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LE SOLEIL DES SCORTAS LE DESTIN D’UNE FAMILLE MARQUÉE PAR L’OPPROBE Le Soleil des Scorta raconte le destin malheureux de la lignée Scorta, issue d’un brigand. Le roman retrace sur un siècle (de 1970 à nos jours) la vie de cette famille dans le petit village de Montepuccio, au Sud de l’Italie, dans la région des Po l’opprobre et la faute originelle, pui quatre générations, parvient sol fruste, or 16 arquée par is qui, peu a peu, sur s racines dans un à saisir sa chance, à transmettre ses valeurs et à s’accorder aux beautés de sa terre natale. . RÉSUMÉ Chapitre : Les pierres chaudes du destin Un homme sur sa mule se dirige vers le minuscule village de Montepuccio, sous l’implacable soleil des Pouilles. Il vient assouvir, au risque d’y perdre la vie, son désir et sa vengeance. Après dix-sept ans de prison, il entend bien, de gré ou de force, faire sienne une femme qu’il convoitait lorsqu’il était plus jeune, Filomena Biscotti. Il entre dans la demeure de cette dernière à l’heure la plus chaude du jour, quand les rues du village sont désertées.

Après avoir accompli ce dont il a traverse le village sous les yeux incrédules. Peu à peu, les villageois reconnaissent le bandit Luciano Malcazone. Un cortège se forme alors à sa suite et les insultes commencent à pleuvolr. À la sortie du village, les hommes commencent ? l’assaillir en lui lançant des pierres. L’intervention du curé pour le sauver lui permet de survivre quelques instants et d’apprendre avec rage que la femme avec qui il a fait l’amour n’est pas Filomena, déjà morte, mais sa sœur Immacalata, restée vieille fille.

Chapitre Il : La malédiction de Rocco De ce viol, nait la lignée des Scorta puisqu’lmmacolata donne naissance à Rocco, le fils de Luciano. À la mort de la mère, l’enfant est protégé par le curé Don Giorgio de la barbarie des illageois qui souhaitent l’éliminer. Adulte, il devient un bandit redouté par tout Montepuccio. Il épouse « la Muette », avec qui il a trois enfants : Domenico, Giuseppe et Carmela. Ceux-ci sont méprisés et évités par tous les villageois, sauf par Rafaelle, leur seul ami.

Après une apparition publique remarquée, Rocco se présente à Don Giorgio à qui il confesse sa vie tissée de crimes. II fait don de sa fortune à l’Église et par, là-même, condamne ses enfants à la misère. pourtant, il signe avec Don Giorgio un pacte : en échange de son don, [‘Église devra offrir à ses descendants des nterrements fastueux. Au petit matin, Rocco s’éteint et Don Giorgio, honorant le pacte sous les yeux étonnés des villageoi 16 Rocco s’éteint et Don Giorgio, honorant le pacte sous les yeux étonnés des villageois, l’enterre comme il se doit.

Chapitre Ill : Le retour des miséreux Un an après cet événement, les trois enfants de Rocco que Don Giorgio avait fait partir sur un paquebot en direction de New-York reviennent au village et sont accueillis par Raffaele qui leur révèle qu’en leur absence, leur mère est morte. Cependant, Don Giorgio étant mort et remplacé par un nouveau uré, le pacte passé entre Rocco et l’Église n’a pas été respecté et la Muette a été enterrée dans la fosse commune. Indignés, les enfants se rendent chez le nouveau curé, Bozzoni, qui refuse d’entendre leurs reclamations.

Avec l’aide de Raffaele, ils déterrent leur mère de nuit pour lui donner une sépulture digne : ils l’enterrent hors de l’enceinte du cimetière. Chapitre IV : Le tabac des taciturnes Le geste des enfants révolte le curé, mais reçoit le soutien des villageois. Ceux-ci, superstitieux, craignent une vengeance post-mortem de Rocco si sa femme ne bénéficie pas du faste qui devait lui être réservé. Devant le refus du curé, les villageols désertent l’église et se plongent dans des pratlques païennes ancestrales.

Quelques mois après, le curé est retrouvé dans les collines, nu, le corps calciné par le soleil. Sous l’impulsion de Carmela, les Scorta décident d’investir l’argent gagné sur le bateau qui les a ramenés de New York en achetant un local pour ouvrir le premier gagné sur le bateau qui les a ramenés de New York en achetant un local pour ouvr r le premier bureau de tabac de Montepuccio. Commence alors pour eux une vie de sueur, mais ils s’offrent en même temps la chance d’échapper ? a misère à laquelle leur père les avait condamnés.

Chapitre V : Le banquet Carmela rembourse le dernier créancier : le bureau de tabac appartient enfin en propre aux Scorta. Rafaelle, de son côté, a restauré un trabuccho, une plate-forme de pêche faite de planches de bois, et invite toute la famille, frères, sœur, conjoints, neveux et nièces, au premier et seul banquet du clan Scorta. Tous partagent le bonheur d’être ensemble et de pouvoir enfin jouir de la vie. La déclsion d’Antonio Manuz10, l’époux rêveur de Carmela, de partir se battre en Espagne fait ensuite basculer la famille dans le malheur : Antonio meurt.

