, gouvernance de l’entreprise, Copyright FCBA INFO, Septembre 2011 5 L’enquête permet de conclure sur l’importance de mettre en place des politiques publiques d’innovation ET d’exportation, S d’innovation.
Par capacité, on entend la capacité financière (les projets sont crédibles et portés plusieurs), la capacité en termes de savoir-faire, et la capacité en termes de foisonnement d’idées que constitue un pôle de compétitivité. L’étude de Nadine Massard ne cherche pas à savoir si les pôles de compétitivité sont la meilleure idée, mais simplement si c’est une bonne idée. En effet, l’argument principal des opposants aux projets des pôles de compétitivité est que les entreprises réellement innovantes sont « assez grandes » pour mettre en place leur propre réseau, sans qu’on soit obligé de leur « donner la main ».
En réalité, il semble que les pôles de compétitivité permettent aux entreprises de se lancer dans une démarche d’innovation, même si d’autres entreprises déjà innovantes n’ont pas besoin de ce dispositif, quitte à prendre le risque de créer localement des effets d’aubaine. 6 Les pôles de compétitivité, ou clusters, ont deux avantages • le regroupement géographique permet de créer un « effet de reseau et donc, de proche en proche d’accentuer la coopération entre des produits, et donc le besoin de regrouper des compétences mals pas seulement en R&D, la dualité spécialisation-diversité des produits développés.
Une trop grande spécialisation exposerait le cluster à des conséquences désastreuses en cas de crise dans un secteur, mais une trop grande diversité exposerait à un manque de visibilité et de crédibilité, l’opposition local-global : doit-on voir les pôles régionaux comme concurrents ou constituant un réseau de clusters ? Partenariats public-prlvé : comparaison France-AIlemagne Les politiques industrielles et scientifiques encouragent les partenariats public-privé (PPP).
Le point de départ de cette comparaison FranceAllemagne est de savoir si ces ppp favorisent ou non l’innovation. Pour tous es acteurs de ces ateliers, il semble clair que l’Allemagne est en avance sur la France en termes d’innovation. Une petite comparaison s’impose alors : en Allemagne, les politiques industrielles et scientifiques sont orientées vers la diffusion de connai arants du système sont impossible d’établir une réelle causalité entre innovation et coopération.
Est-ce le fait de coopérer qui permet l’innovation ou est-ce les entreprises qui innovent qui établissent des coopérations ? En conclusion, les PPP ont un effet bénéfique sur l’innovation produits, et cet effet semble plus marqué encore en Allemagne qu’en France. Ces conclusions plaident en faveur de politiques locales (telles les compétitivité). Une étude en cours sur finnovation de procédés semble arriver aux mêmes conclusions.
Innovation, exportation, performance et politiques publiques : un lien évident Ces ateliers de la compétitivité ont pour objectif de déterminer, s’appuyant sur des travaux académiques, les facteurs influençant la compétitivité des entreprises au niveau international. Les résultats présentés font clairement le lien entre innovation, exportation, performances et politiques publiques, qui sont les composantes du modèle xistant, mais ne cherchent pas à présenter un nouveau modèle ou de nouvelles idées.
Les principales conclusions sont les suivantes l’activité d’innovation (ou de R&D) est très généralement autofinancee, 8 compétitivité permettent de favoriser la visibilité des entreprises, et de créer un cadre favorable pour le développement de leurs innovations, les pôles de compétitivité constituent un enjeu primordial pour politiques publiques, notamment en termes d’équité territoriale (bassin d’emploi, offres de formation… ), l’innovation est un des enjeux de la compétitivité des entreprises rançaises sur le plan international. e rôle d’Eurostat dans la mesure de l’innovation dans l’Union européenne est amené à être renforcé afin d’obtenir des taux de réponse plus significatifs et des résultats plus précis. Des axes de réflexion Laure Reinhardt, directrice général déléguée d’Oseo, propose, en guise de conclusion, trois axes de réflexion qui peuvent mener à mieux comprendre les enjeux de l’innovation : une approche « filière » : structurer les filières industrielles doit permettre de mieux définir les priorités sectorielles, et donc d’améliorer l’efficacité des démarches g