Les quotas textiles

Master Marketing 2005-2006 Cours d’intelligence économique Intervenant : Christian Harbulot La fin des quotas textiles Stratégie de la France et de la Chine Auteurs du dossier Claudine Cecille Anne-Laure Courvoisier Sni* to View Adrien Darragon Sreedhar Malayappa Delphine Marches Laurence Philippon Marine Thomas; Patrice Van Mullen Sommaire Introduction l- Contexte ll- Situation à date or78 III- Stratégie des acteurs 1- La filière Textile-Habillement 1- Situation et enjeux pour La France pour la Chine 2. – Chiffres clés Textile-HabilIement 1 . 1- politique internationale : Stratégie éfensive et suiviste de l’Europe 1. 2- Politique / Polémique au sein de l’Europe 1. 3- Résultats de l’OMC 1. 4- Marquage d’origine ‘Made in Europe’ 1. 5- Une France affaiblie au sein de 1. 6- Politique nationale pour renforcer notre compétitivité 1. 6-1) Actions initiatives à Pinnovation 1*6-2) Les pôles de compétitivité, soutien aux produits les plus porteurs 1. 6-3) Le développement durable 1. 6-4) Le financement 1. -5) La propriété intellectuelle 1. 7- La place de la France en Chine 1. 7. 1) Le marché chinois 1. 7. 2) Pénétration du marché 1. 7. ) Les initiatives de la Profession pour combler le retard français en Chine 1. 7. 4) Quelques succès de marques françaises 2. 2- Forces 2. 2-1) Le premier exportateur mondial 2. 2-2) Faibles coûts de production & main d’œuvre inépuisable 2. 2-3) Une industrie adaptée aux cycles & fonctionnement de la mode 2. 2-4) Une industrie stratégique soutenue par l’Etat 2. • Faiblesses OF créativité 2. 2-7) Une expansion massive des capacités de production 22-8) Récente communication Conclusion 2 « Quand la Chine déveillera, le Monde tremblera. » Alain Peyrefitte avait prévu, dès 1973, le grand ouleversement économique qu’entraînerait l’ouverture de cet immense pays au capitalisme et à l’économie de marché. Alors même que la Chine faisait partie des pays fondateurs du GAIT en 1947, elle a quitté cette organisation trois ans en plus tard, après la création de la République Populaire.

Ce ne sera qu’en 1994 que son retour sera signé via l’acte de l’Uruguay Round à Marrakech dès lors, la Chine s’est engagée ? appliquer l’ensemble des accords de l’OMC, qu’elle a rejoint en 2001. Dès cette adhésion et conformément à [‘Accord sur le Textile et les Vêtements, la planification de la levée es quotas à l’importation a été établie au 1er Janvier 2005. Quelles ont été alors les défenses mises en place par la France et l’Europe pour se protéger d’une déferlante de produits Chinois ? En quoi cette suppression des quotas a-t-elle changé la carte du commerce produits textile et habillement dans le monde ?

La preuve a été faite que cette ouverture du marché n’a pas été anticipée correctement : six mois à peine après la levée des quotas, ceux-ci ont été remis en place Quelle peut donc être la stratégie de la France pour protéger son écono taque de masse ? PAGF arges de manœuvre de la France dans le contexte européen pour consolider les avantages technologiques face à la concurrence chinoise ? Y-a-t-il un vrai risque pour l’emploi en France et comment se dessinent les migrations des entreprises et des emplois pour demain.

Devons-nous craindre l’avenir face à la déferlante chinoise ou est-il encore temps pour réagir ? Après un rappel des grands principes et accords régissant le secteur du textile et de l’habillement, une étude des différentes caractéristiques de la filière française et chinoise sera menée, ainsi qu’une analyse des ifférentes stratégies de ces deux pays afin de tenter d’apporter une réponse à ces questions. Démarche : Nous avons documenté et rédigé notre dossier sur la fin des quotas textile-habillement de janvier 2005 à juin 2006.

Nous projetions de cerner, pour la France comme pour la Chine, le secteur textile-habillement, ses forces & faiblesses, et les stratégies respectives face à ce nouveau contexte. Nous avons nourri notre réflexion De rapports préalables à la fin des quotas – par exemple le dossier produit par l’IFM-CTCOE, pour la Commission européenne émettant des hypothèses sur les onséquences de la fin des quotas, 3/4 d’entretiens avec des parties prenantes (fédération -IJIT-, client du secteur -Renault, marque chinoise – Episode-). /4 et du relai dans la presse de la gestion du dossier par la France, l’Europe, les Etats-Unis. 1- La filière industrielle Te mondiaux de produits industriels, soit 8% du commerce des marchandises. Ils se classent au 3è rang des produits échangés après l’électronique et l’automobile. Plus de 130 pays membres de l’OMC échangent des produits TH, mais 20 pays représentent des échanges. (Bangladesh, Canada, Chine, Corée, Hong-Kong Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Maroc, Mexique, Pakistan, Philippines, Sri-Lanka, Taipei (Chine), Thanande, Tunisie, Turquie, UE, USA).

L’industrie européenne est le 2ème exportateur mondial TH, juste derrière la Chine. Ce pays est le premier fournisseur des IJS et l’UE en TH. Textile Production mondiale de textile : 500 MM$ 2005 Etats-Unis 2659 0,25 Roumanie 2109 0,19 Turquie 1437 0,13 Tunisie PAGF s OF nécessaires a une bonne compétitivité et une main d’œuvre bon marché, font que les industries textiles et habillement constituent souvent la première étape du développement industriel.