Carmela, veuve, reprend le tabac pour faire vivre ses deux enfants, Elia et Donato. Chapitre VI : Les mangeurs de soleil En aout 1946 arrive à Montepuccio un nouveau curé qui fait revenir les villageois à l’église. La veille de la fête patronale de San’Elia, des médailles en argent sont dérobées. Le voleur n’est autre qu’Elia, le fils de Carmela. Cluseppe rapporte les médailles au curé et la fête a lieu le lendemain. Cependant, les villageois souhaitent se venger d’Elia, que Domenico a caché.

Pour le protéger, il envoie alors son neveu dans le village de San Giacomo. Giuseppe, de son côté, ens protéger, il envoie alors son neveu dans le village de San Giacomo. Giuseppe, de son côté, enseigne ? Donato l’art de la contrebande. Un an après le vol, Domenico propose à Elia de choisir entre revenir au village ou partir à l’aventure pour être le premier Scorta à quitter la région. Elia choisit de rester. Devenus vieux, Domenico et Giuseppe meurent. Chapitre VII : Tarentelle Elia reprend le tabac, où il s’ennuie.

Il tombe amoureux de la fille d’un riche propriétaire, mais leur différence de statut social les oppose et, de plus, Maria, très fière, se refuse à lui. De uit, Elia se rend chez une vieille calabraise, avec qui il danse la tarentelle, une danse millénaire du Sud de l’Italie, qul doit le délivrer de sa passion destructrice. Grisé par l’alcool et la danse, il met le feu au tabac des Scorta. Alors qu’Elia contemple le spectacle, désespéré, Maria se présente à lui et accepte de l’épouser.

Marié, le couple continue à vendre du tabac dans le local en ruines et Elia retrouve gout au labeur. Chapitre VIII : La plongée du soleil Avant de mourir, Raffaele révèle à Donato que c’est lui qui avait tué l’ancien curé et qu’il était amoureux de Carmela. Donato, de caractère taciturne, se réfugle dans son occupation de contrebandier solitaire et devient par la suite passeur, chargé du transport des clandestins étrangers vers les côtes italiennes. Il mourra en mer dans sa barque. Chapitre IX : Tremblement de terre Carmela perd PAGF s 6 Carmela perd la mémoire.

L’été 1 980, Montepuccio est secoué par un tremblement de terre. Au même moment, Carmela prend la route du cimetière où elle sera engloutie par la terre lors du second tremblement. Chapitre X : La procession de Sant’ Elia Anna, la fille d’Elia, est la première Scorta à quitter le village pour aire des études de médecine à Bologne. Don Salvatore, à qui Carmela a confié les secrets de famille, les révèle à Anna pour que vive en elle la mémoire des Scorta. Le roman se clôt sur la procession de San’Elia. 2.

ETUDE DES PERSONNAGES Rocco Scorta-Mascalzone Rocco est né du viol d’Immacolata par Luciano Mascalzone, un « accouplement contre nature » (p. 38) qui semble déterminer son destin dès sa naissance. Élevé par un couple de pêcheurs à San Giocondo, son patronyme est un mélange de celui de son père (Mascalzone) et de celui des pêcheurs (Scorta). Il est le premier Scorta, l’ancêtre qui fonde la ignée en bâtissant sa fortune par le crime et les vols. On le décrit comme « le diable » (p. 46) en personne et lui-même explique : « Je suis une épidémie, Un nuage de sauterelles.

Un tremblement de terre, une maladie infectieuse » ; « je suis fou. Enragé. Je suis la malaria. Et la famine. » (p. 45) Pourtant, à la fin de sa vie, il est devenu un mythe et suscite même l’admiration des villageois : il confesse tous ses péchés et fa 6 6 un mythe et suscite fait don de sa fortune à l’Église, condamnant en même temps ses descendants à la misère. Carmela La voix de Carmela se fait entendre entre les différents chapitres u livre où le narrateur laisse place à ses confidences au vieux curé Don Salvatore. Elle est la fille de Rocco.

Parce que son père, dans un rare moment de tendresse, a autrefois passé sa main dans ses cheveux, elle s’est sentie investie du devoir d’être une Scorta. À cause de sa santé fragile, à son arrivée à New York, elle est condamnée à être renvoyée en Europe. Ses frères cholslssant de repartlr avec elle, elle porte en elle la culpabilité de l’échec. Elle se promet alors de ne vivre que pour ses frères. Son intelligence vive et son sens du commerce leur permet de bâtir, année après année, un ommerce de tabac à Montepuccio.

Giuseppe et Domenico Les deux frères de Carmela, Domenico et Giuseppe, se consacrent entièrement au tabac et à leur famille. Par leur travail acharné, ils s’arrachent à la misère et conquièrent de la respectabilité à Montepuccio. Giuseppe se fait aussi contrebandier et initiera son neveu Donato à cet art. Quant ? Domenico, il devient également propriétaire dhectares de champs d’oliviers. Raffaele Raffaele, le fils d’une famille de pêcheurs très pauvres, est adopté par Carmela, Giuseppe et Domenico le jour de l’enterrement nocturne de la Muette.

Il cho 7 6 dopté par Carmela, Giuseppe et Domenico le jour de l’enterrement nocturne de la Muette. Il choisit le clan Scorta malgré la désapprobation de sa famille de sang. C’est un vral Scorta qui donne tout pour ses frères : il les accueille chez lui à leur retour de New York, il attaque le curé pour défendre les siens, etc. Il a été toute sa vie secrètement amoureux de Carmela et ne l’avoue qu’au seuil de la mort. Anna Elle est la dernière descendante des Scorta. C’est la fille d’Elia, donc la petite-fille de Carmela.

Elle est la première Scorta à quitter le village pour aller faire ses études à Bologne. Cependant dans le dernier chapitre, alors que la vieux Salvatore lul a rapporté les dernières paroles de sa grand-mère, elle rejoint son père, Elia, et choisit le nom des Scorta en glissant ? l’oreille de son père cette phrase énigmatique : « Rien ne rassasie les scorta. » (P. 246) Don Salvatore et les autres curés Les curés de Montepuccio jouent chacun à leur façon un rôle dans le destin des Scorta.

Ainsi, c’est Don Giorgio qui soustrait Rocco, enfant, à la mort que voulait lui donner le peuple. Don Giorgio est aussi le signataire du pacte que Rocco mourant signe avec FÉglise. C’est Don Salvatore, le calabrais, qui aide Elia à reconstruire le commerce du tabac. Il est aussi le confident ultime de la vieille Carmela et recueille ses dernières paroles avant qu’elle ne devienne muette. C’est un ami de la famille, un homme comme les un ami de la famille, un homme comme les autres qui pose sur les Montepucciens un regard attendri.

Le peuple de Montepuccio Le peuple de Montepuccio constitue un personnage à part entière qui évolue au fil des ans et des générations. Gaudé décrit avec réalisme les changements du village de 1870 à nos jours. Ainsi, le début du roman présente un village à la entalité presque insulaire, très fermé sur lui-même. À la fin du roman, dans une Italie désormais riche, le village est devenu « un sac d’argent sur un tas de cailloux selon les dires d’Elia, et vit désormais du tourisme : il est donc ouvert sur le monde.

Cependant, la mentalité des Montepucciens reste la même. Cest un peuple presque primaire, qui ne respecte que l’argent et qui adopte un comportement grégaire, de masse. Dans le village, tout se sait, rien n’échappe aux habitants. Le peuple participe au destin des Scorta en posant ses verdicts : c’est lui qui condamne Luciano Mascalzone à la mort u qui contraint Rocco et Élia à se cacher et à s’exiler. Même l’Église reste impuissante face à la force populaire : le curé milanais, Bozzoni, ne peut lutter contre les villageois et sombre dans la folie.

Mais notons que c’est ce même peuple qui aide Élia à reconstruire le tabac des Scorta en achetant les cigarettes chez lui et non chez la concurrence. Les manifestations populaires parcourent ainsi tout le roma PAGF 16 chez la concurrence. Les manifestations populaires parcourent ainsi tout le roman, dès la première scène où Luciano Malcazone est lynché par la foule. 3. CLÉS DE LECTURE L’importance de la famille La famille est ce qui unit, mais aussi ce qui définit les Scorta. Abandonnés par leur père qui meurt en les condamnant sciemment à la misère, ils n’ont plus que leur nom.

C’est leur seule richesse Ce nom des Scorta suffisait à leur tenir chaud p. 79) et, parce qu’il les unit, c’est aussi leur force. Et c’est la conscience de cette force commune qui les pousse à se surpasser : les quatre frères parviennent ainsi à bâtir quelque chose, à sortir de la misère, à faire respecter leur nom et à reprendre une place dans le village, alors qu’ils n’étaient que des parias. Aussi Carmela, même si elle se marie, reste-t-elle ce qu’elle a oujours été, une sœur pour ses frères.

Elle déclare même qu’au village personne ne la connait sous son nom d’épouse : « Personne ne sait qui est la veuve Manuzio. Ils diront : ‘La sœur des Scorta est morte. ‘ » (p. 162). «Je n’ai connu le bonheur que lorsque j’étais entourée de mes frères. De mes trois frères. Lorsque nous étions ensemble, nous pouvions manger le monde » (p. 162), dit-elle. Rafaelle lui-même, qui les choisit comme amis malgré la désapprobation du village et l’indignation de ses propres parents, sent la valeur d’un tel nom. Le jour de renterrement de la Muette, la mère des trois enfants, i