D’autre part, ces industries textiles et habillement ont des segments à très forte valeur ajoutée où le Design, la Recherche et Développement et le marketing sont de réels facteurs différenciants. Les mêmes technologies et les mêmes principes et accords internationaux régissent ces deux industries. Au niveau micro-économique, les deux secteurs, textile et habillement, sont de plus en plus intégrés dans les chaines de création de valeur que ce sot dans leur distribution ou la vente au consommateur final.

Cette intégration s’est amplifiée depuis l’apparition de géants de la istribution, comme Wall Mart dans les années 70, qui ont obligé ces deux secteurs à réduire leurs coûts et ? augmenter les rotations de collections en magasin. En France, la grande distribution (chaînes et GSS, hyper et supermarchés, VPC) a gagné 17 points sur la période 1992-2004, quand le commerce de détail en perdait 15. 1 . 1-2) La filière en Europe Dans l’Europe des 25, la filière TH a un poids significatif.

D’après Euratex, en 2003, elle représentait 170000 entreprises, dont 95% de PME, pour un CA de 214 MM euros et un effectif de 2. 5 millions de salariés, soit % du PIB industriel et 7% de l’emploi manufacturier. Depuis les années 70, la filière connaît une restructuration permanente (fermetures & délocallsatlon), avec une accélération dans les années 90. Textiles Entreprises Emplois (milliers) Investissements MM euros Investissements (% CA) Exportations (% CA) UE 15 92087 1747,6 170,3 UE 25 98988 22633 180,5 (2003) Italie Allemagne Espagne Portugal RU Pologne CA 432 MM euros 25. MM euros 24. 8 MM euros Effectifs 580 900 7 OF conceptions de la distribution qui ont changé la donne. Ainsi la distribution a de plus en plus de pouvoir de égociation vis a vis des fournisseurs. Grâce aux avancées technologiques et informatiques de gestion des stocks et des flux, les distributeurs s’approvisionnent de plus en plus en flux tendus en commandant de petites quantités de plus en plus souvent pour une rotation optimale des rayons. Les consommateurs des pays industrialisés consomment de plus en plus de textile, provenant de ces sources.

Ces deux secteurs subissent la même règle : de la matière première au design, à la fabrication et à la vente, la chaîne de création de valeur est intégrée dans un système productiviste où chaque étape est organisée et ocalisée afin de créer la meilleure valeur au produit final. La distribution des vêtements est de plus en plus concentrée, ce qui se traduit pour le consommateur final par de plus en plus de grandes surfaces et de centres commerciaux, au détriment des magasins de centre ville.

Schéma 1 : Chaîne de création de valeur de la filière textile (les flux de matières sont formalisés en traits pleins et les flux d’informations en pointillés) 6 Schéma 2 : Chaîne détaillée Matières premières & Matériel Fabrication & Confection Usages Machines Protection 8 OF traditionnelles Applications techniques La filière textile est fortement capitalistique et peu consommatrice de main d’œuvre. Les étapes de fabrication du textile ont lieu dans des usines intégrées qui livrent des lots d’étoffes importants.

L’industrie textile est moins flexible que le vêtement. D’autre part les investissements en recherche et développement sont plus importants que dans le vêtement. Le textile est de culture très industrielle. En France, il est dominé par d’anciens ingénieurs textile et chimistes. L’habillement est un secteur mons consommateur de capitaux. C’est une industrie d’opérations ‘assemblage qui nécessite plus de ressources humaines. Les techniques de confection de vêtements n’ont pas vraiment changé depuis un siècle.

Il repose encore sur la machine à coudre. Chaque étape de la confection est plus au moins manuelle. Il y a toujours quarante opérations pour fabriquer un pantalon : même si chaque opération a été optimisée avec le temps, chaque travail unltaire est resté le même. Automatisation Cependant un nouveau type de machines (maille 3D et Tricotage intégral, textile 3D) permet une confection complète ou quasi-complète d’articles textiles (article intégral, rticle « sans-couture », article seamless ou textile 3D pour applications techniques).

La France est très en retard (30-40 machines contre 600 en Italie pour l’intégral, 50 nouveaux métiers circulaires « seamless » contre 2000 en Italie… ). Dans le cadre des actions d’innovation de la filière, gérées par l’IFTH, une plate-forme a été mise en place en Champagne-Ardenne. Elle s’inscrit dans une politique globale de l’IFTH qui développe un réseau d’outils dédiés aux nouvelles tech globale de l’IFTH qui développe un réseau d’outils dédiés aux nouvelles technologies et ouverts aux industriels (cf. nfra).

Il s’agit de mutualiser l’équipement pour impulser une diversification par l’initiation, et l’accompagnement nécessaire dans la conduite du changement (cerner les possibilités, formation). 4 Programme européen d’innovation (cf. infra) qui a un volet automatisation 2- Historique des accords internationaux 1974-1994 1 er janvier 1995 2002 1 er janvier 2005 AMF Arrangement multifibres ATV Accord Textile-Vêtement (régime transitoire) Adhésion de la Chine à l’OMC Retour aux règles générales de l’OMC Fin des quotas textiles… et actions limitatives face au ras de marée chinois.

Pendant une quarantaine d’années, des accords internationaux ont régi le secteur du Textile et Habillement. En IO ans, de 1995 à 2004, Le système des contingents d’importation, qui a dominé le commerce dans ce secteur depuis le début des années 60, est progressivement supprimé selon l’accord Textile Vêtement (ATV) de 1995. L’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001 lui a permis de bénéficier de l’abaissement des barrières douanières prévus par l’ATV dès 2002. Au 1er janvier 2005, tous les uotas ont été supprimés. Devant le raz de marée d is en Europe et aux US, 10 CF7B